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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

La classe productrice de plus value à l' échelle mondiale. ( partie I I)

Nous avons, dans la première partie de ce texte, démontré que le prolétariat était toujours en expansion constante dans le monde ; bien entendu certains pensent qu’il doit arriver un moment où la substitution de l’homme par la machine ou, si l’on préfère, la domination du travail mort sur le travail vivant sonnera le glas de la civilisation capitaliste. Ce n’est certes pas la première fois qu’est mise en avant cette contradiction dialectique du capital. Retour ligne automatique
Dès les années 1920, Eugène Varga souligne l’augmentation du capital constant aux dépens du capital variable (du travail vivant) non plus comme une tendance relative du capitalisme, mais permanente. Il ne va plus considérer l’élimination du travail vivant comme un phénomène relatif, mais en souligner le caractère absolu : ainsi diminue la main-d’œuvre active dans l’industrie, alors même que l’augmentation de la production continue.Retour ligne automatique
C’est au printemps 1929, lors du Xe Plé­num de l’Internationale communiste, qu’il développera son argumentation sur la constitution d’un chômage organique, dont il soulignera les aspects nouveaux :


« Le chômage marche parallèlement avec une augmentation formidable du volume de la production en Amérique, en Allemagne, en Grande -Bretagne » ; il « atteint son maximum dans les pays où la rationalisation est le plus accentuée » ; « il existe, dans les pays à capitalisme hautement développé, une tendance à rejeter les forces de travail de la sphère de la production dans celles de la répartition et de la consommation. »


(L’Internationale communiste, 1er juin 1929 ; extraits du rapport et des conclusions de Varga à la Commission préparatoire du Plénum du Comité exécutif de l’IC.)


Actuellement quelques théoriciens marxistes reviennent avec force sur le sujet, d’autant que le chômage ne cesse de croître dans nombre de pays industrialisés. Ils prétendent avec certaines nuances que « le dernier métro » est passé pour le prolétariat et qu’il ne reste plus qu’une « non-classe » pour André Gorz, un « magma » pour Claude Bitot, la « multitude » pour Negri et Hardt, un « au-delà de la lutte de classe » pour Robert Kurz (1). Avant eux, Socialisme Retour ligne automatique
ou Barbarie (marxiste à ses début) avait progressivement glissé vers une nouvelle recomposition des classes qui devait se résumer par la notion de dirigeants-exécutants, reprise sous une forme quelque peu modifiée par Temps critiques (2) avec la notion de dominants-dominés. Quant à Jacques Camatte il parlera de « domestication ».


Ces intellectuels ne sont pas des non-initiés à la théorie, bien au contraire ; ils ont un niveau de connaissance des écrits de Marx bien au-dessus de la moyenne. Ce qui les autorisent à vouloir une place sur le grand podium des théories révolutionnaires du xxe siècle. Toutes ces théories vont s’appuyer sur un aspect de la théorie de Marx et notamment sur le fait que sous la domination/subordination réelle du capital, le travail mort l’emporte sur le travail vivant, ce qui ne fait qu’accentuer la baisse tendancielle du taux de profit, que certains considèrent maintenant comme ­absolue.


Résultat, ils font leurs « adieux au prolétariat ». La baisse absolue du taux de profit, comme nous l’avons déjà dit, se manifeste lors des crises, quand il y a suraccumulation du capital (cas actuel de la Chine selon Mylène Gaulard [3]) et que l’accumulation élargie du capital se bloque pour une raison quelconque, cette chute tendancielle du taux de profit se transforme en baisse absolue pour un temps.Retour ligne automatique
D’autres plus perspicaces, savent bien que la baisse du taux de profit est toujours compensée par sa masse (c’est une loi dégagée par Marx) ; ils vont donc nous dire comme Rosa Luxemburg que de l’eau pourra encore couler sous les ponts avant que le système s’écroule par la baisse du taux de profit (4), puisqu’il est toujours compensé par la masse de profit. Ils vont donc s’attaquer à cette masse de profit qui devrait entrer en crise et provoquer la crise finale du capital.


Soit, l’argument semble tenir debout, tout du moins il avait des adeptes (Grosmann/ Mattick) ; ce n’est pas tant le fait qu’ils considèrent que la baisse de la masse de profit indique la fin de la production basée sur la valeur d’échange qui nous interpelle, c’est le fait qu’ils en viennent à faire abstraction du taux de profit qui effectivement tend à être de plus en plus petit et donc doit être de plus en plus compensé par la masse de profit.


C’est le propre des fusions-acquisitions qui concentrent et centralisent le capital de restaurer pour un temps le taux de profit en éliminant la pléthore de capital (les concurrents les plus faibles) ; c’est ce qui s’est passé en 2007, quand les fusions acquisition, OPA et autres atteignirent 1600milliards de dollars en Europe et 1800aux Etats-Unis. Il en résultera effectivement une baisse relative du nombre de travailleurs. Selon une étude du Bureau international du travail (BIT), la croissance économique mondiale en 2007 a été de 5,2%, tandis que celle du nombre de travailleurs n’a été que de 1,6%, la différence s’expliquant par les progrès en matière de productivité (étude citée dans Le Figaro du 24janvier 2008). Depuis le début 2014, il y a une nouvelle frénésie de fusions-acquisitions dans le monde, c’est-à-dire une liquidation de la pléthore de capital et des travailleurs en doublon. Voir la récente fusion des deux géants du ciment Lafarge et Holcim.


A propos de la composition organique du capital en Chine


Nous avons vu dans la première partie de notre texte, que les pertes d’emplois dans la zone OCDE étaient amplement compensées par la mise en valeur des forces de travail des pays dits « émergents », nous avons expliqué dans un autre article récent la corrélation entre la dette du tiers monde et les délocalisations (« L’endettement international et l’échappatoire de la planche à billets », Echanges n° 144).


Dans cette seconde partie il nous faut aborder la question que pose Claude Bitot dans son dernier livre en date, Repenser la révolution ? L’auteur fait remarquer que le capital chinois ne démarre pas de la même façon que dans la vieille Europe, il démarre avec une composition organique plus élevée (5). Avant lui, Jacques Wajnsztejn avait polémiqué sur le sujet avec Charles Reeve et son livre Le Tigre de papier (6) :


« Là encore on peut constater que les transformations actuelles posent la Chine à un niveau immédiatement moderne de la crise du travail (inessentialisation de la force de travail et tendance à la valorisation en dehors du travail vivant) avec la liquidation progressive des industries lourdes, bases de la construction d’un “socialisme à la chinoise” et les conséquences qui en découlent pour les membres de la vieille classe ouvrière chinoise. »


(La Chine dans le procès de totalisation du Capital, Jacques Wajnsztejn [7].)


Il est incontestable que nous ne voyons pas de machine à coudre à pédale dans les usines chinoises modernes. La Chine produit ses propres machines sous licences américaines ou japonaises (8). La question est de savoir si le niveau des forces productives chinoises est au niveau des standards mondiaux.


Tous ceux qui suivent un peu l’évolution économique du capitalisme en Chine savent très bien que les entreprises d’Etat étaient grandes pourvoyeuses d’emplois (9). La bureaucratie chinoise voyait (tout comme les oligarques russes) son avenir se construire sur la base de l’abandon du capitalisme d’Etat. C’est d’ailleurs pour cela que l’Etat allait entreprendre de faire le ménage dans ses entreprises (10), afin de pouvoir placer les plus importantes d’entre elles à l’international.


« Les entreprises d’Etat, qui employaient entre 75% et 60% de la population urbaine dans les années 1980, ont été massivement restructurées dans les années 1990. Leur nombre a chuté de 10 millions en 1994 à 7,9 millions en 1997 et à 165000en 1998. Tandis que leur contribution au PIB est resté autour de 30%, leur part dans l’emploi urbain a décliné à moins de 10%,reflétant leur transition vers des activités intensives en capital et la fin de leur rôle pivot en matière de redistribution des revenus et de la protection sociale, dont le coût a été transféré sur les ménages, désormais contraints à une épargne de précaution.


(Linda Yueh, China’s Growth : the Making of an Economic Superpower, Oxford University Press, 2013, p. 308.)


Depuis quelques années la Chine est entrée, comme le reste du monde, dans un cycle de surproduction, en raison d’entreprises industrielles ayant des capacités de production excédentaires qui pèsent sur le taux de profit (11). La Banque mondiale estimait que deux tiers de la croissance chinoise de 1985 à 1994 provenaient de la formation de capital, c’est-à-dire d’une croissance extensive : on ajoute des capacités de production plus qu’on améliore véritablement la productivité des unités existantes. Il en résultera une baisse du taux de profit par rapport aux investissements.


« L’un des principaux débats actuels sur l’économie chinoise consiste à observer une élévation de la masse de profit, alors que le taux de profit ne cesse de baisser : pour certains auteurs (Hofman et Kujis, 2006), une telle situation est plutôt bénéfique, seule la masse des profits bénéficiant d’une réelle importance ; or, celle-ci augmente de 36 % entre 1999 et 2005, ce qui ne serait pas négligeable. »


(Mylène Gaulard, Les limites de la croissance chinoise, http://www.herramienta.com.ar/herramienta-web-4/les-limites-de-la-croissance-chinoise.)Retour ligne automatique


tableau


xanara








Nous voyons ici que la chute du taux de profit qui affecte le capitalisme chinois est amplement compensée par la masse de profit. Claude Bitot visiblement ne connaît pas le problème de la productivité chinoise ; c’est justement son retard à introduire les nouvelles technologies qui affecte actuellement son taux de profit, ce qui veut dire que la main-d’œuvre exploitée reste encore trop nombreuse pour le capital global. Entre 1978 et 2000, l’emploi industriel a plus que doublé, passant à 160 millions (http://www.cairn.info/revue-economie-internationale-2002-4-page-131.htm). En 2013 le pourcentage de la population industrielle est de 30,90 % de l’emploi total. Le chiffre que donne Claude est de 20% de la population active, ce chiffre est celui de la Banque mondiale de 1984.


Dans un rapport récent sur l’évolution de la main-d’œuvre chinoise, Ma Li (fonctionnaire du Conseil des affaires d’Etat) faisait savoir que la proportion de la population active dans la population nationale est de 71,68%, le niveau le plus élevé du monde. Selon Ma Li, la population active de la Chine a dépassé le total des populations européennes. En 2008, la population active âgée entre 15 et 64 ans en Chine était de 955 millions et elle augmentera de 24,49 millions pendant le douzième plan quinquennal (2010-2015) (source : le Quotidien du Peuple en ligne). Selon d’autres sources (http://french.peopledaily.com.cn/VieSociale/8518432.html), en 2013 la population active était de 919,54millions et la population industrielle de 367,816 millions. La population active a diminué de 2,44 millions en 2013, c’est la deuxième année que le Bureau national des statistiques (BNS) enregistre une baisse de population active (12).


Ce taux, en baisse depuis deux ans, est plus une conséquence de la politique de l’ enfant unique (13) que d’un renouvellement de la composition organique du tissu industriel à grande échelle ; la Chine est entrée dans un cycle de surcapacité et son taux de croissance a baissé à plusieurs reprise, il est même question pour l’avenir d’un taux de croisière de 7%. Malgré cette baisse, plus liée à la conjoncture économique qu’à l’augmentation de la composition organique du capital chinois aux prises comme le reste du monde à une suraccumulation de capital, il est intéressant de constater que l’Union européenne, première puissance économique mondiale, produit plus avec ses 159 millions de population active que les 919 millions de population active chinoise. La comparaison est sans doute un peu légère, car la Chine produit beaucoup de produits manufacturés qui exigent une main d’œuvre importante, ce qui n’est pas le cas de l’Europe. Seulement l’écart est suffisamment important pour attester que malgré les hausses de productivité propulsées en Chine par les IDE dès 1991, la productivité chinoise reste faible comparée aux pays de l’OCDE (voir tableau p.57).


En conclusion


Nous venons de voir dans cet article que la composition organique du capital industriel chinois, bien que progressant régulièrement, avait toujours un certain retard sur ses concurrents – Etats-Unis, Japon, Union européenne.


« La Chine est la deuxième économie mondiale en termes de produit intérieur brut courant (PIB) au taux de change courant. Elle a dépassé le Japon en 2010, mais elle est encore loin derrière les Etats-Unis avec un PIB moitié moindre. »


(Problèmes économiques, avril 2013, n° 3066, p. 8.)


La Chine ayant jusqu’à présent une main-d’œuvre bon marché et abondante était le pays au monde ayant un fort taux de population active. La main-d’œuvre à très bas coût était justement une entrave à l’introduction de l’automation exemple (14) :


« La plus-value ajoutée par la Chine au produit est plus que modeste, s’appuyant principalement sur les salaires très bas payés aux travailleurs locaux. Quand Nokia et Motorola ont demandé à BYD, le premier fabricant mondial de batteries pour téléphones mobiles, de réduire ses prix, il a simplement enlevé les robots et machines de ses chaînes de montage et les a remplacés par une armée de travailleurs chinois. La société avait l’habitude de fabriquer son matériel dans des unités très automatisées, mais elle a compris qu’elle pouvait écraser ses prix en payant des salaires chinois plutôt que des machines américaines ou japonaises. De la même manière, à Shanghaï, Volkswagen (VW) continue de produire ses automobiles comme il le faisait en Allemagne dans les années 1970, principalement en s’appuyant sur un travail manuel. »


(Chine : à qui profite le miracle ?, résumé d’un rapport de la CISL 2005, http:// www.youscribe.com/catalogue/tous/education/cours/comment-les-travailleurs-chinois-a-qui-profite-le-miracle-392639.)


Ici nous voyons que c’est le bas coût du travail qui s’oppose à l’emploi des machines, le capital gagne plus en extrayant de la plus-value absolue que de la plus-value relative, que le coût du travail augmente comme c’est le cas en Chine depuis quelque temps et les machines deviendront nécessaires. Comme cet aspect concerne principalement l’emploi du secteur manufacturé, le capital (IDE) cherchera à poursuivre ce type d’exploitation dans les pays où le prix de la force de travail est en dessous de sa reproduction, comme en Ethiopie par exemple.


L’emploi en Chine à base de main-d’œuvre bon marché, est plus menacé par le bas coût du travail dans les pays émergents (15), que par une élévation dans le secteur manufacturier du capital fixe (16). Là où la Chine entend faire sa pénétration et moderniser son appareil productif, c’est dans le haut de gamme. Elle a cette ambition depuis son entrée dans l’OMC (2001) et compte bien dorénavant jouer dans la cour des grands avec ses champions nationaux (les entreprises publiques et semi-publiques). La Chine a maintenant la capacité d’exporter du capital (voir à ce sujet notre brochure La Chine débarque dans l’UE).


Les dirigeants chinois visent maintenant à la création d’emplois à haute valeur ajoutée, ils ont en surnombre des ingénieurs, des techniciens pouvant gérer une modernisation de l’appareil productif, ils vont donc commencer par s’équiper en procédant à la robotisation de leur champions nationaux. Le Financial Times a récemment indiqué que la Chine est devenue le premier acheteur de robots industriels, avec un achat durant l’année 2013 de 36650 robots, pour un parc de 96000 robots en 2012. En comparaison le Japon est doté d’un parc de 310 000 robots industriels et a acheté 26015 robots en 2013, les Etats-Unis 23679 pour un parc de 168000. Si la Chine parvient à se mettre aux standards internationaux de productivité (ce qui suppose que les capitaux étrangers se maintiennent), il se produira effectivement une diminution relative du nombre de prolétaires en Chine, avec un contre-choc sur les emplois haut de gamme des pays de l’OCDE.


« Du reste, c’est seulement dans le mode de production capitaliste que doit s’accroître absolument le nombre des salariés, en dépit de leur diminution relative. »


(Marx, Le Capital, Livre III.)


Dans la phase actuelle, nous continuons de penser que la diminution relative du nombre de salariés devient préoccupante pour la classe bourgeoise, pour la bonne et simple raison que les surnuméraires lui apparaissent comme classe dangereuse. Ceux-ci émergent de partout comme potentiel révolutionnaire,c’est-à-dire comme élément venant par sa seule présence déstabiliser cette civilisation qui ne peut plus les contenir. Les replis identitaires, nationalistes et religieux, ne sont que l’expression provisoire d’un monde perdu, d’une frange de la classe moyenne et d’une fraction de la classe ouvrière qui se sentent effectivement menacées par l’émergence d’une concurrence venant de l’extérieur et vis-à-vis de laquelle ils ne peuvent lutter qu’en acceptant des baisses de salaires.


Gérard Bad


NOTES


La première partie de ce texte est parue dans Echanges n° 146 (hiver 2013-2014), p. 59.


(1) André Gorz, Adieux au prolétariat (Galilée, 1980, éd. augmentée Le Seuil, 1983, rééd. coll. « Points »), chapitre « Mort et résurrection du sujet historique : la non-classe des prolétaires post-industriels » ; Claude Bitot, Repenser la révolution ?, Spartacus, 2013 ; Antonio Negri et Michael Hardt, Multitudes, La Découverte ; Robert Kurz, http://www.palim-psao .fr/article-par-dela-la-lutte-des-classes-par-robert-kurz-53968447.html


(2) Les rédacteurs de la revue Temps critiques abattent les cartes « des notions marxiennes de reproductions, simple et élargie, qui ne peuvent se comprendre et s’utiliser qu’en référence à une théorie de la valeur à laquelle nous n’adhérons plus ». Cf.l’article de Jacques Jacques Wajnsztejn « Et le navire va » dans le n° 6/7 = idéologie dominant et dominés = plus d’exploitation = force de travail devenue inessentielle.


(3) Mylène Gaulard, Karl Marx à Pékin : les racines de la crise en Chine capitaliste, éd. Démopolis ; Les Dangers de la suraccumulation en Chine, une analyse marxiste, séminaire Marx au xxie siècle, Paris, Sorbonne, 24 novembre 2012, à voir sur http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=1908


(4) Rosa Luxemburg, L’Accumulation du capital, éd. Maspero, 1976, p. 165, note 4.


(5) « On pourra objecter que si la classe ouvrière s’est réduite dans les vieux pays capitalistes, elle s’est développée dans les pays capitalistes “émergents”. Certes, mais ce qu’il faut remarquer aussi, c’est que s’ils font des profits élevés c’est avec une main-d’œuvre restreinte (en Chine la classe ouvrière ne dépasse pas 20% de la population active), car là le démarrage du capitalisme – a contrario de celui des pays capitalistes anciens – s’est fait à partir d’une composition organique très élevée, où donc le capital mort a là également pris le pas sur le capital vivant (p. 59). »


(6) Charles Reeve, Le Tigre de papier. Sur le développement du capitalisme en Chine (1948-1971), Spartacus 1972.


(7) http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article210, janvier 2010


(8) Les fabricants de machine à coudre américains (Singer, Pfaff, Husqvarna – ces trois marques appartiennent au même groupe, détenu par un fonds de pension), européens (marque suisse Bernette), japonais (Brother, Juki), délocalisent leurs installations de production en Chine (mais aussi à Taïwan, en Thaïlande, au Vietnam...).


(9) Voir Bruno Astarian, Luttes de classes dans la Chine des réformes (1978-2009), éd. Acratie, 2009.


(10) Ces remarques d’économistes ne sauraient masquer qu’en 1978, les entreprises chinoises employaient onze fois plus de salariés que les entreprises japonaises et qu’au cours des cinq premiers mois de l’année 2000, six millions de salariés d’entreprises d’Etat furent licenciés.


(11) Dès 2006 on observait une production d’acier excédentaire de 120 millions de tonnes, un chiffre supérieur à la production totale du second producteur mondial, le Japon.


(12) La Chine est confrontée à une pénurie de main-d’oeuvre, des projections montrent que de 2010 à 2025 la classe des 15-24 ans, qui alimente les activités à forte intensité de main-d’œuvre, baissera, du fait de la politique de l’enfant unique, d’environ 62 millions de personnes sur un total de 164millions. (Problèmes économiques n°3066, p. 31.)


(13) La population d’âge actif (15-60 ans), qui avait augmenté de 350 millions au cours des trois dernières décennies, stagne depuis 2010 et devrait diminuer de 65millions d’ici 2030.


(14) Marx, dans le tome premier du Capital, explique bien « ...que la baisse du salaire au dessous de la valeur de la force de travail met ici obstacle à leur valeur d’usage et le [l’emploi des machines] rend superflu , souvent même impossible au point de vue du capital, dont le gain provient en effet de la diminution, non du travail qu’il emploie, mais du travail qu’il paye. (…) Aussi, voit-on aujourd’hui des machines inventées en Angleterre qui ne trouvent leur emploi que dans l’Amérique du Nord. » (Le Capital, t. I, chap XV.)


(15) Le Vietnam, le Cambodge, le Bangladesh, l’Ethiopie... concurrencent le travailleur chinois, dont le coût du travail est de 5 à 10 fois supérieur.


(16) « L’industrie manufacturière demeure un employeur important ; elle occupait 470 millions de personnes environ dans le monde en 2009, soit environ 16% des 2,9milliards de travailleurs de la main-d’œuvre mondiale, un chiffre dont l’importance surprendra certains. L’industrie manufacturière compte sans doute plus d’un demi-milliard de travailleurs en 2013. » (ONU, rapport 2013 sur le développement industriel).







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