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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

L'Etat islamique se serait emparé d'avions de chasse et apprendrait à les piloter

Les jihadistes de l'Etat islamique, qui contrôlent de larges pans des territoires irakien et syrien, doivent leur expansion à leur trésor de guerre qu'ils savent très bien transformer en armement directement utilisable. D'après un rapport de l'organisation de contrôle des armes Conflict Armament Research, plus de 80% de leurs armes proviennent de Chine, de Russie (et URSS) et des Etats-Unis, qui les ont distribuées aux pays alliés du Moyen-Orient lors des derniers conflits.


Mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'Etat islamique (ou Daech) serait passé à une phase supérieure en réussissant à s'emparer de trois avions de chasse. Les djihadistes procéderaient actuellement à leurs entraînements de vol sur l'aérodrome militaire d'Al-Djarrah, près de la ville d'Alep (nord de la Syrie). Selon les témoignages rapportés par l'OSDH, les avions ont été aperçus volant à basse altitude mais il n'est pas certain qu'ils soient équipés de munitions.


"Ils ont des formateurs, des officiers irakiens qui étaient pilotes pour Saddam Hussein", a rapporté ce vendredi le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, cité par l'agence Reuters. "Des gens les ont vus voler, ils ont décollé à de nombreuses reprises de cet aérodrome", ajoute-t-il.


Des avions de fabrication soviétique


Selon la même source citée par l'agence Russia Today, les appareils pourraient être des Mig-21 et Mig-23, des avions soviétiques mis en service en 1960 et qui ont depuis été produits respectivement à 11.000 et 4000 exemplaires dans le monde. Très répandus, ces avions de combat ont été (ou sont encore) utilisés par les armées des pays de l'Est (Russie, Ukraine, Pologne, etc.), en Algérie, à Cuba, en Inde mais aussi en Irak et en Syrie.


C'est justement en Syrie que ces avions appartenant à l'armée du régime auraient été saisis par les combattants islamistes, qui ont pris le contrôle des aéroports des provinces d'Alep et de Raqqa.



La vie sous l'Etat Islamique en Syrie: drapeaux noirs, parades armées et terreur

e fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie est monochrome: tout y est noir, depuis les turbans des hommes jusqu'aux voiles des femmes. Même les passeports.


"Les drapeaux noirs de l'EI sont partout. Les femmes sont couvertes de la tête aux pieds par des burqas noires et ne peuvent sortir de chez elles que si elles sont accompagnées de leur père, leur frère ou leur mari", déclare Abou Youssef, militant de la province de Raqa, bastion de l'EI dans le Nord syrien. Et les passeports de l'EI? "Noirs".


Brigades de femmes et d'hommes


A Raqa, l'EI régit tous les aspects de la vie. Les jihadistes -- seuls autorisés à posséder des armes -- paradent dans les rues, kalachnikov ou pistolets au poing, et deux forces de sécurité distinctes sont chargées de contrôler les femmes et les hommes, raconte Abou Youssef via internet.


"La brigade Khansaa est composée de femmes membres de l'EI. Elles sont armées et ont le droit d'arrêter et de fouiller n'importe quelle femme dans la rue", explique le militant. La brigade Hesbeh agit de même avec les hommes, se chargeant elle aussi d'imposer la vision de l'EI de la loi islamique.


L'EI a également "des ministères pour tout ce que vous pouvez imaginer: éducation, santé, eau, électricité, affaires religieuses et défense. Tous les ministères occupent d'anciens immeubles du gouvernement". "Il y a même une autorité de protection des consommateurs", ironise-t-il. L'éducation est basée sur une stricte interprétation de la loi islamique, et des camps d'entraînement pour les jeunes garçons ont été mis en place, précise-t-il.


"Rien d'amusant"


Les jihadistes interdisent aux habitants de profiter des lieux publics auxquels eux-mêmes ont accès, rapportent régulièrement des militants à Raqa, qui ont diffusé sur internet des photos montrant des cafés remplis uniquement de jihadistes. A Deir Ezzor, ville de l'Est syrien où les habitants ont vainement tenté de repousser l'EI, tous les cafés ont fermé.


"Rien de bon ou d'amusant n'est autorisé", déclare le militant Rayan al-Fourati, via internet. "C'est impossible d'imaginer quelqu'un fumer, ou vendre du tabac. C'est impossible de voir une femme sans voile intégral. Et chaque jour, quand le muezzin appelle à la prière, tout le monde ferme sa boutique et va à la mosquée, sous peine de prison".


Les jihadistes, eux, bénéficient de nombreux avantages. Le salaire de base de l'EI est de 300 dollars par mois, selon Fourat al-Wafaa, un militant de Raqa utilisant un pseudonyme. "Dans les circonstances actuelles, cela représente beaucoup d'argent", déclare-t-il via internet. Mais cette générosité ne s'étend pas aux habitants.


"Une mafia qui gouverne par la terreur"


"L'EI n'est pas vraiment un Etat. Il donne à ses membres tous les avantages qu'ils veulent, mais les autres citoyens n'en bénéficient pas", explique Fourat. "C'est une mafia qui gouverne par la terreur. Et les gens sont forcés par la faim à rejoindre leurs rangs, car c'est la seule manière d'avoir un salaire décent".


D'autant que l'EI prélève des impôts: des commerçants, déjà appauvris par la guerre, doivent ainsi payer 60 dollars par mois. "Même ceux qui sont trop pauvres pour payer doivent s'y plier. Alors les gens rejoignent (l'EI) car ils doivent choisir entre mourir de faim ou les rejoindre et se livrer eux aussi à l’extorsion", déclare le militant.


Mouvement de colonisation


Pour Rayan al-Fourati, qui a récemment fui Deir Ezzor, l'EI s'apparente à un mouvement de colonisation. "De même qu'Israël a occupé la Palestine avec les colons, la même chose s'est passée ici", déclare-t-il. "Il y a des jihadistes étrangers, même des Américains, qui vivent avec leurs familles là où nous vivions avant", déclare-t-il, utilisant un pseudonyme.


Les jihadistes ont pris possession de champs pétroliers et gaziers, de centrales électriques et de barrages, qu'ils maintiennent en activité, versant un salaire supplémentaire aux employés de ces infrastructures, qui continuent également à recevoir de l'argent du gouvernement syrien.


Selon Rayan, les employés appartenant à la minorité alaouite du président Bachar al-Assad ont fui quand l'EI est arrivé dans la province. Mais les autres sont restés, après avoir "reçu des garanties qu'on ne leur ferait pas de mal".


Selon Nael Moustafa, un autre militant vivant toujours à Raqa et contacté via internet, les jihadistes n'hésitent pas à fouiller les maisons, les téléphones et les ordinateurs à la recherche de preuves de ce qu'ils considèrent comme des pratiques "immorales". "Ils pensent que tout appartient à Dieu et se trouve donc sous leur contrôle", souligne-t-il.





Etat islamique: mythes et réalité

On a beaucoup parlé de la stratégie de Barack Obama visant à affaiblir et "détruire" l'Etat islamique (EI). Sans juger de la justesse de cette stratégie, il est indispensable de se pencher sur trois facteur distincts mais interdépendants afin d'augmenter les chances d'un succès américaine: l'analyse rigoureuse des causes profondes du phénomène, la prise en compte des facteurs sociopolitiques et économiques lors de l'élaboration de la campagne militaire, et la capacité réelle -et non pas idéale- des membres de la coalition qu'Obama a réunie. En suivant ces principes, l'EI sera définitivement affaibli et ne pourra plus poser de problème majeur à aux alliés des Etats-unis au Moyen-Orient, ni menacer la sécurité des pays occidentaux.


La montée en puissance de nombreux groupes jihadistes remonte à plusieurs décennies, quand des dictateurs arabes corrompus et impitoyables enfreignaient impunément les droits de l'Homme, privaient leurs citoyens de justice sociale, et réprimaient violemment les mouvements d'opposition.


Ajoutons à cela l'invasion regrettable de l'Irak décidée par George W. Bush, qui a réveillé le conflit opposant Sunnites et Chiites, et les violents bouleversements qu'ont connu plusieurs pays arabes dans la foulée du Printemps arabe, dont le point culminant est la guerre civile syrienne, qui fait toujours rage.


Lire aussi : Premières frappes américaines contre des positions jihadistes en Syrie
Attiré par la désintégration de la Syrie, comme d'autres groupes jihadistes, l'Etat islamique est une sous-branche d'Al-Qaïda (il fait preuve d'une telle sauvagerie que l'organisation créée par Ben Laden refuse de le reconnaître). Au nom de l'Islam, il se livre à des violences d'un autre âge afin d'établir un royaume islamique dans une vision pervertie de la religion, de l'Histoire et de la culture.


Dans le même temps, les régimes autoritaires séculaires et religieux de la région ont versé de l'huile sur le feu en soutenant financièrement et militairement des groupes jihadistes rivaux, tout en attisant les haines entre eux, et contre l'Occident.


Des millions de jeunes Arabes, sans ressources ni espoir, ne savent plus où se réfugier. Ils brûlent d'une haine tenace à l'encontre des leaders corrompus qui les gouvernent, insensibles à leur détresse, mais aussi de l'Occident, qui n'a jusqu'ici agi que pour protéger ses intérêts.


C'est pourquoi une campagne militaire doit obligatoirement être accompagnée de programmes de développement économique durables afin de créer des emplois et des opportunités qui redonneront courage à cette jeunesse désœuvrée.


Les Etats-Unis, l'Europe et les Etats pétroliers de la région doivent financer ces objectifs à hauteur de milliards de dollars, afin de persuader les hommes et les femmes de la région de rejeter l'extrémisme et d'adopter une attitude modérée.


Les projets de développement durable permettront non seulement de dynamiser les énergies locales mais aussi d'accroître le sentiment de responsabilité nécessaire à la construction d'un système social et économique parti de rien. Les populations s'affranchiront ainsi progressivement des aides de l'Etat, toujours conditionnées à un lien de subordination.


Nous devons soigneusement étudier le rôle et la responsabilité de chacun des membres de la coalition (dont beaucoup sont encore inconnus) et n'entretenir aucune illusion sur leur importance et leur efficacité.


En Irak : il ne faut pas se faire d'idées sur la composition et l'efficacité du nouveau gouvernement. Même si les Kurdes s'engagent volontairement au côté des Occidentaux pour maintenir leur autonomie et l'intégrité de leur territoire, le soutien actif de toutes les tribus sunnites est loin d'être assuré, étant donné le conflit durable et violent qui les a opposées au gouvernement chiite de Maliki pendant huit ans.


Avant de se joindre aux Chiites, ils voudront savoir ce qu'ils peuvent tirer de la situation. Je persiste à penser qu'il sera nécessaire d'en passer par un régime sunnite autonome, doublé d'un partage équitable des recettes pétrolières, dans une sorte d'Etat fédéral.


Les Etats-Unis doivent se préparer à cette éventualité, et signifier au gouvernement Abadi qu'il est impératif, pour faire cesser les violences, de convaincre les Sunnites que leur participation à la lutte contre l'Etat islamique sera récompensée, et ne servira pas uniquement à consolider le pouvoir des Chiites.


En Syrie : le programme de mobilisation, d'entraînement et d'équipement des rebelles modérés pour faire obstacle à l'EI, proposé par Obama, n'aura aucun effet, quand bien même ils seraient surentraînés. Lutter sur deux fronts à la fois, contre l'EI et contre les forces d'Assad, rend leur tâche impossible.


Les Etats-Unis doivent immédiatement prendre pour cible les positions de l'EI en Syrie, et certains objectifs militaires d'Assad, notamment sa défense aérienne, ses aérodromes et ses troupes, afin de l'empêcher de continuer à se servir de « barrel bombs » qui tuent des milliers de civils sans distinction.


De plus, les Etats-Unis devraient profiter de l'inquiétude croissante des Alaouites vis-à-vis d'Assad, car ceux-ci commencent à se rendre compte que la guerre civile ne prendra fin qu'avec son départ.


Une alliance entre Alaouites et Sunnites en Syrie est concevable à partir du moment où les premiers auront la garantie qu'ils ne seront pas tenus pour responsables -- après le départ du dictateur, au moment où les Sunnites formeront un gouvernement représentatif -- du massacre des communautés majoritairement sunnites par les troupes d'Assad.


Les bombardements aériens américains contre l'EI doivent être massifs et viser l'organisation terroriste à la fois en Irak et en Syrie, afin de l'empêcher de regrouper ses forces, de recruter des combattants et de mettre en place de nouvelles positions défensives, dans le but d'entraver au maximum sa capacité de récupération.


En Arabie saoudite : La guerre contre l'Etat islamique est, en principe, un conflit religieux qui va au-delà de sa simple défaite. Les Chiites iraniens et les Sunnites saoudiens se font la guerre par groupes interposés, en Syrie et en Irak, afin de s'assurer une hégémonie régionale. Ils se livrent un combat à mort qui ne s'éteindra pas de sitôt.


L'Arabie saoudite a, en théorie, tout intérêt à ne pas financer les rebelles syriens, et à participer activement à la campagne militaire. Les Etats-Unis doivent continuer à demander au royaume saoudien d'envoyer des troupes en Syrie pour combattre l'EI. Même si cela profite à l'Iran, également menacé par l'EI, cela contribuera à affaiblir l'emprise de Téhéran sur la Syrie.


L'Iran a toujours été, et sera toujours, partie prenante dans les conflits régionaux, soutenant l'une ou l'autre faction. Il serait illusoire de croire que Téhéran peut nous aider à résoudre le problème qui nous préoccupe. Les Iraniens soutiennent Assad financièrement et militairement, en lui fournissant des armes, des conseillers et même des soldats dans la guerre impitoyable qu'il livre à son propre peuple.


Les Iraniens feront tout pour préserver leur influence en Syrie, pivot stratégique de la zone qui s'étend du Golfe à la Méditerranée, indispensable pour que l'Iran devienne la première puissance de la région. Indépendamment des négociations sur le programme nucléaire iranien, les Etats-Unis doivent tout faire pour empêcher Téhéran d'influer sur les campagnes militaires en Irak et en Syrie.


En Turquie : Le président Erdogan, suivant ses convictions islamiques, refuse de combattre l'EI, et ne fera sans doute rien de plus qu'apporter un soutien de principe à nos efforts. La Turquie est depuis longtemps le point de passage des jihadistes du monde entier qui se rendent en Syrie et en Irak.


Les Etats-Unis doivent cesser de trouver des excuses à Ankara et exiger qu'Erdogan prenne des mesures pour enrayer l'afflux de jihadistes et cesser d'acheter du pétrole à l'EI, ce qui permet à l'organisation terroriste de financer ses actions meurtrières. Les Américains doivent faire comprendre à la Turquie qu'elle s'expose à de sérieuses conséquences si elle refuse d'accéder à leurs demandes.


Plusieurs pays arabes, dont l'Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis, Oman et le Koweït, devraient apporter leur aide à la campagne contre l'Etat islamique. Les Etats-Unis doivent s'assurer que cette guerre a bien l'air d'un conflit interarabe, où les puissances occidentales ne soutiennent que les acteurs modérés de la région tout en protégeant leurs intérêts stratégiques.


Pour triompher de l'extrémisme islamique, nous devons conditionner l'aide que nous apporterons aux Etats arabes touchés par ce fléau à l'élaboration de programmes socioéconomiques et politiques concrets sur le long terme. Ceux-ci offriront une alternative à la violence à des dizaines de millions de jeunes Arabes, et leur donnera l'espoir et la chance de construire un avenir meilleur.

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