L’ISLAM, LES MUSULMANS ET NOUS ?

La question est présente dans tous les esprits. Pour tenter d’y répondre il faut faire la liste des termes porteurs de litige. Le premier, sans conteste, est musulman, puis il y a Islam, avec un i majuscule ou minuscule, islamisme, islamique, puis il y a fondamentalisme, intégrisme, religion, bronzé, etc. On pourrait remplir la page comme cela. Commençons par le premier.

Qui est musulman ?

Ce serait simple et clair si n’étaient musulmans que ceux qui professent l’Islam. Il ne viendrait plus à personne l’idée de penser que puisqu’on vit en France on est chrétien. Parmi ceux qui accepteraient ce terme il en est une foultitude qui n’ont rien à faire de la religion, à tel point qu’ un institut protestant, minoritaire chez les minoritaires, avance que faute de prendre en considération « les personnes qui connaissent Jésus mais le délaissent, […] elles finissent par devenir des ennemis du christianisme et constituent une menace pour la mission chrétienne, supérieure à celle des non-chrétiens ». Il en est de même à mon avis pour les musulmans français. Selon certains chiffres, ils seraient entre 4 et 5 millions. Un tel décompte est déjà par définition raciste puisque les statistiques de ce type sont interdites dans notre pays. Ce sont donc des comptages faits au faciès. Combien parmi eux vont chaque vendredi à la mosquée, font leurs prières ? Nul ne le sait exactement, certainement plus que ceux qui vont à la messe, au culte ou à la synagogue qui sont eux fort peu nombreux. Il est donc fondamental dans un contexte de tension de tenter de ramener toutes les brebis à la bergerie afin de pouvoir les tondre en silence. C’est pour cela que l’on parle partout de « l’Islam de France ». il ne viendrait à l’idée de personne de parler en ces termes du catholicisme, du protestantisme . On dit comment pour les juifs ? Un Normand qui se convertit à l’Islam, devient-il musulman, est il comptabilisé comme tel ? En fait ne nous voilons pas la face, un musulman, par définition, est bronzé et vient d’un pays musulman. Même s’il est comme tant d’émigrés polonais, italiens , portugais depuis plusieurs génération en France, il ne sera jamais un vrai Français. Pujadas sur France2 le 13 janvier, ne s’y était pas trompé qui parlait de ce « médecin musulman qui était marié à une Française ».

Islam et islamisme

A ce sujet le lecteur peut se reporter au livre « L’impasse islamique » courageusement édité par les Editions Libertaires dont j’avais rendu compte dans le Monde Libertaire du 22-28 octobre 2009 et qui avait suscité nombre de critique pour sa supposée islamophobie. En pays d’Islam, le plus grand étant l’Indonésie, l’idée même d’une séparation entre l’Etat et la religion est inconnue. Nombre de catholiques ayant participé aux manifestations contre le mariage homosexuel aimeraient bien qu’il en soit ainsi en France, fille ainée de l’Eglise ! Cette absence de séparation date des origines où le prophète Mahomet fut tout à la fois un maître religieux et un chef de guerre. Tradition qui fut reconduite par les califes suivants et reprise aujourd’hui par le calife de l’Etat islamique. Nous avons, là, à faire à des intégristes. Un fondamentaliste, et ce dans toutes les religions, considère le texte fondateur comme sacré et se l’applique à lui-même à la lettre. Un intégriste considère qu’en plus il doit l’appliquer aux autres, c’est le cas de nombre de protestants aux USA présents dans le TeaParty ou comme en France les catholiques de Civitas Dei. Tout ceci nous amène à dire que ceux qui disent l’Islam ce n’est pas ça, en référence à ce qui vient de se passer, se trompent tout en exprimant un souhait positif. Il en serait de même pour ceux qui diraient le christianisme c’est pas ça ! Auraient-ils oublié les croisades, les guerres de religion, et plus près de nous que sur les ceinturons des soldats allemands de la première guerre mondiale il y avait écritGott mit uns que les Américains ont tués des milliers de gens en disant In god we trust et que chez nous l’aumônerie militaire qui a bénit tant et tant d’armes de destruction, massives ou pas, n’est pas un mirage. C’est la religion qui est le problème. Derrière son discours il y a toujours des gens qui veulent agrandir leur pouvoir, leurs territoires. Aujourd’hui c’est l’entreprise Daesh-Al-Qaïda and coqui est aux commandes et qui envoie ses séides au turbin, demain cela en sera une autre.

Et les luttes de classe ?

La lutte contre le terrorisme « religieux » est la meilleure protection contre le refus des inégalités sociales. Que la masse des « musulmans des quartiers » soit la variable d’ajustement d’un capitalisme en crise ne gêne personne. Tout observateur attentif ne peut que remarquer qu’un tel antagonisme entre « blancs et bronzés » est bien utile à nos pouvoirs tant économiques que politiques et qu’il faut le cultiver. Que parmi les opposants à l’islamophobie cela ne soit pas relevé comme décisif est bien plus étonnant. Puis il y a la guerre. Ce qui vient de se passer nous rappelle que la France est en guerre, militaire. En nous focalisant sur les problèmes intérieurs nous oublions qu’un autre monde vit autour de nous.

Pierre Sommermeyer

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