anarchiste individualiste
4 Septembre 2014
BEYROUTH - L'irruption spectaculaire de l'Etat islamique (EI) sur le devant de la scène irakienne a surpris nombre d'observateurs occidentaux. Sa violence et son pouvoir d'attraction chez les jeunes Sunnites en déconcertent et en horrifient plus d'un. L'ambivalence de l'Arabie saoudite face à ce phénomène, d'autant plus inquiétante et inexplicable, pose la question de savoir si les Saoudiens comprennent que l'EI est également une menace pour eux.
Même aujourd'hui, les dirigeants du royaume semblent divisés. Certains se réjouissent que EI combatte le "feu" des Chiites iraniens par celui des Sunnites, qu'un nouvel Etat sunnite prenne forme au cœur de ce qu'ils tiennent pour des terres historiquement sunnites, et que la stricte adhérence à l'idéologie salafiste de l'EI s'apparente à celle que pratiquent les Saoudiens.
D'autres, plus pessimistes, gardent en mémoire la révolte des Wahhabites de l'Ikhwan contre Abd-al Aziz (précisons que l'Ikhwan en question n'a aucun lien avec l'organisation éponyme des Frères musulmans, et que cet article fait exclusivement référence à la milice wahhabite, N.d.a.) qui a failli marquer la fin de ce mouvement et celui de la dynastie saoudienne à la fin des années 1920.
D'autres encore s'inquiètent des doctrines radicales de l'EI, et commencent à remettre en question certains aspects de la politique et du discours saoudiens.
LA DUALITÉ SAOUDIENNE
Les dissensions internes et les tensions saoudiennes autour de l'EI ne se comprennent qu'à travers le prisme de la dualité historique inhérente (et tenace) au cœur de la doctrine du royaume.
Un élément dominant de l'identité saoudienne est directement lié à Muhammad ibn ʿAbd al-Wahhab (fondateur du wahhabisme), et à l'application de sa doctrine radicale puritaine d'exclusion par Ibn Saud (qui n'était alors qu'un chef de tribu parmi d'autres quand les Bédouins se faisaient continuellement la guerre dans le désert impitoyable du Nejd).
Le deuxième élément de cette dualité étonnante est incontestablement dû à la création d'un État souverain par le roi Abd-al Aziz dans les années 1920 : il a réprimé la violence de l'Ikhwan (afin de pouvoir instaurer des relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis) et institutionnalisé l'élan initial wahhabite - en prenant opportunément le contrôle du robinet à pétrodollars dans les années 1970 afin de rediriger les excès de l'Ikhwan vers les pays étrangers - par le biais d'une révolution culturelle, plutôt que par une révolution violente de l'ensemble du monde arabe.
Cette "révolution culturelle" n'avait rien d'un mouvement réformiste bénin. C'était une révolution fondée sur la haine quasi-jacobine d'Abd al-Wahhab envers la putrescence et le déviationnisme qu'il percevait autour de lui, ce qui explique ses appels à purger l'Islam de toutes ses hérésies et idolâtries.
LES IMPOSTEURS MUSULMANS
L'écrivain et journaliste américain Steven Coll a expliqué comment Abd al-Wahhab, disciple austère et dogmatique du savant Ibn Taymiyyah (XIVe siècle), méprisait "la noblesse égyptienne et ottomane bien comme il faut, prétentieuse, fumeuse de tabac et de haschisch, qui traversait l'Arabie en jouant du tambour pour aller prier à La Mecque".
Aux yeux d'Abd al-Wahhab, ces gens-là n'étaient pas des Musulmans, mais des imposteurs. Il ne portait pas non plus les Bédouins du coin en très haute estime. Ils l'agaçaient en honorant des saints, en érigeant des pierres tombales, et en se montrant "superstitieux" (ils allaient notamment se recueillir sur des tombes ou des lieux qu'ils estimaient sacrés).
Pour Abd al-Wahhab, ce genre de comportement était "bida", une hérésie.
Comme Taymiyyah avant lui, Abd al-Wahhab pensait que le séjour du prophète Mohammed à Médine correspondait à un idéal de société musulmane (la "meilleure de tous les temps") que tous les Musulmans devraient s'efforcer de retrouver (c'est, à peu de choses près, la définition du salafisme).
Taymiyyah avait déclaré la guerre aux Chiites, aux Soufis et aux philosophes grecs. Il avait également condamné les pèlerinages sur la tombe du prophète et les festivités liées au jour de sa naissance, estimant qu'ils ne faisaient qu'imiter les rites idolâtres chrétiens. Abd al-Wahhab s'était emparé de ces théories initiales, déclarant que quiconque ne respecterait pas à la lettre cette interprétation de l'Islam devrait "craindre pour ses biens et pour sa vie".
L'un des principes fondamentaux de la doctrine d'Abd al-Wahhab se retrouve dans le takfîr. Ce texte permettait à Abd al-Wahhab et ses disciples de décider qui, parmi leurs coreligionnaires, méritaient d'être considérés comme des infidèles s'ils empiétaient de quelque manière que ce soit sur la souveraineté absolue du roi. Abd al-Wahhab dénonçait les Musulmans qui vénéraient les morts, les saints ou les anges. Il estimait que ces croyances les détournaient de l'indispensable soumission totale envers Dieu, et Lui seul. L'Islam wahhabite interdisait donc les prières aux saints et aux morts, les pèlerinages sur les tombes et les mosquées, les festivals religieux qui honoraient les saints, la célébration de la naissance du prophète Mohammed, et même l'utilisation de pierres tombales.
"Ceux qui ne se conforment pas à cette interprétation doivent être tués, leurs femmes et leurs filles, violées, et leurs biens, confisqués".
Abd al-Wahhab exigeait que l'on se conformât, de manière physique et tangible. Il pensait que chaque Musulman était tenu de faire serment d'allégeance à un chef unique (un calife, le cas échéant). "Ceux qui ne se conforment pas à cette interprétation doivent être tués, leurs femmes et leurs filles, violées, et leurs biens, confisqués", écrivait-il. La liste des apostats condamnés à mort incluait des Chiites, des Soufis et des Musulmans d'autres confessions, qu'Abd al-Wahhab ne considérait pas comme des vrais musulmans.
De ce point de vue, il n'y a aucune différence entre le wahhabisme et l'EI. La rupture ne s'est faite que plus tard, au moment de l'institutionnalisation de la doctrine de Muhammad ibn ʿAbd al-Wahhab ("Un seul chef, un seul pouvoir, une seule mosquée", les trois piliers du wahhabisme dans lesquels on s'accorde à voir le roi d'Arabie saoudite, le pouvoir absolu de la religion d'Etat, et son contrôle sur "le verbe", c'est-à-dire la mosquée).
C'est cette rupture - le refus de reconnaître ces trois piliers, sur lesquels repose entièrement le pouvoir sunnite - qui fait de l'EI une grave menace pour l'Arabie saoudite, bien que l'organisation se conforme par ailleurs en tout point au wahhabisme.
PETIT COURS D'HISTOIRE (1741-1818)
Les positions extrémistes d'Abd al-Wahhab finirent par le condamner à l'exil et, en 1741, après une longue errance, il trouva refuge auprès d'Ibn Saud et de sa tribu. Dans le discours novateur d'Abd al-Wahhab, Ibn Saud percevait un moyen de rejeter les traditions et conventions arabes, et de s'emparer du pouvoir.
"Leur stratégie - comme l'EI aujourd'hui - était d'asservir les peuples des territoires conquis, de préférence par la terreur."
Le clan d'Ibn Saud, paré de la doctrine d'Abd al-Wahhab, pouvait désormais se livrer à ce qu'il avait toujours fait, c'est-à-dire au pillage des villages alentour. Affranchi du cadre de la tradition arabe, il se revendiquait à présent du jihad. Ibn Saud et Abd al-Wahhab avaient également réintroduit le concept du martyr dans le jihad, puisqu'il leur assurait l'accès immédiat au Paradis.
Dans les premiers temps, ils s'emparèrent de quelques communautés et y imposèrent leur loi (les habitants avaient un choix - des plus limités - entre la conversion au wahhabisme ou la mort). Dès 1790, l'Alliance contrôlait la quasi-totalité de la péninsule arabe et menait des expéditions répétées contre Médine, la Syrie et l'Irak.
Leur stratégie - comme l'EI aujourd'hui - était d'asservir les peuples des territoires conquis, de préférence par la terreur. En 1801, ils attaquèrent la ville sainte de Karbala, en Irak, et se livrèrent aux massacre de milliers de Chiites, hommes, femmes et enfants. De nombreux sanctuaires chiites furent détruits, y compris celui de l'imam Hussein, le petit-fils assassiné du prophète Mohammed.
Décrivant la situation, le lieutenant britannique Francis Warden écrivit : "Ils ont totalement dévasté Karbala, pillé la tombe d'Hussein (...) et massacré plus de cinq mille personnes en une seule journée, avec une cruauté extraordinaire..."
Osman Ibn Bishr Najdi, l'historien du premier Etat saoudien, détailla les circonstances de ce massacre : "Nous nous sommes emparé de Karbala, dont nous avons massacré les habitants. Les survivants ont été réduits en esclavage, à la grâce d'Allah, Seigneur de l'univers. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, et nous disons aux infidèles qu'ils subiront le même sort."
En 1803, Abdul Aziz entra dans la ville sainte de La Mecque, dont les habitants, cédant à la terreur et à la panique, s'étaient rendus (la même chose allait se produire à Médine). Les partisans d'Abd al-Wahhab détruisirent plusieurs monuments historiques, ainsi que toutes les tombes et sanctuaires qu'ils contenaient. A l'issue des combats, des siècles d'architecture islamique avaient été réduits en poussière près de la Grande Mosquée.
Mais, en novembre de la même année, un Chiite assassina le roi Abdul Aziz pour se venger du massacre de Karbala. Le fils de la victime, Saud bin Abd al Aziz, lui succéda et poursuivit sa conquête de l'Arabie. Les chefs ottomans ne pouvaient cependant plus se contenter de voir leur Empire grignoté peu à peu. En 1812, l'armée ottomane, composée d'Egyptiens, reprit Médine, Djeddah et La Mecque. En 1814, Saud bin Abd al Aziz mourut des suites d'une forte fièvre. Son malheureux fils, Abdullah bin Saud, fut emmené de force à Istanbul, où il fut exécuté d'une manière particulièrement horrible : un visiteur de passage explique l'avoir vu traîné dans les rues d'Istanbul trois jours durant, avant d'être pendu puis décapité. Sa tête fut ensuite tirée par un canon, tandis que son cœur était extirpé et planté sur sa dépouille.
En 1815, les forces wahhabites furent écrasées par les Egyptiens (sous les ordres des Ottomans) lors d'une bataille décisive. Trois ans plus tard, les Ottomans s'emparèrent de la capitale wahhabite, Dariya, qu'ils détruisirent entièrement. Le premier Etat saoudien avait vécu. Les quelques survivants se retirèrent dans le désert, où ils ne firent plus parler d'eux jusqu'au XXe siècle.
L'HISTOIRE SE RÉPÈTE AVEC L'EI
Il est aisé d'imaginer la façon dont la création d'un Etat islamique dans les frontières de l'Irak contemporaine peut être perçue par ceux qui connaissent de l'Histoire de cette région. La philosophie du wahhabisme du XVIIIe siècle, loin de s'éteindre à Nejd, a ressurgi dans les décombres de l'Empire ottoman suite au chaos de la Première guerre mondiale.
La dynastie Al Saud - sous sa forme contemporaine - était conduite par le laconique Abd-al Aziz, habile politicien, qui sut unir les différentes tribus bédouines et instauré l'Ikhwan saoudien, dans l'esprit des combattants prosélytes d'Abd-al Wahhab et Ibn Saud.
L'Ikhwan était une réincarnation de l'ancienne mouvance cruelle et semi-indépendante, composée de fervents "moralistes" wahhabites armés, qui avaient réussi à conquérir l'Arabie au début du XVIIIe siècle. Encore une fois, les militants réussirent à s'emparer de La Mecque, Médine et Djeddah entre 1914 et 1926. Mais Abd-al Aziz comprit rapidement que ses intérêts étaient incompatibles avec le jacobinisme révolutionnaire de l'Ikhwan. Les rebelles se révoltèrent, faisant plonger la région dans une guerre civile qui dura jusque dans les années 1930, quand le roi les fit passer par les armes.
Pour Abd-al Aziz, les vérités simples des précédentes décennies n'étaient plus d'actualité. Du pétrole venait d'être découvert dans la péninsule. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis le courtisaient, mais continuaient à soutenir Sharif Husain, seul souverain légitime. Les Saoudiens avaient besoin d'élaborer une nouvelle approche diplomatique.
Le wahhabisme, mouvement djihadiste révolutionnaire empreint de pureté théologique, fut donc contraint de devenir un mouvement socialement, politiquement, théologiquement et religieusement conservateur, justifiant de faire allégeance à la famille royale saoudienne et au pouvoir absolu du roi.
LA FORTUNE PÉTROLIÈRE RÉPAND LE WAHHABISME
L'aubaine pétrolière permit aux Saoudiens, selon les termes du politologue françaisGilles Kepel, de répandre le wahhabisme à travers le monde musulman, de "wahhabiser" l'Islam, et de réduire ainsi la multitude des courants de cette religion à un principe unique transcendant les divisions nationales. Des milliards de dollars furent -- et continuent à être -- investis dans cette forme de puissance par cooptation.
Ce sont ces sommes étourdissantes -- et l'enthousiasme des Saoudiens à faire coïncider les intérêts de l'Islam sunnite avec ceux des Etats-Unis, tout en répandant le wahhabisme dans les sphères éducatives, sociales et culturelles islamiques -- qui ont créé les conditions d'une dépendance de l'occident envers l'Arabie saoudite, dépendance qui perdure depuis la rencontre entre Abd-al Aziz et Roosevelt sur un navire de guerre américain ramenant le président de la conférence de Yalta.
Les Occidentaux ont regardé le Royaume, et ils ont vu des richesses innombrables, une apparente modernité et une influence autoproclamée sur l'ensemble du monde musulman. Ils ont choisi de croire que le Royaume allait succomber aux impératifs du monde moderne, et que la gestion de l'Islam sunnite aurait également un effet positif.
"D'un côté, l'EI est profondément wahhabite. De l'autre, son ultraradicalisme ne s'apparente pas à ce mouvement. On pourrait l'envisager comme un retour de balancier face au wahhabisme moderne."
Mais l'idéal religieux de l'Ikhwan saoudien ne s'est pas éteint dans les années 1930. Il a battu en retraite tout en maintenant son emprise sur certains des rouages du système, ce qui explique la dualité que nous observons aujourd'hui dans l'attitude des Saoudiens envers l'EI.
D'un côté, l'EI est profondément wahhabite. De l'autre, son ultraradicalisme ne s'apparente pas à ce mouvement. On pourrait l'envisager comme un retour de balancier face au wahhabisme moderne.
L'EI est un mouvement "post-médinien" : il cherche à imiter les deux premiers califes, plutôt que le prophète Mohammed, et il refuse de reconnaître la légitimité du régime saoudien.
Pendant que la monarchie saoudienne se boursouflait à l'ère du pétrole, le message de l'Ikhwan a gagné du terrain (en dépit de la campagne de modernisation du roi Faisal). La "méthode Ikhwan" a bénéficié -- et bénéficie encore -- du soutien d'hommes et femmes influents, et de cheikhs. D'une certaine façon, Oussama ben Laden était l'incarnation parfaite de cette méthode.
Aujourd'hui, le travail de sape de l'EI contre le royaume saoudien n'est pas perçu comme un problème, mais comme un retour aux véritables origines du projet wahhabite saoudien.
En laissant les Saoudiens gérer la région avec eux tandis qu'ils s'adonnaient à leur nombreux projets (contrer les influences socialistes, ba'athistes, nasséristes, soviétiques et iraniennes), les Occidentaux ont révélé leur vision de l'Arabie saoudite -- richesse, modernisation et position dominante -- mais choisi d'ignorer l'élan wahhabite.
Car, pour les services de renseignement occidentaux, les mouvements islamistes les plus radicaux étaient les mieux placés pour éreinter l'URSS en Afghanistan, et renverser les chefs d'Etat et les pays de la région qui n'avaient plus les faveurs de l'Occident.
Au regard de ces éléments, pourquoi sommes-nous étonnés de voir émerger un mouvement révolutionnaire ultraviolent sur les ruines du corps expéditionnaire du Prince Bandar, mandaté par l'Occident et l'Arabie saoudite pour porter secours aux rebelles syriens dans leur combat contre le président Assad ? Et pourquoi sommes-nous étonnés -- quand on connaît un peu le wahhabisme -- de constater que les rebelles "modérés" en Syrie sont une denrée inexistante ? Comment a-t-on pu penser que le wahhabisme radical engendrerait un mouvement modéré ? Ou que la doctrine "Un seul chef, un seul pouvoir, une seule mosquée : soumettez-vous ou préparez-vous à mourir" pourrait conduire à la modération et à la tolérance ?
A moins que nous n'ayons tout simplement pas réfléchi.
Les Yazidis en fuite dans le nord de l'Irak
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Reuters
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Vous ne pouvez pas comprendre l'EIIL sans connaître l'histoire du Wahhabisme en Arabie saoudite
INTERNATIONAL - D'un côté, l'EI est profondément wahhabite. De l'autre, son ultraradicalisme ne s'apparente pas à ce mouvement. On pourrait l'envisager comme un retour de balancier face au ...
http://www.huffingtonpost.fr/alastair-crooke/etat-islamique-arabie-saoudite_b_5761184.html
Le wahhabisme est un mouvement politico-religieux saoudien, fondé au xviiie siècle par Mohammed ben Abdelwahhab. Selon cette vision puritaine et rigoriste1 issue de l'islamsunnite hanbalite2, l'islam devrait être ramené à sa forme originelle qu'il définit selon son interprétation littérale[réf. souhaitée] du Coran et des hadiths 1. La pensée wahhabite diffère de la plupart des autres doctrines de l'Islam : elle s'oppose notamment à toute forme populaire de religiosité et, selon Abderrahim Lamchichi, prône une pratique religieuse purement ritualiste1.
Cette doctrine se définit comme étant salafiste, mais les autres courants rejettent cette affirmation[réf. nécessaire]. Bien qu'étant largement minoritaires (selon Zidane Mériboute)3, les wahhabites vont jusqu'à rejeter tous les autres courants de l'Islam qui ne suivent pas scrupuleusement leurs dogmes, qu'ils considèrent comme hérétiques4.
Parfois perçu, comme une secte5, ce courant fondamentaliste6 est régulièrement présenté comme un mouvement extrémiste par les chiites7 ainsi que par la plupart des sunnites 8.
Mohammed ben Abdelwahhab est probablement né en 1703 dans la tribu arabe sédentaire des Banu Tamim à Uyayna (en), un village du nord de l'actuelle Arabie Saoudite. Après ses études à La Mecque et un voyage en Irak et en Iran, le jeune Mohammad Ibn Abd Al-Wahhab était rentré à son village d'Uyayna, oasis du Nejd, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Riyad et situé hors de l'espace ottoman. Devenu puritain et prônant une stricte application de l'islam, il se met à prêcher auprès des habitants de l'endroit. Mais son intégrisme est mal perçu et il se voit obligé de quitter les lieux.
Il se rend dans l'oasis d'Ad-Diriyah, à une demie journée de marche vers le sud. Là, l'émir local, Mohammad Ibn Saoud (Mohammad Al Saoud), s'intéresse à son discours et conclut avec lui un pacte qu'il scelle en lui donnant sa fille en mariage. La famille Saoud devient le bras armé du mouvement, Ibn Al-Wahhab son idéologue, version islamique de l'alliance « du sabre et du goupillon ».
Il est mort le 26 Safar 1163H (juin 1792) à Médine et a été enterré au cimetière Al Baqi.
L'idéologie de ben Abdelwahhab permet la domination des Al Saoud sur les tribus arabes voisines en leur donnant une légitimité religieuse. Grâce au prêche (dawah) du cheikh, ainsi qu'à l'autorité et à la puissance du prince, ils réussirent à unifier les tribus arabes, ce qui permit à Mohammed Ibn Saoud de devenir l'imam du premier État saoudien et de transmette cette fonction de l'imamat à ses descendants. Charles Saint-Prot présente Mohammed ben Abdelwahhab comme le précurseur du réformisme salafiste qui se développera avec Jamal al-Din al-Afghani, Mohammed Abduh, Mohammed Rachid Rida et Abd al-Rahman al-Kawakibi à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle.
Le califat ottoman de l'époque s’inquiète rapidement de l'ampleur du mouvement et de la menace qu'il fait peser sur son pouvoir. À la suite du pillage et de la profanation, par les wahhabites, des villes saintes de Kerbala (1801), de La Mecque et de Médine (1803-1806)11, le sultanMahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d'Égypte Mohammed 'Ali Pacha d'envoyer une armée en Arabie pour détruire cette dissidence.
Celui-ci nomme son fils Ahmed Toussoune Pacha (1793-1816), âgé de 17 ans, comme général commandant la première campagne militaire, qui quitta le port de Suez le 3 septembre 1811 et s'empara du port de Yanbu' la même année, de Médine en 1812 et de la Mecque en 1813.
La deuxième expédition se déroula entre 1813 et 1815. Durant cette campagne, Mohammed 'Ali Pacha accomplit le pèlerinage (Hajj) et supervisa les opérations militaires conduites par son fils Toussoune. Le troisième imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed fut tué sous les murs de Ta’if en décembre 1814 et le pouvoir passa aux mains de son oncle Abdallah, car aucun de ses douze fils n'étaient de taille à le remplacer. Mais les wahhabites ne purent résister à l’offensive et furent vaincus à Koulakh le 10 janvier 1815. Le quatrième imam Abdallah ben Saoud déposa les armes et accepta un humiliant traité, mais réussit à conserver le Nedjd et sa capitale Dariya.
Une troisième expédition égyptienne fut envoyé en Arabie en 1816, commandée par Ibrahim Pacha, autre fils (adoptif ?) du Khédive. Après une campagne très difficile, l'armée égyptienne détruisit la capitale Dariya le 3 septembre 1818. Elle captura l'imam Soulaymân petit-fils de Mohammed ben Abdelwahhab, qui fut fusillé, et Abdallah ibn Saoud, qui fut envoyé au sultan Mahmoud II. Ce dernier le fit décapiter et exposa son corps sur la place publique à Istanbul. Mais certains membres de la famille de Saoud réussirent à fuir vers d'autres régions de l'Arabie.
L'imam Tourki ben Abdallah Al Saoud réussit à créer en 1824 le deuxième État wahhabite avec Riyad pour capitale. La famille rivale des Al-Rachid profita des luttes fratricides au sein du clan Al-Saoud pour mettre fin à ce deuxième État s'emparer du pouvoir à Riyad avec l'aide des Turcs en 1892. L'empire britannique, qui souhaitait voir le départ de l'empire ottoman de la région, instrumentalisa le wahhabisme à des fins géopolitiques. Il apporta un large soutien et un appui à ce mouvement dans sa conquête et aida le wahhabisme à se répandre. En 1902, Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud de l'ancienne famille régnante réfugiée au Koweït, reconquit Riyad puis tout le Nedjd entre 1902 et 1912, avant d'arracher le Hedjaz et de prendre possession de La Mecque le 14 octobre 1924, de Médine le 5 décembre de la même année, de Djeddah le 23 décembre 1925 pour finalement fonder les royaumes du Hedjaz le 29 août 1926 et du Nedjd en mai 1927, qu'il réunit le 22 septembre 1932 pour créer le troisième Royaume d'Arabie saoudite.
Après la disparition du Califat en 1924, la conquête du pouvoir en 1932 et l'exploitation des gisements pétrolifères d'Arabie à partir de mars 1938, la famille des Saoud et le wahhabisme prennent leur essor à la suite du pacte « pétrole contre protection » qui est conclu sur le croiseur USS Quincy le 14 février 1945 entre le roi Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal Al Saoud et le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt12. Ce pacte permet la protection militaire du régime wahhabite des Saoud par les États-Unis en échange du pétrole. Ainsi, le wahhabisme se développe avec l'apport des pétrodollars et la protection militaire des États-Unis. Ce mouvement se propage alors à l’extérieur du royaume via les médias (télévision, ouvrages, radio-cassettes et sites internet)13.
Concernant la mosquée de Médine où sont enterrés Mahomet, Abou Bakr et Omar ibn al-Khattâb. Le ministère saoudien des affaires islamiques a publié en 2007 un rapport soutenu par Abdul Aziz ibn Abdillah Ali ash-Shaykh, le mufti politique d'Arabie saoudite, qui statue que « le dôme vert doit être démoli et les trois tombes doivent être aplanies dans la mosquée du prophète. ». Ce point de vue a fait écho lors d'un discours du défunt Ibn 'Uthaymîn, l'un des religieux wahhabites les plus illustres d'Arabie saoudite, décédé en 2001 : « nous espérons qu'un jour nous serons en mesure de détruire le dôme vert du prophète Mahomet […]19. ».
De par l'expansion du wahhabisme dans le monde, et l'avènement de mouvements jihadistes dans des pays instables, de nombreux monuments ont été détruits par des partisans du wahhabisme en dehors de l'Arabie saoudite28,29.
À la suite de l'envoi de Mutawas saoudiens en Afghanistan pour aider le gouvernement des talibans à former leur police de répression du vice et de promotion de la vertu, le gouvernement taliban a été convaincu de démolir les Bouddhas de Bâmiyân, sachant que toute représentation humaine est interdite par la doctrine wahhabite28.
En 2012, à la suite de l’insurrection au nord Mali, le mouvement Ançar Dine s'implante dans la région. Le mouvement fondamentaliste Ançar Dine, financé par le Qatar, second régime wahhabite, impose la charia dans la région et prône la destruction de tous les mausolées et les monuments. La ville de Tombouctou, riche en monuments, subit de lourdes destructions de son patrimoine historique, dont une partie est classée comme patrimoine mondial par l'UNESCO.
Depuis la fin du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est le théâtre de destructions de monuments. La majorité de la population est de rite sunnite, tandis que certaines milices, financées par le Qatar, sont de rite salafistes et wahhabites. Les destructions visent principalement les monuments soufies29.
En 2011, deux mosquées et un cimetière abritant des saints sont profanés par des militants wahhabites et salafistes29. Le 24 août 2012, à Zliten (160 km de la capitale), un mausolée, dédié au plus grand savant soufi de Libye, Sidi Abdel Salam al-Asmar (xvie siècle), est réduit en cendres par des explosifs29. Le 25 août 2012, des militants wahhabites détruisent à coups de pelleteuse le mausolée d’Al-Chaab al-Dahmani et profanent sa tombe. Le même jour, à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), un autre mausolée, celui du Cheikh Ahmed al-Zarrouk, connaît le même sort29.
Les wahhabites constituent l'un des groupes qui ont dévié de la tradition prophétique, et par là-même, de l'ensemble des musulmans. En définitive, ce groupe qui se nourrit d'ignorance dans la croyance, d'extrémisme dans le dogme et de violence dans l'action, ne réussit à diffuser sa propagande que grâce aux richesses des pétrodollars. Ces richesses qui coulent à flots dans les circuits financiers internationaux se transforment peu à peu en propagande intolérante et en actions violentes. Les wahhabites de nos jours se réfèrent aux actions de leurs prédécesseurs, c'est-à-dire à leurs guerres, à leurs massacres, à leurs pillages, etc. Nous nous retrouvons donc face à des groupes portant plusieurs noms :
* Al-Hijrah wa t-Takfir (l'émigration et l'excommunication) essentiellement implanté en Egypte et en Algérie. Une de leur variante principale en Algérie se fait appeler "Les Afghans".
* Une des composantes du Front Islamique du Salut (F.I.S.) algérien, dont le chef est ^Aliy Belhaj.
* Al-Jama^atou l-'Islamiyyah (Les Groupements Islamiques) dont le chef est ^Oumar ^Abdou r-Rahman, égyptien, résident actuellement aux Etats Unis, et accusé de commanditer des attentats.
* An-Najouna mina n-Nar (soi-disant : les seuls qui seront sauvés de l'enfer) ces deux derniers groupes existent essentiellement en Egypte.
* Les gardes du présumé Al-Mahdiy qui ont pris en otage la Mosquée sainte de la Mecque et tous les fidèles qui s'y trouvaient en 1980. Leur chef était Al-Jouhayman, saoudien du Najd, wahhabite de dogme comme ses partisans. Leurs guides spirituels étaient les références des wahhabites les plus renommées de nos jours, à savoir : Nasir Al-Albaniy et ^Abdou l-^Aziz bin Baz.
* Il existe de nombreux groupes et partis politiques islamistes qui ne prèchent pas de propagande violente mais ils considèrent cependant les wahhabites comme des références théologiques, ce qui cause souvent des schismes au sein de ces groupes, car tôt ou tard leurs partisans adhèrent à l'extrémisme du dogme wahhabite.
Musulman mon frère, préserve-toi des wahhabites et cela en apprenant à les reconnaître. Sache, musulman mon frère, que les pricipaux points qui fondent le dogme wahhabite sont au nombre de quatre :
1- Le premier point qui fonde le dogme wahhabite, c'est le Tachbih, c'est-à-dire l'assimilation de Allah à Ses créatures (l'anthropomorphisme). Les wahhabites posent comme règle fondamentale qu'il faut prendre au premier sens, dans les textes sacrés, toutes les expressions équivoques au sujet du Créateur, alors que ces expressions ont pour but d'exprimer la majesté, la puissance, la miséricorde, l'agrément ou d'autres attributs dignes de la divinité. Ainsi, ils en sont venus à dire que le Créateur serait un corps assis sur le Trône, ayant des mains du côté droit, qu'Il se déplacerait, s'étonnerait, rirait, qu'Il aurait un pied qu'Il mettrait dans l'enfer. D'autre part, ils considèrent mécréant celui qui suit l'exemple des plus grands savants de l'Islam en prenant ces expressions pour des textes équivoques dont le véritable sens est différent du apparent. En d'autres termes, Yad ne veut pas dire main s'agissant de Allah mais puissance, soutien, préservation, engagement ou d'autres sens du même genre, selon le contexte. ^Ayn ne veut pas dire œil mais protection, préservation et grâce particulière ou d'autres sens du même genre selon le contexte. Idem pour les expressions comme 'Istawa, Yanzilou, Wajh, Yad-hakou, Saq, Ja'a, etc... 'Istawa ne veut pas dire s'asseoir ou se redresser s'agissant de Allah mais signifie la manifestation de la domination absolue de Allah par la puissance comme le confirment les Imams unanimement reconnus Abou Hamid Al-Ghazaliyy, Ibnou l-Jawziy, Ibnou ^Atiyyah, Al-'Amidiyy, Az-Zabidiyy et bien d'autres encore. Yanzilou désigne la descente d'un ange jusqu'au premier ciel par ordre de Allah. Il ne s'agit pas d'un déplacement de Allah mais d'une descente d'une expression de la Miséricorde divine comme l'explique entre autres l'Imam Malik. Le Wajh de Allah ne signifie pas la face ou le visage de Allah mais Sa souveraineté comme le précise Al-Boukhariyy dans son Sahih ; Al-wajh peut encore signifier la Qiblah agréée par Allah dans d'autre contexte, c'est-à-dire la direction dans la prière, comme l'affirme Moujahid Ibnou Jabr le disciple de Ibnou ^Abbas. Yad-hakou est une expression de la Miséricorde de Allah comme l'affirme Al-Boukhariyy et ce n'est certainement pas dans le sens du rire ou du sourire. Saq est la manifestation d'une grande horreur et d'une terrible difficulté au Jour du jugement dernier comme l'affirme Ibnou ^Abbas et ne signifie certainement pas le soi-disant pied de Dieu, que Allah nous préserve de la mécréance. Ja'a Rabbouka ne veut pas dire que Ton seigneur est venu mais que c'est une expression de la puissance de Ton Seigneur qui se manifestera, c'est-à-dire au Jour dernier ; et c'est l'Imam Ahmad Ibnou Hambal qui a confirmé cette interprétation.
Les ^Oulama' que nous prenons comme références pour confirmer ces explications sont, entre autres : Ibnou ^Abbas, les Imams : Abou Hanifah, Malik, Ach-Chafi^iy, Ahmad, Al-Boukhariy, Abou Hamid Al-Ghazaliy, Al-Qadi ^Iyad, An-Nawawiy رضي الله عنهم etc... ; ce qui revient à dire que tous ces grands savants sont des mécréants selon la doctrine wahhabite.
2- Le deuxième point qui fonde la doctrine des wahhabites c'est le rejet pur et simple de toute forme de tawassoul, c'est-à-dire le fait d'invoqueer le Créateur par la demande d'intercession des prophètes et des saints. A partir de ce rejet, ils considèrent les prophètes comme des cadavres et des amas d'ossements dans leurs tombes sans aucune valeur. C'est aussi à partir de là qu'ils interdisent une bonne partie des choses que l'ensemble des musulmans pratique et qu'ils considèrent tous les musulmans mécréants dans leur ensemble.
3- Le troisième point qui fonde leur dogme c'est le rejet radical de toute innovation ayant un lien avec la Religion. Ainsi, ils interdisent la célébration de la naissance du Prophète r , ils interdisent de réciter le Qour'an en groupe ou de le réciter pour les morts, ils interdisent de chanter les poêmes qui glorifient le Créateur ou qui expriment notre amour pour le Prophète r . Ils rejettent aussi en bloc toute la branche soufiyy, c'est-à-dire tout le domaine de la spiritualité et de l'éducation du cœur. Pourtant, ces innovations ainsi que beaucoup d'autres, sont considérées comme étant bonnes par tous les grands savants de l'Islam depuis les premiers siècles de notre histoire, sans qu'il y ait eu de divergence entre eux. Selon la règle des wahhabites que toute innovation serait de l'égarement dans l'absolu, la réunion des sourates du Qour'an en un livre, les points et les signes des voyelles sur les lettres de l'alphabet du Qour'an, la prière de nuit de Ramadan en assemblée, l'emplacement des mihrab au devant des Mosquées pour que l'Imam y prie afin d'indiquer la direction de la Mecque, etc... toutes ces innovations seraient des péchés à rejeter selon eux.
4- Le quatrième point qui fonde leur dogme c'est l'abjuration des quatre écoles de jurisprudence sunnites, c'est-à-dire des quatre Madhahib : l'école Hanafiyy, l'école Malikiyy, l'école Chafi^iyy et l'école Hanbaliyy. Ils propagent chez les ignorants que chaque personne doit se forger ses propres interprétations des textes de la Chari^ah sans obéir en cela à aucun homme aussi érudit soit-il. Leurs slogans bien connus à ce sujet sont du style :
- Nous ne sommes pas appelés à suivre les hommes mais uniquement le Qour'an et la Sounnah.
- Pourquoi suivre les ^Oulama' ? Ils sont des hommes et nous aussi, nous sommes des hommes".
Pourtant, Allah nous ordonne de nous conformer à l'enseignement des ^Oulama' dans Sa sainte parole :
)فَاسْئَلُوا أَهْلَ الذِّكْرِ إنْ كُنْتُم لا تَعْلَمُون(
[Sourat An-Nahl / 43] qui signifie : "Demandez à ceux qui détiennent le savoir si vous ne savez pas".
Nous trouvons dans le saint Qour'an d'autres versets dans le même sens ainsi que beaucoup de paroles prophétiques. Il existe aussi beaucoup de textes qui exaltent le degré des ^Oulama'. D'autre , le monde dit islamique dans sa quasitotalité suit les quatre madhahib, à l'exception des sectes et des hérétiques tels que les wahhabites. Lorsqu'ils se définissent comme étant en dehors des quatre madhahib, ils se déclarent explicitement déviés de l'ensemble des musulmans ; or le Messager , en parlant du salut lors des grandes déviations a dit :
))فإذا رأيتُم الإختلافَ فعلَيْكُمْ بالسَّوادِ الأعظمِ((
ce qui signifie : " ... si vous voyez des divergences avec des polémiques, il vous incombe de vous attacher aux préceptes suivis par la grande majorité".
En conclusion,
les wahhabites forment un groupe à part de par leur doctrine et leur écart avoué de l'ensemble des musulmans sunnites ; ce qui veut dire qu'il s'agit d'une hérésie.
Par la diffusion de leur doctrine, les wahhabites sont l'origine de toutes sortes de groupes qui, au nom de la légitimité de l'individu à être indépendant pour interpréter les textes, se permettent les assassinats, le terrorisme, la formation de groupes entrainés aux meurtres, aux pillages et aux viols. Ils considèrent effectivement qu'hormis eux, tout le monde est mécréant, à maltraiter et à abattre.
Voilà leur réalité, soyez donc en garde contre eux, même s'ils récitent le Qour'an en pleurant des larmes de crocodile, même si leur barbe est régulièrement qualibrée, même s'ils prétendent être les leaders d'unjihad libérateur, même s'ils occupent le devant de la scène islamique grâce aux pétrodollars et à leurs alliances politico-économiques et doctrinales. Ils sont bien plus dangereux que de simples assassins ; ils corrompent la croyance des gens et les endoctrinent avec des principes d'anarchie et de violence.
Un savant a dit à leur sujet :
"Celui qui connaît l'égarement des wahhabites et ne dit rien pour mettre en garde contre eux, son péché est plus grave que celui qui ne dit rien en sachant que quelqu'un se cache pour s'attaquer aux gens et les tuer ; car, lorsque ces gens seront tués, leur mort sera inscrite en tant que martyr. En revanche, celui qui laisse les gens adopter la mécréance des wahhabites et mourir en ayant leur mauvaise croyance, il les aura laissés aboutir au châtiment éternel.
Ce qui entraîne la mécréance est plus grave que ce qui mène aux grands péchés tels que l'assassinat. En effet, l'enseignement des wahhabites est celui de l'excommunication des croyants sans aucune raison légale, et c'est l'enseignement du tajsim, c'est-à-dire de l'attribution du corps à Allah".
Ô Allah, nous Te demandons d'agréer notre travail et de nous agréer. Nous Te demandons de faire de ce site une protection ferme pour le plus grand nombre de gens contre les hérésies. Enfin, nous Te prions d'accorder les récompenses de notre travail au Prophète , à sa famille, à ses compagnons, aux ^Oulama' et à nos chouyoukh.
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