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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

LA VIOLENCE AUSSI FAIT DÉBAT

LA VIOLENCE AUSSI FAIT DÉBAT

Depuis que tout cela a commencé ce mois dernier, un débat houleux sur la violence traverse le mouvement du 15-M.. Je voudrais donner mon opinion. Actuellement, je suis pour l’utilisation de la non-violence de manière défensive et en réponse à la violence du système. N’avoir que 600 € de revenu est violence, avoir à supporter les licenciements est violence, perdre ton logement est violence. La liste est longue des actions violentes que le système capitaliste d’Etat mène contre nous.

Par conséquent, la question n’est pas de savoir si utiliser la force contre ce système est ou n’est pas légitime. La question est savoir si c’est ou pas bénéfique pour nous. Nous sommes un mouvement jeune, pluriel et encore peu autorégulé. Bien qu’il semble que nous soyons nombreux, nous sommes encore trop peu, moins de 1 % de la population. Par conséquent, nous ne sommes pas encore suffisants pour donner des coups de force. Ils ont des armes, ils sont des professionnels de la violence, ils contrôlent les médias et à travers eux l’opinion publique. Nous ne pouvons pas nous permettre d’agir de forme téméraire et violente.

Mais une chose est de rejeter l’usage de la force, quand il n’est pas bénéfique pour le mouvement, et une autre est de faire de la non-violence une religion. Nous avons vu des gens qui ont considéré certains slogans comme « violents ». Des gens qui faisaient valoir qu’on pourrait convaincre les policiers, qui seraient nos égaux comme « citoyens ». Sans être méchant, quand ces gens auront reçu un petit coup de matraque, la petite bosse sur leur tête leur montrera ce que la police est vraiment. Nous ne pouvons pas admettre qu’il y ait des gens qui croient que les choses peuvent être obtenues sans être virulents à un certain point, sans situations stressantes, sans entrer par la force dans certains lieux et sans donner quelques coups. Il me semble très naïf de penser que nous pouvons réussir un changement social réel en offrant des fleurs pendant qu’ils nous assassinent (actuellement ce sont seulement des balles de caoutchouc, dans le futur, ce pourront être des balles réelles). Même dans les révolutions les plus pacifiques, telles que la révolution des oeillets au Portugal, il a fallu être virulents le moment venu. Nous ne pouvons pas discréditer l’usage de notre force, pour nous défendre contre ceux qui veulent nous attaquer parce qu’ils ne veulent pas les changements que nous voulons. Si dans notre discours nous disons non à l’usage de la force indépendamment des circonstances, lorsque le moment d’avoir à nous défendre viendra, nous serons écrasés.

Aujourd’hui, nos armes sont nos mains ou-vertes et nos voix, mais nous avons aussi des poings, des ongles et des dents, et il se pourrait qu’un jour nous ayons à les utiliser pour défendre nos acquis. On a également parlé de former des groupes pour isoler et identifier les « violents ». Il a même été question de les donner à la police. Je suis complètement contre cette position. D’abord, cela reviendra à créer une « police révolutionnaire » au sein du mouvement, ce qui ne peut que conduire à un stalinisme qui a causé l’échec de tant de révolutions. Deuxièmement, parce que les « violents » sont à ce jour pour une bonne part des flics en civil (ce qu’ont montré plusieurs vidéos).

Troisièmement, parce qu’il n’y a rien que je regarde comme plus méprisable que de dénoncer un camarade à l’ennemi. Prévenir la violence, oui. Institutionnaliser et classer les moyens de prévenir cette violence, jamais. Rien ne rend plus heureux un gouvernement que de voir comme nous divisons et nous stratifions, c’est une des raisons (outre de donner une mauvaise image) pour lesquelles ils mettent des infiltrés violents dans nos manifestations.

Je dois ajouter qu’il n’y a pas de mot pour ce mouvement que je déteste plus que le mot « pacifiste ». J’ai déclaré la guerre à tout ce qu’il y a d’injuste dans la société. Je rejette la « paix sociale », je pense que nous devons détruire tout ce qui nous opprime et exploite. Et je ne dis pas brûler les voitures, jeter des pierres, brûler des bâtiments ou assassiner des personnes. Je parle de détruire les institutions, les relations d’autorité, le capitalisme. A ces choses j’ai déclaré la guerre. Je suis, par les circonstances, pacifique. Je suis et je serai toujours antimilitariste. Mais pacifiste, quand j’ai déclaré la guerre à toutes les tyrannies du monde, jamais.

Salut et liberté.

Un compagnon de Saragosse

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