16 Avril 2015
C’est ainsi que sous le règne de quelques milliardaires de bonne famille façon Cameron, l’Angleterre renoue avec ses vieilles traditions à la Dickens de crève la dalle suspect, tandis qu’en Belgique on surveille de près les compteurs électriques du fraudeur social potentiel qu’est le pauvre n’ayant pas l’opportunité d’accéder à la fraude fiscale autrement mieux considérée.
Dans cette tendance mondiale à faire la guerre aux miséreux et à les infantiliser, il ne viendrait évidemment à personne l’idée folle de se demander comment les riches craquent leur pognon, et par exemple, juste par curiosité intellectuelle, comment un Carlos Ghosn triplant son salaire, arrive à claquer ses 7,2 millions d’euros par an.
Je sais bien que l’oligarque a des frais mais bouffer une telle somme doit tenir de la performance.
«L’accord de compétitivité est un état d’esprit. Nous sommes prêts à continuer. » nous dit-il. Apprécions ensemble ce « nous » de majesté, tandis qu’il augmente ces salariés de 0% et son salaire de 300% dans une diète austéritaire parfaitement équilibrée.
Ne parlons même pas de Carlos Tavares, patron de PSA dont l’augmentation dérisoire de 211% cette année doit faire rigoler dans les salons du Medef.
Un bémol toutefois à cette orgie salariale au sommet : plus les riches sont riches, plus ils s’ennuient. et plus ils s’ennuient, plus ils ont tendance à soigner leur neurasthénie en faisant de l’argent. Leur seul médicament.
L’avantage au moins, c’est que les riches devenant plus riches, les pauvres deviennent plus pauvres et tout à leur survie oublient manifestement d’avoir des états d’âme.
La mélancolie, ce luxe hors de prix, ce signe ostentatoire de richesse, ce privilège du dominant confisqué à la masse des dominés, comme le concept de lutte des classes qui n’existe plus…
sauf pour les riches.