anarchiste individualiste
22 Octobre 2014
Rita Maalouf Devenez fan
Membre du secrétariat international du Parti Socialiste en charge du Liban et de la Syrie
Atermoiements, tergiversations, hésitations, ce sont les mots avec lesquels on qualifie aujourd'hui la politique des Occidentaux et des États du Moyen-Orient concernés par la prolifération du cancer djihadiste.
L'Europe occidentale et les États-Unis ont laissé passer tout un siècle avant de réaliser combien cet Orient est compliqué. Compliqué, car les vraies frontières sont confessionnelles et fort éloignées des frontières artificielles tracées par les franco-britanniques en 1916 dans les accords tristement célèbres de Sykes-Picot. Aujourd'hui, un dilemme déchire la communauté internationale : maintenir le statu quo géopolitique ou procéder à une refonte totale des frontières du Proche-Orient? Comment? À quel prix?
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En étendant son pouvoir étatique sur un territoire situé à cheval entre la Syrie et l'Irak, Daech (EI) nom arabe de l'État Islamique, ouvre grand les portes au chaos. Pris de cours devant la montée fulgurante de ce groupe terroriste issu d'Al-Qaïda, les puissances occidentales et leurs alliés potentiels décident enfin de réagir.
Dans cette région aux sables mouvants, tout le monde craint l'enlisement. Personne ne sait sur quel pied danser face aux préoccupations contradictoires des États de la région, aux dissensions de plus en plus flagrantes entre alliés et à la complexité des enjeux régionaux. A moyen terme et à long terme, les intérêts des uns et des autres divergent. Les monarchies des pays du Golfe comme l'Arabie, les émirats et la Jordanie ont une vision différente de celle de la Turquie et le Qatar :
la stratégie de la Turquie est très ambigüe. Elle voit d'un mauvais œil la montée en puissance des peshmergas kurdes et craint la création d'un grand Kurdistan ;
l'Arabie saoudite s'inquiète du rapprochement américano-iranien et a peur que les frappes contre Daesh ne renforce Assad ;
dans ce tiraillement, la Syrie, aux yeux de nombre d'observateurs, demeure incontournable. Plusieurs personnalités politiques plaident aujourd'hui pour un rapprochement avec le régime de Bachar al-Assad, seul rempart militaire au terrorisme djihadiste. Force est de croire que cet imbroglio politico-militaro-terroriste est probablement l'œuvre du régime syrien, seul moyen de briser son isolement international et de retrouver un semblant de légitimité ;
l'objectif des Etats-Unis est de protéger les deux points stratégiques d'Erbil et de Bagdad. Cette première phase consiste à mettre Daesh à la portée des forces armées locales que ce soit les peshmergas Kurdes, l'armée Irakienne ou les forces syriennes modérées.
Une question se pose aujourd'hui face à la progression des djihadistes en Syrie et en Irak : la coalition ne devrait-elle pas s'adapter pour faire face à des forces qui ont changé de tactique, qui ont abandonné les treillis et les convois militaires pour se fondre dans la population et s'y fixer?
L'objectif commun à la coalition c'est d'endiguer l'EI or l'expérience face aux Talibans, contre le Hamas ou contre le Hezbollah n'ont jamais permis d'éradiquer ces milices.
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Que faire face au cancer djihadiste?
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http://www.huffingtonpost.fr/rita-maalouf/strategie-contre-daech_b_6026556.html
Depuis le déclenchement du Printemps arabe, la condition des femmes a connu une dégradation catastrophique en Syrie.
Aujourd'hui dans un quart des familles déplacées le chef de famille est une femme, ce qui pousse les organismes de défense des droits humains à tirer la sonnette d'alarme et d'insister sur le fait que les réfugiées constituent l'une des populations les plus vulnérables. Entre trafic et exploitation, elles sont nombreuses à subir des abus et du harcèlement sexuel.
Les viols, les enlèvements ou plus particulièrement le phénomène de "mariage temporaire", visant à donner une soi-disant approbation religieuse à des abus sexuels, sont en train de se banaliser d'une manière extrêmement alarmante. Dans ce pays ravagé par bientôt 4 ans de conflit, les femmes ne sont pas que avilies sexuellement mais également symboliquement, et notamment dans les zones sous contrôle de l'organisation de l'Etat islamique (EI). A Raqqa, fief de l'auto-proclamé "califat", ce groupe extrémiste ultra radical impose aux femmes des restrictions rigoristes qui portent atteinte à leurs libertés et qui n'ont aucun fondement dans le droit syrien.
Bien que le code pénal ainsi que les lois sur le statut personnel, qui régissent des questions comme le mariage ou la succession contiennent des dispositions discriminatoires à l'égard des femmes, la constitution syrienne garantit tout de même l'égalité de genre. Les femmes ont toujours participé activement à la vie publique, ce qui a toujours constitué l'une des forces de la société syrienne. Mais dans l'imaginaire d'un soi disant authentique "Etat islamique", la sphère publique se doit d'être dépourvue de femmes, pour eux il est crucial qu'elles deviennent invisibles. Pour cela, les jihadistes de l'EI exigent le respect strict de leur propre conception de la Sharia et édictent des règles d'un autre âge qui ont un impact sur le quotidien des femmes et des filles en affectant leur capacité à s'instruire, à travailler et à se déplacer librement. Depuis que la ville est tombée entre leurs mains, ils ont imposé aux femmes un code vestimentaire strict reposant sur le port du niqab obligatoire et elles doivent constamment être accompagnées d'un chaperon mâle pour leurs moindres déplacements. Celles qui refusent d'obtempérer sont alors arrêtées et punies. Ces restrictions obscurantistes, des milliers de femmes syriennes les subissent mais d'autres les choisissent, car contrairement à ce que l'on peut penser, certaines s'engagent volontairement dans les rangs de l'EI, et font même partie d'une brigade armée 100% féminine qui applique cette violence rétrograde à l'égard des femmes.
Derrière le voile des femmes jihadistes
La brigade "Al Khansa", qui ironiquement porte le nom d'une des plus grande poète du monde arabe, compte déjà une cinquantaine de femmes et avait été initialement constituée dans le but de fouiller les femmes aux checkpoints de l'EI. Elles disposent, bien entendu, de leurs propres installations afin d'éviter toute mixité. Elles sont jeunes, d'origines ethniques et sociales diverses, entraînées à manier les armes et constituent maintenant une vraie milice des mœurs patrouillant dans les rues de Raqqa, n'hésitant pas à punir brutalement les récalcitrantes aux diktats de l'EI.
Ces jeunes femmes s'enrôlent dans les rangs de cette brigade, principalement pour les mêmes motivations que les hommes. Certaines, s'engagent pour raisons économiques car rejoindre Al Khansa leur offre un bon moyen de subsistance, elles touchent environ 200$/mois, une somme substantielle dans la Syrie d'aujourd'hui. D'autres, car elles ont décidé de prendre les armes pour se protéger, veulent agir et ne plus subir en restant constamment des potentielles cibles dans ce violent conflit où le viol est une arme de guerre. Puis il y a celles qui s'enrôlent par conviction, car elles partagent l'idéologie de l'EI et estiment servir "l'Oumma" en sanctionnant par la force celles qui auraient un comportement "anti-islamique" à leurs yeux. Aujourd'hui elles voient leurs prérogatives évoluer en fonction de la conjoncture et de la stratégie suivie par l'organisation terroriste. La présence de femmes rejoignant les rangs de la lutte armée de l'EI peut sembler contradictoire connaissant la vision ultra rigoriste de l'islam de l'organisation ; mais l'EI n'est pas qu'un simple groupe terroriste transnational composé de fanatiques religieux barbares et misogynes qui ne veulent qu'oppresser les femmes. L'EI est une force politique à visée internationale qui se déclare faire partie d'un mouvement social prônant un mode sociétal partagé par une part non-négligeable de la population, y compris une proportion conséquente de femmes.
Féminisation des mouvements ultra-radicaux
La création de cette brigade est indicative du rôle changeant des femmes dans la stratégie du mouvement jihadiste qui y trouve son intérêt. Ces femmes ont désormais accès au pouvoir, car la violence en est un. Considérant la structure ultra-conservatrice de ce mouvement terroriste, là où les femmes sont en grande partie sans pouvoir, en donner un minimum à d'autres crée de la dissension dans leurs rangs et neutralise toute opportunité de protester. En d'autres termes, la colère de celles qui sont oppressées n'est plus automatiquement dirigée que contre l'oppression patriarcale imposée par ces hommes, ici par l'usage de distorsions religieuses, mais aussi envers d'autres femmes comme elles.
En leur donnant un rôle plus actif dans la lutte armée, on assiste à l'émergence d'un processus "d'émancipation féminine" dans le mouvement extrémiste. Sur les réseaux sociaux beaucoup d'entre elles n'hésitent pas à se présenter comme des femmes fortes et se moquent des stéréotypes de la "femme musulmane opprimée" et vantent haut et fort leur nouveau "jihadi girl power", qui paradoxalement émerge aux dépens d'autres femmes. Elles ont d'ailleurs une proportion conséquente et grandissante de sympathisantes sur les réseaux sociaux qu'elles incitent à émigrer vers les terres sous domination de l'EI. Elles ont désormais un vrai rôle opérationnel d'embrigadement d'apprenti(e)s jihadistes car aujourd'hui plus de 80% du recrutement se fait via Internet. Par le passé, Al Quaïda avait déjà ciblé les femmes pour les sensibiliser au jihad par le biais de magazines féminins en ligne. Entre conseils beauté et articles de mode et de décoration, on retrouve des interviews de veuves de jihadistes, des articles qui traitent du jihad féminin avec des extraits du "journal intime d'une jihadiste" ou encore comment trouver un bon mari jihadiste. Le but de ce magazine est d'impliquer les femmes dans la "guerre contre les ennemis de l'Islam", car le jihad ne s'impose pas qu'aux hommes, les femmes doivent aussi faire leur part en soutenant leurs maris, frères ou pères combattants et éduquer les nouvelles générations en leur inculquant les préceptes de "la guerre sainte".
Aujourd'hui ce phénomène de jihad féminin prend de l'ampleur et on assiste à un afflux croissant de jeunes femmes étrangères happées par les sirènes du jihad qui, entre fantasmes et idéalisation, tentent de rejoindre la Syrie. Même si quelques unes d'entre elles sont intégrées dans Al Khansa, la plupart reste confinées aux tâches secondaires, telles que la logistique, le soutien médical, les tâches ménagères et l'éducation de leurs enfants. De profils, de nationalités et de milieux différents, ces femmes ont différentes motivations qui les poussent à rejoindre ce mouvement terroriste transnational. Beaucoup de ces jeunes femmes veulent fuir une "pression" culturelle, religieuse ou familiale ; là où d'autres veulent aller faire de l'humanitaire, certaines y vont pour défendre et servir l'idéologie de l'EI, pendant que d'autres accompagnent leurs maris jihadistes sur le front syrien ou y vont dans le but de se marier avec l'un d'eux. Cependant elles ne peuvent rejoindre le "califat" que par lemariage, si elles ne le sont pas déjà avec l'un d'eux, elles doivent obtenir une promesse de mariage avec un jihadiste là-bas pour pouvoir le rejoindre sur place. On assiste également de plus en plus à une émigration jihadiste "familiale", où des familles entières partent dans une logique d'implantation communautaire durable au Levant, ce qui constitue une grave menace en affectant en profondeur le tissu sociétal syrien. L'implication des femmes n'était pas désirée au début par l'EI, mais en approchant de leur but de créer un "Etat islamique", il est devenu nécessaire pour eux de les y intégrer car les femmes sont indispensables au fonctionnement d'un "Etat", quel qu'il soit. En projetant une image de la participation volontaire de tous les segments de la société dans leur combat, l'on comprend pourquoi la féminisation du mouvement jihadiste est un élément essentiel dans la propagande de l'organisation où les genres sont peut-être complémentaires, mais certainement pas égaux.
L'engagement et la participation des femmes à des mouvements violents n'est pas un phénomène récent mais l'association de la féminité à une violence extrême a tout de même toujours choqué. La guerre est perçue comme étant l'apanage des hommes où les femmes n'ont pas leur place, si ce n'est que en tant que victimes passives des atrocités. La raison réside dans la perception simpliste que la société a de la nature féminine qui tendrait à des comportements pacifistes, incapables de verser le sang, qui requiert une protection et qui se doit d'être non-violente. Pourtant l'Histoire nous montre que les femmes ont elles aussi joué un rôle dans les conflits armés et ont même été parfois les principales protagonistes en franchissant le seuil de la violence armée. L'existence de femmes impliquées dans la violence de guerre ne contredit certes pas la constatation que les femmes restent encore majoritairement dans la catégorie des victimes de la guerre. Le phénomène des jeunes femmes participant au jihad au Levant profite d'une médiatisation grandissante car il confronte cette dichotomie entre masculinité et féminité et questionne la division sexuée des rôles en temps de guerre. La guerre et la violence ne sont certainement pas une question de sexe mais plutôt d'individus,et les hommes n'en ont pas le monopole car le terme de bourreau peut aussi très bien s'accorder au féminin.
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http://www.huffingtonpost.fr/myrna-nabhan/role-femmes-etat-islamique_b_5994028.html
Inutile d'invoquer Sun Tzu ou de relire Clausewitz pour rappeler cette évidence : en l'absence d'objectifs clairs, il est impossible de « gagner » une guerre. Et si la dite guerre repose sur une coalition hétérogène aux motivations elles-mêmes contradictoires, alors cette fragilité structurelle fait directement le jeu de l'adversaire. Surtout si cet adversaire a en revanche une stratégie claire, de long terme, qu'il déploie sur deux théâtres pour lui unifiés (à la différence de la coalition supposée le combattre).
En résumé, affirmer comme le fait Barack Obama que l'on va « détruire » Daech par des frappes aériennes est une ineptie. D'ailleurs les prétendus stratèges chargés de la mise en œuvre de cette « destruction » se donnent généreusement dix années pour atteindre leur but. Comment peut-on feindre de croire que Daech attendra sagement une décennie de campagne internationale sans frapper à son tour le territoire des membres européens ou arabes de la coalition ?
A l'heure où j'écris ces lignes, la ville kurde de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), adossée à la frontière turque, est en train de s'effondrer sous les pilonnages et face aux commandos de Daech. Les frappes aériennes qui se sont multipliées ces derniers jours n'ont fait que prolonger le martyre de Kobané, devenue le symbole d'une résistance kurde aussi désespérée qu'héroïque. Seule aurait pu la sauver l'intervention terrestre de l'armée turque, qui reste ostensiblement passive de l'autre côté de la frontière.
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Je suis bouleversé, révolté, accablé que des pans entiers de notre patrimoine commun n'émergent dans notre champ de vision médiatique qu'au moment de leur annihilation. Les malheureux Yézidis ne sont ainsi apparus dans notre presse qu'à l'occasion de la liquidation par Daech de leur présence historique en Irak. Et Kobané ne devient tristement célèbre que par son écrasement.
Mais Kobané n'est pas la fin du cauchemar, ce n'en est qu'un épisode atroce dont il est urgent de tirer les leçons avant qu'un attentat de Daech, tristement prévisible, ne nous contraigne à réagir sous le choc d'une émotion trop légitime.
Cessons de nous payer de mots : la campagne en cours contre Daech est pour l'heure parfaitement adaptée aux objectifs de guerre... de Daech. Les bombardements aériens n'ont aucune chance de fragiliser le noyau dur de l'organisation, protégé par des années de clandestinité. Mais ces bombardements ont d'ores et déjà entraîné une accélération spectaculaire des « montées au jihad ». Il s'agit d'un phénomène mondial et la France est loin, en proportion, d'en être le plus touché.
Le temps presse dangereusement avant le déclenchement de la projection terroriste de Daech à partir de la Syrie. Car c'est la Syrie qui est l'aimant jihadiste à vocation planétaire, et ce depuis le massacre chimique par Bachar al-Assad d'une partie de la population de sa capitale, en août 2013. Et c'est en Syrie que Daech a concentré sa chaîne de commandement terroriste à visées globales. Une chaîne qui ne peut fonctionner que par le transit via la Turquie des recrues de Daech.
C'est pourquoi il faut affronter Daech en Syrie, et avec la totale coopération de la Turquie, si l'on veut espérer renverser la désastreuse tendance actuelle. Il est impératif d'enfin choisir son camp en Syrie et d'élaborer une stratégie commune avec la Turquie, seule puissance capable à la fois de s'opposer militairement à Daech, et d'enrayer policièrement les flux jihadistes.
Choisir son camp de Syrie, c'est cesser de prêcher le départ de Bachar al-Assad en abandonnant à leur sort ceux qui le combattent. Ce sont trois longues années de cette politique insensée qui ont abouti à la fragmentation et à la radicalisation des forces révolutionnaires en Syrie, condamnées pour survivre à se vendre au plus offrant. Pourtant la guérilla syrienne est parvenue, à Alep comme à Idlib, non seulement à tenir bon face à l'armée d'Assad et à ses supplétifs libanais, iraniens, irakiens (et même afghans), mais aussi à repousser Daech hors du nord-ouest de la Syrie.
Choisir son camp en Syrie, c'est cesser de mener des frappes parfaitement compatibles avec les intérêts du despote. C'est assumer une fois pour toutes la collaboration avec les forces révolutionnaires contre un ennemi commun, Daech. C'est accepter qu'un succès contre Daech en Syrie passe par le départ de Bachar al-Assad, de même que les premières victoires contre Daech en Irak n'ont été possibles qu'après le départ du dictateur de Bagdad, le funeste Nouri al-Maliki, allié indéfectible... de Bachar al-Assad.
Choisir son camp en Syrie, c'est cesser de croire qu'une « armée de libération » a besoin d'être formée à l'étranger avant de revenir se battre sur sa terre, alors que depuis plus de trois ans la résistance syrienne se bat avec acharnement et quelques succès. Ce sont plutôt ces « vétérans » syriens qui pourraient former leurs soi-disant instructeurs occidentaux, car eux connaissent le terrain, la langue et l'ennemi.
Le scandaleux fiasco de la « formation » américaine de l'armée afghane ou de l'armée irakienne aurait dû clore ce débat depuis longtemps, mais trop d'intérêts privés et de « consultants » bien introduits ont déjà des visées sur le demi-milliard de dollars alloués par le Congrès à la « formation » d'une résistance syrienne. Ce serait juste lamentable si le temps ne comptait pas, à l'heure où Kobané se meurt.
Rien n'est durable contre Daech sans la Turquie, tout est possible avec elle. Le Président Erdogan, campé dans sa posture d'Ataturk islamiste, a fixé ses conditions à un engagement substantiel de son pays : une zone d'interdiction aérienne et le départ de Bachar al-Assad. Il ne transigera ni sur l'une ni sur l'autre. Et tant que la Turquie ne sera pas ralliée, le monstre jihadiste grandira et notre sécurité n'en sera que plus menacée.
Il n'est peut-être pas encore trop tard.
Paix aux morts de Kobané et de Syrie.
Inutile d'invoquer Sun Tzu ou de relire Clausewitz pour rappeler cette évidence : en l'absence d'objectifs clairs, il est impossible de " gagner " une guerre. Et si la dite guerre repose sur une ...
http://www.huffingtonpost.fr/jeanpierre-filiu/guerre-daech-syrie_b_5952132.html