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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

La concurrence des riches contre les pauvres Par Thierry Brugvin, so

La responsabilité du réchauffement climatique revient d’abord aux pays riches. Si on calcul quel pays a émis le plus de CO2, depuis le début de l’ère industrielle, c’est l’Angleterre qui dispose de la dette écologique principale. Par contre, si nous mesurons cette pollution en fonction des Kg de CO2, par habitant, ce n’est plus la Chine, ni l’Angleterre, qui tiennent la tête, mais les États-Unis, avec 18,4 TEC/hab. Enfin, si on prend le niveau de l’empreinte écologique par habitant, c’est le Qatar, qui tient la tête avec 12ha/hab en 2005 selon le WWF. Ces divergences d’évaluation de la dette écologique permettent à chacun de ces pays d’éviter de faire le premier pas, dans la réduction de l’effet de serre, considérant chacun qu’ils ne sont pas les plus responsables. Or, en réalité la responsabilité est proportionnelle à l’impact des nations et de chaque individu.

En 2010, afin de ne pas accroître le réchauffement climatique, l’objectif mondial à ne pas dépasser consister à ne pas dépasser 460 kg de carbone par personne et par an ou encore 1,64 tonnes de CO2 par personne et par an (en moyenne planétaire) » souligne Jean Marc Jancovici. En 2008, selon les statistiques du ministère de l’Écologie, la pollution en Tonne Equivalent Carbone (TEC), d’un habitant des USA était de 18,4, de 5,7 pour un français, et de 4,9 TEC pour un Chinois. Alors queTous ces pays devraient donc diminuer leurs émissions de CO2, par contre, 460Kg, ne représentent que « 2 fois les émissions d’un Pakistanais ou d’un Philippin, et 5 fois celles d’un habitant du Bangladesh : quelques pays ont donc encore la possibilité d’émettre un peu plus », tandis que les Indiens étaient émettaient le quota moyen admis. En fait, concernant le réchauffement climatique, chacun d’entre nous dispose d’une part de la responsabilité proportionnelle à ses émissions de CO2. Jean Marc Jancovici nous explique que 500 kg d’Équivalent Carbone correspond concrètement à une seule des actions mentionnées ci-dessous : un vol en avion aller-retour Paris-New York par an ; 5000 km par an en voiture, moins de la moitié de la consommation annuelle d’électricité par français qui est de 6700Kwh, 1,5 micro-ordinateurs à écran plat par an, 200 clics Internet par jour durant une année (Jancovici 2010, in Aries 2010). 
En 2007, les biocarburants représentaient 2,6 % de l’ensemble des carburants utilisés dans les transports routiers en Europe. Au nom de la sécurité énergétique, en mars 2007, lors du Conseil des ministres européens, il a été « décidé que les agrocarburants devraient représenter 5,75 % en 2010, puis au moins 10% de la consommation d’essence et de gazole des transports, dans chaque État membre (...). Mais, la France a choisi d’aller plus loin que ces objectifs européens » (Défi pour la terre 2008). Par conséquent, chaque fois qu’un Européen fait un kilomètre en voiture, il brûle actuellement des agrocarburants qui auraient pu être utilisés pour l’alimentation des plus malnutris.

L’épuisement des ressources non renouvelables de la planète est proche. Selon, l’USGS (le service géologique des États-Unis), nous pouvons constater que les ressources de la plupart des métaux auront disparu vers 2050, soit dans une quarantaine d’années après 2010. Viendra ensuite le fer qui est le creuset de l’industrie, à partir de 2090 environ, dans 80 ans.
En ce qui concerne les ressources d’énergie, le pétrole devrait disparaître, dans environ 40 ans, le gaz, dans 60 ans et le charbon, dans 150 ans. Les ressources d’uranium seront épuisées aux alentours de 2040. Les ressources en fer devraient être épuisées vers 2090, soit dans 80 ans. Or, le Fer est le fondement de notre société industrielle, tous nos moyens de transport, notre technologie s’appuient principalement sur lui. S’il disparaît, l’industrie sera considérablement limitée et ne pourra continuer de fonctionner qu’en recyclant le fer.

Néanmoins, l’incertitude relative concernant tous ces chiffres réside dans le fait que quelques gisements supplémentaires peuvent être découverts et que le niveau de la demande des pays en développement reste une hypothèse théorique. Récapitulons les estimations de l’USGS : 2020 : fin de l’argent, 2025 : fin de l’or, du zinc - 2030 : fin de l’étain et du plomb (71% de la production de plomb est destiné aux batteries) - 2040 : fin du cuivre (utilisés dans l’industrie électrique :câbles, bobinages...) - 2040 : fin de l’uranium - 2050 : fin du nickel (utilisés dans les batteries automobiles, téléphones, ordinateurs...) - 2050 : fin du pétrole - 2070 : fin du gaz naturel - 2090 : fin du fer - 2140 : fin de l’aluminium- 2160 : fin du charbon.
Compte tenu du fait que le prix du pétrole va monter progressivement, en flèche, les producteurs n’ont, cependant, pas intérêt à en vendre trop actuellement, d’une part pour ne pas faire baisser les cours actuels, mais surtout parce que, sur la fin des réserves, les profits seront exponentiels.

L’empreinte écologique et les écarts de richesses révèlent l’écart entre le Nord et le Sud. Les membres « la décroissance autogestionnaire » proposent en particulier de débuter cette décroissance par les plus riches et de dépasser le capitalisme en proposant des solutions précises. Ainsi, la décroissance autogestionnaire vise d’une part la croissance des plus pauvres, au moins jusqu’à hauteur d’une empreinte écologiquesoutenable pour tous. 
En effet, l’empreinte écologique soutenable pour tous était de 1,8 Ha/habitant, pour 6 milliards d’êtres humains, en 2005, selon le WWF. Or, l’empreinte écologique d’un européen était de 4,8 ha/hab, (France 5,2 ha) tandis que les USA étaient à 9,5. Les habitants des Emirats Arabes Unis détiennent le record avec 12ha/hab ! Cependant, ils ne sont pas très nombreux, comparés aux USA. L’empreinte écologique moyenne pour un terrien était de 2,23 ha/habitant, or l’empreinte écologique mondiale disponible n’est que de 1,8 ha. Ce qui permet au plus riche de vivre à ce niveau, c’est notamment le fait que les PED sont en dessous (Afrique, 1,1 ha, Asie/pacifique, Chine 2 ha, 1,2 ha, Kenya, 1,1 ha, Inde 0,9 ha). Alors que l’empreinte écologique d’un chinois, à qui on reproche souvent de trop consommer et de trop polluer, ne dépassait que de 0,4 ha/hab, le quota soutenable. Tandis qu’un français, dépassait de 2,9 fois l’empreinte écologique soutenable et un américain 5,2 fois !
Les occidentaux pensent, souvent, qu’atteindre une empreinte écologique, soutenable est inaccessible, or, nous les habitants des pays riches, ne se rendent généralement, pas compte de leur niveau de vie par rapport à ceux des autres habitants de la planète. Paul Ariès, nous rappelle, qu’en 2009, « 2% de la population mondiale détient la moitié de la richesse mondiale, tandis que 50% n’en détient que 1%. Un patrimoine personnel de 5650 Euros permet de faire partie des 50 % les plus riches de la planète », ce qui correspond à 50 % du prix d’achat d’une petite voiture type Twingo, ou C1 (11000 Euros). « Un patrimoine de 45788 euros permet de compter parmi les 10% les plus fortunées », soit le prix moyen en France d’un appartement F1, de 30M2 en Corrèze. « Un patrimoine de 375065 euros vous range parmi les 1% les plus riches » (Aries 2010). Soit, plus du prix moyen d’un appartement trois pièces, (304 483 €) de 71M2 en France en 2010, ou d’une maison de 184M2 dans une ville moyenne comme Besançon.

Peut être que la fin du pétrole et des métaux, va finalement nous pousser malgré nous à passer, d’une vie centrée sur la vitesse et du productivisme matériel, à une quête de la sobriété heureuse à travers la simplicité volontaire. Afin de développer aussi les qualités intérieures de l’être humain et surtout partager les ressources avec les pauvres des pays en développement, plutôt que de les affamer pour continuer à rouler.

 
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