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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

Les renforts irakiens à Kobané, nouvelles frappes contre les jihadistes

Les renforts de combattants kurdes irakiens sont finalement entrés dans la ville stratégique syrienne de Kobané pour aider leurs compagnons d'armes à défaire les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) visés samedi par de nouvelles frappes de la coalition internationale.
A l'occasion de la journée mondiale "Urgence Kobané", des milliers de Kurdes ont manifesté en Turquie en signe de solidarité avec cette ville devenue le symbole de la résistance face à l'EI et près d'un millier de manifestants ont défilé à Bruxelles. Des rassemblements étaient prévus dans d'autres pays d'Europe.
Attendus depuis plusieurs jours, 150 peshmergas venus du Kurdistan irakien sont arrivés vendredi soir dans la troisième ville kurde de Syrie, après avoir quitté la ville turque de Suruç et traversé la frontière, distante d'environ un km.
Équipés de lance-roquettes, de fusils automatiques et de mortiers, ces renforts n'ont toujours pas participé aux combats et se concentrent pour l'instant sur un soutien logistique, selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Quelque 3.000 à 4.000 jihadistes livrent combat à environ 1.500 à 2.000 membres de la principale milice kurde syrienne des YPG (Unités de protection du peuple) qui défendent férocement Kobané meurtrie par des semaines de combats, a-t-il précisé.
L'arrivée des renforts pourrait donner un coup de pouce aux YPG, mais les armes qu'ils ont emportées ne suffiraient pas pour faire face à des jihadistes beaucoup mieux équipés, notamment avec des chars, selon lui.
M. Rahmane a estimé que la résistance acharnée des YPG aidées du soutien aérien crucial de la coalition dirigée par les Etats-Unis, avait empêché jusque là la chute de Kobané aux mains du groupe ultradical sunnite, responsables d'atrocités en Syrie comme en Irak.
Selon l'armée américaine, cinq frappes ont visé ces dernières 24 heures les positions de l'EI dans la région de Kobané.
La milice kurde syrienne a l'avantage du terrain et a fortifié sa ville en creusant des tranchées notamment, a expliqué le chef de l'ONG qui s'appuie sur un large réseau d'informateurs dans le pays ravagé par plus de trois ans de guerre civile.
Après de violents combats à l'aube consécutifs à une nouvelle tentative des jihadistes de s'emparer des quartiers nord pour couper l'accès de la ville à la Turquie et l'encercler, des tirs sporadiques résonnaient dans l'après-midi, selon l'OSDH. Au moins 100 jihadistes ont été tués ces trois derniers jours dans Kobané et ses environs.
Depuis le début de l'offensive de l'EI le 16 septembre pour conquérir Kobané, près de 1.000 personnes ont péri, en grande majorité des combattants des deux camps selon l'OSDH, et plus de 300.000 habitants de la région ont pris la fuite, la plupart en Turquie. Les jihadistes ont réussi à s'emparer de près de 70 villages sur le chemin de Kobané, où ils sont entrés le 6 octobre.
Une prise totale de cette ville permettrait à l'EI de contrôler une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.
Le passage des renforts a été accepté par Ankara, sous la pression des Etats-Unis. Mais, considérant les YPG comme une "organisation terroriste", la Turquie se refuse toujours à intervenir militairement et à laisser passer des combattants kurdes turcs.
- Frappes en Irak -
Accusé de nettoyage ethnique et de crimes contre l'Humanité par l'ONU, l'EI a mis à profit la guerre civile en Syrie et l'instabilité politique et sécuritaire en Irak pour s'emparer de larges territoires où il fait régner la terreur.
Malgré l'engagement de Washington contre l'EI en Syrie, l'armée américaine, dont les avions bombardent des cibles de l'EI depuis début août en Irak, ne cesse de répéter que ce pays reste la "priorité".
De nouvelles frappes de la coalition ont été lancées ces dernières 24 heures dans la région de Mossoul (nord) et près d'Al-Qaïm (ouest).
Au départ complètement dépassées par l'offensive fulgurante des jihadistes en juin, les forces gouvernementales irakiennes tentent, non sans grande peine de reprendre du terrain. Elles essayent actuellement de reprendre à l'EI la ville de Baïji, au nord de Bagdad, pour sécuriser la principale raffinerie du pays, toute proche.
Mais le déclenchement des frappes ne semble avoir en rien calmé les velléités des candidats étrangers au "jihad". Un responsable du renseignement américain a indiqué vendredi que les combattants étrangers continuaient de se rendre en Syrie au rythme de 1.000 par mois pour rejoindre les jihadistes.
Selon un rapport de l'ONU cité par The Guardian, quelque 15.000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays sont venus depuis 2010 combattre dans les rangs de groupes comme l'EI en Syrie et en Irak.




(01-11-2014 - Avec les agences de presse)

Les renforts irakiens à Kobané, nouvelles frappes contre les jihadistes
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