anarchiste individualiste
30 Novembre 2015
Les organes de propagandes du système (avec une mention spéciale, peut-être due à la taille de l’échantillon considéré, pour l’ahurissante prestation du blaireau-tête-à-claques de BFMTV) ont titré sur — et retiendront de la manifestation parisienne d’aujourd’hui — la «profanation» de l’espace spontanément aménagé au pied de la statue de la République, en hommage aux victimes des attentats antisémites et jihadistes, depuis janvier.
La préfecture de police a diffusé une pauvre photo où l’on peut admirer une quinzaine de projectiles, péniblement ramassés en deux heures d’échauffourées, dont quelques bougies et cailloux (lesquels servaient à lester des feuilles sur lesquelles des messages de solidarité ou de souvenir étaient inscrits).
Les dits organes de propagande font leur travail de propagande. C’est de la merde, ils sont payés pour ça, plutôt bien paraît-il, grand bien leur fasse. Aucun commentaire.
En ce qui me concerne, je me tamponne le coquillard que l’on utilise ceci ou cela contre les robocops de M. Cazeneuve.
Après mon propre décès, n’hésitez pas à utiliser au mieux les pots de fleurs ou éléments de décoration (je n’ai pas encore précisé mes dernière volontés par testament) si par bonheur une petite émeute se déroulait sur le lieu de mon inhumation (entier ou en cendres). Rien ne pourrait me faire davantage plaisir!
Donc, vraiment, je m’en fous.
Accessoirement, le terme de «profanation» est une exagération grotesque (bonjour l’esprit Charlie, hein!). Les bougies de la place de la République ne délimitent ni un lieu de culte ni un espace sacré. Passons.
Pour les personnes particulièrement émotives et qui attacheraient néanmoins une importance démesurée aux babioles qui ont volé vers la flicaille, je reproduis ci-dessous deux documents où l’on reconnaîtra sans peine un échantillon de farouches «anarcho-autonomes», dont on notera qu’ils ont dissimulé leurs visages derrière des casques à visière et qu’ils sont équipés au mieux afin d’assouvir les pulsions ultra-violentes qu’on leur connaît.
Ces individus «profanent» gravement de leurs bottes le touchant mémorial de la République.
Ou bien ça n’a aucune importance, et lâchez-nous avec vos conneries, ou bien c’est vraiment important pour vous, et merci de faire suivre vos jérémiades à qui de droit.
La préfecture de police a fait pression sur les organisations signataires de l’appel à la manifestation de dimanche prochain, en solidarité avec les migrant(e)s.
À peine un communiqué était-il envoyé, mercredi, à la presse pour annoncer une CdP, la préfecture envoyait un message aux dites organisations.
…S’agissant des manifestations sur la voie publique, le Préfet de police a pris un arrêté du 14 novembre 2015 interdisant les manifestations (festives et revendicatives) sur la voie publique jusqu’au 19 novembre 00h00 à Paris et en petite couronne. Cet arrêté va faire l’objet d’une prorogation jusqu’au dimanche 22 novembre à 24h00.
Le non respect d’un arrêté d’interdiction est une infraction pénale passible de 6 mois d’emprisonnement.
Je vous engage à prendre les mesures nécessaires pour annuler la manifestation envisagée dimanche 22 novembre 2015 et tenir informé mes services…
Plus tard, mercredi, l’arrêté n° 2015-00928 portant interdiction des manifestations sur la voie publique dans les départements de la région Ile-de-France jusqu’au dimanche 22 novembre à 24h 00 a été pris par le préfet de police.
La préfecture aurait préféré que les organisateurs/trices se dégonflent plutôt que d’avoir à annoncer une interdiction. Gain de temps, économie de moyens politiques.
Mais comme le chante Boris Vian, « Si tout le monde restait toujours chez soi, ça serait d’une tristesse pas croyable ! ».
Ajoutons que les manifestations sportives, elles, ne sont pas visées par l’arrêté.
Concluons en soulignant que rien n’empêche, après avoir manifesté, de « résister en terrasse », puisque cette pacifique occupation a récemment gagné des galons subversifs [ce qui en arrange certain(e)s].
L’état d’urgence étant parti pour durer longtemps, je vous recommande de vous entraîner le plus tôt possible à n’en tenir aucun compte, ce qui est la seule manière de « vivre avec », comme on dit en couverture du Monde.
Pour ce qui me concerne, je serai place de la Bastille, à 15h, dimanche prochain, quoi qu’il arrive d’ici-là.
Au plaisir de vous y rencontrer !
Publié le 5 octobre 2015 Escarmouches, La Terrorisation du monde
…par exemple quand le donneur de leçons salarié (par nous!) — et grand remonteur dans le temps — Macron-Magnon, nostalgique de l’absolutisme royal, nous dispense un cours de non-violence et de paix sociale !
Publié le 17 septembre 2015 Escarmouches, La Terrorisation du monde
France-Info (toujours à la pointe de la propagande officielle) : Sophie Brocas, préfète de Paris, explique à quel point ses services ont fait preuve de bonne volonté et d’imagination pour « mettre à l’abri » les réfugié(e)s d’Austerlitz et de la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris.
Car, Messieurs Dames, après avoir empêché les militant(e)s solidaires de leur apporter de la nourriture, des couvertures et des bâches — et après y avoir renoncé sous la pression du nombre —, voilà que l’on souhaite « mettre à l’abri » les réfugié(e)s…
…De la pernicieuse influence des anarchistes, probablement.
Revenons à notre préfète :
On a poussé les murs, on a mobilisé d’autres lieux qui étaient vides, un foyer de la Poste, un autre de la SNCF, une ancienne clinique ou encore une caserne.
J’ai bien lu ? Une caserne ? Vous voulez dire une caserne comme celle que nous avons occupée avant l’été, et dont vousnous avez chassé(e)s ? Mais Sophie, où allez-vous chercher tout ça ? C’est vraiment admirable !
Polémique, m’objectera-t-on. L’occupation s’était faite, comme toute occupation qu’on espère tenir, par surprise. Donc sans préparation des lieux pour un accueil digne de ce nom des réfugié(e)s.
Ce serait donc ça ! Les services officiels auraient mis à profit les mois d’existence malheureuse du camp d’Austerlitz et la création récente de celui du XVIIIe pour mieux préparer des lieux d’accueil « mobilisés »…
Comment se fait-il alors que des réfugiés évacués du XVIIIe, et répartis dans une demi-douzaine d’endroits nous téléphonent pour dire qu’ici aucun coup de balai n’a été donné depuis des années, que là les toilettes sont dégueulasses, qu’il manque juste un détail dans les chambres : des lits ?
Mais ils devaient arriver ce soir, les lits. Ah! que voilà un signe de grande et minutieuse préparation, en effet.
Pas comme ces anarcho-autonomes qui payent de leur poche des bâches et des couvertures de survie.
Là où règne l’État tout n’est que calme, ordre et volupté ; prévoyance, hiérarchie et service public.
Hélas, les malheurs de Sophie ne sont pas prêts de prendre fin : d’autres réfugié(e)s arrivent et arriveront, malgré la décimation opérée par les tempêtes, malgré les murs et les barbelés.
Il va falloir à la préfète encore beaucoup d’imagination et de flics pour rompre les luttes collectives : les Soudanais du XVIIIeétaient là, dans des conditions extrêmement pénibles, pendant plus d’une semaine sans tentes, à même le bitume, pour demeurer ensemble et lutter ensemble. Ils n’avaient pas « choisi » de devoir quitter leur pays, mais ils avaient choisi leur mode de lutte et en payaient le prix.
Il faudra encore beaucoup de journaflics, de complicité pseudo charitable (aux chiottes Emmaüs !) et de mensonges degauche, pour tenter d’invisibiliser les leçons de courage et de dignité que nous donnent ces frères humains.
Photo prise le 14 septembre dernier devant la mairie du XVIIIe(Paris-Luttes.Info)
Publié le 3 septembre 2015 Escarmouches, La Terrorisation du monde, Les mots pour le dire