anarchiste individualiste
4 Septembre 2014
Quand les Etats-Unis ont décidé de se lancer dans leur dernière intervention en Irak, il était difficile, en se fondant sur les commentaires de Barack Obama, de discerner le but de la mission. Etant donné ce manque de clarté, il était difficile de ne pas conclure que l’objet était tout simplement de faire en sorte que l’Irak soit juste assez stable pour que les Etats-Unis puissent recommencer à s’en désintéresser.
A en juger par le commentaire du président qui a suivi l’assassinat du journaliste Steven Sotloff, ce n’est désormais plus le cas. «Pour faire court», a-t-il expliqué à la conférence de presse «notre objectif est clair: c’est de décomposer et détruire [l'Etat islamique] de façon à ce qu’il ne représente plus une menace, non seulement pour l’Irak, mais aussi pour la région, et pour les Etats-Unis».
Il semblait évident que la suite d’assassinats filmés de citoyens américains devait provoquer une réponse plus ferme que ce que nous avions vu jusqu’à présent. Le but de l’opération américaine est désormais passée de la volonté d’évitement d’un «potentiel acte de génocide» —ou de celle de reprendre le contrôle d’un barrage important, ou même de soutenir le gouvernement irakien— à celle d’éliminer l'Etat islamique complètement.
Le problème étant que les propres chefs militaires d’Obama disent que détruire l'Etat islamique est impossible sans des frappes sur ses bastions en Syrie. Un pas que cette administration est très réticente à franchir. Les frappes américaines sur la Syrie ne sont probablement pas imminentes –sans compter qu’avant, l’armée aura probablement besoin de récolter davantage d’informations– mais in fine, une action contre l'Etat islamique de l’autre côté de la frontière commence à sembler inévitable.
Mon collègue Fred Kaplan a intelligemment exposé les probables écueils d’une telle action, la semaine dernière. Et il n’y a manifestement pas de «bonne» option sur la table. Mais si Obama a vraiment l’intention de «décomposer et détruire» l'Etat islamique de manière significative, il est difficile de voir comment ce conflit pourrait rester confiné à l’Irak.
PARTAGE 26 LIKE
Par Joshua Keating
Qu'est-ce que ça signifie vraiment de "détruire" l'Etat islamique?
Quand les Etats-Unis ont décidé de se lancer dans leur dernière intervention en Irak, il était difficile, en se fondant sur les commentaires de Barack Obama, de discerner le but de la mission. ...
http://www.slate.fr/story/91741/signifie-vraiment-detruire-Etat-islamique
Après la prise de Mossoul, la question mérite d'être posée.
Après la chute de Mossoul, le mardi 10 juin, des experts du terrorisme comme Charles Lister de la Brookings Institution et Peter Neumann du King’s College suggèrent que l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) –le groupe militant qui a pris la ville irakienne– n’est désormais plus très loin de devenir «l’Etat islamique» que son nom indique.
C’est une question qui vaut le coup d’être posée. Comme le remarque Liz Sly dans le Washington Post, l’EIIL, qui est la progéniture d’al-Qaida en Irak, et qui est né il y a un an seulement «gouverne en réalité une étendue de territoire de la taille d’une nation qui s’étend de l’est d’Alep en Syrie à Falloujah, à l’ouest de l’Irak. Et cela inclut désormais la ville de Mossoul, au nord de l’Irak».
Les estimations des forces de l’EIIL varient entre 7.000 et 10.000. Contrairement aux autres groupes rebelles syriens, l’EIIL se concentre moins sur le renversement du régime d’Assad.
En revanche, il essaie autant que possible d’appliquer sa version austère et sévère de la loi islamique dans les zones qu’il contrôle, mais aussi l’objectif plus large qu’est la création d’un Etat islamique uni.
Tous les rapports indiquent que l’EIIL semble devenir une force politique plus dominante dans les zones sous son contrôle que les gouvernements syrien ou irakien.
Alors devrions-nous commencer à considérer l’EIIL comme un proto-Etat ? Un Etat non reconnu mais qui possède de facto une entité souveraine? Ou l’EIIL aura-t-il un destin similaire à celui de l’Azawad, l’Etat rebelle du Nord-Mali qui a déclaré son indépendanceaprès avoir chassé l’armée malienne avant d’être repoussé par une coalition internationale menée par la France, l’année suivante?
Je pencherais pour la dernière proposition. D’abord, la version brutale de la charia que l’EIIL applique dans les zones syriennes qu’il contrôle –qui implique des décapitations et des amputations– semble provoquer un énorme ressentiment de la part des gens qui vivent sous ce drapeau noir.
Les islamistes maliens ont connu un problème similaire. Il semble qu’une des difficultés pour établir un «Etat islamique» comme les groupes extrémistes le définissent soit que personne ne veut vraiment vivre sous ce régime.
Il y a également eu des signes, depuis quelques temps, qui indiquent que l’EIIL utilise ses ressources au maximum en Syrie et que le territoire qu’il contrôle soit constamment en train d’évoluer et mal défini. Il mène actuellement une guerre sur trois fronts : face au gouvernement irakien, face aux forces de Bachar el-Assad et face aux autres groupes rebelles syriens.
L’opposition à l’EIIL est une des rares choses sur lesquels les leaders américains, iraniens,et même d’al-Qaida sont d’accord. Après les évènements de ce mardi, je pense que l’EIIL va attirer encore plus l’attention internationale sur lui.
D’un autre côté, comme le raconte le New York Times, l’EIIL ne va que grandir après aujourd’hui, étant donné qu’il utilise «les réserves d’argent liquide des banques de Mossoul, l’équipement militaire saisi sur les bases militaires et les bases de police. Ils ont également relâché 2.500 combattants de prisons locales. Le tout pour augmenter leurs capacités militaires et financières».
Et il y a d’autres preuves qui suggèrent qu’Assad ait choisi de ne pas frapper trop fort sur l’EIIL, dans les zones syriennes. Ceci est un pari destiné à diviser les groupes rebelles.
Je ne suis pas encore prêt à désigner l’EIIL comme un vrai Etat, pour le moment, mais après ce mardi, et la prise de Mossoul, le groupe a prouvé qu’il ne devait pas être sous-estimé.
PARTAGE
18 TWEETS 47 LIKES
Par Joshua Keating
L'Etat islamique en Irak et au Levant est-il devenu un vrai Etat?
Après la prise de Mossoul, la question mérite d'être posée. Après la chute de Mossoul, le mardi 10 juin, des experts du terrorisme comme Charles Lister de la Brookings Institution et Peter Neu...
Le 4 septe
Ayman al-Zawahiri, le leader d'al-Qaida, a annoncé dans une vidéo diffusée le 3 septembre qu'il allait créer une nouvelle branche de l'organisation terroriste en Asie du Sud, rapporte le Washington Post.
Si le leader d'al-Qaida souhaite développer son organisation dans cette région, c'est pour une raison simple, explique le journal américain:
«Il y a à peu près autant de musulmans en Asie du Sud que dans le monde arabe [...] L'histoire de l'empire moghol permet aux idéologues d'al-Qaida d'invoquer un récit de la perte de la prééminence musulmane, en attendant la rédemption.»
Les poussées expansionnistes d'al-Qaida dans la région ne sont pas nouvelles, mais certains évenements expliquent ce regain d'intérêt d'Ayman al-Zawahiri. En Inde, des émeutes violentes ont eu lieu entre les musulmans bangladais et les tribus indigènes àAssam, provoquant l'exode de milliers de personnes. Dans l'ouest de la Birmanie, la minorité musulmane Rohingya est persécutée.
«Au Cachemire, poursuit l'article du Washington Post, un mouvement séparatiste souffle le chaud et le froid alors que la population locale vit sous une forme de loi martiale.»
Après avoir désavoué l'Etat Islamique, Al-Qaida a perdu beaucoup du terrain face à ce groupe qui se développe à une vitesse impressionnante en Irak et en Syrie, en recrutant, entre autres, des combattants parmi les musulmans indiens.
PARTAGEZ CET ARTICLE
5 LIKES 15 TWEETS 1 +1 0 LINKEDIN
A LIRE AUSSI
64 TWEETS 350 LIKES
Repéré sur
15 TWEETS 26 LIKES
18 TWEETS 47 LIKES
64 TWEETS 350 LIKES
Pourquoi al-Qaida s'implante en Asie du Sud
Ayman al-Zawahiri, le leader d'al-Qaida, a annoncé dans une vidéo diffusée le 3 septembre qu'il allait créer une nouvelle branche de l'organisation terroriste en Asie du Sud, rapporte le Washin...