Les sources disponibles ne fournissent pas de renseignement sur cette expérience d’autorégulation mais il est indubitable que les libertés individuelles se sont étendues en France et dans d’autres pays, au cours des années 1960 (62). Les événements de Mai n’ont pas inauguré une nouvelle période historique de rupture mais ont renforcé les tendances culturelles et sociales déjà présentes dans la société française au moins depuis une décennie. Son contrôle de l’Etat fermement assuré, le gouvernement était capable de tolérer les protestations étudiantes et les styles de vie. Le gaullisme au pouvoir peut difficilement être considéré comme un ancien régime inflexible qui aurait cherché à imposer sans relâche un ordre moral désuet. La France n’était pas une société « bloquée » ou « figée » au début de la Cinquième République. La bureaucratie prétendumment « bonapartiste », « autoritaire » et « paternaliste » s’est montrée étonnamment souple pendant les périodes de crise.
L’administration française et celles des autres démocraties d’Europe et d’Amérique ont contribué à l’expansion de la tolérance. Rétrospectivement, les constantes victoires de l’indulgence dans les années 1960 font que certaines mesures disciplinaires prises à Antony et Nanterre paraissent inexplicables. De même aux Etats-Unis quand une étudiante en deuxième année d’université au Barnard College annonça publiquement en 1968 qu’elle vivait avec son petit ami, jeune étudiant au Columbia College, il s’ensuivit un énorme scandale (63). Elle fit l’objet de dizaines d’articles dans les journaux et menacée d’expulsion de Barnard. Cet incident, tout comme les descentes de police dans les dortoirs de la région parisienne, paraît aujourd’hui presque incompréhensible. Cependant, la réaction d’une forte proportion de la population contre la punition de l’étudiante montra que la cohabitation était de mieux en mieux acceptée. Les attaques contre la propriété – non contre la morale – provoquèrent, en France et aux Etats-Unis, des restrictions à la montée de la tolérance beaucoup plus importantes.
Les chroniqueurs influents des médias favorables à Mai ont donné des événements une image généralement positive (64). Une explication répandue à cette inclination continue pour 1968 est que les vétérans du mouvement occupent maintenant des postes dirigeants dans les médias et autres bureaucraties. A la manière d’autres groupes d’anciens combattants, ils cherchent à glorifier leur expérience et leurs batailles. Ils tendent à exagérer la puissance du mouvement auquel ils ont participé et à le voir comme une rupture novatrice d’avec le passé. Une « génération » continue à se justifier au regard de sa jeunesse et de ses anciens (65). Ces vétérans de la classe moyenne ont montré qu’ils étaient plus capables de capter l’imaginaire social que les ouvriers ayant pris part à la plus grande vague grève de l’histoire de France. Les soixante-huitards* à l’origine des événements ne cessent de recréer leur propre image. Cette tranche d’âge cherche à ce qu’eux-mêmes et les autres reconnaissent l’importance de leurs activités dans le bouleversement du monde.
Toutefois, cette explication de la perception de l’importance de 1968 n’est pas totalement convaincante. S’il est possible que l’autojustification motive quelques journalistes et éditeurs, la fréquence et la popularité des commémorations de Mai indiquent que l’intérêt pour les événements s’étend plus largement au-delà des seuls anciens combattants*. Journaux, magazines, cinéma et télévision nécessitent une audience et les potentats des médias ne pourrait pas vendre éternellement Mai s’ils sentaient que le public ne voulait pas l’acheter. Par ailleurs, la cohésion de générations ou de groupes ne s’acquiert pas par la seule communauté d’expériences mais aussi par l’imaginaire collectif ou la capacité à se servir de l’histoire pour s’inventer une identité collective (66). Une enquête le démontre, révélant que pour ceux qui avaient entre dix-huit et vingt-neuf ans en 1979 Mai représentait le « début d’un nouveau système de valeur », l’événement historique le plus important dans leur vie. Ceux qui avaient entre trente et trente-neuf ans en 1979 considéraient 1968 relativement insignifiant. Autrement dit, une génération moins susceptible d’avoir participé à Mai (les plus jeunes avaient sept ans en 1968) considérait que les événements avaient eu plus de conséquences que leurs frères et sœurs plus âgés. Apparemment, le public continue de croire que 1968 fut « l’événement le plus important en France depuis la seconde guerre mondiale » (67).
Plutôt que les autojustifications des vétérans, qui ont gravi l’échelle carriériste de l’establishment, il paraît plus intéressant, en ce qui concerne la mémoire de Mai, de voir comment Mai n’a cessé d’entretenir des liens avec la jeunesse. L’interprétation de Mai comme une révolte de la jeunesse est historiquement floue surtout si l’on regarde les grèves ouvrières dont les jeunes salariés ont été souvent incorrectement considérés comme les catalyseurs. C’est néanmoins une opinion largement admise. Après Mai, les nouvelles générations sont demeurées fascinées par la forte mixture, bien que finalement fragile, entre hédonisme et altruisme héritée de 1968. Quand il n’y a aucun mouvement social imposant – comme pendant les dixième, vingtième, vingt-cinquième et trentième anniversaires de 1968 – le souvenir de cette année, même aseptisé, sert d’exutoire et de rappel que les soulèvements populaires peuvent surgir sans prévenir comme en 1968 et 1995. Le mélange d’anti-impérialisme et d’anticapitalisme du mouvement antimondialisation d’aujourd’hui trouve ses racines dans les révoltes de 1968.
L’intérêt porté aux événements de Mai et à leur héritage rappelle le poids de la tradition révolutionnaire dans l’imaginaire des Français. Les grandioses années de la grande révolution – 1789, 1792, 1794 – ont été considérées comme une rupture radicale d’avec le passé baptisé ancien régime*. Nous savons que l’année 1792 fut estampillée An I du nouveau calendrier. Les changements politique, législatif et social engendrés par la Révolution l’ont poussée à inaugurer une chronologie nouvelle. La « révolution » de 1968 ne fut pas assez forte pour produire une tabula rasa reconnue officiellement, mais de nombreux participants et leurs partisans ont retenu l’idée de commencer par des coups de griffe qui définissent la tradition révolutionnaire. Etant donné que les insurgés de 1968 n’ont jamais été en position de pouvoir s’emparer de l’Etat, leur conception de la rupture n’a jamais pu prendre de forme politique comme en 1789. Ils ont ainsi imaginé l’An I comme un recommencement culturel et personnel. Par conséquent, nombre d’entre eux conçoivent 1968 comme une révolution ayant profondément transformé les destins de chacun (68). Les événements de Mai – quoique politiquement sans conséquences – ont conservé cette capacité à avoir changé la vie des individus.
Ce désir de rupture se reflète dans la popularité de Reprise. Ce film de la fin des années 1990, devenu plus tard un livre à l’occasion du trentième anniversaire de Mai, montre le réalisateur Hervé Le Roux chercher à retrouver la femme qui avait fait l’objet d’un petit documentaire (neuf minutes) en 1968, La Reprise du travail aux usines Wonder (69). En juin de cette année-là, une salariée, connue seulement sous le prénom de Jocelyne, avait été filmée alors qu’elle refusait obstinément, la grève une fois terminée, de reprendre le travail dans son usine de piles. L’engouement pour les idéologies anti-travail a rapidement transformé la jeune femme en héroïne rebelle de la révolte de Mai. Son refus du travail (ne pas perdre sa vie à la gagner* comme on disait alors) exprimait vigoureusement la synthèse spécifique aux années 1960 entre préoccupations personnelles, sociales et politiques. D’être une femme et une ouvrière accrut d’autant son statut de symbole d’une idéologie formulée largement par des intellectuels hommes. Sa complète disparition du spectacle médiatique renforça son mythe. Finalement, ni elle, ni aucun individu ou groupe ne pouvaient résoudre le problème du travail salarié. Par conséquent, ces idéologues des années 1960 proposèrent des solutions contradictoires allant de l’abolition du travail jusqu’à son intégration sur le lieu de travail démocratique.
Les faiseurs d’opinion et l’opinion elle-même considèrent fréquemment que les événements de mois de mai ont marqué l’époque autant qu’ils ont été bénéfiques. Il est certain que les actions de ce mois-là sont plus faciles à célébrer que d’autres événements majeurs de l’histoire française de l’après-seconde-guerre-mondiale : l’Indochine et l’Algérie furent d’importantes défaites et le deuxième conflit a quasiment mené à une guerre civile. Le seul concurrent contemporain en célébration est le débarquement de Normandie dont le cinquantième anniversaire en 1994 a pour l’occasion donné lieu à une couverture médiatique comparable à celle du trentième anniversaire de Mai (70). Une comparaison entre ces deux événements est instructive. L’assaut en Normandie fut la plus importante opération amphibie de l’histoire et un pas essentiel dans la défaite de l’Allemagne nazie. Ce fut un « événement historique » autant qu’un événement puisse l’être. Mai 1968, bien que lié à la vague internationale d’agitation des années 1960, fut essentiellement une péripétie française aux conséquences modestes. La publicité qui en faite révèle la carence en occasions dignes d’être célébrées dans l’histoire de France récente. Les opportunités de s’apitoyer sont plus nombreuses.
Mai 1968 comble un vide dans la conscience sociale française mais n’a sans doute pas l’importance qu’on lui accorde. Les événements n’ont pas marqué une rupture mais montré plutôt une continuité dans les tendances sociales et politiques. Aucune crise de civilisation n’a éclaté subitement, aucune tentative significative de contrôle ouvrier n’est apparue. Au contraire, les événements de mai-juin ont fait la preuve du pouvoir de l’Etat centralisé et de l’attrait de la société de consommation qui ont affaibli de fait la révolution par assimilation de l’hédonisme.
Michael Seidman
(traduit de l’anglais par J.-P. V.
NOTES
(1) Alain Schnapp et Pierre Vidal-Naquet, Journal de la commune étudiante, Seuil, 1969, p. 10-12.
(2) Alain Geismar, Serge July et Erlyne Morane, Vers la guerre civile, Editions et publications premières, 1969, p. 16.
(3) Toutes les citations ont été retraduites de l’anglais faute de temps [NdT].
(4) Danielle Tartakowski, « Le PCF en mai-juin 1968 », in 1968, exploration du mai français : actes du colloque Acteurs et terrains du mouvement social de mai 1968, 24-25 novembre 1988, L’Harmattan, 1992 ; Maurice Cohen (sous la direction de), « Le Bilan social de l’année 1968 » in Revue pratique de droit social,1969, p. 368 ; Roger Martelli, Mai 68, Messidor-Editions sociales, 1988, p. 207.
(5) « Histoire et leçons d’une grève », Esprit n° 373 (août-septembre 1968), p. 118-119.
(6) Gilles Martinet, La Conquête des pouvoirs, Seuil, 1968, p. 149.
(7) Cité in Jean-Raymond Tournoux, Le Mois de mai du général,Plon, 1969, p. 298.
(8) Robert Davezies (sous la direction de), Mai 68 : La rue dans l’église, EPI, 1968, p. 137. Voir Nicolas Daum, Des révolutionnaires dans un village parisien, pour l’histoire d’un comité d’action parisien de l’après-1968, Londreys, 1988.
(9) Jean-Daniel Reynaud, « La nouvelle classe ouvrière, la technologie et l’histoire », Revue française de science politique (1972-1973), p. 533.
(10) John H. Goldthorpe, David Lockwood, Frank Bechhofer et Jennifer Platt, The Affluent Worker : Political Attitudes and Behaviour, Cambridge University Press, 1968, p. 76. Trad. fr. L’Ouvrier de l’abondance, Editions du Seuil, 1972.
(11) Voir François Dubet, « Comment devient-on ouvrier », et Jean-Paul Molinari, « De la ferme à l’usine, de l’usine à la fac », in Guy-Patrick Azémar (sous la direction de), Ouvriers, ouvrières : Un continent morcelé et silencieux, Autrement n° 126, 1992, p. 114 et 141.
(12) Projet d’histoire orale d’Henri Simon, entretiens avec des travailleurs, 1994.
(13) Robert Lumley, States of Emergency : Cultures of Revolt in Italy from 1968 to 1978, ed. Verso, 1990, p. 10, 182-183 et 250 ; Paul Ginsborg, A History of Contemporary Italy : Society and Politics 1943-1988, Penguin, 1990, p. 314-319 ; Nanni Balestrini, Queremos todo, ed. Traficantes de Sueño [traduction espagnole de Vogliamo tutto, Feltrinelli, 1971] de Herman Mario Cueva, 1974, p. 76, 116 et 126.
(14) Michele Salvati, « May 1968 and the Hot Autumn of 1969 : The Response of Two Ruling Classes », in Suzanne Berger (sous la direction de), Organizing Interests in Western Europe, Cambridge Studies, 1981,
p. 351.
(15) Nicolas Hatzfeld, « Les ouvriers de l’automobile : Des vitrines sociales à la condition des OS, le changement des regards », in Geneviève Dreyfus-Armand, Robert Frank, Marie-Françoise Lévy et Michelle Zancarini-Fournel (sous la direction de), Les Années 68 : le temps de la contestation, éd. Complexe, 2000, p. 358-361.
(16) Balestrini, Queremos todo, p. 165.
(17) Martin Clark, Modern Italy, 1871-1995, Pearson, 1996, p. 378 ; Lumley, States of Emergency, p. 251- 252.
(18) Georges Carrot, Le Maintien de l’ordre en France au xxe siècle, Veyrier, 1990, p. 336 ; cf. Chris Howell, Regulating Labor : The State and Industrial Relations Reform in Postwar France,Princeton UP, 1992, p. 72, qui affirme que les industriels des grandes industries modernes craignaient peu les syndicats et cherchaient à coopérer avec eux. Voir aussi Alfred Willener, Catherine Gajdos et Georges Benguigui, Les Cadres en mouvement, Epi, 1969, p. 110 ; « Histoire et leçons d’une grève », p. 109.
(19) Syndicalisme, 8 août 1968 ; Jacques Capdevielle et René Mouriaux, Mai 68 : L’Entre-deux de la modernité, Histoire de trente ans, Presses de la Fondation nationale de sciences politiques, 1988, p. 233.
(20) Jeff Bridgford, « The Events of May : Consequences for Industrial Relations in France », in D. L. Hanley et A. P. Kerr (sous la direction de), May 68 : Coming of Age, Reading University, 1989, p. 107. On trouvera des statistiques contrastées in Michael Rose, Servants of Post-Industrial Power ? Sociologie du Travail in Modern France, Palgrave Macmillan, 1979, p. 148.
(21) Notre arme c’est la grève, Maspero, 1968, p. 73-74 et 89.
(22) La Cellophane à Mantes, 29 octobre 1968, ministère d’Etat chargé des affaires sociales, Conflits du travail, ministère du travail, Archives nationales 760122.
(23) Cité in Philippe Bauchard et Maurice Bruzek, Le Syndicalisme à l’épreuve, Robert Laffont, 1968, p. 307.
(24) Antoine Bevort, « Le syndicalisme français et la logique du recrutement sélectif : Le cas de la CFTC-CFDT », Le Mouvement social n° 169 (octobre-décembre 1994), p. 135.
(25) Serge Mallet, Essays on the New Working Class [voir La Nouvelle classe ouvrière, Seuil, 1963], traduction de Dick Howard et Dean Savage, 1975, p. 87-106.
Cf. S. Erbès-Seguin, C. Casassus et O. Kourchid, Les Conditions de développement du conflit industriel, CNRS Groupe de sociologie du travail, 1977 ; Bridgford, « The Events », in Hanley, May 68, p. 116 ; Ingrid Gilcher-Holtey, Die 68er Bewegung : Deutschland, Westeuropa-USA, C.H. Beck Verlag, 2001, p. 86.
(26) Voir Jacques Ellul, « La jeunesse force révolutionnaire ? », La Table ronde n° 251-252 (décembre-janvier 1968-1969), p. 158.
(27) Jean-Claude et Michelle Perrot, Madeleine Rebérioux et Jean Maitron (sous la direction de), La Sorbonne par elle-même, numéro spécial de la revue Le Mouvement social, n° 164 (juillet-septembre 1968), p. 12-13 ; 14 juin 1968, Archives nationales 820599/41 ; juillet 1968, AN, ibid.
(28) 4 août 1968, Fa 275, archives de la Préfecture de police.
(29) 24 juin 1968, Archives nationales 820599/41 ; septembre 1968, AN, ibid.
(30) Alain Monchablon, « L’UNEF et mai 1968 », contribution au colloque Acteurs et terrains du mouvement social de mai 1968, 24-25 novembre 1988, p. 11.
(31) Sidney Tarrow, Struggle, Politics and Reform : Collective Action, Social Movements, and Cycles of Protest, Cambridge University Press, 1991, p. 92.
(32) Cité in Tournoux, Le Mois de mai du général, p. 318.
(33) Jean Lacouture, De Gaulle : The Ruler, 1945-1970 [voir De Gaulle, 3 volumes, Seuil : Le Rebelle 1890-1944 (1984), Le Politique, 1944-1959 (1985), Le Souverain, 1959-1970 (1986)], traduction de Alan Sheridan, 1992, p. 561.
(34) De Gaulle cité in Jean Touchard, Le Gaullisme, 1940-1969,Seuil, 1978, p. 286-287.
(35) Bauchard et Bruzek, Syndicalisme, p. 134.
(36) Cité in Christian Charrière, Le Printemps des enragés,Fayard, 1968, p. 411.
(37) Cité in Guy Caire, « La situation sociale », Droit social (juillet-août 1968), p. 465.
(38) CGT in Le Peuple n° 819 (1-15 avril 1969), cité in Howell, Regulating Labor, p. 78.
(39) Daniel Singer, Prelude to Revolution : France in May 1968,Hill and Wang, 1970, p. IX.
(40) Salvati, « Mai 1968 », p. 329 ; Serge Bernstein et Jean-Pierre Rioux, La France de l’expansion : L’Apogée Pompidou, 1969-1974,Le Seuil, 1995, p. 133-134.
(41) Ce qui suit provient de Michel Forsé, Jean-Pierre Jaslin, Yannick Lemel, Henri Mendras, Denis Stoclet, Jean-Hugues Déchaux Recent Social Trends in France (1960-1990) McGill-Queen’s Press [voir La Société française en tendances, Presses universitaires de France, 1990], traduction de Liam Gavin, 1993. Le pouvoir d’achat s’est accru en moyenne jusqu’en 1982.
(42) Sidney Tarrow, « Social Protest and Policy Reform : Mai 1968 and the Loi d’orientation in France », Comparative Political Studies, vol. 5, n° 4 (janvier 1993), p. 593.
(43) « Comments by Philip E. Moseley », in Stephen D. Kertesz (sous la direction de), The Task of Universities in a Changing World, University of Notre-Dame (Indiana), 1971, p. 303.
(44) Tarrow, « Social Protest and Policy Reform », p. 599 : « Si les universités nées de la réforme de Faure étaient moins autonomes, moins pluridisciplinaires et moins participatives que les réformateurs l’avaient espéré, elles marquaient tout de même une avancée par rapport à la situation antérieure. »
« La Sorbonne occupée : Entretien avec Madeleine Rebérioux », in Geneviève Dreyfus-Armand et Laurent Gervereau (sous la direction de), Mai 68 : Les Mouvements étudiants en France et dans le monde, BDIC, 1988, p. 156. Jean-Philippe Legois, Alain Monchablon et Robi Morder, « Le mouvement étudiant et l’Université : Entre réforme et révolution (1964-1976) », in Dreyfus-Armand et al., Les Années 68, Complexe, p. 291.
(45) Legois, « Le Mouvement étudiant », p. 291.
(46) « L’Atelier des Arts-décoratifs : entretien avec François Miehe et Gérard Paris-Clavel », in Dreyfus-Armand et Gervereau, Mai 68, p. 194.
(47) René Rémond, La Règle et le Consentement, Fayard, 1979, p. 365 ; Louise Weiss,
« Télémaque 1969 », Guerres et Paix n° 14-15 (1969-1970), p. 55.
(48) David Caute, The Year of the Barricades : A Journey through 1968, Harper & Row, 1988, p. 170-173 ; Seymour Martin Lipset, « Introduction », in Seymour Martin Lipset et Philip G. Altbach (sous la direction de), Students in Revolt, Beacon Press, 1970, p. XVII.
(49) 3 % n’ont pas répondu. Voir Adrien Dansette, Mai 68, Plon, 1971, p. 190.
(50) La police avançait le nombre de 50 000 dans son Bulletin mensuel, août 1968, Archives nationales 820599/89.
(51) Direction générale de la police nationale, renseignements généraux, Bulletin quotidien, 4 septembre 1968, Archives nationales 820599/41.
(52) 6 et 7 juin 1968, AN, ibid. ; 4 septembre 1968, AN, ibid.
(53) Contre, mars (1969 ?) ; 1208W, art. 256, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(54) CROUS, 25 décembre 1968, 1208W, art. 115-117, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(55) Ibid.
(56) Lettre du professeur B., 25-27 septembre 1968, 1208W, art. 180, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(57) CROUS, 25 décembre 1968, 1208W, art. 115-117, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(58) Louis Astre, de la Fédération de l’éducation nationale, inMatériaux pour l’histoire de notre temps n° 20 (juillet-septembre 1990), p. 51 ; Mai 68 par eux-mêmes : Le mouvement de Floréal, an 176, Editions du Monde libertaire, 1989, p. 41.
(59) Maurice Rajsfus, Mai 68 : Sous les pavés, la répression (mai 1968-mars 1974), Le Cherche-Midi, 1998 ; Kristin Ross, May ’68 and Its Afterlives, University of Chicago Press, 2002 (Mai 68 et ses vies ultérieures, coéd. Complexe-Le Monde diplomatique, traduit par Anne-Laure Vignaux, 2005). Pour un aperçu intelligent de cette question, Arthur Marwick, « La révolution de 68 », in Peter Wende (sous la direction de), Grosse Revolutionen der Geschichte,C.H. Beck Verlag, 2000, p. 330 et Arthur Marwick, « Introduction : Locating Key Texts and the Distinctive Landscape of the Sixties », in Anthony Aldgate, James Chapman et Arthur Marwick (sous la direction de), Windows on the Sixties, I.B. Taurus, 2000, p. XIII.
(60) CROUS, 26 septembre 1968 et Projet, sans date, 1208W, art. 115-117, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(61) Procès-verbal, 5 juillet 1968, 1208W, art. 115-117, Archives départementales des Hauts- de-Seine. ; CROUS, 26 septembre 1968, 1208W, art. 115-117, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
(62) Caute, The Year, p. 108 ; Lumley, States of Emergency, p. 91 ; Detlef Siegfried, « Vom Teenager zur Pop-Revolution. Politisierungtendenzen in der Westdeutschen Jugendkultur 1959 bis 1968 », in Axel Schildt, Detlef Siegfried et Karl Christian Lammers (sous la direction de), Dynamische Zeiten : Die 6Oer Jahre in den beiden deutschen Gesellschaften, Hans Christians Verlag, 2000, p. 615.
(63) Charles Kaiser, 1968 in America : Music, Politics, Chaos, Counterculture and the Shaping of a Generation, Grove Press Books, 1988, p. 255.
(64) On trouvera une preuve de cette affirmation en consultant rapidement les sites Web du Monde et de Libération pour le trentième anniversaire de 1968.
(65) Sur la formation d’une « génération », voir Pierre Nora, « Generation », in Pierre Nora (sous la direction de), The Realms of Memory [Les Lieux de mémoire, Gallimard, 1984, 1986 et 1992], traduction d’Arthur Goldhammer, Columbia University Press, 3 vol., 1996, vol. 1, p. 499-531.
(66) Marie-Claire Lavabre, « Génération et mémoire », exposé devant une réunion de l’Association française de science politique,
22-24 octobre 1981, p. 9.
(67) Michelle Zancarini-Fournel, « Introduction », in Dreyfus-Armand et al., Les Années 68, p. 21.
(68) Mai 68 par eux-mêmes ; Cercle Barbara Salutati, Longtemps je me suis souvenu de Mai 68, Le Castor astral, 2002.
(69) Hervé Le Roux, Reprise (film), DVD aux Editions Montparnasse, Reprise : Récit, Calmann-Lévy, 1998 ; Ross, May 68, p. 139.
(70) Voir « Spécial Débarquement », supplément au n° 15 487 du Figaro, 6 juin 1994. Cependant, les éditions internationales de L’Express du 1er avril 1993 et du 1er-30 juin 1994 accordent plus de publicité au vingt-cinquième anniversaire de Mai qu’au cinquantenaire du débarquement en Normandie.