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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

À l’attention des malheureux non-lecteurs de Bidoche

Bonjour. Pour ceux qui suivent, les balles des frères Kouachi continuent leur sale besogne. Je suis entre deux eaux, parfois entre deux vins. Souvent. Mais que voulez-vous ? Ces derniers jours – ce matin encore -, j’ai été sollicité par des radios et des télés pour venir parler de viande. Vous n’ignorez sans doute pas que l’OMS, via le CIRC, vient de classer la charcuterie parmi les cancérogènes avérés et la viande rouge parmi les cancérogènes probables.

J’ai refusé toute invitation. D’une part, je suis loin de Paris, face à la mer. De l’autre, je me souviens quand même d’avoir publié il y a six ans le livre Bidoche(L’industrie de la viande menace le monde). Je ne crache pas au visage de ceux qui découvrent la Lune, car la compréhension du réel demande du temps. Mais franchement, je ne me sentais pas d’aller faire le guignolo après avoir écrit ce qui suit. Qui est un (gros) extrait du chapitre 11 de mon livre, intitulé Et si ça fichait le cancer ?

BIDOCHE (Cette version n’est pas le texte définitif imprimé, et il a pu subir quelques corrections)

Peut-on manger de la viande en toute tranquillité ? Ne risque-t-on pas d’attraper au passage toutes sortes de cochonneries, dont ce si vilain cancer ? Curieusement, il n’y a pas de vrai suspense : la réponse est oui. Oui, il faut faire attention. Oui, cela peut devenir dangereux. Et voici pourquoi.

Sommes-nous protégés ? Les effets de la viande sur notre santé sont-ils bien évalués ? Aux États-Unis, on ne s’embête pas pour si peu de chose. On a le droit d’être industriel du porc ou du bœuf, puis de faire de la politique, et retour. Voyons de plus près le sanguinolent exemple de deux secrétaires d’État à l’Agriculture – des ministres – sous la direction avisée de Ronald Reagan. Nous sommes en 1981, et l’ancien acteur, qui vient d’être élu, nomme son ministre des Affaires agricoles, John R. Block. Au cours de l’audition publique précédant sa prise de fonctions, cet éleveur industriel de porcs de l’Illinois déclare sans manières : « Je ne suis pas sûr que le gouvernement doive dire aux gens ce qu’ils doivent ou non manger. »

Et pour mieux se faire comprendre, il supprime l’une des agences du ministère chargées de la santé, le Human Nutrition Center. Après son départ en 1986, il continuera son bonhomme de chemin, devenant président du Food Marketing Institute – est-il besoin de traduire ? – et conseiller avisé, pour cause, d’une coalition de porchers américains, la Pork Trade Action Coalition (PTAC), dont la fière devise est : « Don’t tax our pigs ! »

Lee Harding, colosse à terre

En 1986, Ronald Reagan, dont il n’a échappé à personne qu’il a le même prénom que la mascotte de McDo, embauche un nouveau ministre : Richard Lyng. Pas tout à fait nouveau, car Lyng a été sous-secrétaire d’État, sous les ordres de Block, entre 1981 et 1986. Et, avant cela, un gros paysan industriel comme les aime tant l’Amérique. Mais pas seulement : de 1973 à 1979, Lyng a aussi été président de l’Institut américain de la viande, le plus grand lobby de la bidoche outre-Atlantique.

Reposons la question de départ, en la modifiant un peu : les Américains sont-ils bien protégés contre d’éventuels effets de la consommation de viande ? Ce n’est pas si sûr. Ouvrons une étude parue aux États-Unis en 1996, publiée cet USDA (United States Department of Agriculture, soit le ministère de l’Agriculture) qu’ont dirigé Block et Lyng[1]. Aïe, aïe, aïe ! La dérégulation chère au cœur des ultralibéraux ne semble pas avoir réglé tous les problèmes. Sur 600 échantillons de viande de bœuf analysés selon une méthodologie fiable, 7,5 % contenaient des Salmonella, 11,7 % des Listeria monocytogenes, 30 % des Staphylococcus aureus et 53,3 % des Clostridium perfringens. Tous ces microbes sont pathogènes chez l’homme et certains sont responsables d’empoisonnements mortels. Cette même étude montre que 78,6 % des échantillons sont souillés par des microbes du type Escherichia coli du biotype 1, qu’on trouve dans les excréments.

C’est bien là que l’histoire bascule. Point de départ : Lee Harding. L’homme est un colosse de 1,85 m pour 100 kilos, et, en ce 11 juillet 1997, quand il est pris de crampes abdominales, il ne s’affole pas. Il a tort. Atteint de diarrhées sanglantes, il pense qu’il va mourir et passe plusieurs journées d’enfer. On résume : des analyses montrent la présence dans ses selles d’une bactérie affreuse, Escherichia coli O157:H7. En 1982, à la suite de deux épidémies de colite hémorragique aux États-Unis (dans l’Oregon puis dans le Michigan), les services sanitaires avaient trouvé le responsable : des hamburgers insuffisamment cuits vendus dans un fast-food. Par la suite, une souche d’Escherichia coli d’un nouveau type, le O157:H7, avait été isolée. Lee Harding a été frappé par cette bactérie singulière. La piste mène à l’usine de Colombus de l’entreprise Hudson Foods, qui prend peur et rappelle la bagatelle de 11 300 tonnes de bœuf.

La vérité commande de dire que l’événement est banal. Car, selon des estimations officielles rapportées par le journaliste américain Eric Schlosser dans un best-seller[2], 200 000 Américains sont chaque jour contaminés par des bactéries présentes dans la nourriture. Par jour ! En un an, plus d’un quart de la population souffre d’une intoxication alimentaire. Chaque jour, 900 personnes sont hospitalisées et 14 meurent. Chaque jour !

Toutes les bactéries ne viennent pas de la viande. Et toute la viande ne sert pas à fabriquer des hamburgers. Mais au pays de McDo et de Burger King, il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de s’arrêter devant une grande enseigne de restauration rapide. En 1993, 700 personnes qui avaient consommé des hamburgers Jack in the box ont été contaminées par Escherichia coliO157:H7, et 4 en sont mortes.

L’étonnant est peut-être qu’il n’y en ait pas davantage. Jusqu’en 1997, en effet, 75 % du bétail américain mangeait des déchets ovins et bovins, et des millions de chats et de chiens achetés à bas prix faisaient aussi partie de la diète d’animaux herbivores. Une étude datant de 1994[3] rapporte que les éleveurs de l’Arkansas récupéraient 1 000 tonnes par an de litière et de déjections de poulaillers industriels pour en nourrir ensuite le bétail. Oui, les consommateurs s’en sortent bien. Car en réalité, et compte tenu des modes de fabrication, un hamburger contient de la viande provenant de dizaines, voire de centaines d’animaux.

Et la France, dans tout ça ?

Recommençons comme si de rien n’était : sommes-nous bien protégés ? En France, cela va de soi ! Lors du plan de surveillance 2006, 796 prélèvements ont été réalisés sur l’ensemble du territoire pour traquerEscherichia coli O157:H7. Et on n’a rien trouvé. Sur des millions de morceaux de viande. 796 prélèvements. On peut donc être soulagé d’un fardeau : la bactérie n’existant pas, elle ne peut tuer personne chez nous. Oui, c’est vrai, cela peut aussi faire penser au nuage de Tchernobyl, qui avait eu le bon goût de s’arrêter à la frontière allemande. Disons que nos bovins tricolores ne mangent pas de ce pain-là, et passons.

Passons, mais non sans avoir salué comme il se doit Henri Nallet, ci-devant ministre de l’Agriculture de France – de 1985 à 1986, puis de 1988 à 1990 – après avoir été en 1981 conseiller du président Mitterrand pour les questions agricoles. Pourquoi diable parler de lui ? Mais parce qu’il connaît admirablement le dossier, voilà tout ! Nallet a été membre du grand syndicat paysan, la FNSEA, dès les années 60, puis chargé de mission du même entre 1966 et 1970, ce qui tisse des liens.

Cet excellent homme n’a pas tout perdu en passant par la FNSEA. Le lobby, ma foi, il connaît. En 2000, Jacques Servier, patron d’un laboratoire pharmaceutique qui porte son nom, le recrute pour l’aider à favoriser les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments. Servier est proche de la droite dure, mais cela n’indispose pas le moins du monde Nallet, qui met son carnet d’adresses au service de l’industriel.

L’industrie pharmaceutique est au service des malades, non ? Voyons quand même le cas de la transnationale Pfizer, leader mondial de la pharmacie. Fondé en 1851 aux États-Unis, le groupe s’est étendu au reste du monde après 1950 et compte aux alentours de 100 000 salariés. Avant la crise boursière commencée à l’automne 2008, sa capitalisation frôlait les 220 milliards de dollars américains. Même le monde des animaux n’est pas inconnu du grand philanthrope. Pfizer est également numéro un mondial du médicament vétérinaire. Une bonne adresse.

Chez nous, Pfizer Santé animale[4] s’installe en 1954, et propose aux vétérinaires dès 1957 un formidable antibiotique, la terramycine. Une usine est ouverte à Amboise (Indre-et-Loire). Dans la foulée, une gamme antihelminthique – vermifuge – destinée aux bovins, ovins, caprins et porcins est lancée. Viennent ensuite Mécadox, facteur de croissance du porc, l’antibiothérapie Longue Action, pour traiter en une seule injection les porcs et les bovins, le diffuseur Paratect, contre les parasites, Dectomax, un endectocide – autre antiparasitaire – de deuxième génération… D’autres produits se répandent un à un : Rispoval 3, Orbeseal, Draxxin, Pregsure BVD, Rimadyl Bovins, Rispoval Intranasal, Naxcel, Stellamune mono-injection…

Bref, les animaux sont en de bonnes mains. Pfizer les aime presque autant que les humains. Mais, le 14 mars 2009, un événement inouï se produit aux États-Unis, la mère patrie de Pfizer. Mme Jane Albert, porte-parole du Baystate Medical Center de Springfield, dévoile une fraude géante dans les travaux d’un des plus célèbres anesthésistes du pays, Scott Reuben.

Scott Reuben l’inimitable

Reuben ! Celui qui a écrit des dizaines d’articles sur l’analgésie dite « multimodale », pour soigner les douleurs post-opératoires. L’habitué des revues médicales les plus prestigieuses, comme Journal of Clinical Anesthesia, Anesthesiology, Anesthesia and Analgesia, toutes dotées de comités de lecture rigoureux !

Aussitôt appelé « le Madoff de la recherche médicale », Reuben trafique depuis de longues années. Ses études sont bidonnées, ses essais inventés, ses malades n’ont pas existé. Mais il était le roi, et comme tel choyé par tous. Depuis qu’il est à terre, les langues se délient, et l’un de ses collègues s’étonne aujourd’hui, mais un peu tard, que Reuben, en quinze ans de « travaux » sur la douleur, n’ait jamais obtenu que des résultats positifs.

Bon, un truand. Et alors ? Et alors Pfizer. Cette noble entreprise a été le principal sponsor des « études » Reuben depuis 2002 et l’a payé, car il passe bien à la télé, pour vanter en public la qualité de médicaments Pfizer provenant directement des « recherches » Reuben. Bien entendu, on peut toujours croire que la bonne foi de Pfizer a été prise en défaut. Mais pas si vite. En 2004 déjà, la transnationale a été condamnée à payer 430 millions de dollars pour la promotion de la gabapentine. Ce médicament, destiné à soigner l’épilepsie, était au passage commercialisé, sans indications étayées, pour la douleur, les troubles psychiatriques, la migraine. Ce qui peut rapporter très gros.

Par ailleurs, dans un article publié en septembre 2008 dans la revue JAMA[5], Marcia Angell, professeure à Harvard, décrit un système devenu incontrôlable. Incontrôlable par nous. Voici le début de ce texte éclairant : « Au cours des deux dernières décennies, l’industrie pharmaceutique a acquis un contrôle sans précédent sur l’évaluation de ses propres produits. Les firmes pharmaceutiques financent désormais la plupart des recherches cliniques sur les médicaments d’ordonnance. Et les preuves qui s’accumulent indiquent qu’elles falsifient fréquemment la recherche qu’elles sponsorisent. »

Ce n’est déjà pas mal. Voici la suite : « Compte tenu des conflits d’intérêts qui imprègnent la démarche de recherche clinique, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’il existe des preuves solides du fait que les résultats de la recherche sponsorisée par les firmes sont favorables aux médicaments des commanditaires. Cela s’explique d’une part par la non-publication des résultats défavorables, et d’autre part par le fait que les résultats favorables font l’objet de publications répétées, sous forme à peine différente. Sans parler de la réécriture, qui fait paraître sous un jour favorable même des résultats négatifs de la recherche sur un médicament. »

Jean-Marie Bourre, l’ami des charcutiers

Voilà le contexte. Revenant à nos moutons et à nos cochons, on commencera par un propos instructif des cardiologues Michel de Lorgeril et Patricia Salen, du CNRS. Leur réputation est grande dans la profession, et en cette fin 2006 ils sont très en colère. Leur courroux porte un nom : Jean-Marie Bourre, qui a obtenu en août un grand entretien dans Le Monde 2. Comme ce cas sera largement traité ailleurs (voir le chapitre 14), n’y insistons guère. Bourre, sans le dire bien sûr, est président du Centre d’information sur les charcuteries (CIC), membre du Comité scientifique du pain, président du Comité scientifique de l’huître, président du comité scientifique du Comité national pour la promotion de l’œuf, entre autres. Et il dit dans l’article tout le bien qu’il faut penser de ces goûteux aliments. Notamment les charcuteries. Parce que c’est bon pour la santé, dont celle du cerveau. Évidemment.

Seuls des grincheux oseront protester, et ils seront rares. Parmi eux, donc, Michel de Lorgeril et Patricia Salen. Que déclarent-ils sur le site LaNutrition.fr ? Des choses affreuses sur le bon docteur Bourre : « On ne peut qu’être surpris par l’arrogance des propos et le caractère insultant des admonestations de notre confrère ! En faisant court et simple : les nutritionnistes quand ils sont prudents sont des “terroristes” et les végétariens sont tous des “crétins”. » Hum… Terrible, non ? Mais il y a pire, que voici : « Mais monsieur Bourre n’est pas dangereux seulement de façon primaire (en risquant de conduire certains patients à revenir à des pratiques nutritionnelles dont on connaît la dangerosité), il l’est aussi parce qu’en allant totalement à l’encontre des recommandations prudentes de nombreux praticiens, et avec une casquette de scientifique, il accrédite l’idée déjà trop répandue que médecins et scientifiques racontent n’importe quoi à propos d’une nutrition qui protège la santé et passent leur temps à se contredire. Toute la profession est ainsi discréditée et amalgamée à de nauséabonds conflits d’intérêts ! »

Après cette terrible accusation, clap. Non de fin de partie, mais de scène. On a compris qu’il existait différents points de vue sur l’indépendance des chercheurs et l’honnêteté des laboratoires et institutions qui les paient. Ce n’est pas indifférent quand il s’agit de se pencher sur les liens entre consommation de viande et santé humaine.

Mais avant tout, et pour éviter des critiques sans objet, passons directement à l’aveu. Il n’y a pas de preuve. Non, il n’existe aucune preuve absolue des liens de cause à effet entre consommation de viande et maladie. Tout simplement parce que ce genre de prouesse technique n’appartient pas à l’univers de la médecine nutritionnelle. Les lobbies jouent donc sur du velours. Eux se moquent bien de science : il leur suffit de jeter le trouble, et de gagner du temps.

Il s’agit d’une astuce bien connue, déjà à l’œuvre dans l’affaire de l’amiante. En dehors du mésothéliome, cancer de la plèvre et marqueur certain de la fibre cancérigène, tout reste sujet à discussion. Et à contestation. On sait que des milliers de personnes meurent chaque année en France des suites d’une exposition à l’amiante, mais des centaines de procès sont en cours où les avocats patronaux contestent et ratiocinent. Tel ouvrier ne fumait-il pas ? Tel autre ne levait-il pas le coude ? Après des combats homériques – homériques, oui –, notre République a accepté ce qu’on appelle la « présomption d’imputabilité ». Ce n’est pas à la victime de faire la preuve que l’amiante a provoqué chez elle asbestose ou cancer broncho-pulmonaire. C’est à la partie adverse – essentiellement le patron – de démontrer que travailler au contact de l’amiante n’a pascausé la maladie.

Il ne faut pas oublier, pas même une seconde, qu’il n’a jamais été totalement prouvé que la fumée des cigarettes provoque le cancer du poumon. Mais la multitude d’études répétées se validant les unes les autres autorise depuis des décennies à considérer le tabac comme un serial killer. À juste titre, bien entendu.

Des études par centaines

Concernant la viande, les études sont nombreuses et concordantes, mais il est clair que les esprits ne sont pas tout à fait mûrs pour l’entendre. Toutes choses égales par ailleurs, on a le sentiment d’être à la fin des années 60 face au tabac. Quand coexistaient le cow-boy Marlboro et les premiers cris d’alerte organisés. Ce n’est pas une raison pour rester les bras croisés. Voyons de plus près quelques données, parmi des centaines à notre disposition. Toutes les maladies ne sont pas évoquées, pour des raisons évidentes de place disponible.

(…)

À propos du cancer, on se dispensera volontairement d’une énumération. Laquelle serait vraiment trop longue. Sachez qu’un grand nombre de cancers ont un ou plusieurs liens avec la consommation de viande, rouge surtout, et de charcuteries. Et n’écoutez pas ceux qui ont intérêt à nier cette évidence. Un travail complet peut être évoqué qui met les pendules à l’heure – et elles en ont bien besoin. Il concerne en deux études un seul et même cancer, celui du côlon, qui est tout de même le troisième cancer le plus fréquent au monde. Une étude menée par le réseau Epic (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) sous la direction d’Elio Riboli a été publiée en 2005.

Impressionnante par son ampleur – 521 000 individus suivis –, elle montre sans détour que la viande rouge est un facteur important de la survenue de ce cancer, qui touche 36 300 Français de plus chaque année. Un Français sur 25 a ou aura un jour un cancer du côlon, ce qui n’est pas rien. Or, dans l’étude Epic, les plus gros consommateurs de viande rouge de l’échantillon augmentent de 35 % leur risque de développer cette maladie par rapport à ceux qui en consomment le moins. Et ce n’est pas tout. Une autre étude, parue en août 2007 dans la revue JAMA, montre qu’une alimentation trop riche en viande rouge et en graisse saturée multiplie par trois le risque de récidive et la mortalité liée au cancer du côlon ! Vous en reprendrez bien un peu, n’est-ce pas ?
Sur un plan général, le débat scientifique porte désormais sur la quantité de viande à ne pas dépasser. Au fil des années, un consensus s’est en effet formé autour d’une idée simple : il faut impérativement diminuer sa consommation. Quatre exemples éclairants, concentrés sur un peu plus d’une année, suffisent à situer les enjeux. À l’automne 2007, le World Cancer Research Fund International (WCRF International), qui fait autorité, publie des recommandations générales pour éviter le cancer. L’une d’elles est sans appel : il faut limiter sa consommation de viande rouge (bœuf, porc, agneau) ainsi que de viandes transformées, c’est-à-dire fumées, séchées, salées. Le bacon, le salami, les saucisses sont visés. Une citation en particulier : « Il existe une forte preuve que la viande rouge et les viandes transformées sont des causes du cancer colorectal, et toute quantité de viande transformée est susceptible d’augmenter le risque. »
En décembre 2007, les résultats d’une très vaste étude, portant sur 500 000 personnes suivies entre 1995 et 2003, sont publiés dans PLoS Medicine, une grande revue scientifique. De nouveau, il est dit que la consommation de viande rouge et de viandes transformées aggrave les risques de cancer. Les gros mangeurs de viande rouge et de charcuterie ont plus de risques de souffrir d’un cancer colorectal et des poumons, mais aussi de la prostate. La viande rouge est en outre associée à un risque de cancer de l’œsophage et du foie, et les charcuteries et viandes fumées à un risque de cancer de la vessie et des os.

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15 réflexions au sujet de « À l’attention des malheureux non-lecteurs de Bidoche »

  1. Sale gosse

    30 octobre 2015 à 1:31

    « parfois entre devins. »

    Répondre

  2. LN66

    30 octobre 2015 à 6:02

    Il faut voir et entendre le nombre d’émissions (radio/télé confondues) parlant du sujet avec spécialistes de la nutrition et autres oncologues renommés.
    Toutes sans exceptions de dire et de souligner qu’il ne faut pas exagérer, que la viande il nous faut en manger pour le fer, le zinc, la vitamine Btruc.
    Il faut rassurer la filière, les producteurs, les grandes surfaces et tous les emplois à la clé.
    Continuez à manger du poison il faut bien que vivent l’industrie pharmaceutique et les professionnels qui « soignent » les cancers.

    A vomir !

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