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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Elisée Reclus et la notion de déterminisme

Elisée Reclus et la notion de déterminisme

26Jan

Elisée Reclus et la notion de déterminisme

Publié par sureau

De la différenciation dans l’appréciation du déterminisme chez Elisée Reclus :

Contemporaines des thèses développées par Bakounine et Kropotkine, les conceptions d’Elisée Reclus sont plus nuancées que celles de ce dernier. Tout comme Bakounine et Kropotkine, il tire bon nombre d’enseignements et une méthodologie des sciences naturelles mais il n’en tire pas des lois fondamentales déterministes qui tendraient à affirmer que « Le Communisme anarchiste étant le résultat inévitable des tendances actuelles, c'est vers cet idéal que nous devons marcher, au lieu de dire : "Oui, l'Anarchie est un excellent idéal", et ensuite de lui tourner le dos…Et si la prochaine révolution ne parvenait pas à réaliser cet idéal entier, tout ce qui sera fait dans la direction de l'idéal restera ; tout ce qui sera fait en sens contraire sera condamné à disparaître un jour ou l'autre. » (Kropotkine, l’anarchie dans l’évolution, conférence faite à la salle Levis, Paris 1887)

En début de l’homme et la terre, il prévient le lecteur d’une conviction première qui a guidé ses recherches : « nulle recherche ne me ferait découvrir cette loi d'un progrès humain dont le mirage séduisant s'agite sans cesse à notre horizon, et qui nous fuit et se dissipe pour se reformer encore. Apparus comme un point dans l'infini de l'espace, ne connaissant rien de nos origines ni de nos destinées, ignorant même si nous appartenons à une espèce animale unique ou si plusieurs humanités sont nées successivement pour s'éteindre et resurgir encore, nous aurions mauvaise grâce à formuler des règles d'évolution à l'inconnu, à battre le brouillard, dans l'espérance de lui donner une forme précise et définitive. » [1]

Elisée Reclus va analyser la succession des périodes historiques et va en extraire des enseignements qu’il va classer devant notre esprit et grouper en trois lois fondamentales.

« La première catégorie d'événements que constate l'historien nous montre comment, par l'effet d'un développement inégal chez les individus et dans les sociétés, toutes les collectivités humaines, à l'exception des peuplades restées dans le naturisme primitif, se dédoublent pour ainsi dire en classes ou en castes, non seulement différentes, mais opposées d'intérêts et de tendances, même franchement ennemies dans toutes les périodes de crise. »

« …Le deuxième fait collectif, conséquence nécessaire du dédoublement des corps sociaux, est que l'équilibre rompu d'individu à individu, de classe à classe, se balance constamment autour de son axe de repos… De là, d'incessantes oscillations. Ceux qui commandent cherchent à rester les maîtres, tandis que les asservis font effort pour reconquérir la liberté, puis, entraînés par l'énergie de leur élan, tentent de reconstituer le pouvoir à leur profit.»

« Un troisième groupe de faits, se rattachant à l'étude de l'homme dans tous les âges et tous les pays, nous atteste que nulle évolution dans l'existence des peuples ne peut être créée si ce n'est par l'effort individuel. C'est dans la personne humaine, élément primaire de la société, qu'il faut chercher le choc impulsif du milieu, destiné à se traduire en actions volontaires pour répandre les idées et participer aux œuvres qui modifieront l'allure des nations. L'équilibre des sociétés n'est instable que par la gêne imposée aux individus dans leur franche expansion. La société libre s'établit par la liberté fournie dans son développement complet à chaque personne humaine, première cellule fondamentale, qui s'agrège ensuite et s'associe comme il lui plaît aux autres cellules de la changeante humanité. C'est en proportion directe de cette liberté et de ce développement initial de l'individu que les sociétés gagnent en valeur et en noblesse : c'est de l'homme que naît la volonté créatrice qui construit et reconstruit le monde. » [2]

Trois lois fondamentales qu’il synthétisera dans le paragraphe suivant où il développera les liens entre les sciences naturelles, la géographie et l’histoire ; les premières déterminant les suivantes.

« La « lutte des classes », la recherche de l'équilibre et la décision souveraine de l'individu, tels sont les trois ordres de faits que nous révèle l'étude de la géographie sociale et qui, dans le chaos des choses se montrent assez constants pour qu'on puisse leur donner le nom de «lois ». C'est déjà beaucoup de les connaître et de pouvoir diriger d'après elles sa propre, conduite et sa part d'action dans la gérance commune de la société, en harmonie avec les influences du milieu, connues et scrutées désormais. C'est l'observation de la Terre qui nous explique les événements de l'Histoire, et celle-ci nous ramène à son tour vers une étude plus approfondie de la planète, vers une solidarité plus consciente de notre individu, à la fois si petit et si grand, avec l'immense univers. » (L’homme et la terre, E. Reclus t1)

Sur le déterminisme, Reclus refuse de mettre en avant un seul facteur dans l'explication d'un fait. Il préfère une approche plus large et plus complexe, plus vraisemblable au regard des observations multiples : "c'est par un effort d'abstraction pure que l'on s'ingénie à présenter ce trait particulier comme s'il existait distinctement et que l'on cherche à l'isoler de tous les autres pour en étudier l'influence ( .. ). Le milieu est toujours infiniment complexe" (L'Homme et la Terre, TA, p. 108).

Pour Elisée Reclus, l'homme appartient à son environnement et s’insère dans la dimension physique la Nature ("l'homme est la nature prenant conscience d'elle-même"). La construction philosophique d’Elisée Reclus se fonde sur l’observation, l’expérience et en premier domaine sur la nature. En cela, il est dans la lignée du naturalisme comme Kropotkine ou Bakounine.

Reclus rejoint les conceptions universalistes de Bakounine. A l’instar de ce dernier, Reclus admet que l'homme est suffisamment puissant pour dominer la nature mais qu’il ne peut impunément en oublier les lois ce qui n’est pas sans rappeler les réflexions bakouniniennes sur la liberté.

L'homme peut s'adapter aux conditions naturelles. Il peut les modifier, s'il en a les moyens. L’homme n’est pas dépendant de concepts comme le " mode de production " ou le " matérialisme historique ". Son humaine histoire ne peut être résumée à ce facteur, que Bakounine reconnaît certes prépondérant dans les sociétés de type capitaliste mais non dans l’absolu historique.

Face à la prégnance d’un unique déterminisme, Reclus développe une pensée du complexe avant l’heure, aux moyens de connexions multiples pour tenter d’appréhender la complexité du réel.

La méthodologie et les enchainements qui traversent l’œuvre de Reclus ne sont compréhensibles qu’au regard de cette conviction première et inébranlable en la liberté et dans l’inscription de l’homme dans la nature.

Les trois lois fondamentales que relève Elisée Reclus dans « l’homme et la terre » doivent être considérées comme des principes généraux et non de mécanismes impitoyables qui s’imposent aux hommes. Il insiste beaucoup sur la notion de balancier, d’évolution, révolution. La " recherche de l'équilibre " assortie de la "décision souveraine de l'individu" est anarchiste mais elle n'en est pas moins scientifique. Elle est observable en histoire pour peu qu’on se départît de certains présupposés mécanistes de l’histoire. (le destin et les individualités peuvent jouer un rôle non négligeable sur le cours des évènements). [3]

Elisée Reclus va développer un argumentaire intéressant autour de ces concepts d’évolution et de révolution.

« L'évolution est le mouvement infini de tout ce qui existe, la transformation incessante de l'univers et de toutes ses parties depuis les origines éternelles et pendant l'infini des âges… »

Ce premier extrait situe clairement la problématique évolutive dans une dimension universelle et relativise la place de l’homme et de son histoire dans l’ensemble naturel. Lui, l’anarchiste militant, révolutionnaire va même jusqu’à minimiser la Révolution, pourtant si espérée de lui.

« En comparaison de ce fait primordial de l'évolution et de la vie universelle, que sont tous ces petits événements appelés révolutions, astronomiques, géologiques ou politiques ? »

Ce second fait pose la relativité de la dimension révolutionnaire dans l’ensemble universel et partant de là va permettre d’articuler évolution et révolution alors que tout semble les opposer. Reclus en inscrivant l’évolution dans les lois universelles va fonder une dialectique singulière pour l’époque entre évolution et révolution ce qui va permettre d’inscrire la révolution comme une suite possible logique dans le cadre de l’évolution, non obligatoire et non définitive.

« … la science ne voit aucune opposition entre ces deux mots - évolution et révolution - qui se ressemblent fort, mais qui, dans le langage commun, sont employés dans un sens complètement distinct de leur signification première. Loin d'y voir des faits du même ordre ne différant que par l'ampleur du mouvement, les hommes timorés que tout changement emplit d'effroi affectent de donner aux deux termes un sens absolument opposé. L'Évolution, synonyme de développement graduel, continu, dans les idées et dans les mœurs, est présentée comme si elle était le contraire de cette chose effrayante, la Révolution, qui implique des changements plus ou moins brusques dans les faits »

Elisée Reclus en pensant son articulation introduit non plus la seule notion de rupture du processus historique mais s’inscrit dans un schéma cyclique. Par là même, il marginalise l’idée eschatologique de l’avènement de l’Anarchie et neutralise toute pensée d’un âge d’or, d’un paradis recouvré.

« On peut dire ainsi que l'évolution et la révolution sont les deux actes successifs d'un même phénomène, l'évolution précédant la révolution, et celle-ci précédant une évolution nouvelle, mère de révolutions futures. Un changement peut-il se faire sans amener de soudains déplacements d'équilibre dans la vie ? La révolution ne doit- elle pas nécessairement succéder à l'évolution, de même que l'acte succède à la volonté d'agir ? L'un et l'autre ne diffèrent que par l'époque de leur apparition. »

Dans la suite du développement de sa pensée, Elisée Reclus va démythifier la Révolution au profit du concept de révolution et rendre à ce dernier ses caractéristiques perfectibles mais non parfaites.

« Toutefois les révolutions ne sont pas nécessairement un progrès, de même que les évolutions ne sont pas toujours orientées vers la justice. Tout change, tout se meut dans la nature d'un mouvement éternel, mais s'il y a progrès il peut y avoir aussi recul, et si les évolutions tendent vers un accroissement de vie, il y en a d'autres qui tendent vers la mort. L'arrêt est impossible, il faut se mouvoir dans un sens ou dans un autre… »

La problématique anarchiste du pouvoir chez Elisée Reclus va s’inscrire dans la prudence.

Kropotkine, dans sa conception générale du pouvoir, lui, est circonspect quant à la nature humaine ainsi que le texte suivant le prouve : « Ce n'est pas parce que nous imaginons les hommes meilleurs qu'ils ne sont, que nous parlons Communisme et Anarchie. S'il y avait des anges parmi nous, nous pourrions leur confier le soin de nous organiser. Et encore les cornes leur pousseraient bien vite ! Mais c'est précisément parce que nous prenons les hommes tels qu'ils sont, que nous concluons: "Ne leur confiez pas le soin de vous gouverner » mais Kropotkine n’en tire pas moins des certitudes sur l’inexorabilité de l’apparition d’une société anarchiste et sur l’eschatologie attenante.

Reclus, lui, redouble de discernement quant à cette éventuelle inéluctabilité du fait sociétal anarchiste.

S’appuyant sur les observations de la biologie ou de l’histoire humaine, Reclus en extrait un enseignement tout de pondération : « Il n'est pas un événement qui ne soit double, à la fois un phénomène de mort et un phénomène de renouveau, c'est-à-dire la résultante d'évolutions de décadence et de progrès. »

Nous retrouvons là l’idée de balanciers des forces si chère à Proudhon. Les « mouvements historiques se présentent sous deux faces, suivant les mille éléments qui les composent et dont les conséquences multiples se montrent dans les transformations politiques et sociales. Aussi chaque événement donne-t-il lieu aux jugements les plus divers, corrélatifs à la largeur de compréhension ou aux préjugés des historiens qui l'apprécient. »

Reclus, par son analyse, exclut le matérialisme historique en son côté réducteur : « Tout événement, toute période de l'histoire offrant un aspect double, il est impossible de les juger en bloc. »

« Ainsi les révolutions furent toujours à double effet : on peut dire que l'histoire offre en toutes choses son endroit et son revers. »

Reclus va alors concevoir l’action révolutionnaire en prolongement des processus historiques évolutifs, en prenant en compte toutes les variables positives comme négatives et va inscrire la lutte dans un cadre multiple et ouvert.

« Ceux qui ne veulent pas se payer de mots doivent donc étudier avec une critique attentive, interroger avec soin les hommes qui prétendent s'être dévoués pour notre cause. Il ne suffit pas de crier : « Révolution, révolution ! » pour que nous marchions aussitôt derrière celui qui sait nous entraîner »

Le constat historique est le suivant : « On peut dire que jusqu'à maintenant aucune révolution n'a été absolument raisonnée, et c'est pour cela qu'aucune n'a complètement triomphée. »

L’approche d’Elisée Reclus est à l’opposé de l’approche marxiste tant au niveau des considérations générales historiques qu’à celui du rôle des militants révolutionnaires :

« Le temps est venu de n'employer que des forces conscientes ; les évolutionnistes, arrivant enfin à la parfaite connaissance de ce qu'ils veulent réaliser dans la révolution prochaine, ont autre chose à faire qu'à soulever les mécontents et à les précipiter dans la mêlée, sans but et sans boussole.

«Tous ces grands mouvements furent sans exception des actes presque inconscients de la part des foules qui s'y trouvaient entraînées, et tous, ayant été plus ou moins dirigés, n'ont réussi que pour les meneurs habiles à garder leur sang-froid. »

« Aussi chaque révolution eut- elle son lendemain. La veille on poussait le populaire au combat, le lendemain on l’exhortait à la sagesse. »

Le constat est amer quant aux élites dites « révolutionnaires »

« L'espoir des réactionnaires est qu'il en sera toujours ainsi et que le peuple moutonnier se laissera de siècle en siècle dévoyer de sa route, duper par d'habiles soldats, ou des avocats beaux parleurs. »

Dans le texte de Reclus suit une allusion qui vise directement les communistes autoritaires :

« Des écrivains qui se complaisent dans le sentiment de leur supériorité et que les agitations de la multitude emplissent d'un parfait mépris condamnent l'humanité à se mouvoir ainsi en un cercle sans issue et sans fin. D'après eux, la foule, à jamais incapable de réfléchir, appartient d'avance aux démagogues, et ceux-ci, suivant leur intérêt, dirigeront les masses d'action en réaction, puis de nouveau en sens inverse. »

Elisée Reclus redonne toute sa dimension politique à l’être individuel et collectif. En cela, il insuffle une conception très autonome du pouvoir qui n’est pas sans rappeler les écrits de Kropotkine sur le distinguo qui oppose communismes autoritaire et libertaire. Ce dernier « ne demande pas à l'individu, après avoir immolé le dieu-maître de l'univers, le dieu-César et le dieu-Parlement, de s'en donner un plus terrible que les précédents, le dieu-Communauté, d'abdiquer sur son autel son indépendance, sa volonté, ses goûts et de faire le vœu d'ascétisme qu'il faisait jadis devant le dieu crucifié. »

« il y a foule et foule, et suivant les impulsions reçues, la conscience collective, qui se compose des mille consciences individuelles, reconnaît plus ou moins clairement, à la nature de son émotion, si l’œuvre accomplie a été vraiment bonne. D'ailleurs, il est certain que le nombre des hommes qui gardent leur individualité fière et qui restent eux-mêmes, avec leurs convictions personnelles, leur ligne de conduite propre, augmente en proportion du progrès humain. Parfois ces hommes, dont les pensées concordent ou du moins se rapprochent les unes des autres, sont assez nombreux pour constituer à eux seuls des assemblées où les paroles, où les volontés se trouvent d'accord ; sans doute, les instincts spontanés, les coutumes irréfléchies peuvent encore s'y faire jour, mais ce n'est que pour un temps et la dignité personnelle reprend le dessus. On a vu de ces réunions respectueuses d'elles-mêmes, bien différentes des masses hurlantes qui s'avilissent jusqu'à la bestialité. Par le nombre elles ont l'apparence de la foule, mais par la tenue, elles sont des groupements d'individus, qui restent bien eux-mêmes par la conviction personnelle, tout en constituant dans l'ensemble un être supérieur, conscient de sa volonté, résolu dans son œuvre. On a souvent comparé les foules à des armées, qui, suivant les circonstances, sont portées par la folie collective de l' héroïsme ou dispersées par la terreur panique, mais il ne manque pas d'exemples dans l'histoire, de batailles dans lesquelles des hommes résolus, convaincus, luttèrent jusqu'à la fin en toute consciences individuelles, reconnaît plus ou moins clairement, à la nature de son émotion mesure : c'est aux événements de nous le dire. »

La pensée d’Elisée Reclus s’est inscrite dans le cours singulier des théories et pratiques anarchistes, issues de la période postérieure à la Commune de Paris .

Nous en retrouvons des filiations dans l’écrit de James Guillaume « idées sur l’organisation sociale, paru en 1872.

«ce n'est pas nous, matérialistes, qui méconnaîtrons cette grande vérité, la base même de notre théorie sur le développement des êtres animés: à savoir que les changements, dans la nature, ne s'opèrent point par brusques sauts, mais par un mouvement continu et presque insensible. Nous savons que ce n'est pas en un jour que l'homme est sorti de l'animalité, et que tout changement, tout progrès demande du temps pour s'accomplir… Cette loi s'applique aujourd'hui même sous nos yeux: la société moderne subit une transformation lente; des idées nouvelles s'infiltrent dans les masses, des besoins nouveaux réclament satisfaction, de nouveaux et puissants moyens d'action sont mis tous les jours à la disposition de l'humanité. Cette transformation s'accomplit peu à peu, c'est une évolution insensible et graduelle, tout-à-fait conforme à la théorie scientifique; mais, chose dont ceux à qui nous répondons ici ne tiennent pas compte, l'évolution en question n'est pas libre; elle rencontre une opposition souvent violente; les intérêts anciens qui se trouvent lésés, la force de résistance qu'oppose l'ordre établi, mettent obstacle à l'expansion normale des idées nouvelles; celles-ci ne peuvent se produire à la surface, elles sont refoulées, et leur opération, au lieu d'être complète, est forcément réduite à un travail de transformation intérieure, qui peut durer de longues années avant de devenir apparent. Extérieurement, rien ne semble changé; la forme sociale est restée la même, les vieilles institutions sont debout; mais il s'est produit, dans les régions intimes de l'être collectif, une fermentation, une désagrégation qui a altéré profondément les conditions mêmes de l'existence sociale, en sorte que la forme extérieure n'est plus l'expression vraie de la situation. Au bout d'un certain temps, la contradiction devenant toujours plus sensible entre les institutions sociales, qui se sont maintenues, et les besoins nouveaux, un conflit est inévitable: une révolution éclate. »

L'œuvre de transformation sociale, pensée au XIX ° siècle, se construit dans des rapports sociaux évolutifs, complexes et souvent conflictuels mais en rien dans l’idée d’un Grand Soir.

La dynamique du pouvoir est essentiellement différente entre les conceptions communistes autoritaire et libertaire. L’une s’appuie sur un déterminisme économique, l’autre sur des évolutions sociétales où peuvent apparaître de grandes tendances historiques mais en rien un déterminisme absolu. L ’un se fonde sur une maitrise et une connaissance des lois du déterminisme qui justifie un pouvoir par hétéro détermination , l’autre sur l’éducabilité, la communauté et les échanges qui doivent aboutir à concevoir un pouvoir évolutif, expression d’une réelle autodétermination du corps politique par lui-même.

Les deux conceptions n’ont pas la même philosophie politique car, fondamentalement, elles

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