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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

DE LA DÉMOCRATIE EN INFORMATIQUE : INTRODUCTION

Le développement technologique influ d'une manière déterminante sur notre mode de vie. En particulier sur nos façons de travailler, de communiquer, de nous socialiser, de nous divertir... et de faire de la politique. Dans le contexte de notre société oligarchique, il représente le plus souvent une menace contre nos libertés, notre santé, notre environnement et même notre humanité (trans-humanisme). En ce sens il n'apporte pas nécessairement un progrès mais bien souvent une régression sociale.

Pour en savoir plus lire les ouvrages de René Riesel, Theodore Kaczynski, Jacques Ellul (et relire Aldous Huxley !) - voir dans notre bibliographie - et se reporter aux associations luttant contre les dérives technologiques (voir les liens).

L'informatique a accru de façon exponentielle les possibilités de gestion et de contrôle des populations. A l'instard des autres technologies, elle creuse l'écart entre les dominants - qui peuvent s'acheter le service des spécialistes - et les citoyens.
Pourtant, intelligement utilisé, le réseau Internet peut jouer un rôle inverse en redonnant aux citoyens les moyens de communiquer largement des informations échappant partiellement à la censure des dominants. Voir : le réseau Internet peut-il aider à construire la démocratie ? et le futur de l'Internet : centralisation totalitaire ou décentralisation démocratique.
C'est bien pourquoi nos gouvernements cherchent à le contrôler et le censurer.
L'utilisation par les citoyens de l'outil informatique, et notamment d'Internet, suppose néanmoins de respecter un minimum (parfois même un maximum) de précautions. Voir : sécurité, confidentialité et confort sur Internet et confidentialité des courriels.

Afin d'échapper autant que possible à l'emprise et au contrôle des multinationales, et plus généralement du domaine marchand, le passage à l'utilisation de logiciels libres - qui sont à la fois gratuits (financés par le don) et dont les sources sont accessibles et librement modifiables - s'impose. Des logiciels libres existent pour quasiment toutes les fonctions que l'on peut demander à un ordinateur, et ce souvent avec des performances égalant celles des logiciels commerciaux les plus complets. Voir par exemple une fiche pour vous aider à passer sans douleur de Microsoft Office à LibreOffice/OpenOffice.org, une autre pour passer à un service de messagerie instantané libre. Ou encore le dossier Informatique-Libre-Service.
Passer à l'informatique libre (fiche pratique) est un choix autant pragmatique que politique.

Dans le même ordre d'idée acquérir un minimum de connaissances et de savoir-faire en matière d'équipement informatique vous rendra plus autonome.

Enfin si vous souhaitez créer ou améliorer votre site Web, nous partageons notre expérience en vous proposant un exemple illustrant la mise en forme des pages Web en XHTML/CSS.

Liens vers des alternatives pour Internet (défense des droits des internautes, accès, hébergement, logiciels...)

L'ensemble de nos fiches pratiques concernant l'informatique - ainsi que des supports de formation et des modèles prêt à l'emploi - sont regroupés dans un dossier téléchargeable (voir le sommaire).

VERS LA DÉMOCRATIE : CONSTRUIRE UNE SOCIÉTÉ PARALLÈLE

1. Stratégie d'émancipation

1.1. Préalables et définitions

Démocratie = pouvoir du peuple. La démocratie on en est très loin. Dans une société composée d'individus atomisés, les gens n'ont quasiment plus aucune possibilité d'influer sur leur destin. Nous vivons sous un régime de ploutocratie ou d'"oligarchie libérale" (Castoriadis), d'ailleurs de moins en moins "libéral" au fur et à mesure qu'il est plus contesté. Voir notre page L'Europe (néo)fasciste est en marche.
La démocratie suppose l'existence de citoyens. Citoyen = personne qui est capable de gouverner et d'être gouvernée (Aristote). Loin de l'"individu" plus ou moins aliéné des dites "démocraties libérales". L'idéologie dominante ("individualisme libéral") a pour fonction de légitimer l'ordre social et de faire croire aux individus qu'ils sont libres : son credo : "chacun fait ce qui lui plaît".

"Ne laissons surtout pas la société dans l'état où nous l'avons trouvée."
Denis Langlois, Slogans pour les prochaines révolutions, Seuil, 2008.

Passer de l'oligarchie à la démocratie suppose une révolution. Laquelle suppose la transformation des individus en citoyens.


Gébé, dans L'an 01 (1972)

Toute révolution suppose l'inversion d'un rapport de force (ici, entre le peuple et les exploiteurs). Cette inversion nous en sommes encore bien loin (les organisations de défense populaire ayant été laminées - ou s'étant compromises). Seule la force des idées peut la construire. Elle nécessite des formes d'organisations collectives. Le fait que le capitalisme a atteint ses limites et le changement de système technique créent aujourd'hui des conditions révolutionnaires (lire notre page sur la fin du capitalisme).
La révolution ne sera pas une prise du pouvoir rapide et violente (le temps des révolutions par les armes est révolu : supériorité écrasante de la technologie et de l'équipement militaires - abandonnez les rêves romantiques !). Elle s'effectuera possiblement par le remplacement progressif des structures totalitaires par des structures démocratiques issues de la base. Etablir la démocratie ne signifie pas "prendre le pouvoir", cela signifie abolir le pouvoir (au sens de pouvoir de domination des uns sur les autres).

"Ne renversons pas l'Etat, laissons le tomber !"
Denis Langlois, Slogans pour les prochaines révolutions, Seuil, 2008.

1.2. Les sources du pouvoir dominateur

Les structures totalitaires tirent leur pouvoir de l'adhérence* et de la participation du plus grand nombre (complicité volontaire ou non, clientélisme).

*On distinguera adhésion et adhérence. L'adhésion étant l'accord conscient d'une personne à une idée ou un système, l'adhérence étant le concours non conscient qu'une personne apporte (par son mode de pensée et ses comportements) à un système. L'idéologie (qui formate et canalise les modes de pensée, à l'insu des personnes) a notamment pour effet de créer cette adhérence. Ainsi nombre de militants se définissant comme "anti-capitalistes" adhèrent en fait sans s'en compte au système qu'il dénoncent.

Il est probable qu'une désaffection progressive les affaiblisse, permettant à mesure l'instauration d'une organisation démocratique de la société. Ce désengagement passe par une prise de conscience (c'est le but poursuivi par la diffusion de nos analyses et par l'opération grand public "l'été sans épilation") et par la connaissance de solutions alternatives et le développement d'un savoir-faire accessible au plus grand nombre (c'est le but des fiches pratiques présentées plus bas sur cette page).

Autres aspects psychologiques de la domination : les exploiteurs tirent aussi leur pouvoir de la peur (le sentiment d'insécurité généralisé : peur des agressions, peur du chômage, peur du futur, catastrophisme...), du sentiment d'impuissance (le fatalisme) et de l'incapacité à l'autonomie (éducation répressive et infantilisante). La vulnérabilité des individus sera d'autant plus grande que pèse sur eux la répression sexuelle. La domination est toujours soutenue par les gens atteint de peste émotionnelle.

Autres aspects sociologiques de la domination : "L'union fait la force". Les exploiteurs sont peu nombreux mais ils sont très unis. Il ont une forte conscience de classe (ce concept a disparu du vocabulaire médiatique de façon à contribuer à l'éliminer de la pensée populaire). Aujourd'hui il n'y a plus guère que la bourgeoisie pour pratiquer la lutte des classes !

"La guerre des classes existe, c'est un fait, mais c'est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner."
Warren Buffett*, dans le New York Times, le 26 novembre 2006.
* l'homme le plus riche du monde en 2008 (son capital est alors estimé à 62 milliards de dollars. Source : Forbes magazine).

Leur force tient aussi au fait qu'ils ont érigé le capital économique - celui qui fonde leur domination - en unique instrument de pouvoir, en marginalisant le capital culturel jusqu'à le rendre méprisé par les classes populaires (normalisation de l'anti-intellectualisme via les médias).

Le capital culturel, en effet, "principe dominé de domination" (Bourdieu) perd de sa valeur effective de capital donc de sa capacité à constituer un contre-pouvoir. Par exemple : destruction de l'école publique, professionalisation au lieu d'éducation, absence de perspective d'avenir pour les diplomés d'université, dévalorisation de la "culture inutile" (philosophie, lettres) au profit de la technologie "efficace", etc.

L'argent permet notamment la possession ou le contrôle des médias de masse (diffusion et filtrage de l'information et légitimation de l'ordre social), le contrôle de l'économie de masse (grande industrie, technologies de pointe, emplois rémunérés), l'usage de la force et l'orientation des développements de la connaissance, asservie aux usages technologiques. La destruction de toute connaissance permettant l'autonomie (celle qui permet un rapport non marchand aux choses, les savoir-faire), de toute connaissance permettant l'émancipation (savoir penser) au profit des seules sciences appliquées, c'est à dire de la connaissance permettant de générer de la valeur marchande et permettant le contrôle des populations.

La domination s'appuie sur trois formes de ressources (selon Bourdieu) : le capital économique, le capital social ("carnet d'adresses") et le capital culturel. Les dominés sont pauvres économiquement, relationnellement (isolés) et culturellement (ignorance, prêt-à-penser et divertissements).

Enfin, les efforts pour changer la société sont détournés (divertis) de différentes façons :

  • Les divertissements = distraction = opium du peuple. "La culture est une résistance à la distraction" Pier Paolo Pasolini.
  • Les leurres : organisations caritatives (humanitaire : faim dans le monde, téléthon... développement durable), syndicats institutionnalisés et partis politiques (processus électoral), pseudo-débats, reconnaissance de la "diversité" (la parité, la diversité ethnique masquant l'uniformité de classe). "La "diversité" consiste à faire varier la couleur de peau des dominants afin de relégitimer la domination." Walter Brenn Michaels dans La diversité contre l'égalité.
  • Les fausses pistes : les luttes qui ne font que s'opposer aux conséquences du capitalisme, le militantisme identitaire (de ceux qui se définissent comme opprimés en fonction d'une appartenance identitaire - femme, ethnie... - au lieu de se reconnaître comme faisant parti de tous les opprimés), le virtuel (pièges de l'Internet).
1.3. Orientations stratégiques

Compte-tenu de ce qui précède, stratégiquement, il est donc nécessaire :

  • d'ôter à l'argent son pouvoir : toutes les formes d'organisations basées sur les échanges non marchands et la gratuité doivent être privilégiées (lire : "la gratuité : ultime subversion") ;
  • de reconstruire un capital culturel : culture populaire (s'opposant à "culture people"), sentiment d'appartenance au "peuple" et valeur associée ;
    • de développer et mettre en valeur les connaissances pratiques alternatives qui ne nécessitent pas le recours à des technologies non maîtrisables par le commun des mortels ou nécessitant de grandes infrastructures industrielles ;
    • d'éduquer les enfants pour leur donner la capacité de devenir des citoyens : lutte contre la répression de la sexualité, des sentiments et des émotions, contre la soumission aveugle à l'autorité ; éducation critique vis-à-vis des vecteurs de l'idéologie (publicité, marques, télévision, jeux vidéos et autres media de masse, jeux compétitifs...) et moyens pour résister au conformisme et aux pressions sociales, maîtrise et valorisation de la pensée rationnelle.
  • de construire un capital relationnel : des réseaux de solidarité. Ceux-ci ne peuvent se construire que dans une pratique quotidienne (luttes sociales, pratiques alternatives) ;
  • de proposer des solutions alternatives aisées à mettre en pratique et accessibles au plus grand nombre ; de développer et diffuser les savoirs-faire ;
  • de bloquer par la mobilisation les restrictions de la liberté et les progressions du contrôle des populations, qu'elles se situent dans le domaine législatif (du niveau local au plus global) ou technologique (pas d'illusion à se faire : il ne s'agit ici que de gagner du temps) ;
  • d'abandonner (délégitimer) et de dénoncer (démasquer) les organisations leurres ;
  • d'éviter la dispersion dans les luttes parcellaires pour se regrouper vers un seul objectif : changer l'organisation de la société.
  • de déssérer l'étau de la répression sexuelle et d'intégrer les préoccupations sexuelles dans chaque étape de cette construction.

Construire la démocratie c'est donc construire au quotidien des structures et des pratiques alternatives, des relations solidaires et plus globalement une contre-culture populaire. Cette construction est un effort collectif.

Tout ceci ne peut se réaliser qu'en mobilisant la libido qui permet la démocratie du travail. La révolution sera une jouissance partagée ou ne sera pas.

Une autre piste : l'instauration de la démocratie directe par une révision constitutionnelle.

2. Pratique

Nous vous proposons une série de fiches pratiques, plus ou moins détaillées, évolutives et non exhaustives.
Ces fiches ne nécessitent aucune connaissance ou expérience préalable, elles contiennent des liens pour vous documenter de façon plus approfrondie.

Introduction : Connaissance et pouvoir : les savoirs-faire, enjeu de la démocratie.

Sommaire : toutes les fiches en projet

  • SANS ARGENT : échanger des connaissances, des biens et des services : les S.E.L.
  • SE NOURRIR, se vêtir, se chauffer et se déplacer sans engraisser les capitalistes, en polluant moins et sans s'empoisonner
  • SE SOIGNER sans engraisser les laboratoires, par les plantes, médecine et hygiène alternatives
    • Massage de relaxation : mode d'emploi
  • S'ECOUTER et se parler : réflexion et prise de décisions collectives
  • VIVRE ENSEMBLE
    • SE PARLER : renouer les liens sociaux : du voisinage à la communauté
    • S'AIMER : confiance, respect, techniques non-violentes de résolution des conflits
    • SE LOGER : du squat à la communauté
  • EDUQUER les enfants (éducation alternative et sexuelle, jeux coopératifs)
  • SE FORMER et s'informer
  • RESISTANCE PASSIVE : désobéir, refuser individuellement et collectivement de collaborer. Fraterniser.

Consultez également ces sites complémentaires :

  • On peut le faire : contient de nombreuses fiches techniques, infos pratiques, articles, témoignages... et un forum.
  • Ekopedia, encyclopédie libre et collaborative, ayant pour objectif "de fournir des connaissances pratiques, applicables ici et maintenant, pour qu'ensemble, nous puissions devenir plus autonomes et forger les bases nécessaires pour construire un monde meilleur".

Vos contributions seront les bienvenues (nous contacter ou proposer vos projets à la discussion sur notre forum).
Voici quelques règles pour proposer une fiche pratique :

  • Ne pas faire double-emploi avec des informations qui sont déjà accessibles sur Internet : mettre un lien vers ces informations. Il y a souvent pléthore d'information sur Internet : un travail de sélection et de synthèse est fort utile. Une fiche de synthèse sur un sujet donné peut consister en la présentation commentée d'une série de liens.
  • Conserver à l'esprit l'orientation stratégique de ces fiches (cf. §1.3 ci-dessus) : il s'agit d'aider à construire une société démocratique. Donc seront privilégiées les solutions qui ne passent pas par les acteurs dominants (grande distribution, technologies avancées, etc.) Ce point constitue l'originalité de ce projet.
  • Les actions préconisées doivent être à la portée d'un grand nombre de personnes, c'est-à-dire ne pas nécessiter trop de ressources au départ (temps, argent, connaissances). Si besoin les fiches peuvent se décliner en plusieurs étapes (pour les néophites, puis pour les gens ayant plus de ressources).
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