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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Organisation Communiste Libertarie (OCL) - Courant Alternatif #242 - Résistance aux

À l'occasion du rassemblement estival des 5,6 juillet 2014 sur la ZAD du projet d'aéroport
nantais, plusieurs mobilisations se côtoient à défaut de fusionner... avec tables rondes
et débats, prévus et imprévus. Une synthèse anticapitaliste est-elle possible, alors que
chaque semaine les juges nantais égrènent les procès politiques et que les mobilisations
sociales (cheminots, postiers, intermittents, hôpitaux,...) se succèdent? ---- Une
répression très politique Une vingtaine de procès, depuis le 22 février, ont distribué
peines de prison ferme ou avec sursis, amendes et autres interdictions du territoire des
communes de la ZAD (voir plus de détails dans la rubrique "Big Brother" p.18,19). Les
arrestations, au petit matin au domicile ou dans un appartement anonyme, dans la rue
rennaise ou encore sur la rocade nantaise, veulent prouver la toute-puissance du contrôle
policier, qui procède comme pour des hors-la-loi chevronnés au lieu des convocations
classiques «pour affaire vous concernant». Enfin les preuves étayant les accusations se
révèlent très minces, ce sont les profils individuels de la police politique qui servent
de preuves à charge pour les magistrats.

À l'occasion du rassemblement estival des 5,6 juillet 2014 sur la ZAD du projet d'aéroport
nantais, plusieurs mobilisations se côtoient à défaut de fusionner... avec tables rondes
et débats, prévus et imprévus. Une synthèse anticapitaliste est-elle possible, alors que
chaque semaine les juges nantais égrènent les procès politiques et que les mobilisations
sociales (cheminots, postiers, intermittents, hôpitaux,...) se succèdent? ---- Une
répression très politique Une vingtaine de procès, depuis le 22 février, ont distribué
peines de prison ferme ou avec sursis, amendes et autres interdictions du territoire des
communes de la ZAD (voir plus de détails dans la rubrique "Big Brother" p.18,19). Les
arrestations, au petit matin au domicile ou dans un appartement anonyme, dans la rue
rennaise ou encore sur la rocade nantaise, veulent prouver la toute-puissance du contrôle
policier, qui procède comme pour des hors-la-loi chevronnés au lieu des convocations
classiques «pour affaire vous concernant». Enfin les preuves étayant les accusations se
révèlent très minces, ce sont les profils individuels de la police politique qui servent
de preuves à charge pour les magistrats.


Mais à force d'être répété, le dispo-
sitif judiciaire provoque non plus la
peur mais l'inverse de l'effet recherché
(cf CA n°241). Les différents collectifs
nantais ou extérieurs se côtoient, se
rencontrent et échangent pratiques,
idées et solidarités, comme le 19 juin à
l'occasion de trois procès de manifes-
tant-e-s du 22 février, ou bien encore le
27 de ce mois... Des zadistes et des
paysans du COPAIN s'y associent, ainsi
que des membres des comités de sou-
tien à la lutte anti aéroport et autres
thèmes. Ce sont donc les contours
d'une nouvelle dynamique (lire ci-des-
sous) qui pourraient se dessiner peu à
peu, dépassant les séparations de col-
lectifs et assumant une pratique col-
lective de lutte, moins tournée vers
l'interpellation des institutions, pra-
tique habituelle de la Coordination.


Un rassemblement estival tournant de la lutte?

À l'occasion du rassemblement estival des 5,6 juillet 2014 sur la ZAD du projet d'aéroport
nantais, plusieurs mobilisations se côtoient à défaut de fusionner... avec tables rondes
et débats, prévus et imprévus. Une synthèse anticapitaliste est-elle possible, alors que
chaque semaine les juges nantais égrènent les procès politiques et que les mobilisations
sociales (cheminots, postiers, intermittents, hôpitaux,...) se succèdent? ---- Une
répression très politique Une vingtaine de procès, depuis le 22 février, ont distribué
peines de prison ferme ou avec sursis, amendes et autres interdictions du territoire des
communes de la ZAD (voir plus de détails dans la rubrique "Big Brother" p.18,19). Les
arrestations, au petit matin au domicile ou dans un appartement anonyme, dans la rue
rennaise ou encore sur la rocade nantaise, veulent prouver la toute-puissance du contrôle
policier, qui procède comme pour des hors-la-loi chevronnés au lieu des convocations
classiques «pour affaire vous concernant». Enfin les preuves étayant les accusations se
révèlent très minces, ce sont les profils individuels de la police politique qui servent
de preuves à charge pour les magistrats.

Mais à force d'être répété, le dispo-
sitif judiciaire provoque non plus la
peur mais l'inverse de l'effet recherché
(cf CA n°241). Les différents collectifs
nantais ou extérieurs se côtoient, se
rencontrent et échangent pratiques,
idées et solidarités, comme le 19 juin à
l'occasion de trois procès de manifes-
tant-e-s du 22 février, ou bien encore le
27 de ce mois... Des zadistes et des
paysans du COPAIN s'y associent, ainsi
que des membres des comités de sou-
tien à la lutte anti aéroport et autres
thèmes. Ce sont donc les contours
d'une nouvelle dynamique (lire ci-des-
sous) qui pourraient se dessiner peu à
peu, dépassant les séparations de col-
lectifs et assumant une pratique col-
lective de lutte, moins tournée vers
l'interpellation des institutions, pra-
tique habituelle de la Coordination.

Un rassemblement estival tournant de la lutte?

Rédigé par la Coordination anti aé-
roport, le programme des 5 et 6 juillet
explique en introduction que le projet
d'aéroport va être emporté par le souffle de
nos révoltes, par les tempêtes de nos luttes,
sic! Le virus des BR (bonnets rouges..)
aurait-il frappé dans le bocage?
Pour un cartel de partis, de syndi-
cats et d'ONGs, qui ont condamné lar-
gement les affrontements nantais du
22 février, cette communication fleure
bon le black block! S'agit-il de se
mettre au diapason du climat social un
peu éruptif actuellement avec les
luttes des postiers, cheminots, inter-
mittents? Ou bien d'intégrer et recon-
naître finalement après quatre mois de
fourvoiement qu'il n'y a pas d'autre so-
lution dans certains cas que la
confrontation directe face à un pouvoir
autiste.

l s'agit plutôt de marquer le coup,
face à la répression subie par la Confé-
dération Paysanne, dont une équipe a
démonté quelques tuyaux de la salle
de traite du projet de "ferme des 1000
vaches" (cf ci-contre); la cave d'Aléria
c'est pas en Picardie et pourtant ! (1).
Cette lutte, invitée d'honneur du
rassemblement de NDDL 2014 a droit à
la même répression que les jeteurs de
pavés et autres pétroleuses nantaises,
et nos citoyens sincères la trouvent
amère. Illes découvrent que le pouvoir
socialiste protège avec soin les intérêts
privés d'un bétonneur, client habituel
des appels d'offre des municipalités
socialistes du Nord et fossoyeur an-
noncé des petites exploitations agri-
coles. Car le bétonnage du bocage
nantais impacterait une cinquantaine
de fermes, alors que la ferme des 1000
vaches, si ce modèle productif s'impo-
sait comme tête de pont, sonnerait le
glas pour des dizaines de milliers d'ex-
ploitations laitières, en industrialisant
encore plus la filière, sur le modèle
nord-européen ou américain. La coïn

ence entre la réalisation de ce projet
des 1000 vaches et les tractations EU-
USA en cours, autour d'un accord de
libre échange transatlantique n'a rien
de fortuit.


Prendre la mesure des enjeux


La possible victoire de la lutte anti
aéroport serait un beau coup de canif
au consensus politicien, bétonné au-
tour du libéralisme économique qui
veut s'imposer dans l'Hexagone. Cette
victoire ferait date comme l'a été Plo-
goff ou Le Carnet sur le terrain anti nu-
cléaire, mais après?.. Les réflexions en
cours, menées par Sème ta ZAD, CO-
PAIN, ADECA sur l'avenir des terres de
la ZAD et le modèle d'organisation col-
lective à explorer, sont riches et ques-
tionnent opportunément la future
propriété des hectares éventuellement
libérés par VINCI et le Conseil Général.


Mais face aux milliers d'hectares
du projet des 1000 vaches, se pose une
nécessaire mise en perspective, l'écho

positif de la lutte de Notre Dame des
Landes est une rare occasion de rebon-
dir sur un enjeu global (ce que nous
n'avions pas fait à l'époque du Carnet,
en étant incapables d'éviter l'impasse
pour l'autonomie de la lutte antinu-
cléaire, que constituerait le futur Ré-
seau Sortir du Nucléaire).


Il est donc difficile de s'associer à la
mobilisation orchestrée par la Confé-
dération Paysanne, dont l'implication
institutionnelle cadre une pratique
soucieuse d'abord de respectabilité et
de représentativité (vérifiée une fois de
plus après le 22 février).
Plutôt accepter d'ouvrir le champ
de réflexion et des pratiques au-delà
du territoire habituel, celui de la ZAD
et des réseaux affinitaires connus. Bien
sûr, cela peut être inconfortable, incer-
tain et laborieux, mais cela ne pourrait
que renforcer la lutte locale si les pro-
positions élaborées localement en-
traient en résonance globalement. Le

pport au territoire et à la production
agricole, qui a été décisif dans le cas de
la résistance à Notre Dame, pourrait en
être le fil conducteur face aux appétits
destructeurs de porteurs de projets
agro-industriels.
Une autre initiative, portée par un
réseau de collectifs informels veut
«Prendre place» littéralement, en oc-
cupant à la rentrée une place nantaise,
sur le modèle des occupations de
places de grandes villes pour poser des
convergences et des enjeux, dans le
cadre d'un regroupement permanent;
en l'occurrence, il s'agit de poser et ex-
poser la lutte anti aéroport au centre
de Nantes pour créer un rapport de
forces décisif et un arrêt définitif du
projet, et plus si affinités... Une telle
initiative réussie constituerait une pre-
mière, alors que les tentatives précé-
dentes en France, sur le modèle des
indignados n'ont pas fonctionné. Les
débats et discussions de cet été, et en
premier ceux des 5 et 6 juillet, permet-
tront d'apprécier l'écho et les perspec-

ives de cette proposition volontariste
qui s'adresse d'abord à la population
nantaise, mais aussi aux collectifs de
soutien à la lutte anti aéroport.


Nantes, le 30/06/14


1) en 1975, un
groupe de régiona-
listes corses avait
investi, fusils en
main, une coopéra-
tive agricole à Alé-
ria, pour protester
contre la politique
de subventions des
gros viticulteurs
pieds-noirs, qui
menaçaient la sur-
vie des exploita-
tions locales. Dans
l'assaut, deux flics
avaient été tués et
le mouvement na-
tionaliste corse
avait ensuite pris
son essor.



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