anarchiste individualiste
27 Juillet 2014
Les dernières manifestations en soutien au peuple palestinien, suite à l’attaque de la bande de Gaza par le gouvernement israélien, ont été l’objet d’une couverture médiatique sans précédent. Malheureusement le message de soutien et de solidarité envers les populations civiles, les premières victimes de la guerre, a été occulté par des éléments marginaux qui ont su tirer profit de ces tragiques évènements. Nous pensons en particulier à la LDJ et à la galaxie Dieudonné-Soral…
L’article de Ch. Tasin à propos de la LDJ.
La Ligue de Défense Juive, groupe d’extrême droite juif, responsable de nombreuses agressions à caractère raciste, a réussi le tour de force de se faire passer médiatiquement pour un groupe de défense apolitique, lorsqu’ils sont venus provoquer les manifestants pro-palestiniens. Pour rappel ce groupe a participé, aux côtés de groupes radicaux d’extrême droite comme le Bloc Identitaire ou Riposte Laïque, à la sécurité des Assises contre l’islamisation. Cette information révélée à l’époque par le site REFLEXes, avait créé quelques remous jusque dans certains « milieux antiracistes », estimant que cette alliance, contre-nature sur le papier, était impossible. Histoire d’en remettre une couche, nous allons donc signaler, une fois n’est pas coutume, un article de juillet 2014 de Christine Tasin, membre de Riposte Laïque et organisatrice de ces fameuses assises, où elle prend la défense de la LDJ, où elle rappelle que « la LDJ nous a protégés et nous a aidés parfois pour le service d’ordre, notamment lors des Assises sur l’islamisation, sans nous demander quoi que ce soit en échange, en sachant parfaitement que Résistance républicaine et Riposte laïque défendent la République et la laïcité et sont les ennemis du communautarisme ». Peut-être que cela ouvrira les yeux à certains et certaines, d’autant que si il était besoin de le préciser, le chef de la LDJ fréquente assidument les manifestations nationalistes et est en très bon terme avec plusieurs cadres de l’extrême droite française réputée pourtant pour son antisémitisme…
Soral et ses amis dextrême droite tente de sincruster le 24 janvier 2009 à une manifestation pro-palestinienne.
Enfin concernant Dieudonné et Soral, que certains voyaient derrière les manifestants les plus radicaux, suite à la présence de quelques imbéciles effectuant le geste de la quenelle, imbéciles le plus souvent expulsés de la manifestation au passage, nous rappellerons seulement deux choses. D’abord, ces rebelles en carton sont avant tout des partisans de l’ordre établi et de la réaction. Ces « deux grands amis de la Palestine », comme ils aiment parfois à se présenter, n’ont quasiment jamais mis les pieds dans des manifestations de soutien à la Palestine. Ensuite, concernant Soral, son unique manifestation sur le sujet c’est mal terminée pour lui puisque ce jour-là les antifascistes avaient dégagé le Parti Anti-Sioniste (un groupuscule antisémite auquel Dieudonné et Soral s’étaient associés lors des élections européennes de 2009, et qui n’a depuis qu’une activité très limitée) qui devait l’accueillir. Il préféra alors se réfugier derrière une ligne de CRS pour nous pondre, comme à son habitude, une petite vidéo où il pouvait fanfaronner en toute sécurité…
TAGS » Dieudonné, Égalité & Réconciliation, Ligue de Défense Juive, Palestine, Soral
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"Ils" ont interdit la manifestation pro-palestinienne | Les Coulisses de Juan dit :
[…] 19 juillet dernier à Paris, l’extrême droite antisémite s’était déjà régalée à polluer le mouvement. Il fallait faire le […]
Manifs de soutien au peuple palestinien : mise au point sur la LDJ et Soral
Les dernières manifestations en soutien au peuple palestinien, suite à l'attaque de la bande de Gaza par le gouvernement israélien, ont été l'objet d'une couverture médiatique sans précéden...
À la marge des manifestations en soutien à la Palestine, il arrive que la parole antisémite se libère (la confusion entre gouvernement israélien et communauté juive s’est retrouvée parfois dans la bouche des plus jeunes ou des plus excités), et certaines violences à Sarcelles après la dispersion de la manifestation étaient selon toute vraisemblance volontairement dirigées contre des cibles juives. Mais il faut également évoquer l’instrumentalisation politique qui en est faite à des fins racistes. Tandis que Manuel Valls fustige « un antisémitisme d’une forme nouvelle » qui serait propre aux quartiers populaires, Marine Le Pen prétend dans un récent article de Valeurs actuelles que le FN est le «meilleur bouclier» pour les Juifs français contre l’islamisme : comme lors de la campagne anti-algérienne menée par l’extrême droite lors de la coupe du monde de football, l’objectif est de jeter l’opprobre sur toute une communauté. Cette tentation de s’en prendre non pas à une politique ou des idées, mais à une communauté, qu’il s’agisse des Juifs ou des Arabes, ressurgit à chaque flambée de violence en Palestine. Le pacifiste israélien Michel Warschawski avait écrit il y a plus de dix ans maintenant, en mai 2003, un texte[1] qui expliquait les raisons pour lesquelles le conflit israélo-palestinien est propice à ce genre de glissements dangereux.
Le conflit israélo-palestinien se prête facilement à une interprétation religieuse, ou pour le moins ethnique. Il se déroule dans un lieu qui a été le berceau de grandes religions et que beaucoup appellent « Terre Sainte »; le sionisme est souvent présenté comme le « retour » du peuple juif dans la Terre Promise, et son argumentaire puise beaucoup dans le domaine des droits historiques, quand ce n’est pas carrément dans la promesse divine; Jérusalem est ville trois fois sainte, et la Palestine historique est parsemée de sites de pèlerinage. L’omniprésence de la culture islamiste dans la conscience et la culture nationales arabes est, elle aussi lourde d’une confessionalisation d’un conflit souvent présenté comme la libération d’une terre d’Islam, occupée par des infidèles.
A quoi on ne peut pas ne pas ajouter l’idée, sioniste elle aussi, de créer un « état juif », et une stratégie permanente de judaïsation qui n’a pas fait l’économie d’une guerre d’épuration ethnique en 1948. Un des plus grand mérites de Yasser Arafat est d’avoir, dans un tel contexte, fait tout ce qui est humainement possible pour maintenir le conflit Israélo-Palestinien dans sa dimension politique et non religieuse ou ethnique: une lutte de libération nationale pour l’indépendance, un combat anti-colonialiste pour un territoire et une souveraineté nationale. (…) Le conflit israélo-palestinien est un conflit politique entre un mouvement colonial et un mouvement de libération nationale. Le sionisme est une idéologie politique, et non religieuse, qui vise à résoudre la question juive en Europe par l’immigration en Palestine, sa colonisation et la création d’un État juif.
C’est la définition qu’en ont toujours donnée ses instigateurs, de Herzl à Ben Gourion, de Pinsker à Jabotinsky, pour qui les concepts de colonisation (Hityashvuth) ou de colonies (Yishuv, Moshav) n’ont jamais été péjoratifs. Jusqu’à la montée du nazisme, l’immense majorité des Juifs à travers le monde a rejeté le sionisme, considéré soit comme hérétique (position de la grande majorité des rabbins et des Juifs religieux) soit comme réactionnaire (position du mouvement ouvrier juif en Europe orientale), soit encore comme anachronique (positions des Juifs émancipés ou assimilés en Europe centrale et occidentale). En ce sens, l’antisionisme a toujours été perçu comme une position politique parmi d’autres, qui plus est, hégémonique dans le monde juif pendant près d’un demi siècle. Ce n’est que depuis une trentaine d’années qu’une vaste campagne internationale tente, avec un succès indéniable, non pas de participer à la controverse sur l’opportunité du sionisme, l’analyse de sa dynamique et ses implications politiques et morales, mais de délégitimiser l’antisionisme, en l’identifiant à l’antisémitisme.
Comme toute autre forme de racisme, l’antisémitisme (ou la judéophobie) rejette l’autre dans son identité et son existence. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il pense, pour l’antisémite, le Juif est haïssable, jusqu’au massacre, par le seul fait d’être Juif. L’antisionisme par contre, est une critique politique d’une idéologie et d’un mouvement politiques; il ne s’attaque pas à une communauté, mais remet en question une politique. Comment alors identifier une idéologie politique, l’antisionisme avec une idéologie raciste, l’antisémitisme? (…)
L’antisémitisme existe, et semble, en Europe, relever la tête, après un demi-siècle de non-dit faisant suite aux horreurs du judéocide nazi et aux crimes de la collaboration. Dans une partie croissante des communautés arabo-musulmanes en Europe, des généralisations racistes accusent, sans distinction, les Juifs des crimes commis par l’Etat juif et son armée. L’antisémitisme se trouve d’ailleurs souvent au sein même du camp qui soutient inconditionnellement la politique israélienne, comme par exemple une partie de ces sectes protestantes intégristes qui, aux USA, constituent le véritable lobby pro-israélien. Le racisme anti-arabe existe également, même si les média donnent moins de visibilité aux exactions du Beitar et de Ligue de Défense Juive contre des institutions musulmanes ou des organisations qui s’opposent à la politique de colonisation israélienne, aux slogans racistes anti-arabes qui couvrent certains quartiers de Paris (« Mort aux Arabes », « Pas d’Arabes pas d’Attentats ») et aux ratonnades organisées par des commandos sionistes.
Les racismes anti-arabe et anti-juif doivent être condamnés et combattus, sans concession, et l’on ne peut le faire avec efficacité que si l’on mène les deux combats de front, faute de quoi, on ne fait que renforcer l’idée, fortement répandue, que derrière la dénonciation d’une seule forme de racisme on attaque en fait une communauté. Ceux qui dénoncent les actes antisémites, réels ou fruits de « glissements sémantiques », mais ne disent rien des exactions anti-arabes portent une part de responsabilité dans la communautarisation des esprits et dans le renforcement de l’antisémitisme, car ce n’est pas le racisme, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, qu’ils combattent, mais uniquement le racisme de l’autre. (…)
La politique israélienne est largement critiquée à travers le monde, et plus l’Etat Juif agira hors du droit, plus il sera considéré comme hors-la-loi, et en paiera le prix. Il est totalement inacceptable et irresponsable que les intellectuels juifs qui affichent une identification absolue avec Israël ainsi que les dirigeants des communautés juives à travers le monde entraînent ces dernières dans la course vers l’abîme. (…) Au contraire: s’ils étaient animés par un véritable sentiment de responsabilité face à la communauté dont ils se revendiquent, ils feraient leur possible pour se démarquer des actes barbares de l’état israélien, et des conséquences dramatiques que ces actes vont tôt ou tard entraîner pour l’existence même d’une existence nationale hébreu au Proche Orient. Ce faisant, ils feraient également preuve de responsabilité face à la communauté juive d’Israël : (…) sont-ils à ce point stupides pour ne pas comprendre que pour beaucoup de soit-disant amis d »Israël, la politique de laissez-aller-laissez-faire vis-à-vis de l’Etat juif est l’expression d’un cynisme qui veut voir les Juifs se jeter droit dans le mur? Et qu’au contraire, ce sont ceux qui critiquent, et parfois durement, Israël qui ont véritablement à coeur la vie et la survie de sa population? (…)
Pour que ce ne soit pas la population israélienne toute entière qui soit mise au ban des accusés, il y a, en Israël, des milliers d’hommes et de femmes, de civils et de militaires, qui disent « non », qui résistent et se mettent en dissidence.
Pour protéger les Juifs du monde d’une accusation de co-responsabilité, pour couper court à la propagande antisémite qui en instrumentalisant la souffrance des Palestiniens veut culpabiliser tout juif en tant que tel, pour faire barrage au danger réel de communautarisation des enjeux du conflit israélo-palestinien, il est impératif que s’entende, dans les communautés juives, une voix puissante et ferme qui dise, comme l’exprime le nom d’une organisation juive américaine agissant en ce sens: « Pas en notre nom! ».
C’est évidemment aussi le devoir des forces démocratiques et de gauche à travers le monde que de dénoncer, sans concession aucune, les crimes d’Israël, non seulement parce que la défense des opprimés et des colonisés, où qu’ils soient, est une partie intégrale de leur programme et de leur philosophie, mais aussi parce que seule une position claire et cohérente avec les autres combats qu’ils mènent, peut leur permettre de lutter contre la communautarisation et le racisme dans leurs propre pays.
Se laisser terroriser par le chantage à l’antisémitisme, se taire pour ne pas prêter le flan à des accusations de « collusion avec l’antisémitisme » voire d’ »antisémitisme inconscient », ne peut, en dernière analyse, que faire le jeu des antisémites véritables, ou pour le moins des confusions identitaires et des réflexes communautaristes. La vrai gauche, anti-raciste et anti-colonialiste, n’a pas à faire la preuve de son engagement dans le combat contre la peste antisémite. Elle sera d’autant plus efficace dans la poursuite de ce combat, que ses positions sur les crimes de guerre d’Israël et sa politique de colonisation seront claires et sans ambiguïté.
Michel Warschawski, mai 2003
TAGS » antisémitisme, racisme
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Bertrand dit :
sauf que là où Warschawski se trompe (je trouve), c’est qu’être antisioniste dans les années 1900-1950, çà s’entend mais aujourd’hui ? Il faut se poser concrètement la question de ce que cela implique. Warchawski est antisioniste mais il habite en Israël. Où est la logique ? Être antisioniste aujourd’hui en 2014 signifie dans la tête de beaucoup de gens, la disparition de l’état d’Israël et le retour des Israéliens… où ? Je ne défends pas le sionisme évidemment mais à mon sens employer ce mot aujourd’hui, c’est s’exposer à la confusion. D’ailleurs, les craignos ne s’y sont pas trompés et ont repris direct ce terme fourre tout…. Rien à foutre que ce mot soit dévoyé. Pourquoi ne pas nommer les choses comme elles sont ? Colonialisme, ségrégation, extrême droite au pouvoir etc… les choses sont suffisamment dramatique sur place pour ne pas s’encombrer de faux débat et utiliser des mots sans ambiguïtés.
jean dit :
Excellent article à faire lire en urgence au premier ministre qui lorsque qu’il était maire d’Evry défendait la cause palestinienne et qui après une « volte » défend la cause sioniste puisque d’après lui l’antisionisme est la porte ouverte à l’antisémitisme ….
Antisémitisme et racisme autour de la mobilisation pro-palestinienne
À la marge des manifestations en soutien à la Palestine, il arrive que la parole antisémite se libère (la confusion entre gouvernement israélien et communauté juive s'est retrouvée parfois d...
L’affiche de Dieudonné à gauche, l’original à droite…
« L’artiste humoriste » Dieudonné semble en mal d’inspiration : en effet, pour la communication de son nouveau spectacle, La bête immonde, il n’a pas hésité à reprendre une œuvre de Ken Barthelmey, un jeune artiste luxembourgeois connu pour ses illustrations de science-fiction. Alerté parJoe la Pompe (une sorte de « copycat watch »), Ken Barthelmey contacte l’équipe de Dieudonné pour réclamer le retrait de son visuel avant une date butoir ainsi qu’une compensation financière… Sans réponse de leur part, il se voit forcé d’engager un avocat pour faire valoir ses droits. De plus, dans un communiqué publié sur son site, Ken Barthelmey déclare :
That’s the reason why it’s important to me to put straight that I have nothing to do with this person. He uses my work without any permission. I distance myself from any form of discrimination.I make my living by creating illustrations like these. Everybody got his own opinion about certain things but I don’t want my illustration to be used for such a show and that’s the reason I can’t just ignore this.. »[...]. [source]
Contacté par Metronews, Me Sanjay Mirabeau, l’avocat de Dieudonné déclare : « Nous n’avons pas demandé d’autorisation à cet artiste parce que nous considérons que c’est une parodie« . Après avoir utiliser l’argument de « l’humour » pour justifier son antisémitisme, Dieudonné se cache derrière « la parodie » pour s’attribuer le travail des autres ! Cet évènement, aussi mineur soit-il, témoigne une nouvelle fois du manque de créativité et surtout des aspirations mercantiles de Dieudonné.
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"L'artiste humoriste" Dieudonné semble en mal d'inspiration : en effet, pour la communication de son nouveau spectacle, La bête immonde, il n'a pas hésité à reprendre une œuvre de Ken Barthel...
http://lahorde.samizdat.net/2014/07/26/dieudonne-roi-du-plagiat/