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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Vérité révélée, licencieur licencié !

À la suite des révélations de l’Humanité en septembre, le directeur général de l’agence sud-est d’Astek a été éjecté de son fauteuil.

Le fondateur actionnaire d’Astek, Jean-Luc Bernard, a passé Noël à Washington Square en sirotant une bouteille d’Opus One, un vin de la Napa Valley, premier grand cru classé californien, fruit d’une collaboration entre le baron Philippe de Rothschild et le viticulteur Robert Mondavi. Tout va donc toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes : celui des nantis qui affichent des photos suggérant leur train de vie sur Twitter.

C’est à la veille de Noël que des syndicalistes d’Astek nous ont cependant appris une bonne nouvelle : Franco Platano, dit Franck Platano, vient d’être « révoqué ». Son « mandat social » prendra fin le 31 décembre. Le directeur général de l’agence sud-est (Sophia-Antipolis) du groupe informatique Astek qui licenciait à grands coups de « fautes lourdes », voire inventées de toutes pièces, qui poussait à la rupture conventionnelle ou à la démission, et qui s’adressait avec une hargne sans vergogne à ses employés, ne devra toutefois pas rembourser les 200 000 euros de prime accordés par l’assemblée des actionnaires d’Astek au titre de ses performances de manager en 2015.

Cette « révocation », si elle a valeur de licenciement, sous-entend que Franco Platano n’était pas salarié d’Astek, mais sans doute chargé de mission ou consultant grassement rémunéré. Un limogeage qui fait suite aux articles publiés les 15 et 25 septembre dans l’Humanité (à retrouver surwww.humanite.fr).

En deux ans, les effectifs en France sont ainsi passés de 2 280 à 1 769

Était en effet en notre possession une série d’échanges de courriels internes impitoyables démontrant que ce grossier personnage orchestrait le départ de syndicalistes et d’informaticiens en CDI en situation d’intermissions. Astek se débarrasse en particulier d’ingénieurs entre deux contrats de prêt de main-d’œuvre auprès de clients aussi prestigieux qu’Amadeus, qui développe des solutions informatiques pour des entreprises telles la SNCF, Air France, etc. Plus de 500 départs forcés sans plan social ! En deux ans, les effectifs en France sont ainsi passés de 2 280 à 1 769.

Selon nos sources, une enquête interne sous tension a bien confirmé que les courriels et autres documents dont l’Humanité a fait état étaient vrais. Ces documents, également mis au jour par Politis, constituent des preuves accablantes qui seront produites en justice prud’homale par quelques informaticiens qui ont été victimes de pratiques préjudiciables.

Le PCF et le PS locaux avaient immédiatement réagi aux révélations en exigeant que les inspecteurs du travail s’en mêlent et que les donneurs d’ordres (dont de nombreuses entreprises du CAC 40) prennent conscience du malaise. C’est tout le système de l’externalisation des services informatiques qui était ainsi une fois de plus au cœur de la tempête.

Le PDG, Julien Gavaldon, placé en copie de courriels incriminés, et donc susceptible de complicité au vu des pratiques de licenciements abusifs, aurait prétendu ne les avoir jamais lus.

L’enquête menée à l’interne s’est apparentée à une véritable « chasse aux sorcières » qui a dépassé le secteur de Sophia-Antipolis, la Silicon Valley française. Au point qu’une manifestation a été organisée cet automne à Lyon, nous rappelle le syndicat Force ouvrière d’Astek.

« Le juriste social du groupe Astek auteur du mail publié par Politis est convoqué en entretien préalable et écope… d’un avertissement », précise le syndicat Solidaires, qui se réjouit de la sanction « exemplaire » infligée à Franco Platano, « une des personnes qui avaient le plus de pouvoir chez Astek. ». Mais, « l’enquêteur (interne – NDLR) a conclu qu’il n’y avait pas eu d’injustice de commise, ni de faute envers des salariés : aucun licenciement abusif, aucun préjudice à réparer, aucune victime à indemniser. Autrement dit, ces méthodes de gestion du personnel ne sont sanctionnables que pour avoir nui à la société, pas aux salariés. Incroyable ! » s’insurge le syndicat.

« Des consignes et des bonnes pratiques rappelées aux managers, et l’affaire est bouclée. Mais après avoir encensé pendant des années le modèle Platano, qui a fait bien des émules, il va être difficile d’expliquer qu’il faut maintenant faire tout le contraire. Surtout que tout le monde a compris la morale de l’histoire : la seule faute qui déplaît à l’actionnaire, c’est de s’être fait épingler dans la presse ! À notre sens, l’enquête de la direction est très complaisante. C’est à nous tous de la poursuivre. Nous y reviendrons prochainement… » précise encore le syndicat Solidaires d’Astek, par communiqué.

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe », disait Jean Jaurès, fondateur de l’Humanité, dans son « Discours à la jeunesse ». En témoigne l’affaire Astek. « L’Humanité, des outils pour comprendre, des mots pour se défendre. » N’hésitez pas à vous en servir encore et encore en 2016 !

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