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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

a CNT-FTE - CLASSES EN LUTTE #150 - Profs de Philo ! Garde à

« A la liberté de penser s'oppose, en premier lieu, la contrainte civile. On dit, il est
vrai, que la liberté de parler ou d'écrire peut nous être ôtée par une puissance
supérieure, mais non pas la liberté de penser. Mais penserions-nous beaucoup, et
penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d'autres, qui
nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? Aussi bien,
l'on peut dire que cette puissance extérieure qui enlève aux hommes la liberté de
communiquer publiquement leurs pensées, leur ôte également la liberté de penser — l'unique
trésor qui nous reste encore en dépit de toutes les charges civiles et qui peut seul
apporter un remède à tous les maux qui s'attachent à cette condition ». Kant dans «
Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? »

On a du mal à mesurer l'extrême
gravité de ce que subit Jean-Fran-
çois Chazerans, professeur de phi-
losophie au lycée Victor-Hugo de
Poitiers.

Tout d'abord on l'a accusé d'avoir
perturbé la minute de silence pour
l'attentat contre Charlie-Hebdo, ce
qui se révèle mensonger puisqu'il
n'était pas là à ce moment.

«Il y a eu des plaintes de familles, a
expliqué au journal régional Jacques
Moret, le recteur de l'académie de
Poitiers. L’enseignant aurait tenu
des propos déplacés [ ]. J’ai im-
médiatement diligenté une enquête.
Le professeur a été suspendu. Il fal-
lait l’éloigner de ses élèves. La pro-
cédure suit son cours. Le conseil de
discipline statuera [le 1 3 mars] sur la
suite de sa carrière.» Sa suspension
de quatre mois maximum a été
agrémentée d’une plainte en justice.
Le parquet de Poitiers a ouvert une
enquête pour «apologie d'actes de
terrorisme».

Placé en garde à vue pendant 8
heures, Jean-François Chazerans,
ne sera pas poursuivi en justice pour
apologie de terrorisme, en effet «Les
propos imputés n’apparaissent pas,
en eux-mêmes, constitutifs du délit
d’apologie d’actes de terrorisme . Ils
ne pourront donc pas faire l’objet de
poursuites pénales», a indiqué dès
le lendemain de la garde à vuei le
procureur de la République de Poi-
tiers dans un communiqué.

Mais le procureur estime que «les
propos tenus par cet enseignant...
peuvent apparaître particulièrement
inadaptés, déplacés et choquants».
En conséquence, l’ensemble des
auditions et éléments recueillis dans
le cadre de l’enquête pénale ont été
communiqués au recteur d’aca-
démie «afin qu’une réponse adaptée
puisse être donnée dans le cadre de
la procédure disciplinaire en
cours». Lle professeur aurait orienté
le débat en exprimant des opinions
personnelles faisant le lien entre le
terrorisme et ce qu’il qualifiait d’im-
périalisme de l’Occident, en assimi-
lant les militaires français engagés
dans des opérations extérieures à
des terroristes. Ces propos avaient
provoqué de vives réactions notam-
ment auprès d’élèves ayant des
parents militaires dont certains
avaient été engagés dans des opé-
rations extérieures ».

Le procureur a donc décidé de com-
muniquer l'ensemble des auditions
et éléments recueillis au cours de
l'enquête au recteur d'académie qui
l'avait saisi le mois dernier. Retour à
l'envoyeur. La procédure discipli-
naire en cours au sein de l'Education
nationale, elle, se poursuit.

le Recteur de Poitiers qui fut connu il
y a peu pour savoir reconnaître un
apprenti djihadiste à sa barbe et
autres signes extérieurs. Mediapart,
le 20 novembre 201 4, nous appre-
nait qu’un document intitulé« Pré-
vention de la radicalisation en milieu
scolaire », avait ainsi été envoyé par
courriel depuis le rectorat à tous les
chefs d’établissements de la Vienne.
« Pour repérer « des indicateurs »
de djihadisme potentiel.

Les deux sections de la Vienne de la
Ligue française pour la défense des
droits de l'Homme et du Citoyen ont
écrit au recteur de l'académie et au
procureur pour condamner les pro-
cédures engagées à l'encontre de
Jean-François Chazerans, le prof de
philo mis à pied à Poitiers, en parti-
culier la saisine du parquet pour
« apologie d'acte terroriste » : « Les
droits de la personne humaine sont
bafoués, et la confiance des ci-
toyennes et des citoyens dans
l'École de la République est sapée.
Là où le dialogue aurait dû s'engager
est intervenue la violence de l'acte
péremptoire », écrit la Ligue des
droits de l'Homme en souhaitant
« que l'esprit du dimanche 11 janvier
ne soit pas dénaturé et que le témoi-
gnage de dignité des hommes et des
femmes ayant foi dans la Répu-
blique, la démocratie et l'Humanité
soit respecté ».

Voila ! Nous le savons maintenant,
chacun de nos propos tenus en
classe peuvent nous mener en garde
à vue et en commission disciplinaire.
Ce sont désormais les procureurs et
les militaires qui nous dictent ce que
nous devons dire ou ne pas dire. Et
au nom de « la liberté d'expres-
sion » !
Rompez !

http://www.cnt-f.org/fte/IMG/pdf/cel_150.pdf

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"Classes en lutte" est le bulletin internet de la fédération CNT éducation

Fédération CNT des travailleurs et travailleuses de l'éducation

www.cnt-f.org/fte fede-educ@cnt-f.org
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