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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

le djihadisme chiite et le djihadisme sunnite!

~Devant les avancées des djihadistes sunnites de l'Etat Islamique, et les menaces d'embrasement régional, les pays modérés du Proche et Moyen-Orient appellent à la constitution d'une large coalition. Si sur le principe, les occidentaux partagent cette position, les USA de leur côté plaident pour y intégrer également l'Iran Chiite, pourtant largement critiqué pour son soutien au terrorisme et son implication dans le conflit syrien. Ce faisant, Barak Obama ne prend-il pas le risque de paver la route des ambitions hégémoniques de Téhéran au détriment des pays arabes sunnites modérés? Le Chiisme et sa contribution au djihad mondial Si aujourd'hui, il y a une prise de conscience du danger planétaire que représentent les groupes djihadistes sunnites, et en particulier l'Etat Islamique (EI), cela ne doit pas occulter le terrorisme chiite soutenu depuis de nombreuses années par les Mollahs de la République islamique d'Iran. La rivalité qui existe depuis 13 siècles entre les deux principales branches de l'Islam, le Sunnisme majoritaire et le Chiisme, se retrouve dans les foyers d'instabilité qui embrasent la région que ce soit sous forme de conflits entre pays ou par l'intervention de groupes islamistes armés non étatiques

~Depuis l'accession au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny, l'Iran a mis en avant deux priorités essentielles. Tout d'abord, importer son modèle de révolution islamique auprès des populations chiites de la région afin de renverser les gouvernements sunnites en place, et poursuive la maîtrise de la filière nucléaire déjà engagée par le Shah. Tout cela au service d'une vision messianique du monde qui n'a rien à envier au Califat décrété par l'EI. Cette politique à visée hégémonique s'est traduite par l'implication de Téhéran dans de nombreux conflits. Avec ses voisins immédiats, il n'est qu'à rappeler la guerre Iran-Irak, ou des querelles de frontière avec les pays du Golfe, ainsi que des actions à distance jusqu'en Europe ou en Amérique du Sud via des groupes terroristes tel le Hezbollah libanais. Le rôle central du Hezbollah libanais Le Hezbollah est avec les "Gardiens de la Révolution Islamique", le bras armé de l'Iran. Dans sa charte de 1985, amandée en 2009 pour la rendre plus "présentable" afin de servir ses dessins politiques, il apparaît clairement comme un mouvement chiite fermé et d'inspiration djihadique dont les objectifs dépassent largement la seule sphère libanaise et la lutte contre "l'ennemi sioniste". Le "parti de Dieu" a été porté sur les fronts baptismaux par des actions diversifiées et d'une extrême violence. Ainsi, il s'est illustré par des prises d'otage -telle celle des français Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat mort en captivité ou celle du colonel américain Richard Higgins, travaillant dans le cadre de l'ONU-, ainsi que par le détournement d'avion sanglant du 14 juin 1985. Mais c'est surtout par une série d'attentats spectaculaires qu'il a marqué les esprits. En France, dont celui de la Rue de Rennes à Paris devant le magasin Tati, qui ont coûté la vie à 15 personnes et en ont blessé plus de 300. Ou en s'en prenant à la Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth en 1983 contre les contingents américain et français causant 299 victimes. Ou encore, l'attentat contre le Centre culturel juif argentin "AMIA" qui a fait 84 morts et 230 blessés. A cette longue liste, on peut rajouter ses actions récentes qui ne connaissent pas de frontières. La milice d'Hassan Nasrallah est un véritable Etat dans l'Etat. Disposant d'une force armée mieux structurée que celle de l'Etat Libanais et de ses propres réseaux de communications, elle a réussi à paralyser le jeu politique du pays et à imposer ses orientations. C'est ainsi que le Hezbollah a déclenché, sans aucune concertation avec les autorités légitimes, la guerre de 2006 contre Israël et qu'elle a formé et armé le Hamas, pourtant une organisation sunnite, dans le but de torpiller les accords d'Oslo entre l'Etat Hébreu et l'OLP. Mais c'est surtout son implication dans la crise syrienne auprès des troupes du régime Alaouite -branche du Chiisme- de Bachar el-Assad, allié de Téhéran qui a définitivement révélé son rôle de supplétif de l'Iran dans la région. L'alibi de la résistance contre Israël, pour conserver ses armes, ne pouvant à l'évidence plus être invoqué dans ce dossier. Cette crise syrienne a été le catalyseur qui manquait pour stimuler la convergence des groupes sunnites djihadistes contre l'ennemi commun chiite, qui combinée à l'implosion de l'Irak, après le départ des troupes américaines, a fait basculer l'Etat Islamique de groupe armé en une puissance quasi-étatique. Ce dernier en décrétant le rétablissement du Califat, ne s'oppose pas uniquement aux chiites, mais également aux Etats sunnites modérés les considérant comme caducs, avec en perspective le risque de déstabilisation de toute la région. Face aux dangers communs, de nouvelles alliances se sont forgées Face aux dangers communs et au désengagement américain lié à sa politique de pivotement vers l'Asie-Pacifique, de nouvelles alliances entre les modérés de la région se sont forgées pour répondre à la double menace perse et djihadiste sunnite. Elles ont largement bénéficié de la base constituée lors de la 2e guerre du Liban entre Israël et le Hezbollah. En effet, si sur le plan strictement militaire, cette campagne a laissé l'image d'une victoire en demi-teinte, la réalité après quelques années est tout autre. Suite au conflit, la frontière nord avec le Liban a été relativement calme, le Hezbollah ayant tout fait pour éviter une nouvelle confrontation avec Israël. Mais surtout des rapprochements se sont opérés entre pays arabes sunnites et l'Etat Hébreu ayant à faire face aux tentatives de déstabilisation orchestrées par Téhéran via les populations chiites. Cela a été encore plus manifeste lors de l'opération "Rocher inébranlable" contre le Hamas qui entre temps avait rejoint le camp des rebelles djihadistes syriens au grand dam de ses anciens alliés iraniens et du Hezbollah. Ainsi, s'est constitué un front commun entre l'Egypte, l'Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats, l'Autorité palestinienne (AP) et Israël afin d'agir de manière concertée à la fois sur le plan diplomatique et militaire. Et l'on peut dire objectivement que cette stratégie a été efficace, puisqu'elle a marqué la première défaite des éléments liés au djihad mondial, le Hamas, branche gazaouite des Frères musulmans et le Djihad islamique palestinien, qui sont ressortis très affaiblis du conflit, et qui n'ont pu mettre en pratique leur plan d'attaque d'Israël via les tunnels et le renversement de l'AP de Mahmoud Abbas. Avec la prise de Quneitra, le poste frontière entre Israël et la Syrie, par les djihadistes d'al-Nosra, émanation d'al-Qaeda, et l'annonce par l'EI que sa "prochaine étape était la Palestine", on comprend mieux pourquoi l'Etat Hébreu ne s'est pas engagé dans une opération terrestre de longue durée dans l'étroite bande côtière. Ce faisant, Tsahal (Forces de défense d'Israël) conserve intactes sa capacité opérationnelle et sa liberté d'action pour une possible implication dans un conflit généralisé contre le djihad. C'est ainsi que les soldats du contingent philippin de l'UNDOF (Force des Nations Unies d'Observation du Désengagement) pris au piège par les milices armées, doivent leur salut grâce à l'intervention des troupes irlandaises de l'ONU et d'Israël qui de plus a organisé leur rapatriement du Golan syrien sur son territoire. La lutte contre le djihad, quelle coalition et pourquoi faire? De son côté, le président de la première puissance mondiale, Barack Obama, affirme qu'il mettra fin à ce « cancer » que représente l'Etat Islamique. Mais en parallèle, il avoue qu'il n'est pas question d'envoyer des troupes américaines pour une opération terrestre et qu'il n'a pas encore de stratégie précise. Par contre, il plaide pour une très large coalition qui pourrait intégrer l'Iran afin de mener le combat contre les djihadistes sunnites. Le département d'Etat annonce une coalition de près de 40 pays. Ce chiffre impressionnant interpelle. Parmi les participants confirmés ou attendus de cette "vaste armada", il y a des antagonismes que l'on pense difficilement surmontables ou pour le moins qui risquent de poser problème. Il suffit d'évoquer les rivalités entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, ou le Qatar accusé de soutenir certains groupes djihadistes que la coalition est supposée combattre. On peut citer également la crise diplomatique entre la Turquie de "l'islamiste modéré" Erdogan et le gouvernement israélien de Netanyahou, avec en toile de fond le soutien d'Ankara au Hamas et ses vues sur les gisements gaziers chypriotes protégés par l'Etat Hébreu. Même si l'on arrivait à mettre tout ce beau monde d'accord, il faudrait un plan d'action réaliste et une coordination efficace afin de faire converger cet ensemble disparate en un tout efficace sur le terrain, ce qui semble manquer cruellement à ce jour. Le prix à payer d'un partenariat avec l'Iran Si d'aventure l'Iran devait faire partie de cette coalition et qu'elle ait quelque rôle à jouer dans la lutte contre les milices djihadistes sunnites, il en résulterait des conséquences très dommageables pour l'avenir. Tout d'abord, cela débarrasserait à moindre cout les Mollahs Perses de rivaux dangereux dans leur quête hégémonique. Ensuite, il serait pratiquement impossible de refuser la poursuite de son programme nucléaire à Téhéran qui vient de se faire admonester par l'AIEA pour ne pas avoir donné les garanties attendues sur la nature pacifique du dit-programme. Dès lors, plus rien ne pourrait empêcher la théocratie chiite d'acquérir la bombe atomique. Si en l'absence d'armée moderne, l'EI s'est montré redoutable et a pu conquérir de vastes territoires, imaginons ce qu'il en serait d'un Iran nucléaire ayant des aspirations similaires ! Aussi, il convient de rester très ferme sur les conditions à remplir par Téhéran avant de considérer quelque participation que ce soit. Une occasion historique La situation semble inextricable, pourtant, Barak Obama, a là une occasion inespérée de faire changer durablement les choses et de redorer le blason de l'Amérique passablement terni ces derniers temps. Il pourrait être celui par qui s'officialiserait l'union des pays modérés de la région, contre les extrémismes de tous bords, débouchant à terme sur des traités de paix entre les Etats arabes et Israël et à la création de la Palestine. Aussi faut-il espérer que le Président américain aura plus d'audace et de clairvoyance que dans sa gestion hésitante du dossier syrien. En ne soutenant pas les opposants de l'Armée Syrienne Libre (ASL), seule alternative démocratique au régime de Damas, il a donné la prime à l'agresseur et ouvert la porte aux groupes djihadistes. Alors Monsieur le président, permettez-moi d'espérer que vous serez inspiré et que vous saurez vous montrer digne de rentrer dans l'histoire. Car aujourd'hui il n'est pas à choisir entre le djihadisme chiite ou le djihadisme sunnite, mais entre la civilisation et la barbarie!

le djihadisme chiite et le djihadisme sunnite!
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