20 Septembre 2017
Chaque jour que Dieu fait, un mini-tortillard aux wagons émeraude relie l’académie Puskás proche de l’immense Pancho Aréna et de la résidence secondaire de Viktor Orbán au village voisin d’Alcsútdoboz. Le train avale allure escargot en 90 minutes les douze kilomètres aller-retour de la minuscule portion.
Sur le trajet, rien de transcendant: des champs de blé, des pavillons et un arborétum en bout de ligne. Malgré un ticket abordable (3,30 euros A/R) et la possibilité d’un voyage en voiture-bar VIP avec amuse-gueules + boissons, les touristes boudent ce gadget à 2,5 millions financé à 80% par Bruxelles.
«De mai à décembre 2016, il y eut cinquante-trois jours durant lesquels personne n’a acheté de billet. Et pendant une semaine complète sur cette même période, la locomotive diesel et ses deux voitures ont effectué leur trajet habituel sans transporter âme qui vive exceptés le conducteur et le contrôleur», écrit 24.hu.
La fréquentation ridicule du petit train n’a pas empêché l’oligarque-exploitant Lőrinc Mészáros d’acheter un château ou d’envisager la construction d’un hôtel/spa six étoiles dans les parages, d’où les puissants soupçons de corruption. La délégation européenne a traversé Felcsút mardi, escortée par un eurodéputé proche d'Orban, Tamas Deutsch, qui ne trouve naturellement rien à redire sur cet investissement plutôt extravagant.