Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en Europe

Fermeture des frontières en Hongrie, heurts enSerbie, contrôles accrus en Allemagne ou enAutriche, nouveaux itinéraires en Croatie... Malgré des parcours semés d’embûches, les migrants continuent d’affluer vers l’Europe occidentale, fuyant les conflits et la répression en Syrie, en Afghanistanet ailleurs, dans des proportions historiques : 500 000 hommes, femmes et enfants ont ainsi été dénombrés aux frontières de l’UE depuis le début de l’année, contre 280 000 en 2014, selon Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen.

  • Hongrie, heurts et barbelés à la frontière

La situation s’est apaisée jeudi matin, à la frontière serbo-hongroise, après de violents affrontements entre migrants et forces de l’ordre – les premiers depuis que Budapest a verrouillé son côté de la frontière avec la Serbie. Environ 400 migrants étaient toujours présents au poste-frontière de Horgos 2- Röszke 2, après une nuit passée dans des tentes ou des sacs de couchage, sur l’asphalte ou dans les champs autour de la route.

Mercredi, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau et grenades lacrymogènes face aux migrants qui leur lançaient des pierres. Le gouvernement serbe a officiellement protesté contre l’usage de« gaz lacrymogènes sur son territoire » et a annoncé l’envoi de renforts policiers. Le premier ministre, Aleksandar Vucic, a condamné « ce comportement brutal de la police » et a exigé une réaction vigoureuse de la part de l’UE, tandis que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a jugé « inacceptable » ce traitement brutal des migrants.

Les deux voies d’accès vers la Hongrie – principal pays de transit en Europe centrale avec plus de 200 000 passages depuis janvier – sont désormais bloquées par des panneaux métalliques rehaussés de fils de fer barbelés, qui remplacent le grillage que les migrants avaient réussi à arracher la veille. Pourcontourner la Hongrie hostile, des migrants tentent désormais de transiter par la Croatie, plus accueillante.

  • Croatie, la nouvelle voie vers l’Ouest

Depuis la fermeture de la frontière hongroise, ce sont environ 5 650 migrants qui sont arrivés en Croatie au cours des dernières vingt-quatre heures, selon le ministère de l’intérieur. Jeudi matin, entre 4 000 et 5 000 migrants se trouvaient à la gare de Tovarnik, proche de la frontière serbe, dans l’espoir de prendreun train pour la capitale Zagreb, selon un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés, Jan Kapic. « Les trains arrivent mais ils ne peuvent pas prendre tous ces gens », a-t-il déclaré. Très tôt, un premier train est arrivé à Dugo Selo, près de la capitale croate, avec à son bord environ 800 personnes. Les migrants sont pour l’heure acheminés jusqu’à des centres d’accueil proches de Zagreb.

Le premier ministre Zoran Milanovic doit s’entretenir du sujet dans la journée avec le chancelier autrichien Werner Faymann. Il a assuré que son pays était prêt à diriger les migrants « vers les destinations où ils souhaitent se rendre, l’Allemagne et la Scandinavie ». « Nous sommes prêts à accorder le droit d’asile à quelques milliers de migrants (...) mais nous ne sommes pas prêts pour des dizaines de milliers », a averti la chef de la diplomatie croate, Vesna Pusic.

Lire aussi : Bloqués aux portes de la Hongrie, les migrants tentent la Croatie

  • L’Autriche rétablit les contrôles aux frontières

Après la Croatie, ce sont la Slovénie voisine et l’Autriche qui risquent de voir transiter le flux de réfugiés après la fermeture de la frontière hongroise. Vienne a rétabli mercredi des contrôles à sesfrontières, à l’instar de l’Allemagne, après avoiraccepté durant une dizaine de jours de faciliter le passage des réfugiés cherchant à rejoindrel’Allemagne. La société de chemins de fer autrichienne OBB a annoncé mercredi matin la suspension du trafic entre la ville autrichienne de Salzbourg et l’Allemagne, dans les deux sens, à la demande des autorités allemandes.

Les deux pays avaient de concert ouvert la semaine dernière leurs frontières à une vague de migrants arrivant par la Hongrie en provenance des Balkans, mais Berlin a depuis durci ses contrôles. Vienne et Berlin ont appelé les dirigeants européens àorganiser un sommet sur la crise des migrants pour s’entendre sur une répartition contraignante de 120 000 réfugiés, et réclamé la mise en place de quotas d’accueil et de contrôles plus stricts aux frontières de l’UE.

Lire aussi : Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?

  • L’Allemagne, principale terre d’accueil, renforce les contrôles

La police fédérale allemande rapporte pour sa part que le nombre de réfugiés arrivés mercredi en Allemagne a encore considérablement progressé, pour atteindre 9 100 personnes, pour la plupart venant d’Autriche. Il s’était élevé à près de 6 000 la veille.

Après avoir suspendu la libre-circulation à travers sa frontière avec l’Autriche, l’Allemagne a renforcé ses contrôles à la frontière avec la France, dans le Bade-Wurtemberg, au niveau de l’Alsace. Mais les contrôles se répartissent surtout sur « l’axe principal » de la frontière avec l’Autriche, où des policiers sont désormais déployés de manière permanente et systématique. L’Allemagne estime devoir accueillirentre 800 000 et un million de demandeurs d’asile en 2015, un record en Europe.

Lire l'analyse : L’Allemagne bouscule les règles de l’espace Schengen

La France a indiqué de son côté qu’elle « n’hésitera pas » à rétablir des contrôles temporaires aux frontières « si nécessaire ».

A Paris, deux campements occupés dans des conditions insalubres par quelque 800 migrants – l’un installé depuis des mois près de la gare d’Austerlitz, l’autre devant le parvis de la mairie du XVIIIearrondissement –, étaient évacués jeudi matin, et leurs occupants conduits vers des centres d’hébergement. Selon la mairie, chaque personne s’est vu proposer un hébergement d’un mois minimum.

Dans son discours à l’Assemblée nationale ouvrant le débat sur l’accueil des réfugiés affluant en Europe, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé des moyens budgétaires et la création de 900 postes supplémentaires dans les forces de l’ordre, en particulier pour renforcer les contrôles aux frontières.279 millions d’euros supplémentaires doivent être débloqués en 2016 pour financer l’accueil de réfugiés et de demandeurs d’asile en France, mais aussi celui des sans-domicile fixe. La France a promis derecevoir 24 000 réfugiés en deux ans, dont un millier en urgence pour soulager l’Allemagne.

Lire aussi : Les Français restent partagés sur l’accueil des étrangers

Le Danemark veut accueillir 1 000 réfugiés

Le gouvernement du Danemark a annoncé jeudi que le pays accueillerait, sur la base du volontariat, 1 000 des 120 000 réfugiés que l’Union européenne veutrépartir. Le premier ministre Lars Løkke Rasmussen a aussi débloqué l’équivalent d’environ 100 millions d’euros d’aide humanitaire dans les régions proches des zones de conflit, et de financements pour l’agence européenne Frontex.

Le Parti populaire danois (anti-immigration), deuxième formation au Parlement, a déjà critiqué cette décision. Le Danemark avait annoncé il y a une semaine qu’il refuserait de faire partie d’un mécanisme de répartition contraignant, invoquant l’option de retrait dont il dispose sur les questions d’immigration et de droit d’asile. Mais selon un sondage de l’institut Voxmeter lundi, 78 % des Danois veulent intégrer ce mécanisme. La coalition de droite au pouvoir a pour objectif proclamé de rendre le Danemark moins attrayant pour les migrants – par exemple en diffusant, début septembre, des messages dans des journaux libanais pour prévenir que les règles entourant l’immigration s’étaient durcies.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article