anarchiste individualiste
17 Octobre 2014
Une forme d'hypocrisie plane au-dessus de Kobané pendant que s'approchent ces agents de morts que sont les miliciens de Daech, autrement appelé Etat Islamique d'Irak et du Levant. Localement, dos au mur et à la frontière turque, les combattants kurdes syriens luttent pied à pied, maison par maison, contre la poussée de troupes fanatisées et suréquipées. Le combat n'est pas équilibré malgré des frappes aériennes qui ont freiné l'Etat Islamique. Les troupes kurdes ne bénéficient que de ce soutien aérien, tandis que les troupes de l'Etat islamique sont dotés de matériels trouvés dans les arsenaux irakiens et de véhicules tous terrains manifestement achetés en nombre par quelques généreux donateurs. Le rôle de certaines monarchies pétrolières dans l'entretien du chaos en Irak et en Syrie ne fait aucun doute. Il est à la source de bien des malheurs qui frappent cette région.
Compte-t-on plus longtemps détourner le regard ou se payer de mots ? Rappelons l'enjeu de ce qui apparait comme un « petit Stalingrad » à l'échelle de la guerre qui se déroule au Proche et Moyen Orient.
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Les Kurdes de Syrie ont besoin d'armes, d'armes antichars et de possibilités de faire transiter renforts et matériels, ce que, manifestement, leur refuse la Turquie, voisine immédiate d'une ville sur le point de tomber entre les mains de l'EI. Qu'on ne s'y trompe pas, ce qui se joue n'est pas seulement un drame humain imminent, c'est aussi - pour les prochaines années - la capacité de résistance de toute la région à l'Etat Islamique qui sera amoindrie. L'EI met toutes ses forces dans cette bataille, qu'il juge décisif pour sa capacité à dominer la région et à agglomérer les différentes factions djihadistes, à la fois localement et sur un plan plus international. Ce sont des armes lourdes et d'importants renforts de troupes que l'EI jette en ce moment dans la bataille, considérant que de cette bataille à la fois stratégique et symbolique dépend sa pérennité. Aussi, alors que les miliciens de Daech affluent en nombre toujours plus important à Kobané, il devient urgent et primordial de les arrêter.
Pendant que l'EI avance, la Turquie tergiverse, faisant semblant de considérer le séparatisme kurde comme un danger similaire à la violence de l'EI. Cette tergiversation traduit-elle une intention de laisser l'EI s'emparer de la cité de Kobané et d'abandonner les Kurdes à leur sort ? Les bombardements turcs sur les positions du PKK, à l'intérieur des frontières turques, laissent en effet penser qu'Ankara semble considérer cette bataille comme une occasion d'éliminer l'un de ses trois ennemis dans la région : le PKK et son frère syrien, le Parti de l'union démocratique (PYD). Il ne lui resterait ensuite pour ennemis que le régime baasiste du clan El-Assad et Daech. Ce calcule est évidemment faux.
Le combat qui se déroule à Kobané concerne tous les démocrates du monde. Depuis le début de la guerre civile en Syrie, les Kurdes se sont auto-administrés dans leurs régions, réalisant de véritables réformes sociales, engageant des expériences de démocratie participative, donnant les mêmes droits aux femmes et aux hommes, introduisant dans la région une idée qui y est encore neuve : l'égalité. Démocrates et féministes doivent se mobiliser pour Kobané aussi parce qu'elle est la ville symbole de la lutte entre deux conceptions de l'humanité.
Il appartient à la France de faire pression sur Ankara pour que les moyens de résister à l'EI puissent arriver aux combattants kurdes de Kobané. Si Erdogan rechigne, il faudra alors se passer de son accord pour aider les défenseurs de cette ville. C'est une urgence vitale. Il faudra tôt ou tard se donner les moyens de faire reculer l'EI. Le plus tôt ce sera, le mieux ce sera. Des actes concrets pour les Kurdes de Syrie : maintenant !
INTERNATIONAL - Les Kurdes de Syrie ont besoin d'armes, d'armes antichars et de possibilités de faire transiter renforts et matériels, ce que, manifestement, leur refuse la Turquie, voisine ...
http://www.huffingtonpost.fr/julien-dray/kobane-etat-islamique_b_5990032.html
INTERNATIONAL - Depuis que Daech (aussi appelé État islamique ou EI) a proclamé son califat en juin dernier, des centaines de rapports ont tenté de dresser un portrait du groupe, décrit comme une bande d’extrémistes. Si l’organisation est en effet vaste et complexe, elle est aussi composée d’hommes qui usent de leurs réseaux de contacts avec soin.
Ces hommes gèrent les structures de l’EI, soit des centaines de villes et de villages, des milliers de combattants et des millions de dollars qui renflouent leurs coffres. Tour d’horizon de son fonctionnement.
Le chef
À la tête de l’EI, on retrouve Abu Bakr al-Baghdadi. Né Awwad Ibrahim Ali al-Badri al-Samarrai au nord de l’Irak en 1971, Baghdadi a été élevé dans une famille sunnite pratiquante. Comme le rapporte le New York Times, il a obtenu son doctorat en études islamiques de l’Université islamique de Bagdad avant de commencer sa carrière comme chef religieux.
Il a été sur les radars internationaux pour la première fois après l’invasion américaine en Irak en 2003. Des rapports soulèvent qu’il aurait été détenu au Camp Bucca par les Forces armées. Même si la date exacte et la nature de son arrestation sont inconnues, on sait qu’il aurait été emprisonné en 2004 ou en 2005, et libéré en 2009.
Par la suite, Baghdadi s’est joint à Al-Qaïda en Irak (AQI) – il en est devenu le leader en 2010 après que les États-Unis aient éliminé les autres chefs. Son statut élevé lui a aussi valu d’être mis sur la liste des terroristes recherchés et d’avoir sa tête mise à prix pour 10 millions de dollars.
AQI a subi bien des changements sous le règne de Baghdadi. Le groupuscule s’est graduellement détaché d’Al-Qaïda en se mêlant de la guerre civile syrienne et en déclarant qu’il avait restauré la période des califats. C’est ainsi que « l’État islamique » est né.
Celui qui se prénomme maintenant calife Ibrahim est le chef religieux et politique du territoire de l’EI. Se faisant plutôt discret, sa dernière apparition publique remonte à juillet 2014 dans laquelle il urge ses fidèles à combattre « les ennemis de Dieu ».
Les analystes croient que les croyances et l’image de Baghdadi sont une version déformée d’une forme du courant fondamentaliste de l’Islam qu’on appelle wahhabisme.
Les députés
Aux côtés de Baghdadi se trouvent deux députés : Abu Muslim al-Turkmani, qui régit les opérations en territoire irakien, et Abu Ali al-Anbari, qui s’occupe du territoire syrien. Selon le Wall Street Journal, les deux hommes auraient été des généraux de Saddam Hussein.
Ces députés sont les plus hauts placés dans leurs territoires respectifs – ils parlent aux gouverneurs locaux, coordonnent avec les conseils et régissent la bureaucratie de l’État islamique. Si Baghdadi devait mourir, l’un des députés lui succèderait.
Les cabinets et les conseils
En plus des députés, d’autres structures aident à diriger l’État islamique, même si on dispose de peu d’informations à propos de leurs leaders principaux. Le cabinet principal conseille al-Baghdadi à propos des décisions de l’État, alors que le conseil consultatif le conseille sur les affaires juridiques – l’EI considère que la loi islamique est la seule loi applicable.
Preuve de l’influence considérable du conseil consultatif : il pourrait être à l’origine des décisions concernant la décapitation des journalistes étrangers.
Gouverneurs et cadres intermédiaires
L’État islamique est divisé en sept vilayets, ou provinces, avec un gouverneur local pour chaque. Ces gouverneurs travaillent avec des leaders locaux, qui se rapportent aussi aux députés pour toute initiative, que ce soit pour réparer un nid-de-poule ou encore couper les mains d’un voleur.
C’est à sur ce plan que l’horrible réalité de l’EI devient plus évidente. Avec son nombre de conseils en charge des finances, des stratégies média et de l’action militaire, c’est une société civile semi-fonctionnelle qui impose des lois brutales et sévères à toute la population.
Il peut sembler étrange qu’un groupe qui a crucifié des gens gère aussi un bureau de poste ou distribue des contraventions de stationnement, mais le maintien des services est un moyen de garder le contrôle sur la population.
Une vidéo filmée secrètement par une femme à Raqqa, en Syrie, considérée comme la capitale de l'État islamique.
Malgré ses différentes structures et mesures bureaucratiques, l’État islamique n’est pas un état légitime. Il n’est pas reconnu à l’international, ses milliers de combattants étrangers sont nécessaires pour contrôler la population civile, et son territoire a changé rapidement.
Sa hiérarchie démontre toutefois que l’EI compte bien garder – et maintenir – le territoire il contrôle. Ce n’est pas un vrai état, mais il a pris toutes les mesures pour fonctionner comme tel.
INFOGRAPHIE - Ce que l'on sait du fonctionnement de l'État islamique
INTERNATIONAL - Depuis que Daech (aussi appelé État islamique ou EI) a proclamé son califat en juin dernier, des centaines de rapports ont tenté de dresser un portrait du groupe, décrit comme ...
INTERNATIONAL - Selon un nouveau rapport publié lundi dernier, les militants de Daech utilisent des armes fabriquées dans 21 pays différents, notamment les États-Unis.
L'étude des armes saisies lors des confrontations de Daech contre les forces kurdes au nord de l'Irak et en Syrie, en juillet et août derniers, met en avant les différentes sources fournissant le groupe extrémiste, également connu sous le nom d'"EI", État islamique. Les enquêteurs de l'organisation de contrôle des armes Conflict Armament Research ont répertorié plus de 1700 cartouches de balles selon le pays et la date de fabrication. Le rapport indique que la plupart des armes en question auraient apparemment été prises par Daech aux opposants présents en Syrie et en Irak allant des armées nationales aux groupes rebelles soutenus par l'étranger.
"Nous avons appris ici que les forces de la défense et de la sécurité ayant reçu des approvisionnements en armes de la part de nations externes ne peuvent vraiment pas conserver ces armes", a déclaré James Bevan, directeur du groupe financé par l'Union européenne Conflict Armament Research, au New York Times.
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Voici trois conclusions clés du rapport :
1. La plupart des armes de Daech proviennent de Chine, de Russie et des États-Unis
Selon le rapport, deux des plus grandes sources d'armes des militants correspondent à des ravitaillements pris à l'armée syrienne qui possède une réserve considérable d'armes de fabrication soviétique et russe toujours réapprovisionnée, mais aussi à des ressources accaparées en Irak qui sont pour la plupart élaborées en Amérique du Nord.
Le compte rendu indique qu'environ 20 % des cartouches répertoriées peuvent être reliées à des fabricants aux États-Unis. De plus, il souligne que Daech utiliserait des "quantités importantes" d'armes confectionnées en Russie sous la marque Wolf et distribuées par les Américains aux pays alliés au Moyen-Orient.
Selon une analyse de ce compte rendu par le New York Times, la Chine, la Russie, l'Union soviétique aujourd'hui disparue, les États-Unis et la Serbie ont fourni plus de 80 % des armes présentes dans l'échantillon prélevé.
James Bevan a déclaré au New York Times que les armes chinoises sont particulièrement difficiles à localiser, car leur vente n'est généralement "pas du tout transparente".
2. En Syrie, des militants apprennent à fabriquer des armes plus difficiles à localiser
Plusieurs anciens représentants américains ont indiqué au Center for Public Integrity qu'ils doutaient déjà du fait que les nouveaux approvisionnements américains adressés à certains groupes rebelles syriens, dont les armes ont été approuvées par le Congrès le mois dernier, resteraient hors de portée de Daech. Selon l'article du Center for Public Integrity :
"Nous avons fait face à un défi [de contrôle] énorme lorsque nous avons en fait pris possession de l'Irak et installé plusieurs bases où nous pouvions effectuer ce type d'exercice", a déclaré Joseph Christoff qui a dirigé les affaires étrangères et du commerce international au sein du Government Accountability Office, aux États-Unis, entre 2000 et 2011, lorsque cet organisme a identifié à plusieurs reprises des déficiences du contrôle de l'utilisation des armes américaines en Irak et en Afghanistan.
"Je ne sais pas comment nous allons mener nos activités en toute sécurité dans le cadre de ce nouveau programme" visant à armer les forces rebelles alliées occidentales en Syrie, a-t-il déclaré.
Dans une déclaration au Center for Public Integrity, un enquêteur a indiqué qu'il était peu probable que la localisation des armes soit plus facile cette fois-ci. Sans spécifier un groupe particulier, il a déclaré que les militants en Syrie utilisent à présent des chalumeaux oxyacétyléniques pour effacer les numéros de série de certaines armes étrangères. Ils en ajoutent même de nouveaux. L'enquêteur a déclaré qu'il était ainsi plus difficile de relier les armes à leur fournisseur initial et d'essayer de contrôler leur circulation.
3. Les armes circulent constamment entre plusieurs groupes armés
Selon le rapport, les nombreuses armes étrangères en Syrie et en Irak ne finissent pas seulement entre les mains de Daech. Il décrit comment les forces kurdes ont utilisé les affrontements contre les militants pour reconstituer leur stock d'armes.
Comme si ces nouvelles n'étaient pas suffisamment mauvaises, un rapport plus récent de Conflict Armament Research apporte une information supplémentaire : il semble que Daech possède des lance-roquettes anti-tanks, fabriqués en ex-Yougoslavie et saisis à d'autres rebelles syriens.
Les armes de Daech, surtout l'armement lourd non répertorié dans ce nouveau rapport, ont constitué un facteur clé dans des opérations comme les attaques en cours du groupe contre la ville kurde de Kobani, en Syrie.
Bien entendu, cela ne signifie pas que les États-Unis et ses partenaires de la coalition sont sous-armés dans ce combat. Pour comprendre ce à quoi Daech pourrait faire face, consultez cette liste rédigée par la revue The National Interest.
3 nouvelles découvertes au sujet des armes de Daech que vous devez connaître
INTERNATIONAL - Selon un nouveau rapport publié lundi dernier, les militants de Daech utilisent des armes fabriquées dans 21 pays différents, notamment les États-Unis. L'étude des armes saisie...
http://www.huffingtonpost.fr/2014/10/10/etat-islamique-rapport-revele-provenance-arme_n_5963578.html