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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Wilhelm Reich et la révolution sexuelle Publié le 14 Mai 2012

Disciple de Freud, théoricien politique et militant révolutionnaire, Reich développe une critique de la répression sexuelle et explore des pistes de libération.

La révolution sexuelle reste à accomplir. C’est à partir de ce constat que Jacques Lesage de La Haye transmet l’héritage subversif du docteur Reich. L’auteur d'une Introduction à la psychanalyse de Reich permet de renouer avec la critique de la misère sexuelle délaissée par tous, y compris par le courant libertaire. D’un autre côté, bien que thérapeute et analyste, Jacques Lesage de La Haye demeure un militant anarchiste alors que de nombreux reichiens installés se cantonnent à la thérapie corporelle au détriment d’une perspective de libération sexuelle.

La réflexion reichienne s’inscrit dans le freudisme hétérodoxe incarné par Otto Gross. Pour Jacques Lesage de La Haye, Wilhelm Reich participe au prolongement de la démarche freudienne. Mais il insiste davantage sur le corps alors que les freudiens orthodoxes se limitent au psychisme. Surtout, l’approche reichienne replace l’individu dans son contexte social, religieux, culturel, politique. L’individu est définit comme un être bio-psycho-social.

L’apport de Reich à la psychanalyse

L’analyse caractérielle doit permettre de faire découvrir au patient son mode de résistance. La psychanalyse classique adopte cette innovation de Reich mais délaisse toujours le corps social dans la démarche thérapeutique. Pour cet analyste, la répression sexuelle alimente les pulsions sadiques et les névroses. Cette misère sexuelle, produite par la société, explique le comportement humain. « Wilhelm Reich semble être le seul à s’être interrogé sur le rapport des névroses à la culture, sur leur genèse et leurs conditions sociales, en particulier la misère », confirme Jean-Michel Palmier.

Seule la libération sexuelle permet de changer le comportement pathologique des sociétés. Reich s’inscrit toujours dans la lignée de Freud et de la psychanalyse. « A cette époque naît la psychanalyse, objet de dégoût et d’horreur non seulement pour la science, mais pour tout le monde bourgeois, car elle porte atteinte aux racines du refoulement sexuel, qui est un des piliers des nombreuses idéologies conservatrices (religion, morale, etc.) » estime Reich. Pourtant cette position, théorique et politique, l’éloigne des instances officielles de la psychanalyse qui ne veut pas ternir son image en construction.

Freud insiste sur la pulsion de mort pour expliquer la violence, le sadisme, le masochisme, les guerres. En revanche, Reich estime qu’il n’existe qu’une pulsion de vie, mais qui subit la répression de la société. Avec des pratiques thérapeutiques gratuites, il fréquente également des milieux populaires et observe alors un lien entre libido et social. Ses observations débouchent vers une prise de conscience politique. « Si l’instinct sexuel n’est pas satisfait, la pulsion destructrice augmente », constate Reich. Le thérapeute ne doit plus se contenter de rester dans son cabinet mais doit descendre dans la rue pour changer la société. Ensuite, Freud délaisse la théorie de la libido, dont il est l’auteur, tandis que Reich la radicalise en évoquant l’énergie sexuelle.

Entre thérapie et révolution

L’analyse caractérielle, qui succède à la psychanalyse, insiste sur l’analyse des résistances plutôt que sur les associations libres et l’interprétation. La végétothérapie caractéro-analytique observe les différents types de défense de l’individu pour étudier son système de défense caractériel ou psychologique. « Le relâchement des défenses caractérielles libère une énergie qui était bloquée dans le corps sous forme de stase » décrit Jacques Lesage de La Haye. La respiration permet la circulation de l’énergie pour modifier la structure musculaire et caractérielle du sujet. La végétothérapie examine les émotions et sentiments. Différents exercices corporels correspondent à sept niveaux du haut vers le bas du corps. L’orgonthérapie développe également les exercices corporels pour favoriser une circulation de l’énergie. La dissolution des cuirasses doit permettre d’unir tous les réflexes et les mouvements biologiques dans le réflexe total de l’orgasme.

A partir de la libido freudienne, Reich s’intéresse à l’énergie sexuelle et à la génitalité. Il insiste donc sur la question de l’orgasme. « La puissance orgastique est la capacité de s’abandonner au flux de l’énergie biologique sans aucune inhibition, la capacité à décharger complètement toute l’excitation sexuelle contenue, au moyen de contractions involontaires agréables au corps » résume Reich. Les réflexions de Reich s'envisagent comme une pensée globale. Il refuse de séparer la thérapie de la lutte sociale. Beaucoup de problèmes psychologiques sont engendrés par la société, avec les inégalités, l’injustice, l’autoritarisme et les différentes formes de répression. « Réciproquement, les difficultés affectives et émotionnelles d’individus, de groupes et d’institutions peuvent rapidement faire basculer un pays dans le désordre et la violence » souligne Jacques Lesage de La Haye.

L’apport de Reich à la pensée révolutionnaire

Wilhelm Reich est un militant, socialiste puis communiste, très actif. Mais, en tant que psychanalyste, il participe également au mouvement révolutionnaire. En 1931, il fonde à Berlin l’Association pour une politique sexuelle prolétarienne (SEXPOL) pour donner des consultations gratuites. La contraception, le droit à l’avortement et à l’homosexualité et l’union libre sont favorisés. Mais le Parti communiste s’oppose à ses idées subversives. Dans Psychologie de masse du fascisme, il insiste sur les structures caractérielles de l’homme, les névroses et la « peste émotionnelle » qui expliquent le fascisme. Il souligne le rôle des institutions patriarcales, de la famille et de l’éducation dans la construction de cette structure caractérielle pathologique qui affecte tous les individus. Dans La révolution sexuelle, il analyse les causes de la misère sexuelle et affective des masses. Il propose une forme d’éducation radicalement nouvelle avec le droit à la sexualité pour les enfants. Reich s’attache également à la liberté sexuelle dans le couple.

Les ouvrages de Wilhelm Reich soulignent la dimension subversive du désir et de plaisir. La liberté amoureuse s’oppose radicalement à la société capitaliste et patriarcale. La réalisation des désirs et l’énergie sexuelle se heurtent au conformisme et à la soumission des individus, indispensables pour maintenir l’ordre social. Mais la révolution sexuelle ne se contente pas de balayer les institutions. Il s’agit surtout de construire une nouvelle société avec des méthodes d’éduction radicalement différentes. Cette société repose sur le plaisir et la réalisation des désirs et non sur les contraintes sociales et la frustration permanente. Ainsi, la révolution sexuelle suppose aussi une révolution sociale, contre l’exploitation salariale et la marchandise, pour permettre cette véritable émancipation individuelle et collective. Mais la destruction des frustrations et de la structure caractérielle névrosée demeure indispensable pour éviter toute dérive autoritaire au cours du processus révolutionnaire.

La nécessité de l’action révolutionnaire

Reich, issu de milieu populaire, se préoccupe des problèmes sociaux mais rejette l’idéologie et les politiciens. Ses idées le rapprochent des mouvements autogestionnaires. En 1920, à Vienne, il adhère aux jeunesses socialistes qui s’intègrent alors dans le mouvement ouvrier. En 1927, la répression violente et brutale d’une manifestation ouvrière à laquelle Reich participe accélère sa prise de conscience. Il observe la puissance potentielle du mouvement par le nombre de personnes, mais aussi la passivité et le légalisme des manifestants. « Je fus abasourdis de la mansuétude de la population. La foule était si forte qu’elle aurait pu littéralement mettre en pièce ses quelques policiers » écrit Reich. Mais surtout il constate le crétinisme des forces de répression avec des policiers qui tirent et tuent sans réfléchir. Ils agissent comme des robots et se contentent d’obéir aux ordres. Reich s’interroge également sur son propre comportement pendant la guerre.

A partir de 1927, il adhère au Parti communiste surtout par rejet de la social-démocratie qui préfère un pouvoir réactionnaire plutôt qu’un mouvement révolutionnaire. Reich participe activement à toutes les luttes. Il distribue des tracts et défile dans de nombreuses manifestations. Le contexte politique et social se révèle particulièrement violent avec la montée du fascisme. Mais Reich approfondit son action de thérapeute. Il ouvre des cliniques gratuites et accueille toute la population, notamment les plus pauvres. Il se retrouve confronté directement à tous les problèmes sociaux et à ses conséquences. Il observe ainsi que la thérapie, seule, ne peut pas résoudre tous les problèmes. « L’urgence, dès lors, est de secourir ces hommes, ces femmes et ces jeunes gens en détresse. Mais il devient tout aussi important d’étudier les liens qui unissent les mécanismes psychologiques aux phénomènes socio-politiques » souligne Jacques Lesage de La Haye. Changer la société semble indispensable pour résoudre des problèmes psychologiques.

La lutte sexuelle

Reich rejoint Berlin, avec son Parti communiste puissant et déterminé. Les milieux de la psychanalyses semblent moins dogmatiques à Berlin et plus ouvert aux idées de Reich. Le psychanalyste participe toujours activement aux luttes ouvrières et aux manifestations de chômeurs, tout en poursuivant ses thérapies. Il se penche sur les problèmes de chaque patient en particulier mais s’attache également à s’attaquer à l’origine sociale de ses problèmes. En 1931, Reich créé l’Association pour une politique sexuelle prolétarienne: Sexpol. En Allemagne, quatre vingt associations regroupent 350 000 membres pour faire de la prévention et de l’information sexuelle. Reich tente de coordonner ses associations. La plateforme Sexpol propose un programme d’action et de réforme sexuelle radicalisé, intégré à un combat économique et politique anticapitaliste et antifasciste. Le manifeste de Sexpol relie les problèmes sexuels à l’ordre capitaliste et s’inscrit dans un contenu « révolutionnaire et de classe ».

En 1931, Reich écrit La lutte sexuelle des jeunes, un texte tourné vers le combat politique. « Les jeunes gens et les adolescents n’ont pas seulement droit à la connaissance sexuelle, mais ils ont aussi le droit, et pleinement droit, à une vie sexuelle satisfaisante. De ces droits, ils ont été privés… Ils doivent donc prendre leur cause en main. Quant à nous, nous sommes décidés à les convaincre qu’un droit ne se mendie pas mais se conquiert » écrit Reich. Mais le Parti communiste n’apprécie pas le mouvement Sexpol dont le succès menace la ligne politique. Freud met en garde Reich et refuse l’association de la psychanalyse à la lutte révolutionnaire. Surtout, les nazis font de Reich et de ses écrits une cible privilégiée.

Entre communisme et anarchisme

La psychologie de masse du fascisme, publié en 1933, s’inscrit dans le contexte d’une désillusion de Reich par rapport à l’URSS. La législation sexuelle soviétique, en 1918, attaque clairement l’ordre sexuel. Mais Reich reçoit progressivement des informations sur l’URSS et sur son régime réactionnaire et despotique. Reich s’attache à analyser le fascisme avec une approche globale et pluridisciplinaire. Il observe la structure sociale mais aussi la structure caractérielle et psychologique à l’origine du fascisme. Les bourgeois craignent les prolétaires. Mais, contrairement au dogme marxiste, les prolétaires ne sont pas tous portés par l’idéal révolutionnaire et tentent de s’embourgeoiser. L’éducation, la famille autoritaire et la religion permettent la répression de la sexualité et des désirs dès le plus jeune âge. « La répression de la sexualité naturelle de l’enfant, et surtout de la sexualité génitale, le rend anxieux, timide, craintif devant l’autorité, obéissant, gentil et bien élevé au sens bourgeois ; elle paralyse les forces de révolte en l’homme, parce que toute pulsion agressive est chargée d’angoisse, elle entraîne par l’inhibition de la curiosité sexuelle, une inhibition générale de la pensée et de l’esprit critique » analyse Reich.

La résignation des femmes s’explique par le refoulement de la révolte sexuelle. Les garçons s’identifient aux idées de puissance, d’honneur et de pureté de la race. L’idéologie nazie manipule les désirs sexuels réprimés. L’idéologie communisme tente également d’utiliser les pulsions humaines pour susciter une ferveur populaire autour du Parti. Reich dénonce la dérive autoritaire de la dictature du prolétariat et l’imposture du communisme d’État.

Dans Principes de second front, Reich s’enthousiasme pour la révolution espagnole et le mouvement anarchiste. Il défend la socialisation, et non l’étatisation, des terres. « Le principe de la liberté personnelle et de l’autogestion sociale allié au principe de la direction organisée du combat révolutionnaire » dessine des perspectives émancipatrices selon Reich. En revanche, il critique les démocraties, opposées à une véritable libération humaine. « Dans les démocraties également, les individus étaient - et sont encore - éduqués en vue d’une soumission à l’autorité » souligne Reich dans son introduction à La fonction de l’orgasme. Mais le psychanalyste abandonne tout engagement politique à la fin de sa vie. Il pense que ses idées peuvent être mieux accueillies par les États-Unis. Pourtant ce pays valorise le moralisme puritain, l’autoritarisme et le règne de la marchandise. Les idées de Reich conservent une tonalité fortement libertaire et semblent difficilement récupérables. La pensée de Reich se rapproche du mouvement autogestionnaire et valorise l’auto organisation contre l’État et le capitalisme. « Mais c’est aussi l’accès de l’Homme à la Liberté sexuelle, psychologique, politique » souligne Jacques Lesage de La Haye

La nécessité de la révolution sexuelle

Le livre de Reich sur La révolution sexuelle suscite l’opposition des psychanalystes et des communistes car il associe révolution sexuelle et révolution politique. « Donc, Reich est coincé entre les psychanalystes qui dénoncent ses analyses politiques et les communistes qui refusent la psychanalyse et, surtout, ses implications en matière de sexualité » résume Jacques Lesage de La Haye. Une première version du livre paraît en 1930. En 1944, Reich écrit une nouvelle version pour revenir sur ses analyses qui concernent l’URSS. « La Russie soviétique, qui doit son existence à une révolution prolétarienne, est aujourd’hui, en 1944, réactionnaire en matière de politique sexuelle » écrit Reich. Tous les systèmes politiques doivent être remis en cause pour construire une nouvelle organisation sociale. « Le problème, c’est que le moralisme pathologique n’est pas le propre d’un système plus que d’un autre. Après avoir rêvé pendant de longues années, Reich a fini par découvrir que les structures caractérielles de l’homme sont toujours les mêmes, quels que soient les gouvernements, les progressistes comme les conservateurs. Il s’agit dès lors de passer d’un fonctionnement rigide, autoritaire et patriarcal à une forme naturelle de vie où les rapports de l’homme, de la femme et des enfants sont totalement changés » explique Jacques Lesage de La Haye.

Reich refuse le psychologisme ou l’économisme qui se réduisent à une grille d’analyse simpliste. Il prend en compte les diverses dimension sociales, politiques, économiques et psychologiques et refuse les séparations entre disciplines académiques. Roger Dadoun décrit ce texte de Reich comme une « machine de guerre totale dressée contre la société capitaliste, contre les sociétés bureaucratiques et totalitaires, contre tous les systèmes répressifs, contre les caricatures réformistes et les frénésies groupusculaires - construction s’identifiant, à la limite, à la théorie, la stratégie et la pratique de l’économie sexuelle ».

Selon Reich le refoulement découle du moralisme sexuel imposé dès le plus jeune âge par l’éducation et la famille. Cette soumission, avec la répression des instincts et des désirs, génère des pathologies. Le psychanalyste souligne l’erreur des marxistes et de la Révolution de 1917 en Russie. Les marxistes estiment que la transformation des rapports de production économiques suffit pour modifier les relations humaines. Mais les discours moralisants et les idées conservatrices prennent le dessus puisque la révolution sociale ne s’accompagne pas d’une révolution sexuelle. « Un système de gestion directe (ou non) qui ne soutient pas l’affirmation du plaisir sexuel est voué à sa propre perte. Le corps, l’énergie et les émotions participent de manière intrinsèque à la vie sociale, économique et politique » explique Jacques Lesage de La Haye.

Changer tous les aspects de la vie

Dans une brochure, Reich défend ce qu’il appelle la démocratie du travail, une forme d’organisation proche de l’autogestion. Il dénonce les bureaucrates et les politiciens qui prétendent représenter le peuple mais qui en sont très éloignés. Les politiciens semblent attirés par le pouvoir, l’argent et la notoriété. Ils vivent pour eux-mêmes, méprisent l’amour et la nature humaine. « La responsabilité de la satisfaction des besoins humains seraient l’affaire des seuls consommateurs et producteurs et ne leur seraient pas imposée par une administration étatique et autoritaire, contre leur volonté et malgré leurs protestations » explique Reich. Les chefs, les patrons, les bureaucrates, la hiérarchie, l’État, le pouvoir et les contraintes doivent disparaître. Dans les luttes sociales actuelles, des assemblées générales permettent d’expérimenter une forme de démocratie directe à travers la délibération collective. Si Reich rejète toutes les idéologies, y compris l’anarchisme, il fournit des pistes de réflexion pour construire un projet de société libertaire fondé sur la démocratie directe.

En tant que thérapeute, Jacques Lesage de La Haye s’attache à l’analyse reichienne qui apparaît bien plus qu’une méthode et un courant de la psychanalyse. « Être reichien, c’est un état d’esprit. Si cette thérapie se veut psychanalytique, corporelle et émotionnelle, énergique et sociale, ce n’est pas seulement pour être holistique. Cela correspond à une vision de l’univers et de la vie » explique Jacques Lesage de La Haye. La thérapie reichienne insiste sur l’importance du corps et développe une approche globale à travers l’étude des déterminismes sociaux voire culturels. « L’analyse reichienne est une forme actualisée de l’orgonthérapie. Fidèles aux enseignements de Reich, c’est une psychothérapie analytique active, corporelle, émotionnelle et énergétique. Une psychothérapie au service du sujet qui travaille par le corps, pour le corps et avec le corps, qui prend en compte l’affectivité et la sexualité dans leurs dimensions passées et actuelles et qui ne néglige ni les circonstances individuelles, ni les circonstances sociales de l’individu » définit Gérard Guash. Cette thérapie doit permettre de libérer l’expression des émotions mais aussi du corps. La thérapie reichienne doit permettre d’atteindre la puissance orgastique, « laquelle s’exprime dans l’orgasme en tant que décharge naturelle de l’énergie dans la relation amoureuse » explique Federico Navarro. Les actings et les exercices corporels doivent favoriser une meilleure circulation de l’énergie. L’analyse reichienne inclut le psychisme, le corps et la société.

La pensée de Reich prend en compte « cette dimension politique, et plus précisément psycho-politique ignorée à la fois par des psychanalyste et des politiques » souligne Roger Dadoun. L’individu ne doit pas être séparé de son contexte social.

Dans Matérialisme dialectique et psychanalyse, Reich décrit l’apport du freudo-marxisme à la pensée révolutionnaire. « La psychanalyse ne peut pas tirer d’elle-même une conception du monde, un système philosophique et, par conséquent, […], elle ne peut remplacer aucun des systèmes philosophiques existants ; mais elle entraîne une révision des valeurs ; appliquée pratiquement à l’individu, elle détruit la religion, l’idéologie sexuelle bourgeoise, et libère la sexualité » explique Reich. « L’analyse reichienne est psycho-politique : elle vise à restaurer l’amour entre les hommes, les femmes et les enfants au sein d’une société gérée par la démocratie du travail. L’Energie naturelle de la Vie, chez l’Homme, est la puissance orgastique, c’est-à-dire le Désir, l’Amour et la Liberté » conclue Jacques Lesage de La Haye.

Source: Jacques Lesage de La Haye, Introduction à la psychanalyse de Reich, Chronique sociale, 2009

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