PETITIONS

A propos de la pétition concernant l’intervention musclée lors du Salon des éditions libertaires à Lyon.

Sollicité une première fois à travers un collectif auquel j’appartiens puis par un mail direct, je tiens à préciser ma position.

Par principe je ne signe aucune pétition et ce pour plusieurs raisons : elles sont devenues légion et ont donc perdues en efficacité, elles sont devenues un sport en ligne comme un autre. D’autre part elles ne sont jamais contraignantes. J’ai souvenir de celles qui prirent comme nom le nombre de leur signataires : celles des 321 ( droit à l’insoumission 1960) ou des 343 salopes et qui eurent souvent des conséquences pour les signataires. En résumé, aujourd’hui signer une pétition fait du bien à l’âme, c’est tout.

Le problème actuel est d’une autre nature. La violence dans les rapports inter-libertaires est une vieille histoire, et nulle pétition y mettra fin. La question de la violence chez les libertaires de tout poils est sans arrêt repoussée ou refusée. C’est sur cette question que la revue OLS a prononcé sa dissolution. Dans un monde où les actes violents sont monnaie courante, comment s’étonner que dans nos milieux il en soit différent. Pour ceux d’entre nous qui sont membres d’une organisation politique cet état de fait est quasi un état normal, regrettable mais habituel.

La question posée dans ces affrontements lyonnais pose un véritable problème. Il s’agit de l’absence de réflexion sur la « dérive » technologique de la procréation assistée. Il faut reconnaître à PMO, donc à Escudero d’avoir eu le courage de la formuler. A la lecture de leur dix thèses sur le sujet je reprocherai seulement le manque d’empathie pour celles et ceux qui souffrent du « manque d’enfant ».

Quand à la police de la pensée, halte là ! Interdire aux autres de s’exprimer parce qu’ils emploient des moyens que nous réprouvons, ne serait-ce pas en faire partie ? Une telle pétition impliquerait, pour être cohérent, de former un groupe prêt à intervenir. En êtes vous capable ? Pas moi !

Pierre Sommermeyer

Pourquoi je n'ai pas signé !

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