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SERPENT -  LIBERTAIRE

anarchiste individualiste

La réforme religieuse sous l'ancien Empire et le grand-prêtre IMHOTEP

La réforme religieuse sous l'ancien Empire   et le grand-prêtre IMHOTEP

L'Egypte sous la 1ère DYNASTIE
dite : "THINIT
E"

Noms des 8 Pharaons de la première DYNASTIE

Période allant aux environs de -3185 à -2925 de notre ère

Vers -3 185 à -3 125

" -3 125 à -3 100

" -3 100 à -3 045

" -3 045 à -3 035

" -3 035 à -2 980

" -2 980 à -2 970

" -2 970 à -2 960

" -2 960 à -2 925

  • Manéthon prêtre-historien égyptien d'Héliopolis qui vécut sous le Roi Ptolémée 1er (-3è Siècle) écrivit les chroniques des pharaons égyptiens des origines (connues) jusqu'à Alexandre le Grand, mais il n'est pas toujours en conformité avec les dates de règnes des pharaons gravés sur la pierre dite de Palerme.

Vers -3 150 le Roi NARMER de Haute-Egypte entra en conflit avec le roi de Basse-Egypte et le vainquit. Il annexa le royaume du delta et reprit la couronne rouge de son adversaire vaincu.

Narmer fonda la ville de Memphis et pour mieux la protéger, il l'entoura d'un énorme MUR BLANC. Cette oeuvre colossale s'étendit sur plusieurs règnes de ses successeurs. On attribue à Narmer le partage du royaume du Delta du Nil en 16 Provinces, qu'il ajouta à ses 22 nomes ou Provinces de Haute-Egypte. Chaque nome étant administré par un gouverneur qui relevait de l'autorité directe de pharaon.

La palette du Roi NARMER (Copies de Pétrie 1953)

Palette très intéressante, véritable tableau de maître dont l'étude nous
donne de nombreux renseignements sur la période concernée :

  • Sur les frontons des deux faces de la palette figurent en gros plans deux effigies de la déesse Bat stylisée par un facial féminin avec deux oreilles de vache et une énorme paire de cornes retournées vers l'intérieur qui rappellent la fertilité qu'offre le lait et ses dérivés, nourriture de base dans l'ancien temps. Sa disposition en partie haute de la palette lui donne un caractère céleste et prouve la haute estime du pharaon à son égard.

I. La face A ou recto de la palette concerne : la victoire d'une bataille

  • Le roi Narmer porte sa couronne blanche de Haute-Egypte, il tient par les cheveux le roi ennemi du Nord qu'il menace de sa massue. De même, le faucon sacré Horus frappe de sa gaule le chien Bébon assimilé au dieu Seth du delta. A l'arrière le scribe se prépare à graver sur deux tablettes les exploits de son pharaon.
  • Dans la 3ème partie basse de cette palette, deux ennemis vaincus et tout nus s'enfuient vers le monde souterrain du chaos. Narmer était un grand roi redouté, on retrouva même des serekhs (sceaux ou cartouches incluants son nom) jusqu'au pays de Canaan.

II. La face du verso B concerne : les festivités après la bataille

Suit immédiatement la reine dont la tête est surmontée d'un demi-cercle (symbole de l'autorité royale sous forme d'Uraeus stylisé). On remarque que la grandeur de la reine est deux fois plus grande que celle des autres gens ou des ennemis vaincus décapités gisants sur le sol et emportés par la barque des trépassés... Seul le roi domine par sa grandeur l'ensemble du défilé et porte sur sa tête en signe de triomphe sa nouvelle couronne de Basse-Egypte tout en serrant dans son bras la mitre blanche de Haute-Egypte.

Même si le roi Narmer se présente encore comme un conquérant impitoyable et autoritaire, on décèle déjà les premiers éléments de religion primitive qui va " beaucoup évoluer " au cours des deux prochaines dynasties jusqu'à l'avènement d'Imhotep.

En dessous deux guerriers maintiennent par leur corde deux entités composites semblables aux chiens bébons du dieu Seth vaincu. A noter : les cous des chiens exagérément longs et enlacés comme deux serpents considérés dans le delta comme des divinités.

Dans la partie basse de la face B, le taureau Apis menace de sa stature un ennemi nu, effrayé et écrasé par la puissance conjointe de l'animal et du soleil resplendissant contenant en son sein la façade d'un temple identique à celui d'Horus d'Edfou...

Second objet de grand intérêt : la massue du Roi NARMER (Emery 1961)

Narmer ayant sur sa tête la couronne rouge de Basse Egypte a en face de lui l'image du dieu SOKAR ou PTAH (tous deux étant représentés sous l'aspect d'une momie) qui est assis dans son arche de procession où il assiste à la visite des ambassadeurs barbus aux longs cheveux venus lui apporter des cadeaux en signe d'allégeance.

En haut du tableau on distingue nettement la déesse Nekhbèt qui étend ses ailes de vautour blanc pour protéger pharaon. Une vache et son veau confirment le désir de fertilité, tandis que des porteurs amènent en procession les effigies des divers nomes.

Dans le bas de l'image, le célèbre taureau APIS, seigneur depuis la plus haute antiquité de la région de Memphis et considéré par les prêtres d'Héliopolis comme une forme de leur démiurge-Créateur, vient au pied de l'estrade assurer pharaon d'un règne prospère et opulent.

Suivent enfin des faucons stylisés, des chevreaux, un héron (ou l'antique oiseau Bénou) veille au-dessus d'un grand palais, tandis que dans une bulle inférieure un grand chien sauvage (un loup ?) poursuit des animaux domestiques pour apaiser sa faim.

Les successeurs du Roi NARMER

AHA, fils de Narmer mena plusieurs campagnes victorieuses contre les pays voisins de Nubie et Libye, ce qui lui valut le surnom d' " Aha - le pharaon combattant ".

Ayant démontré son pouvoir aux yeux des nations environnantes, il décida d'envoyer en Canaan et à Byblos en Phénicie (Liban) ses ambassadeurs pour établir des relations de paix et d'échanges commerciaux. Pour affermir son règne sur le royaume du Nord Aha épousa Neithotep (la dame qui symbolise la déesse Neith qui apporte paix et plénitude).

AHA aurait non seulement continué le Grand Mur Blanc entamé par son prédécesseur, mais il fit également construire son grand palais royal de Memphis en prenant soin d'y ajouter à proximité immédiateune imposante forteresse pour garantir la sécurité de sa maison.

Correspondant à cette période on a retrouvé différentes sculptures du chien des morts : Khentyimenty - ( Celui qui veille à l'Occident sur le royaume des morts...) Ce culte du chien gardien mortuaire serasous la troisième dynastie assimilé au dieu ANUBIS, un homme à la tête de chien qui préside aux rituels de l'embaumement et plus tard aidera Isis à reconstituer Osiris pour sa résurrection.

Selon tous ces vestiges officiellement reconnus on constate que l'esprit et les croyances religieuses sont encore très primitifs, les sacrifices humains sont encore couramment pratiqués comme l'écrit l'égyptologue Helck (1987,149) qui affirme qu'on aurait même sacrifié un être humain devant le palais royal ! La superstition est courante et même pharaon ne se déplace qu'avec son Imyout, sa peau d'animal suspendue à une hampe qui lui sert de... fétiche !

Après avoir asséché une partie des marais du Fayoum, créé la ville de Crocodilopolis, bâti le premier temple au dieu Ptah, le roi AHA mourut brutalement selon des récits imprégnés de légendes... La reineNeithotep assura la régence jusqu'à l'avènement de leur enfant : le pharaon " DJER - Kenkenès ".

Les Pharaons Horus-Den & Horus-Ka
de la 1ère DYNAST
IE

REGNE DU PHARAON : HORUS-DEN (OUDIMOU)

Se souvenant de la terrible famine que l'Egypte a subi sous le règne du précédent pharaon, probablement due à une grande sécheresse provoquée par l'insuffisance des crues de l'inondation annuelle du Nil, le roi Den-Ousaphaïs entreprit la construction d'un réseau de canaux et de bassins de réserves. Travaux achevés par ses successeurs.

En grand pharaon ce Roi qui a réussi à maintenir en paix la Haute et la Basse-Egypte, va successivement mener plusieurs campagnes à l'extérieur des frontières pour soumettre au tribut :

  • les " Asiatiques " peuplades sémitiques occupant les territoires : du Liban Ouest, du Naharina, de la Syrie et des Cités-Etats du Nord de l'Euphrate dans le Croissant fertile.
  • les nomades du Sinaï et des ennemis de Tesemtyou (!) Des tribus nomades qui s'étaient provisoirement établies en bordure du désert arabique et dont les textes égyptiens ont ultérieurement perdu toute trace de localisation !

Toujours est-il que dès que l'Horus-Den a atteint ses trente ans de règne, il a organisé pour le peuple les grandes réjouissances du SED commémorant son jubilé ou trentième anniversaire du règne.

Cette fête se célébrait déjà à chaque trentième anniversaire de règne dès la période pré-dynastique, mais bientôt certains pharaons désireux de plaire au peuple lui accordèrent parfois une double fête par anticipation lors d'un vingtième ou vingt-cinquième anniversaire ! Plus tard le peuple hébreux adoptera cette coutume en fêtant tous les cinquante ans une année dite du Jubilé où on redistribuait une partie des terres et remettait les dettes à ses frères (terme indiquant les pratiquants de la même religion) et même libérait les esclaves...

REGNE DU PHARAON : HORUS-KA ( QAA / OUBIANTHES)

Excepté les objets retrouvés dans quelques tombes ou mastabas (monuments funéraires égyptiens) nous ne disposons que de peu d'éléments sur la vie, les conquêtes et les croyances des pharaons des deux premières dynasties. Notre but étant de mettre en valeur les réformes et "l'évolution de la spiritualité antique", nous allons examiner en priorité les règnes et les écrits religieux qui ont fait de l'Egypte un précurseur de la Bible et de la morale sociale par une véritable prise de conscience de pharaon, laquelle se prolongea dans l'esprit du peuple pour lui ouvrir de nouveaux horizons : l'accès à une nouvelle vie après la mort terrestre...

Pourtant lorsqu'on connait l'importance des énormes réformes officialisées par le grand ministre Imhotep sous le règne du roi Djoser de la troisième dynastie, on est évidemment tenté de chercher les premiers signes précurseurs dans la période des deux précédentes dynasties, or le nom d'Horus-Ka de la première dynastie met nettement en évidence l' existence d'une conception spirituelle puisque (comme nous le verrons plus tard) le KA est un principe de double spirituel qui fait partie de la religion et du concept d'Osiris, de plus les deux hiéroglyphes du KA et de l'ANKH ont été retrouvés sur une coupe de schiste de l'époque thinite (1ère dynastie) ce qui voulait déjà dire à l'époque : le Ka donne la vie...

" Le PREMIER CODE officiel de bonne conduite humaine " aurait donc un rapport avec ce que nous avons coutume d'appeler le début des dynasties royales officielles et se situerait à une période incluse entre les années -3100 et les années - 2730 av. J.C. période allant de la première à la troisième dynastie officielle, donc bien avant la promulgation du nouveau fameux code civil inspiré par le roi mésopotamien HAMMURABI (vers -1730.)

Tableaux de la deuxième dynastie (officielle) de pharaons

Noms des Pharaons constituant la "DEUXIEME DYNASTIE"
Période approximative allant de -2.925 à -2.790 avant notre ère

Listes royales de 1 à 5 Helck
1987 et 6 à 9 Grdseloff 1944

Listes royales selon
Gardiner 1961

Listes de Manéthon
selon Waddell 1964

C.

D.

Lorsqu'un nom différent apparaît après la lettre B, il correspond au même pharaon inscrit sur la deuxième liste dite Nesout-Bity ou Nebty. Nesout étant l'hiéroglyphe du roseau (symbole de Haute Egypte) et Nebty celui de l'abeille symbolisant la Basse Egypte.

Si les égyptologues sont d'accords sur les noms et les règnes des 3 premiers pharaons de la seconde dynastie, des controverses subsistent sur le classement et les noms attribués aux 4 monarques suivants. Il semble qu'une soudaine guerre civile a séparé à nouveau durant quelques temps les 2 royaumes qui ne se sont réconciliés que sous Kha-Sekhmouy, ce qui explique les différences d'années de règnes et l'existence éventuelle de deux dynasties qui auraient régné chacune respectivement sur l'un ou l'autre royaume du Nord ou du Sud ...

Deux grands rois de la 2ème dynastie
et le début de règne de DJES
ER

1/. HOTEP - SEKHEMOUY d'Abydos (-2925 à - 2880 av. J.C.)

C'est donc HOTEP-SEKHEMOUY d'Abydos qui inaugure les neuf règnes de cette deuxième dynastie royale égyptienne. Selon l'égyptologue Jean Vercoutter (dans son livre " l'Egypte des origines à la fin de l'Ancien Empire ") la traduction de ce nom signifierait " les Deux Pouvoirs sont en paix ". Ce même auteur réfute les autres lectures du hiéroglyphe Hotep qui devint sous Séthi-1er (au Nouvel Empire vers -1310) " Bedjaou " dans la liste Nesoutbity d'Abydos, erreur qui serait à l'origine du nom de " Banoueter " figurant sur la liste royale retranscrite dans le papyrus de Turin.

Le chroniqueur Manéthon donne à ce roi le nom de Boethos et rapporte que durant son règne un tremblement de terre près de Bubastis provoqua d'énormes crevasses qui engloutirent de nombreux morts.

Après 38 années de règne, l'Horus HOTEP-SEKHEMOUY a été enterré à Saqqarah dans une vaste tombe (120m x 50 m) entièrement creusée dans le roc. Même si son corps a disparu, on a trouvé dans cette tombe des fragments de vases en pierre qui portent son serekh royal.

Elément très intéressant : il a également été retrouvé (seulement au 20ème siècle) quelques serekhs royaux gravés du sceau de l'Horus Hotep-Sekhemouy dans les souterrains de la pyramide à degrés du roi Djeser à Sakkara Nord ! (Lacau-Lauer 1961, 39, pl.V et 17).

2/. HORUS / KHA-SEKHEMOUY (régna vers -2800 à -2790 av. J.C.)

Sur la liste Nesoutbity son nom devient " Nebouy-Hotep-imef = le roseau et l'abeille demeurent en paix et se réconcilient."

Cette mention de réconciliation dans le nom de pharaon laisse entendre clairement qu'une guerre civile a bien eu lieu entre les capitales des deux royaumes divisés sous les règnes précédents et que le nouveau roi KHA-SEKHMOUY a rétabli l'union et la paix .

C'est à la fin du XIXè siècle que l'égyptologue Amélineau à découvert sa tombe qui est la plus grande d'Abydos. Creusée à une profondeur de 2 mètres dans le sol, elle a la forme approximative d'un trapèze dont la base fait 70 m de long et dont les deux côtés mesurent 18 m au nord et 11 m au sud. La chambre funéraire construite au centre du trapèze était entourée d'une cinquantaine de petites chambres et d'un grand appartement de 8 pièces.

Un fait important à noter : son épouse " Ny-hépet-Maât " traduction, le gouvernail appartient à Maât mentionne déjà sans équivoque le nom et l'existence de la grande déesse MAAT, symbole de l'ordre cosmique universel. Elle fait partie du tribunal d'Osiris, c'est elle qui indique la valeur des âmes grâce au contre-poids de sa plume, comme la plume maîtresse dirige le vol des oiseaux de même Maât en tant que déesse de la vérité dirige le coeur de pharaon et celui de ses sujets : hommes et femmes. Son existence, bien avant l'arrivée et les importantes réformes du Grand Imhotep prouve que l'Egypte était (dès la fin de la deuxième dynastie) bien entrain de s'ouvrir aux nouvelles théories sur la vie dans l'au-delà et les règles de la conscience humaine qui seules lui permettent d'accéder au paradis.

La TROISIEME DYNASTIE et le début de l'ANCIEN EMPIRE :

Noms figurants sur les listes royales

Datation approxi-
mative des règnes

Liste d'Abydos

La liste de la IIIè dynastie commence par les 20 années de règne du pharaon Nebka sur les deux royaumes d'Egypte unifiés, ce fut le dernier roi qui gouverna l'Egypte à partir de THIS (ancienne ville située en face d'Abydos en Haute Egypte). Après un début de règne à This, le roi Djeser installera sa nouvelle CAPITALE dans la grande ville de Memphis.

La personnalité du Roi Djeser (ou Djoser) fut tellement resplendissante sur l'Histoire de l'Egypte qu'elle écrasa un peu celle de son prédécesseur Nebka, malgré que tous deux descendaient directement de la reine Nyhetepmaât - épouse ou fille du Roi Khasekhemouy.

Le règne du ROI "D J E S E R" :

C'est sous son règne que sera érigée la première pyramide égyptienne qui est plus qu'un simple monument, mais aussi un très grand complexe architectural avec de grandes murailles protégeant l'immense édifice dont certains voient plus qu'un tombeau : soit un gigantesque escalier ou toutes les marches mènent l'âme du roi vers le ciel pour se transformer en entité de lumière.

Un esprit fondamentalement nouveau vient de naître environ 850 ans avant l'époque d'Abraham. Loin de nous toute idée d'hérésie ou de parjure, bien au contraire, un représentant de l'Eternel ( comme Moïse ou Elie ) vient visiter les hommes et leur montrer un chemin nouveau qui conduit à la vie éternelle par une renaissance après la mort. Ainsi ( comme l'ère des cathédrales au Moyen-Age ) débute : la période des grandes pyramides.

Le roi Djeser a mené plusieurs campagnes contre les asiatiques (syriens, phéniciens et cananéens de l'époque, qu'il compléta de plusieurs expéditions minières dans les colonies minières du Sinaï où l'on a retrouvé des graffitis et son serek à Ouadi Maghara.

La stèle dite de la famine sur l'île de Sehel

Sur l'île de Sehel située au sud d'Assouan se trouve une stèle (attribuée à Ptolémée V ?) qui relate une histoire concernant une famine en Egypte qui a duré sept années au temps du roi Djeser et de son ministre IMHOTEP ... Cette stèle relate en faite en d'autres termes : l'histoire de Joseph et son accession au pouvoir.

En l'an 18 de son règne, le roi Djeser fut confronté à une terrible famine due à une grande sécheresse qui provoqua par voie de conséquence une baisse inquiétante des niveaux et des crues annuelles du Nil, indispensables pour faire germer les céréales.

Ce manque d'eau se prolongea durant sept années consécutives. Pharaon fit alors venir le chef des prêtres Imhotep qui lui révéla que le Nil prenait naissance à Eléphantine sur le territoire consacré au dieu criocéphale Khnoum, entité au corps d'homme et à la tête de bélier, souvent représenté dans l'attitude d'un potier qui crée des créatures vivantes humaines avec de la terre sur son tour.

Pharaon vit alors le dieu Khnoum en songe lui promettre de nouvelles crues plus abondantes pour l'avenir. Pour le remercier Djeser publia un décret qui rendait son culte obligatoire sur les terres entourant le Nil à partir d'Eléphantine jusqu'en Basse Nubie.

Même si certains considèrent cette histoire comme une légende construite par le clergé d'Eléphantine pour justifier l'annexion de la Basse Nubie par l'armée de Djeser, il y aurait eu à l'emplacement de cette stèle, un ancien temple contenant de précieux documents qui ont inspiré Ptolémée V dans la retranscription de cet événement sur cette fameuse stèle dite de la famine et qui est l'une des rares à donner correctement écrit les trois noms du roi Djeser conformes aux trois listes d'Horus, de Nesoutbity et de Nebty...

(Egyptologue J. Vercoutter : l'Egypte des origines au Nouvel Empire)

Autre détail important : à côté du nom de Djeser figure également sur cette stèle le nom d' IMHOTEP avec ses principaux titres :

Mais avant de nous consacrer à la personnalité et aux actions qui consacrent la haute renommée d'Imhotep, nous allons essayer de comprendre l'importance des changements intervenus subitement dans la "grande réforme religieuse " de la troisième dynastie égyptienne.

MEMPHIS et le culte du dieu : PTAH

Dès la période archaïque on y honorait particulièrement l'ancien dieu MIN dont son culte s'étendait de Coptos (près de Thèbes) à Akhmin (en Haute-Egypte sur la route de la Mer rouge, akh voulant dire âme.) Un troisième personnage, SOKAR (Sokaris) représenté par une momie humaine à tête de faucon régnait alors sur le monde des morts et en particulier sur la nécropole de Roséatou. (Saqqarah)

Min était représenté sous la forme d' un homme gainé tenant d'une main le flagellum symbole du pouvoir royal et de l'autre son phallus en érection, symbole de la fécondité et de la virilité...

Le dieu PTAH, seigneur de la ville de Memphis, dieu protecteur des arts et de l'artisanat, était lui aussi représenté sous l'apparence d'un homme gainé dans ses vêtements, avec un bonnet sur le crâne, il tenait dans sa main un sceptre composite comprenant l'ouas (le sceptre des dieux) et la croix égyptienne Ankh, symbole d'éternité.

Son nom qui comporte la notion d'orifice (allusion à l'utérus maternel) en fait également un dieu de la fécondité qui domine les anciennes figures et rappelle en quelque sorte le culte très ancien de la déesse Mère Universelle, génératrice de vie et de protection,

Pour ne pas bousculer les anciennes traditions, le dieu Ptah (qui sera au Nouvel Empire jumelé ou transformé en AMON) avait son temple érigé à côté du temple du taureau APIS que les égyptiens continueront à honorer comme une incarnation (avatar) vivante du dieu Ptah. Mais dès l'Ancien Empire, l'ennéade ou collège des dieux d'Héliopolis fut désormais considéré comme UNE seule personne : chaque dieu gardait son entité, mais se retrouvait dans le Maître des dieux...

Dès la IIIè dynastie les prêtres de Memphis affirmaient que PTAH était un dieu éternel aux manifestations multiples. Remplaçant le dieu Tatenen (la terre primordiale) dans ces fonctions de démiurge local, il devint le créateur des dieux qui avait engendré le monde dans son coeur avant de le réaliser par le verbe.

  • J'ai créé les quatre vents afin que l'homme puisse respirer son environnement.
  • J'ai créé la grande inondation afin que le pauvre et le riche puisse en profiter.
  • J'ai créé chaque homme semblable à l'autre. Je leur avait ordonné de ne pas faire le mal, mais leurs coeurs m'ont désobéi.
  • J'ai fait en sorte que leurs coeurs n'oublient pas l'Occident, (la terre sacrée des nécropoles) afin qu'ils fassent des offrandes aux dieux des nomes. Le caractère général de ces recommandations expriment bien l'esprit de tolérance vis à vis des cultes anciens.

Toujours en esprit de concession les égyptiens uniront leur dieu Ptah à la redoutable et ancienne déesse SEKHMET de Memphis, représentée sous la forme d'une femme avec une tête de lionne. Son nom signifie " la puissante ". Egalement " déesse de la guerre " Sekhmet est capable d'envoyer des maladies, mais aussi de les guérir, c'est pourquoi elle est la patronne de la médecine et des prêtres qui connaissaient l'art de guérir. On attribue à ce couple la filiation d'un jeune guerrier : le dieu Néfertoum qui représenté sous la forme d'un lion devient un redoutable gardien des frontières.

HELIOPOLIS et le culte du grand dieu ATOUM

A midi, devenait Horakthty : l'astre au zénith représenté par un homme adulte à tête de faucon surmontée d'un disque solaire entouré d'un uraeus. Le soir Rê devenait un vieillard barbu qui emmenait le soleil dans sa barque durant la nuit pour le faire renaître au matin plein de vigueur sur l'autre rive du Nil grâce à la force et à la puissance vivifiante et protectrice d' ATOUM le grand Dieu invisible et Tout-Puissant.

Le dieu Atoum s'étant créé lui-même par la puissance de son verbe, les égyptiens lui avaient également donné le nom de :

Neb-er-Djer qui veut dire : " le Seigneur de l'Univers ".

En tant que protecteur des humains, Atoum pouvait prendre plusieurs aspects terrestres, comme le fera plus tard Vishnu dans ses " célèbres avatars " : tantôt sous l'aspect d'un homme avec une tête d' ichneumon (animal ennemi des serpents) ou sous la forme d'un berger ou sous l'aspect du taureau Mnévis, image très ancienne de la fécondité. Car dans l'esprit égyptien ce ne sont pas les animaux qui sont des dieux, mais les dieux peuvent occasionnellement aider ou perturber notre destinée en s'incorporant même (provisoirement) dans une forme animale !

LA REFORME RELIGIEUSE D'IMHOTEP
GROS PLAN sur les DIVINITES de la réforme Osirienne


HORUS L'ANCIEN : dieu du ciel, du soleil et de la lune

En réalité chaque région honorait " ses dieux et son créateur " entouré d'une pléiade de divinités confuses et souvent terrifiantes, mais Horus l'Ancien était déjà considéré comme le rassembleur du peuple et le précurseur d'Osiris et de son fils Horus (le jeune).

Horus (signifie le lointain) est l'antique faucon-chasseur roi du ciel que les anciens d' Edfou assimilaient au dieu du Ciel Béhédety grand dieu de Damanhour et d'Edfou, son oeil droit était le soleil, l'oeil gauche la lune, cette divinité symbolisé par un soleil ailé avec 2 uraeus était placée au-dessus des portes des temples pour éloigner les mauvais esprits. C'est donc un dieu charnière qui avait des origines dans la période archaïque et dont le profil et le symboles a évolué durant les trois siècles nécessaires à la mise en place de la réforme Osirienne.

Sous le nom d' Horakhty (le soleil dans l'horizon) Horus devenait Rê au zénith du ciel. Le roi Horus resplendissant de puissance se confondit avec l'avènement d'ATOUM et Rê réunis. Ce n'est donc pas un hasard si le fils d'Osiris et d'Isis prendra également le rôle, le nom et la force de l'Horus -faucon qui joue également un rôle important dans la religion Chamane.

HORUS / Horsaïsis : le jeune fils d'Isis, héritier d'Osiris

Les prêtres égyptiens attribuèrent à Horus (fils d'Isis) dans leur mythologie : quatre fils ayant chacun des fonctions bien précises liées aux rituels de l'embaumement visant non seulement les organes de son père tué par Seth, mais ceux des croyants où ils étaient chargés de veiller sur les organes prélevés par les embaumeurs et gardés dans des vases Canopes spécialement conçus à cet effet.

A noter que le nom Harmakhis désignait également à partir du Nouvel Empire le sphinx gardien des portes de l'autre monde.

HARPOCRATE

HARMAKHIS

HARSOMTOUS

HORNEDJITEF

Horus enfant assis
sur les genoux d'Isis

Horus dans
l'horizon infini

Horus qui unit
les deux terres

Horus qui prend
soin de son père

Inscription 3,IV du temple d' Edfou qui montre que l' HORUS Béhédéty (dieu du ciel de la ville de Béhédet-Damanhour dans le delta) a remplacé l'Horus Ancien dans son temple tout en gardant son symbole composé d'un soleil protégé par deux Uraeus et deux ailes de faucon qu'on plaçait au-dessus des portes d'entrée de temples ou de particuliers.


FONCTIONS attribuées aux QUATRE FILS d'HORUS le Jeune concernant
la conservation des organes retirés lors du rituel de l'embaumement.

A M S E T

DOUAMOUTEF

H A P Y

QEBENSENOUF

Momie à tête
humaine qui
veille sur le foie

Momie à tête de
de chien qui veille
avec l'aide de Neith
sur l'estomac

Momie à tête de
chien ou babouin qui
veille sur les poumons
du défunt

Momie à tête de
faucon qui veille avec
Selqit sur les intestins
du défunt

S E T H : le meurtrier de son frère OSIRIS

Seth était aux temps très anciens, un dieu du sud originaire de la cité d'OMBOS dans le Vè nome (anciennement Noubit en face de Coptos). Peut-être d'origine sémitique, il était le dieu gardien des troupeaux de brebis, représenté par un mélange de chien lévrier et d'âne. Péjorativement il deviendra plus tard un chien rouge errant.

Au temps pré-dynastique, plusieurs guerres eurent lieu entre le sud et le nord, à une période non déterminée Horus devint le dieu de Hte Egypte et Seth celui du delta . Mais le sud ayant vaincu plusieurs fois le delta, son roi unifia les deux pays et fit proscrire Seth des deux pays en le déclarant indésirable et anathème.

Coup de théâtre entre la IIIè et la Vè dynastie s'installe en Egypte une nouvelle mythologie : Geb et Nout engendrent cinq enfants dont : Osiris, Isis, Seth et Néphthys. Osiris épousera Isis, tandis que Seth épousera Nephthys. Un jour Seth a convié Osiris à un banquet. Au cours du repas, il promit de faire un très beau cadeau à la personne dont les mesures correspondrait à celles d'un sarcophage qu'il avait spécialement fait construire aux dimensions d'Osiris.

Lorsqu'Osiris s'allongea dans le coffre, le couvercle fut refermé et l'ensemble fut jeté dans le Nil ce qui causa la noyade d'Osiris. Même si Isis retrouva le corps inanimé de son époux, Seth le récupéra, dépeça le cadavre en morceaux qu'il dispersa dans tous les nomes d'Egypte. Mais Isis, avec l'aide du dieu Anubis, retrouva les morceaux de son époux, les rassembla et parvint à ressusciter Osiris le temps d'êtrespirituellement fécondée par lui, car le phallus avait disparu à jamais dans le ventre d'un poisson. Osisis et Isis avaient accompli la première résurrection de l'âme après la mort sur cette Terre.

Isis mettra au monde un garçon auquel elle donnera le nom d'HORUS, il vengera son père en émasculant son oncle Seth au cours d'un combat qui s'est déroulé dans le désert situé à l'Est du Caire. Seth lui aurait également arraché un oeil, mais Horus le récupéra. Finalement grâce à l'aide du dieu Thot, Horus remontera sur son trône.

Les égyptiens ont également associé par la suite le fourbe Seth à l'image du dieu serpent gigantesque APOPIS, image du chaos toujours vaincu mais resurgissant de ses cendres pour essayer d'arrêter chaque jour la barque du soleil qui doit traverser la nuit, il personnifie un esprit méchant et perturbateur de l'ordre.

Seth est aussi le dieu des orages, des tempêtes, du désert et des oasis. Il est le mal nécessaire contre lequel nous sommes obligés de lutter pour assurer notre renaissance spirituelle.

Lors de la deuxième période intermédiaire, (-1785 à - 1570) les envahisseurs Hyksos qui avaient assimilé Seth au dieu Baal phénicien, l'adoptèrent comme dieu de leur ville : Avaris, située dans le delta du Nil.

Vers -800, on le considéra comme un homosexuel aux actes stériles et le dieu des étrangers et des envahisseurs malveillants. Sous la période Ptolémaïque il fut souvent représenté sous la forme d'un hippopotame disgracieux, qui par ses cris aigus empêchait les gens de dormir la nuit ou comme un crocodile, animal sournois et dangereux.

T H O T : le grand dieu du Verbe et de la sagesse


Thot (à la tête d'Ibis) sur la barque solaire

Dans les Textes des Pyramides on le représenta sous la forme céleste d'un homme avec une tête d'ibis. C'est un personnage très important qui participe au jugement des âmes dans le tribunal d'Osiris oùil a fonction de noter et de comparer le poids des âmes par rapport au poids que pèse la légère plume de Maât qui est la déesse symbole de la vérité.

Comme il se doit on lui attribue pour épouse la déesse SHéSAT de l'écriture. Thot est également le dieu de la Lune, mais il est également le maître incontesté du verbe, de la parole sage, c'est la raison pour laquelle on l'assimile à la langue du grand dieu Ptah.

Avocat talentueux il plaidera au tribunal de l'Ennéade suprême pour la restitution du trône à Horus (héritier d'Osiris) et des organes perdus au cours de la bataille que se livrèrent : Seth et Horus.

O S I R I S : le dieu au pouvoir de renaissance spirituelle

Dieu des morts et du recommencement de la vie, il est le roi-juge qui préside le tribunal céleste qui récompense ou punit les âmes appelées à traverser le monde souterrain de la mort terrestre.

Osiris étant le pilier, la pierre d'angle de la nouvelle religion qui invite au ciel par l'escalier de la pyramide. Précurseur du Christ également mis à mort par ses frères de religion, Osiris est déjà tout un symbole transmis par un étranger nommé IMOTEP qui semble venu d'un autre temps, presque d'une autre monde pour apporter aux générations futures un message qui leur permettra de vivre, de souffrir et de renaître dans une autre vie.

Ce message d'IMHOTEP et de ses assistants anonymes ressemble à la mission d'un prophète qui va bouleverser (sans les abolir) les anciennes croyances et superstitions. Travail de longue haleine qui connaitra bien des hauts et des bas dans les 2 millénaires à venir ! Comme la perpétuelle lutte entre le bien et le mal, les hommes passent et ne se ressemblent pas ...

D' Héliopolis le culte osirien s'implante à Busiris à la place de l'ancien roi divinisé ANDJTY, l'homme qui portait deux cornes de bélier et deux plumes sur la tête et dans les mains le sceptre Héka (symbole magique) et le flagellum (insigne de royauté que reçoit le prince héritier lors de son intronisation). Busiris était à l'époque pré-dynastique la capitale du delta, mais elle perdit le titre durant l'Ancien-Empire au profit de Bouto (ville située entre Alexandrie et Saïs). Busiris que Strabon nomme en grec Cynopolis, resta célèbre pour son grand temple dédié à la déesse... Isis.

OSIRIS est représenté comme une momie entouré de bandelettes, avec sur la tête la mitre centrale blanche de Haute Egypte (!), il tient dans ses mains un sceptre et un fouet pour punir les méchants. Une explication à cette mitre blanche : des prêtres d'Abydos prétendaient qu'Osiris avait été noyé dans le Nil près de chez eux et qu'ils possédaient dans une cruche de terre cuite, la tête du roi défunt dont Seth avait découpé et éparpillé les morceaux du corps (!).

Cela n'a pas empêché l'extension du culte d'Osiris qui est devenu dans la mémoire populaire " l'être perpétuellement bon " aimé de tout son peuple pour lequel il a dû se sacrifier, afin de lui montrer le chemin qui mène à la vie éternelle.

Plus de 2500 ans avant la naissance de Jésus, Osiris était comme lui un roi né d'une fécondation spirituelle, comme lui il est la lumière qui éclaire et chasse les ténèbres. Tué par ses frères de religion il renaîtra et montera au ciel pour juger les âmes selon leurs mérites personnels...

I S I S : la reine-mère aux pouvoirs temporels et spirituels.

Selon la légende, elle va retrouver avec l'aide d'Anubis (patron des embaumeurs) et de sa soeur Nephthys les morceaux de son époux disséminés dans tous les nomes d'Egypte. Connaissant le mystérieux secret de Rê d'où il tire sa toute puissance, elle l'utilise pour ressusciter durant quelques instants son époux, le temps d'être fécondée spirituellement par lui :

Ce que commente un extrait des Textes des Pyramides :

Décidément si Jésus a souvent parlé au sens figuré, on peut être étonné des phrases à double sens inscrites sur les tombes de la cinquième dynastie !

Sous le Nouvel Empire ISIS est aimée et adorée de TOUS comme étant la : "MERE UNIVERSELLE" et la déesse de TOUS et particulièrement de ceux qui souffrent. Elle console les pauvres et ceux qui vont bientôt mourir. Elle a le pouvoir de faire ressusciter les morts, depuis son interposition pour la résurrection de l'esprit d'Osiris.

Comme Marie au Golgotha dans la religion chrétienne qui devient par ses souffrances au travers du disciple Jean " la Mère de toute l'humanité ", Isis souffre et devient avec son fils Horus, la grande mère victorieuse qui refoule les forces des ténèbres et remporte par le combat de ses souffrances une victoire décisive sur le mal.

Elle devient la Reine Perpétuelle du Ciel aux multiples visages et la souveraine médiatrice qui intercède en faveur des humains pendant leur vie sur terre et lors du jugement des âmes dans le ciel.

Contrepartie féminine d'Hathor la déesse-vache qui tenait le soleil naissant entre ses cornes pour le protéger, Isis incarne à la fois la femme compagne idéale, la veuve inconsolable et la mère dévouée.Son image de mère allaitant son enfant était déjà très répandue dans beaucoup de temples, même en Asie Mineure, puis à Rome où elle sera invoquée dans le grand temple que lui a fait construire l'empereur Caligula en souvenir de son enfance en Egypte...

La grandeur d'Isis atteint ici les sommets de la foi, s'identifiant à toutes les mères et à toutes les épouses de la terre qui pleurent et ont pleuré un fils ou un époux mort au champ de bataille ou qui ont été fauché dans la fleur de l'âge par un accident ou une cruelle maladie.

O mort cruelle où est ta victoire ? Lorsque le temps sera écoulé et qu'en cheveux blancs, elles auront (enfin) rejoint l'être qu'elles aimaient au delà du temporel, du matériel, des tyrans, du camp des vainqueurs ou des vaincus, des prisons, des mutilations, des maladies et de toutes les douleurs et souffrances du monde... Toi seule la Mort, tu rassembles un jour ceux que la douleur a séparé et que l'amour a réunis !

Le mythe de l'Inondation bienfaisante :

En Egypte depuis l'époque préhistorique l'inondation était un phénomène naturel qui arrivait chaque année vers la mi-Juillet, cette date correspondait également au nouvel an égyptien. Cette inondation fluctuait d'une année à l'autre en fonction des pluies tombées sur les hauts plateaux de Nubie que charriaient le Nil et ses affluents. Elle pouvait tout aussi bien être insignifiante, par un très bas niveau, ce qui correspondait à une "année de sécheresse" ou imprégner généreusement durant trois mois toutes les terres desséchées par la chaleur solaire et assurer aux habitants une bonne germination des graines et assurer de bonnes récoltes.

Et l'on comprend pourquoi les éléments naturels comme la pluie, le soleil, l'inondation ou la sécheresse ont eu une importance vitale pour les premières peuplades. D'ailleurs toute une mythologie s'est diversifiée autour de cette inondation qui revêtait divers aspects :


L'irrigation par canaux fertilisant l'agriculture égyptienne depuis la plus haute Antiquité

  • D'abord symbolisé dans l'ennéade d'Héliopolis par les deux lions Shou et Tefnout adorés à Léontopolis. Tefnout la fille de Rê et déesse fugueuse avait quitté son père et son époux Shou pour vivre en liberté dans les montagnes de Nubie où elle terrorisait les habitants. Rê qui s'ennuyait de sa fille envoya Shou avec le dieu Thot de la sagesse sous la forme d'un singe qui utilisa sa sagesse et son Verbe pour réussir à convaincre Tefnout, la déesse lointaine à revenir sous la forme d'une inondation bienfaisante qui s'adoucit dès le passage de la première cataracte de Philae.
  • Tefnout représentait également l'ardeur du soleil qui s'en va durant l'hiver et revient pour réchauffer la terre. Dans les Textes des Sarcophages de l'Ancien Empire, Tefnout fut assimilée à la déesse Maâtet son frère Shou représenta : la vie.
  • Sous la forme d'HATHOR, " la maison d'en face " (du Nil), épouse (ou fille) bien aimée de Rê, elle devient la lionne dangereuse assoiffée de sang, ou l'oeil de Rê qui punit les humains.
  • A Eléphantine la stèle dite de la famine mentionnait que l'inondation dépendait du bon vouloir du dieu local Knouhm qui pouvait la retenir de son pied...

Comme on le voit les égyptiens associaient plusieurs symboles à ce phénomène de l'inondation dont dépendait la principale nourriture du peuple.

L' eau de vie selon un extrait des " anciens Textes des Pyramides " :

R ê o u R â : l e d i e u S o l e i l

la divinité solaire d'HéLIOPOLIS dont le culte se propagea sur toute l'Egypte est représentée soit sous la forme d'un corps d'homme avec un disque sur la tête ou à Memphis sous la forme du taureau sacré : Mnévis.

Selon la légende Rê naissait sous la forme d'un scarabée noir qui sous cette forme traversait la nuit. Il faut dire qu'en ce temps là existait encore des scarabées volants aujourd'hui disparus ! Au matin le scarabée se métamorphosait en enfant appellé KHEPRI = la vie qui vient. Jusqu'à midi l'enfant grandissait pour prendre la forme d'un homme avec une tête de faucon appelé Rê-HORATKY (la puissance du roi Horus à son zénith).

Le soir, lorsque l'astre disparaissait derrière les monts de l'Occident , Rê était englobé par ATOUM l'esprit invisible et devenait ATOUM-Rê sous l'aspect d'un vieillard qui s'en allait sur sa barque, disparaissait dans le fleuve avant de renaître au petit matin sur l'autre rive du Nil.

A la 2è dynastie les pharaons se considérèrent comme les fils du soleil, à la 5è dynastie, ils se voyaient comme l'incarnation du soleil, le pharaon est en Rê et Rê est dans le Pharaon.

Principale source de vie, le soleil centralise en lui les pouvoirs des rois et des principales divinités, ainsi on l'appellera souvent Atoum-Rê, Amon-Rê, Knouhm-Rê, Osiris-Rê et Horus-Rê...

IHèT serait la vache primordiale ou mère génitrice du soleil qui après sa naissance l'aurait placé entre ses cornes pour le protéger. Quant à la déesse TASENET-NEFERET, elle fut considérée à l'époque tardive comme l'oeil de Rê et la soeur du soleil. A Kôm-Ombo, elle est unie à Horus l'Ancien et devient l'épouse d'Haroëris.

Les compagnes de Rê à Héliopolis :

Les filles de Rê :

P T A H : le dieu au crâne rasé et gainé comme une momie

Cette crainte a certainement motivé bien des habitants à honorer le redoutable dieu Sobek ou Soukhos (un homme avec une tête de crocodile, fils de la déesse Neith de Saïs à qui les prêtres attribuèrent la difficile mission de combattre les ennemis de l'ordre divin.

Les rois des premières dynasties officielles asséchèrent une grande partie des marais et construisirent Memphis qui devint sous Djeser la capitale du royaume tandis qu'Héliopolis devint la capitale religieuse.

Si à Héliopolis le dieu ATOUM - Rê s'imposa à la tête de l'ennéade divine, à Memphis on vénéra durant les deux premières dynasties le dieu SOKAR sous l'aspect d'une momie à tête de faucon qui traversait le Nil ( fleuve sacré) dans sa barque Hénou, afin de faire revivre le soleil sur l'autre rive. C'est probablement sa silhouette gravée sur la massue du Roi Narmer, qui se trouve assise en face du trône royal , ce qui laisse penser que dès la première dynastie officielle , les précurseurs d'Imhotep ont déjà essayé d'introduire cette idée de résurrection à la cour royale tout en essayant de conserver l'image d'Horus l'Ancien en la personne du grand Monarque.

C'est sous la troisième dynastie que s'installera parallèlement PTAH une nouvelle divinité à Memphis qui possède également un aspect de roi momifié, tandis que le clergé confiera au dieu Sokar la garde de la "cité des morts à Saqqarah.endroit nommé ROSéATOU"

Dans les Textes de Pyramides à la cinquième heure du livre de l'Amdouat on voit encore le soleil qui traverse dans sa course nocturne la caverne de Sokar avant de renaître à l'aube.

Le dieu PTAH est en quelque sorte une image évoluée de l'Ancien Horus- Sokar qui tout en gardant son aspect de momie royale, serre dans ses mains la croix ANKH égyptienne et le signe DJED symbolisant la colonne dorsale d'Osiris ( siège du fluide vital ,) sans oublier le sceptre OUAS du pouvoir divin. Sous le nom de PTAH-TENEN ce dieu devient celui qui développe la vie terrestre. Parfois en Haute Egypte on le représente sous l'aspect d'un lion qui en s'unissant avec la déesse lionne Sekhmet engendre le dieu guerrier Néfertoum : symbole de la renaissance perpétuelle du soleil.

Sokar, Ptah et Osiris vont eux-mêmes rapidement se confondre en une seule personne, fusion qui s'accomplira totalement lors de la 3è période intermédiaire (-1085 à -730 av. J.C.)

Certes le dessin stylisé du dieu SOKAR sur la massue du Roi Narmer (-3150 av. J.C.) est très incomplet, mais il ne faut pas oublier que Narmer est un des premiers rois de la période protohistorique qui a régné avant l'apparition des écritures et qu'il a pratiquement inauguré la création des nécropoles de Saqqarah et d'Abydos...

C'est donc 400 ans avant l'arrivée d'Imhotep, que l'on constate l'introduction de ce dieu des morts à forme humaine qui représente déjà une conception de la vie après la mort.

Contrairement à d'autres religions IMHOTEP ne va pas bannir toutes les anciennes divinités mais en leur laissant une importance secondaire il va s'en servir pour les transformer et faire passer dans le peuple les idées majeures fondamentales : la conscience, la Justice et la vérité.

  • PTAH devient le Créateur par le verbe et le Père des dieux
  • SOKAR avec sa barque HENOU devient le conducteur des âmes
  • OSIRIS devient le dieu qui a le pouvoir de faire renaître les bons.

Il ne suffisait pas d'ordonner la construction des pyramides, il fallait surtout motiver le peuple pour qu'il s'engage et achève de plein gré et avec amour, cet énorme travail.

Parfois l'esprit populaire identifiait PTAH à l'ancien taureau APIS, son culte s'est étendu au Nouvel Empire jusqu'à Deir el Médineh où il fut associé à la déesse (mi-femme, mi serpent) MERESGER dans un temple proche de la Vallée où l'on enterrait les reines.

La déesse H A T H O R : la demeure nourricière d'Horus le Jeune

  • Sous sa forme ancienne elle devient une copie de Nout la déesse du ciel dont le corps rempli d'étoiles est arc-bouté au-dessus de la planète Terre. Fille de Rê, elle porte entre ses cornes de vache blanche étoilée le soleil, comme pour le protéger.
  • Sous son aspect dangereux elle défend la réputation de son père Rê contre les humains qui l'accusent d'être trop vieux. Rê lui donne son troisième oeil et l'envoie punir les humains, mais elle causa de tels ravages que même Rê s'effraya et lui fit boire de la bière à son insu pour sauver le reste de l'humanité.
  • Sous son côté féminin séducteur elle est non seulement la déesse de l'amour au feu dévorant mais également la déesse de la joie et de la vie.
  • Ses surnoms qui laissent rêveur elle devient la Dame du Sycomore du Sud, la déesse du Sinaï (!) ou la grande dame du pays de Pount, Hathor dont le nom signifie " la demeure nourricière d'Horus " Elle reste étroitement associée à Isis, certaines ressemblances laissent à penser qu'elle fut également introduite en Egypte par Imhotep.
  • Associée au mythe de l'inondation, elle participe chaque année à la fête annuelle de la "Belle Rencontre " au temple de Dendérah (Haute Egypte). Durant cette fête la déesse s'unissait au dieu Horus d'Edfou. De cette union naissait le petit dieu ITHY patron de la musique et des musiciens.
  • Au Moyen-Empire la déesse sera honorée aux temples de Dendérah et de Thèbes en tant que déesse de la Montagne des Morts et dans cette fonction rejoindra la grande déesse Isis. Or Dendérah est considéré comme un des temples les plus anciens qui aurait déjà été reconstruit six fois avant la période romaine !

A T O U M : le Grand Dieu Invisible d'Héliopolis

" Celui qui est et qui n'est pas... Le Seigneur de l'univers - Le TOUT et le néant ... Atoum devient en quelque sorte la force invisible qui régénère le soleil vieillissant et le père de la nouvelle lumière qui traverse l'empire des morts et doit accéder à une nouvelle vie le lendemain.

Il est aussi le père qui a engendré la déesse Mâat incarnation de la vérité et de la justice qui est également une des épouses de Rê. Son culte restera très important aussi longtemps que Memphis sera la capitale de l'Egypte, mais lorsque Thèbes remplacera Memphis, Atoum s'éclipsera peu à peu au profit d'AMON, qui n'est en somme qu'une copie spirituelle du dieu-berger Atoum qui prolonge l'image du Dieu Suprême, Omniprésent, Tout-puissant et Invisible à partir d'une nouvelle capitale religieuse (Thèbes au lieu de Memphis).

A N U B I S : le dieu des morts et de l'embaumement

Dès le début de l'Ancien Empire il est le dieu des morts qui participait au jugement des âmes. Associé à Osiris, il restera longtemps le dieu de l'embaumement, rite qu'il a pratiqué la première fois sur la personne d'Osiris, reconstitué et ressuscité par son épouse Isis.

Désormais il offre ses services à tous les défunts qu'il guide par les Textes des Pyramides jusqu'aux régions célestes. On le représentait sous la forme d'un homme avec une tête de chacal.


Anubis, la dévorante, Thot et Horus jugent l'âme du mort

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La présence du "Monothéisme"
dans la religion égyptien
ne

  • on l'appliquait couramment aux éléments naturels comme à la mer déchaînée, aux vents violents, aux éclairs, à un volcan en éruption, la venue d'hommes ayant des caractéristiques ou des pouvoirs inconnus, aux événements incompréhensibles...
  • chez les égyptiens, il était également courant d'assimiler le nom d'un dieu à une cité, à celui d'un homme célèbre ou d'un animal mascotte de la région... Même si ultérieurement on changeait le nom et le culte de la ville, le nom du dieu local subsistait encore des siècles malgré qu'on en ignorait depuis longtemps son origine !

En réalité un dieu reprenait les caractéristiques de l'autre : Atoum-Rê, Ptah et Sokar se fondirent lentement dans le symbole d'un dieu composite et Créateur Unique depuis les origines, auquel s'ajouta au Nouvel Empire une 5è entité : Amon, le dieu caché de Thèbes.

Cette réforme en douceur de la théologie héliopolitaine se fit avec obéissance et sans violences, car les temples de chaque région évoluèrent doucement vers les nouveaux cultes sans rejeter toutefois leurs anciennes divinités dont certains disparurent au cours des siècles et d'autres perdirent de leur importance.

L'exemple des égyptiens est d'autant plus intéressant si on tient compte qu'à part Cyrus le libérateur de Babylone la plupart des réformes ont abouti à des massacres, tortures et à des répressions terribles !

D'ailleurs les plus grands égyptologues ne s'y sont pas trompés et dès les années 1869 ils ont vu dans la religion égyptienne une tendance plus monothéiste que polythéiste. Il ne faut pas oublier que Champollion est mort à Paris en 1832, laissant à son frère le soin de publier en 1836 et 1841 la grammaire et le dictionnaire d'égyptien qu'il n'avait pas eu le temps d'achever. Mais en vingt années de nombreux spécialistes vinrent en Egypte pour étudier l'Histoire et les messages de l'antiquité.

Emmanuel de Rougé déclarait dans une conférence tenue en 1869 :

  • Une idée prédomine, celle d'UN Dieu unique, primitif, Eternel. Il est partout et toujours présent comme une substance existant par Elle-même, celle d'un Dieu inabordable parce qu' Immatériel !...
  • La caractéristique essentielle de la religion (égyptienne) est l'Unité (monothéiste) qui s'expriment de manière énergique par les formules :
  • DIEU, Un, Seul, Unique et Incomparable.
  • Tu es le seul Etre vivant toujours dans la vérité.
  • Tu es le seul Etre (Eternel) qui n'a pas été créé, mais qui a créé des millions d'êtres

L'égyptologue Erik Hornung dans son livre (le Un et le Multiple) cite Eugène Grébaut qui affirmait en 1870 : " dans l'antique religion égyptienne - Le monothéisme est incontestable. "

Ce même auteur poursuit en citant l'affirmation de Jean François Chabas " Les multiples dieux (égyptiens) ne sont qu'UN aspect de l'Unique, du Suprême ... "

En 1885 l'allemand Carl Lepsius s'engage encore plus loin en écrivant dans le premier volume de son oeuvre (intitulée La religion et la mythologie des anciens égyptiens)... " j'exprime la conviction que dès les premiers temps, les égyptiens adoraient le DIEU UNIQUE, anonyme, incompréhensible, Eternel dans sa plus haute pureté..."

Auguste Mariette pensait qu'il existait " un Dieu Unique, Immortel, invisible et caché, réservé aux seuls initiés du sanctuaire... "

Tous ces hommes découvraient un pont entre l'antique religion primitive et leur conception au XIXè siècle sur la religion. Les oeuvres de Dieu sont comme le cycle des saisons, la ronde des planètes, le va et vient des marées, la vie des animaux, UN ensemble de LOIS qui ne possède qu'un seul noyau de gravitation : Dieu autour duquel toute la matière et la vie se rapportent!

Atoum, Rê, Ptah, Amon, Aton, Neith, Isis et Osiris ne sont que les représentants locaux et temporaires du Grand Dieu Eternel qui régit l'Univers avec ses trois principes : amour, justice et vérité. Toutes ces divinités qui correspondent à des époques et à des lieux différents sont en quelque sorte le reflet de ces trois vertus qui indiquent le chemin qui conduit les âmes vers la vie éternelle.

M A â T : d é e s s e d e l a J u s t i c e e t d e l a V é r i t é


Les déesses Maat et Hathor

Quant à la déesse " M a â t " introduite dès l'Ancien Empire, elle devenait l'oeil de la justice de son père Rê chargée de trouver la vérité au jugement de l'âme des défunts, présidé par Osiris.

Dans les textes des Pyramides le dieu Anubis (un homme à queue et à tête de chacal) emmenait le défunt jusqu'au grand tribunal d'Osiris où se passait la scène dite du jugement des âmes. Selon le célèbre dessin intitulé " la pesée de l'âme ", le coeur du défunt était placé sur le plateau d'une grande balance dont le contrepoids, posé sur le second plateau était " la plume de Maât, " déesse de la vérité.

Les trois nouvelles grandes notions de spiritualité :

Simultanément à l'érection des premières pyramides sont apparues 3 nouvelles valeurs spirituelles :
Akhs - Ka - Ba

" Ka " : Né du souffle divin, assimilable au double immatériel d'un humain, il constitue en quelque sorte sa deuxième personnalité, la voix de sa conscience qui lui montre en permanence le difficile chemin qui mène à la perfection.

Le dieu créateur Knouhm créait sur un tour de potier deux figures identiques : le KHET (la matière composant le corps humain) et le KA qui est le souffle divin, le corps spirituel.

Durant l'Ancien Empire la fonction du ka était importante puisqu'elle était directement liée à la personnalité divine de pharaon (guide du peuple), mais à partir du Nouvel Empire le Ba sera prépondérant en s'étendant à tous les hommes.

Considéré comme un symbole de perfection, le Ka devient le double de Rê, certains dieux peuvent posséder plusieurs kas qui sont directement liés aux qualités essentielles :

Vie, santé Rayonnement, noblesse, intelligence, force créatrice, volonté d'aboutir, perception des sens, stabilité, résistance aux maladies, art de se nourrir et de vieillir...

Les kas (ou kaous au pluriel) sont inséparables de notre vie sur terre et de nos bonnes actions, ils sont le trésor accumulé au ciel pour le jour de notre mort terrestre, d'ailleurs le signe Ka est exprimé pardeux bras levés au ciel , mais ce signe n'est-il pas le symbole de la prière et du dialogue avec le ciel ?

" Ba " : Energie de déplacement associée à la vie de l'âme que possède chaque individu dès sa naissance. C'est une force invisible capable de vivre indépendamment de son corps et de voyager dans l'autre monde, il peut également revenir sur terre ou près de son corps et s'intégrer aux images de culte.

Le ba est comparable à la faculté qu'ont les dieux de tout voir, d'agir à distance et de prendre (selon leur bon désir) différentes formes d'incarnations, mêmes animales. L'image du Ba était matérialisée par un faucon à tête humaine épris de liberté, souvent représenté en survolant le corps de pharaon comme s'il voulait protéger sa momie.

Extraits du TRAITE de SAVOIR-VIVRE :

Composé par le gouverneur KAGEMNI qui vécut sous les règnes des rois HOUNI (-2718 à -2694) puis SNéFROU (-2694 à -2665) :

Les tombeaux à la mémoire des pharaons

Les principales formes de tombes royales anciennes sont :

Un de ces puits débouchait sur une chambre royale souterraine creusée dans le roc où se trouvait le sarcophage du défunt entouré de son mobilier funéraire. Dès que le corps était descendu, on refermait la herse de protection et on rebouchait tous les puits avec de grosses pierres.

Dans la petite maison carrée se trouvait une porte d'entrée débouchant sur une chapelle contenant une table qui recevait les offrandes. Derrière cette chapelle se trouvait une antichambre sans issue avec un petit escalier en haut duquel on déposait soit la statue, soit une peinture de l'effigie du défunt représentant " son Ka." Les égyptiens imaginaient que le Ka du défunt pouvait entrer et sortir de son tombeau en passantpar une porte fictive dessinée sur le mur de l'antichambre.

Ces mastabas servaient également de stèle de souvenir, ainsi le corps d'un roi ou d'une reine pouvaient être enterrés à Saqqarah tandis qu'à Abydos un second mastaba (un cénothaphe ou sorte de tombe simulacre) était érigé à la mémoire du défunt disparu.

Les égyptiens l'appelaient " la mer " est une sorte d'évolution du mastaba. Situées pour la plupart au sud du Caire et à l'ouest du Nil sur une bande d'environ 50 km, ces monuments grandioses étaient nés de la nouvelle conception religieuse qui se développa à Héliopolis à partir de la IIIè dynastie. Dans l'esprit religieux elles représentaient un immense escalier qui conduisaient le ba (l'âme du dieu pharaon) vers les étoiles où le ka du roi se transformait en étoile.

C'est pourquoi dans la pyramide de Chéops deux étroits passages reliaient directement l'extérieur à partir de la chambre royale, l'un indiquait Sirius, l'étoile qui annonçait la crue du Nil et le second pointait directement la constellation d'Orion. Il fallait que l'architecte du projet connaisse bien les positions des étoiles dans le ciel !

C'est une suite de couloirs et de chambres souterraines creusés sous la terre ou au flanc des falaises. Comme le mastaba, elle comporte une chambre d'offrandes avec une stèle funéraire ornée de deux yeux par lesquels le mort apercevait la lumière du jour et une porte sans accès par laquelle le mort venait voir ses offrandes.

A partir du Nouvel Empire les tombes royales ne comportent plus leur salle d'offrande, mais elles sont remplacées à Thèbes par un petit temple situé à l'entrée de la Vallée des rois ou de la Vallée des reines, ou celle des nobles et hauts dignitaires.

Et l'on entend encore le chant triste du harpiste se plaindre de voir la mort rôder autour de lui :

A qui pourrais-je parler aujourd'hui, la mort est là devant moi comme un parfum de myrrhe ou celui d'une fleur de lotus! Comme un chemin pendant la pluie, comme le guerrier qui retrouve sa maison, comme le malade qui est guérit, comme un prisonnier qui retrouve sa liberté après bien des années de captivité ...


Statue d'Imhotep du Louvre

Les origines d'Imhotep :

PLATON né à Athènes en -428, s'intéressa de près aux écrits de son éminent prédécesseur l'athénien SOLON, (né v. -648) réputé auprès de ses concitoyens pour son honnêteté et son intégrité.

SOLON avait écrit qu'un vieux prêtre de Saïs lui avait un jour parlé de l'existence d'un ancien empire englobant même l'Egypte ! Ce royaume idéal appelé ATLANTIDE (!) aurait été fondé par Poséidon (dieu grec de la mer) il y a environ 9 000 ans... "

Donc -8975 (années du déluge) moins 600 ans (correspondant en gros à la période de Platon), nous donne comme date approximative de création de l'Atlantide, ou sous son premier nom " le premier coeur du dieu Ptah " = -8 375 avant notre ère.

Solon affirmait " Longtemps ce royaume fut habité par des hommes sages et bons " mais il fut par la suite " envahi par la corruption" au point que de nombreuses personnes périrent "noyées... "

Or poursuit Platon, " ce prêtre égyptien affirmait qu'il était lui-même un descendant du célèbre grand-prêtre IMHOTEP, conservateur de la mémoire de l'Atlantide et d'une religion au Dieu Unique, qui montrait la voie pour la montée des âmes vers le ciel..."

Même si ce témoignage très tentant nous entraîne dans des perspectives vertigineuses, peu d'éléments ont traversé le temps pour nous décrire cette civilisation dont les survivants auraient pu s'installer dans la solitude du Sinaï à mi-chemin entre l'Egypte et la Mésopotamie, en attendant de pouvoir persuader le pharaon Djeser de leur mission.

Ce message n'est pas en contradiction avec la Bible, il explique simplement qu'il est plus AN- CIEN que la Bible des hébreux et que le culte au Dieu Unique existait bien déjà aux alentours des temps diluviens. D'ailleurs la Bible ne contient pas que le message de Dieu ou l'Histoire des messages divins transmis par les prophètes, mais elle contient également toute l'Histoire et les misères et les guerres du peuple juif depuis le temps des Patriarches.

Ce que confirme Flavius Josèphe Ben Mathias dans ses chroniques : " l'Histoire du peuple juif et de la Bible " écrites dans les années + 80 de notre ère. Or malgré que Flavius descendait directement de la branche royale juive asmonéenne, il a été d'abord le prisonnier puis l'ami des deux empereurs Vespassien et Titus.

Même s'il n'est pas facile de dissocier les deux messages, le peuple juif a incontestablement durant son long séjour en Egypte avant l'Exode, subit l'influence de la religion et des écrits introduits à partir de la IIIè dynastie égyptienne par Imhotep et ses hommes. On pourrait pratiquement qualifier IMHOTEP de Moïse égyptien et d'ancêtre de la religion au Dieu Unique.

N'oublions pas que le roi Djeser exploitait des mines de cuivre et de malachite dans le Sinaï où les puits d'eau étaient si éloignés (+ de 60 km) que beaucoup d'hommes déportés aux mines mouraient en chemin. Dans cette éventualité l'endroit n'aurait donc pas été choisi par hasard...

En aucun cas on ne peut assimiler Imhotep à un homme ordinaire, car il possède tout à la fois : les mathématiques, l'astrologie, les cartes des étoiles, l'art de guérir, de momifier les morts, l'architecture, (l'art des plans, le calcul des masses, l'art de tailler des pierres énormes et de les déplacer, il connaît le moyen d'obturer des galeries par le sable et bien d'autres choses...) Mais il apprit surtout aux égyptiens : l'alphabet par l'image que Champollion déchiffrera 4 500 ans après ses premières inscriptions ! ...

Si l'on peut se permettre une comparaison, Jésus qui se disait "roi d'un autre monde" venu pour rendre hommage à la vérité a incontestablement des points communs avec Imhotep (l'instructeur) et Osiris, le roi tué par Seth son frère jaloux dont nous parlerons plus loin !

Surprenant également l'épisode de la transfiguration sur la " Montage Sainte " (le Sinaï ?) où Jésus exigea le silence des disciples Pierre, Jacques et Jean qui ont vécu " ce voyage dans le temps... " Pourtant la Bible est claire sur deux points : Moïse et Elie ont passé tous deux 40 jours et 40 nuits dans la solitude du Mont Horeb dans le... Sinaï !

I M H O T E P - l'HOMME qui parlait d'UN DIEU de Vérité

Il est donc logique qu'un jour le savant Imhotep s'est rendu seul ou accompagné à la cour du roi Djeser à This. A partir de là, les choses s'enchaînent très vite : le roi abandonne sa capitale et même son mastaba mortuaire déjà à moitié construit à Bet Khallaf près d'Abydos.

Ce tombeau calqué sur ceux des précédents rois apparaît très minuscule par rapport à l'énorme complexe funéraire qui sera construit à Saqqarah ! Subjugué par ses thèses et déclarations, le roi l'aurait alors investi des plus hautes fonctions du royaume, celles de VIZIR ou " premier ministre et grand-prêtre " chef du clergé et des médecins de l'époque qui cumulaient ces deux professions.

On a trop tendance à ne considérer que l'énorme travail d'architecte et de professeur en Médecine d'Imhotep ! Mais son plus grand travail fut d'ordre spirituel : celui de la réforme religieuse.

Lorsqu'on sait que les Egyptiens pratiquaient encore tout récemment des sacrifices humains à leurs dieux composites, la tâche d'Imhotep à Héliopolis fut immense. Heureusement le clergé adopta sans violences les changements de conception qui prône en résumé le pouvoir d' " UN dieu qui est au-dessus " de tous les autres dieux.

Difficile à comprendre cette réforme qui enlève progressivement des cultes de superstition où s'entremêlent : djinns, génies et magie... et qui éveille en eux l'aspect d'une conscience personnelle et l'image du Ka, dans l'esprit des hommes doux et généreux.

Les Egyptiens aimaient avoir devant eux une image du dieu qu'ils priaient, il ne fut pas facile de leur faire comprendre que ce Dieu universel était caché, invisible et sans visage !

Même au Nouvel Empire les prêtres continuèrent donc à assimiler le Dieu Unique d'Imhotep à Amon le maître de tous les dieux de l'ancienne Egypte. En particulier lors de la mort du berger du peuple, le pharaon qui aspire à devenir un Osiris et une étoile céleste, comme l'exprime ce prêtre du Nouvel Empire :

L'oeil frontal de Rê (ou troisième oeil du dieu) symbolisait pour les Egyptiens la puissance universelle du dieu caché. Comme Rê, ce GRAND DIEU INVISIBLE chassait les ténèbres, créait la viechaque matin.

Est-ce par hasard si l'on a associé à Memphis au dieu PTAH de la Perfection, deux autres divinités essentielles : MAâT, déesse de vérité et de justice et THOT : dieu de sagesse ?


Le jeune Pharaon sous la protection d'Hathor et d'Horus

Les premières images du paradis :

Transformée par cette nouvelle jeunesse, l'âme monte toujours plus haut sur l'échelle des rayons solaires jusqu'à ce qu'elle atteint la " barque de vérité sur le grand Nil céleste ", où l'attendent d'autres âmes pures qui ont également obtenu une seconde vie au ciel.

Images spirituelles sublimes qui prouvent que beaucoup d'égyptiens avaient soif de paroles de sagesse. Alors même si Imhotep n'a pas voulu lever le voile sur le monde qu'il a décidé de quitter pour venir enseigner d'autres nations, une chose est certaine :

malgré les combats imposés par les esprits méchants, les hommes de Dieu existaient déjà bien " avant l'avènement des pyramides ".

I M H O T E P souvent comparé au dieu THOT de la sagesse

Même si la plus ancienne utilisation des hiéroglyphes n'a été retrouvé par nos scientifiques que dans les Textes des Pyramides, soit environ un siècle après le début de la troisième dynastie, il n'en reste pas moins que des textes égyptiens font bien mention d'anciens recueils de sagesse, conseils et maximes (comparables au livre des Proverbes de la Bible) qui sont attribués à Imhotep.

Ce que confirme le chant du harpiste inscrit dans le temple funéraire du roi Antef (v.-2120) (première période intermédiaire) :

En admettant la thèse du prêtre de Saïs qui affirmait à Solon (vers -600) qu'il "descendait directement de son ancêtre Imhotep, " malgré plus de deux mille ans d'écarts, cela prouve simplement que le Grand Imhotep s'est installé en Egypte, avec d'autres compagnons (déjà initiés). Qu'il a fondé une famille et engendré une descendance qui a continué de développer le concept d'un dieu omniprésent invisible et universel.

Mille six cent ans plus tard le peuple hébreu reprendra à son compte le flambeau de la foi, pour le transmettre à l'Orient, puis aux chrétiens et enfin aux musulmans dont le Coran redonne en substance le message de la Bible, tel qu'on l'enseignait à l'époque de Mahomet.

A quelques décennies près, Imhotep a vécu : 6 100 ans après Noé, 800 ans avant Abraham et 1500 ans avant Moïse. Les enseignements d'Imhotep et des grands hommes de la Bible ne sont pas contradictoires mais semblables et complémentaires sur le fond ! A condition bien sûr de ne pas enfermer sa croyance dans le cocon hermétique du dogme.

L'homme sage garde un esprit ouvert et étudie ce qui rapproche au lieu de s'acharner à séparer. L'oecuménisme n'est pas de convertir l'autre à sa religion, mais de rechercher tous les points communs qui font qu'un jour le règne de Dieu et la paix s'installeront sur la Terre.

Car le message d'Abraham est formel, l'Alliance de Noé s'adresse à TOUS les hommes (de toutes les couleurs) et à toutes les nations.

D'ailleurs, il y a énormément de points communs entre le judaïsme et la religion de sagesse d'Imhotep. Les deux religions sont basées sur l'amour et la crainte de Dieu, le respect des parents et du prochain et même de l'étranger. La circoncision n'a pas été inventée par Abraham, puisque des dessins datant de la cinquième dynastie montrant des prêtres entrain de circoncire des adultes, prouvent que " la circoncision " était déjà pratiquée dès l'adolescence avant la naissance d'Abraham ! mais certaines momies de pharaons ne portant pas la cicatrice, il faut croire qu'elle n'était pas obligatoire.

Il est une autre coutume que les juifs pratiquants ont ramené d'Egypte : en mémoire de la victoire d'Horus sur son oncle Seth symbole des esprits négatifs, on plaçait depuis l'Ancien Empire un disque solaire ailé de chaque côté (emblème du dieu victorieux d'Edfou) au-dessus de toutes les portes des temples.

Ce signe devait éloigner tous les esprit impurs des édifices sacrés. Les Egyptiens de l'Ancien Empire avaient compris qu'il ne suffisait pas d'honorer leur dieu du bout des lèvres, mais de l'inclure dans son coeur et dans sa vie quotidienne, ce que confirme l'ex-docteur de la loi juive Paul dans sa deuxième lettre aux romains (v.13)

Le travail d'Imhotep et de ses frères spirituels est un exemple de tolérance qui prouve à quel point l'homme au génie d'avant-garde n'a pas voulu choquer son peuple mais le guider sur une route à sa portée, faire évoluer son esprit pour qu'il découvre lui-même les incroyables possibilités de l'esprit supérieur à la matière périssable, à notre vieillesse et à notre mort temporelle.

INSCRIPTIONS DE BASSE-EPOQUE GRAVEES SUR LES TEMPLES

I M H O T E P :
Le PREMIER constructeur de pyramides


Pyramide d'Imhotep à Saqqarah - La plus vieille du monde

Comment un homme de génie a-t-il pu innover par sa pensée et concevoir des plans à une précision qui surprendrait bien des architectes contemporains ? Il a non seulement ouvert des chantiers de grandes pierres taillées remplaçant l'ancienne brique séchée au soleil, mais il a mis en place des procédés ingénieux pour transporter par bateaux ces énormes blocs de pierres ! On lui attribue même des procédés de glissement de blocs par le sable condamnant définitivement des couloirs dans les pyramides.

Contrairement à Gizeh, la pyramide de Djeser se composait de trois parties : des édifices massifs dotés de colonnes, une pyramide avec un sommet en terrasse et tout l'ensemble était incorporé et protégé par une enceinte fortifiée à bastions ! Plusieurs questions se posent :

  • A quoi servaient les grands palais adjacents ?
  • Pourquoi avoir emmuré l'ensemble dans de telles fortifications ?
  • Est-ce que cette conception de pyramide n'avait pas une deuxième utilisation servant à mieux élever le roi de son vivant vers le ciel et au-dessus de son peuple ?

Même si l'Egypte a arrêté la construction des pyramides, on ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec celles érigées ultérieurement dans d'autres pays et sur d'autres continents comme l'Asie, l'Amérique du Sud et du Centre où l'on retrouve souvent les mêmes étages, les mêmes orientations et les même bases carrées que celles d'Egypte ( ! ) Nous savons qu'elles étaient habituellement utilisées comme temple au culte du dieu soleil.

Prenons par exemple : les deux pyramides Aztèques à degrés de Teotihuacan (près de Mexico) qui possèdent une grande avenue des morts qui relie la pyramide de la lune à la Citadelle.

Comme à Saqqarah, ces deux pyramides sont entourées d'une enceinte à bastions de pierre et elles sont orientées sur l'axe Est /Ouest, comme la course du soleil qui naît à l'est et se couche à l'Ouest (là ou commence : l'empire des morts !) ...

Ainsi sur les rampes de la grande pyramide de Téotihuacan qui compte également six degrés ( ! ) se trouvent 365 têtes (symbolisant les jours de l'année) placées en alternance avec les symboles du dieu Tlaloc (la pluie) et celle de Quetzalcoalt, un dieu composite :

" quiecoatl , le serpent des forces de la terre "

L'image symbolique de ce dieu rappelle aux humains leur double nature puisque la matière le fait ramper sur terre mais il possède déjà des plumes qui comme un oiseau libéré lui permettront un jour de s'envoler au ciel vers la lumière des étoiles ;

Même si l'on commence seulement à s'intéresser vraiment aux civilisations disparues, il reste à des milliers de temples et de pyramides qui se meurent lentement envahies et étouffées par la jungle ! AMexico, au Caire ou à Alexandrie les pierres de ces vieux temples ont servi à reconstruire les bases des villes modernes...

La civilisation de l'Atlantide n'est peut-être pas morte, elle a peut-être tout simplement déplacé son centre (depuis bien des siècles ?) vers l'Atlantique (d'où son nom).

Il existe au sud des îles Bermudes et de la mer des Sargasses des endroits où l'océan atteint des profondeurs de 6000 à 8000 mètres et où (encore à notre époque) se déroulent de drôles de phénomènes magnétiques et des disparitions d'avions et bateaux inexpliqués.

D'ailleurs même si ces hommes existent encore aujourd'hui quels intérêts auraient-ils de communiquer avec notre civilisation qui ne pense qu'à faire la course aux armements et à adorer le dieu Mamon de l'argent ?

I M H O T E P - Maître des sciences et des lettres

C'est pourquoi les Egyptiens le considéreront comme le GRAND MAITRE des sciences de l'Egypte et mille ans plus tard ils vénéreront son image qui l'immortalise sous l'aspect d'un scribe qui tient sur ses genoux un rouleau de papyrus avec sur la tête la calotte du dieu Ptah de Memphis. Manéthon souligne qu'il fut l'inventeur des pierres taillées (servant également à l'écriture). Voilà pourquoi les Egyptiens l'ont rapproché du grand dieu THOT patron des scribes, des écritures et des Maîtres d'oeuvre. Et c'est là que l'on mesure toute la difficulté d'un homme épris de modestie, qui va se battre pour " ne pas être déifié " par un peuple qui n'a que de l'admiration et de la reconnaissance pour toutes les portes de la science qu'il a ouvertes... Il n'est que le serviteur du Grand Dieu Unique et ne veut en aucun cas le remplacer...

I M H O T E P : un très grand médecin d'avant garde...

Le chroniqueur Manéthon considérait IMHOTEP comme un thaumaturge, (faiseur de miracles) apprécié pour ses connaissances médicales, anatomiques et remèdes qui ont sauvé bien des vies humaines, il affirme que les Grecs l'avaient assimilé pour sa science médicale à ASKLEPIOS, le fils de Zeus, qui guérissait dans son temple d'Epidaure les maladies et cas désespérés. Selon la légende son père l'avait foudroyé parce qu'il "ressuscitait les morts" grâce aux enseignements prodigués par Chiron le (bon) centaure ! Son homologue romain s'appellera ESCULAPE.

Imhotep avait fondé à Memphis une école de médecine qui resta célèbre durant deux mille ans. La formation qu'il donna aux prêtres qui étaient en même temps les médecins de l'époque, sauvèrent tant de vies humaines que le peuple lui attribua longtemps des miracles et l'honorera (on dirait aujourd'hui : comme un saint) dans beaucoup de villes d'Egypte.

A Karnak le peuple lui vouera un culte fidèle en l'associant dès le nouvel Empire à celui de Ptah. Or c'est également vers -1500 que l'architecte SENMOUT, favori et vizir de la régente Hatshepsout, construisit en face de Thèbes à Deir el-Bahari, (sur la rive ouest du Nil, à l'entrée de la Vallée des Rois) un vaste ensemble architectural avec jardins, fontaines et plusieurs édifices religieux.

Initialement construit pour recevoir la barque d'Amon lorsqu'il traversait le Nil avec son peuple qui le suivait en procession, le temple principal faisait partie des " Châteaux de Millions d'Années " et constituait à lui seul une véritable merveille puisque toutes les terrasses désertiques qui l'entouraient avaient été transformées en jardins où abondaient des fleurs en toute saison et des arbres à encens ramenés d'une expédition au pays de... Pount.

L'ensemble de l'édifice était construit au bord de la falaise et s'étendait sur trois niveaux :

La partie supérieure qui bordait la falaise était consacrée au temple solaire d' Amon-Rê et au saint des saints. Cette partie fermée à l'arrière du sanctuaire était creusée dans la falaise et seul le roi et le Grand-prêtre avaient le droit d'y pénétrer.

Le deuxième niveau intermédiaire comprenait une grande cour avec trois chapelles dédiées : à Hathor, à Anubis et à Basse Epoque on y ajouta deux chapelles pour deux anciennes divinités nouvellement promues : Imhotep et Amenhotep le fils de Hapou qui est également un étrange personnage que nous étudierons sous le règne d'Aménophis III le père d'Akhénaton. Il fut comme Imhotep un grand architecte et un médecin renommé. Deir el-Bahari que les Egyptiens avaient surnommé : le Sublime des Sublimes a été réaménagé au cours de la période dite " Basse-Epoque " en sanatorium.

On n'a jamais retrouvé ni la tombe, ni la momie d'Imhotep, peut-être a-t-il été enterré à Saqqarah, aux côtés de son roi Djeser, ou peut-être est-il retourné un jour dans son pays ?

La période après DJESER et IMHOTEP

Imhotep n'était plus là, mais d'autres étonnantes personnalités allaient poursuivre son oeuvre et couvrir l'Egypte de monuments dont la grandeur laisse encore rêveur les générations actuelles.

  • L'HORUS SEKHEM-KHET, probablement fils de Djeser, édifia comme son père une vaste pyramide à degrés entourée d'une épaisse et haute muraille en forme de bastions dans la nécropole de Saqqarah.
  • Une troisième pyramide à cinq étages attribuée à l'HORUS-KHABA dont il ne reste que vingt mètres de hauteur à Zaouiêt el-Aryân.
  • Une quatrième pyramide à degrés est attribuée à Houni, dernier roi de la IIIè dynastie. Elle comportait au départ huit degrés mais elle a été modifiée et remodelée par le roi Snéfrou (père de Chéops) qui sous la IVè dynastie l'a recouverte de pentes lisses. Ce nouveau principe offrait l'avantage d'une meilleure protection contre les tempêtes de sable, les orages violents et les dégradations d'oiseaux, alors les prêtres expliquèrent au peuple qu'avec ce nouveau style, l'âme de pharaon monterait encore plus vite au ciel !

La pyramide de Snéfrou

o - o - o - o - o - o - o

Noms figurants sur les listes royales

Datation approxi-
matives des règnes

Nom Nébty

Nom grec

SNEFROU

....

Snéfou

-2694 à -2665

KOUFHOU

Chéops

Khoufou

-2665 à -2626

Djedef-Rê

Didoufri

Djedef-Rê

-2626 à -2618

Khâef-Rê

Khâef-Rê

-2618 à -2593

Menkaou-Rê

Mykérinos

Menkaou-Rê

-2593 à -2569

Shepseskaf

....

Shepseskaf

-2569 à -2563

Liste non exhaustive, d'autres noms leur étant également attribués sur d'autres listes ( ! )

Le règne du Roi CHEOPS (vers - 2.665 à - 2.626)

Récit du grec Hérodote (sources à prendre avec de grandes réserves...) :

Hormis les proches du roi Chéops, nous ignorons totalement le nom de l'architecte- concepteur du projet qui ne pouvait être Chéops, même si selon le quatrième conte du papyrus Westcar, le roi se serait beaucoup intéressé aux "chambres secrètes du sanctuaire de Thot ".

Il s'est avéré ultérieurement que l'architecte de cette mystérieuse pyramide a utilisé des techniques de pointe encore inexpliquées de nos jours : tout aussi bien en ce qui concerne l'orientation, les étalons de mesures, les interprétations de couloirs intérieurs que certains voyants renommés ont assimilé à l'Histoire détaillée de notre humanité.

Même si ces théories exposées en partie dans le livre ésotérique de Georges Barbarin (le secret de la Grande Pyramide - Edit. Adyar) ont de quoi surprendre les profanes, il faut avouer que les mesures internes, l'orientation et la situation géographique de cet immense monument ont un côté ésotérique mystérieux et surprenant, même si pour le moment bien des secrets restent cachés entre ces pierres !

Contiendrait-elle encore des révélations sur certaines civilisations disparues depuis le déluge ? Quels sont les secrets qui ont inspiré les constructeurs pour mettre en place sans ciment ces énormes pierres et suscitent l'admiration de nos architectes contemporains ? Pourquoi sa masse équivaudrait à 1/7000è de l'Arche d'Alliance construite par Moïse et de la Mer d'Airain décrite dans le Livre des Rois ? Pourquoi les hébreux ont-ils adopté cette fameuse coudée sacrée ?

Quel est le parallèle existant entre les textes du Livre des morts et les plans de la Pyramide, monument qui parle par les pierres ! Ainsi le Livre des Morts nomme la plus grande pyramide du monde :

et selon les anciens égyptiens " la maison du serpent " serait devenue un " dépôt de sagesse et la demeure de Lumière (!) " (Al Ahram).

Deux grands personnages de la période CHEOPS / SNEFROU :

Mais pourquoi oublie-t-on toujours plus rapidement les moments de bonheur que ceux passés dans l'adversité au temps des épreuves ?

Noms des pharaons
de la Vè Dynastie

Noms des rois
selon Manéthon

Dates approximatives
des règnes (av. J.C.)

Ousercherès

-2563 à -2555

Sephrès

-2555 à -2541

Népherchérès

-2541 à -2521

Sisirès

-2521 à -2514

Chérès

-2514 à -2494

Rathourès

-2494 à -2450

Mencherès

-2450 à -2441

Tancherès

-2441 à -2397

OUNOS

-2397 à -2364


La sagesse du préfet Ptahotep est un recueil de conseils d'un homme âgé concernant l'honnêteté, la justice, l'obéissance aux lois, l'amour entre époux, le respect dû au prochain. citons quelques petits extraits :

N'inspire pas la crainte chez les hommes, car Dieu te combattra de même. L'homme ne doit pas vivre dans la crainte, mais qu'on lui procure une vie paisible afin qu'il donne volontiers (de bon coeur) ce qu'on voulait lui prendre en l'effrayant...

Quand un homme a pris pour base la justice et marche dans ses voies, il y fait sa demeure et n'a pas de place pour la mauvaise humeur. Si tu es sage garde ta maison, aime ta femme sans mélange, caresse-la, ouvre-lui grand tes bras pour qu'elle s'y blottisse, appelle-la, montre-lui ton amour, car si tu la repousses, c'est pour elle (comme) un abîme !

Rappelle-toi que " ton prochain est ton meilleur semblable ".

Applique-toi et ne dis que des choses parfaites...

Aimer Dieu c'est lui obéir, le coeur est le maître absolu de l'homme, si tu écoutes ce que je t'ai dit, tous tes actes seront conformes au "principe divin..."

Ces TEXTES des PYRAMIDES confirment le grand rôle spirituel d'Osiris qui accueille le pharaon dans les sphères célestes, il est à regretter que neuf pyramides à textes ont été seulement retrouvées, la dernière étant celle du roi Qaka-Rê Aba qui régna sous la VIIème dynastie de -2167 à -2163.

Noms des pharaons
de la VIè Dynastie

Noms des rois
selon Manéthon

Dates approximatives
des règnes (av. J.C.)

Téti

Othoès

-2364 à -2334

Ouserka-Rê

....

?

Pépi 1er

Phios I

règne env. 35 ans

Méren-Rê

Methousophis

règne de 7 ans

Néferka-Rê Pépi II

Phios II

règne env. 64 ans

Menka-Rê

Nitocris

mort vers -2181

La révolte populaire contre la construction des pyramides

Pour les Egyptiens peu importait LE NOM du Grand Dieu souverain qui peut revêtir de multiples aspects puisqu'il EST la "source créatrice" de toutes choses, on constate dès lors que cette recherche du surnaturel s'intègre dans les actes et pensées les plus intimes de l'individu. C'est précisément cet esprit qui traversera les siècles et se transmettra de génération en génération malgré les soulèvements du peuple ou les changements de dynasties.

Si l'on en croit les explications d'Hérodote il y aurait eu une sorte de révolte populaire sous la VIIè dynastie qui a marqué la fin de la période : Ancien Empire et la séparation des royaumes qui prendra le nom de "première période intermédiaire".

Cette fronde expliquerait en partie notre manque de renseignements sur les noms des divers architectes royaux de la quatrième dynastie qui ont également construit des pyramides et le martelage des figures de Chéops (après sa mort)...

La seule image que l'on possède de Chéops provient d'une petite statuette brisée, reconstituée et actuellement exposée au Musée du Caire.

Plusieurs gouverneurs de provinces en profitèrent pour s'allier contre le pouvoir royal. Le pays étant affaiblit par cette guerre civile, les tribus nomades de Bédouins aux frontières organisèrent des incursions dans les villes et villages du delta du Nil où ils tuèrent et pillèrent de nombreux habitants avant de repartir en toute impunité...

Comme le révèle le chant mélancolique du harpiste, même les trésors des pyramides ne furent pas épargnés :

Et jaillit de ses lèvres comme une philosophie qui explique aux générations futures la vanité des choses et la nécessité de mourir :

" Les corps passent et disparaissent, tandis que d'autres demeurent depuis le temps des ancêtres. Les plaintes ne sauvent personne du tombeau, car il n'est accordé à personne d'emporter avec soi son bien, et aucun de ceux qui sont partis n'est revenu ! "

" S'il est une chose que tu peux acquérir et que jamais tu ne perdras : " donne du pain à celui qui (a faim et) n'a pas de champ et assure-toi à tout jamais un bon nom auprès de ta postérité ".

On voit que malgré tous ces malheurs qui s'abattent sur l'Egypte, la foi du chantre n'est pas ébranlée, puisqu'il croit encore en la charité et aux paroles des ancêtres comme Imhotep.

LA PREMIERE PERIODE INTERMEDIAIRE

Aux incursions de bédouins qui violent les frontières on peut ajouter les Libyens à l'Ouest, tandis qu'à l'Est les Syriens s'allient aux Cananéens (asiatiques) pour déferler en bandes sur l'Egypte.

Sous la IX et Xè dynastie de nombreux princes revendiquèrent en vain la royauté dans la nouvelle capitale de Moyenne Egypte : Héracléopolis où Néferkaré (-2130 -2120) a essayé d'imposer sa loi sans faire l'unanimité autour de sa personne.

La DIZIEME DYNASTIE : à l'aube du MOYEN EMPIRE

Enseignements du roi Ouakha-Rê KHETY III (-2 110 à - 2075) à son fils le futur roi MERIKARE de la Xè dynastie (-2 075 à -2 060) Papyrus du musée de l'Ermitage - N°1115 à Copenhague :

L E S A V E R T I S S E M E N T S D ' I O U P E R

La XIème DYNASTIE et le début du
MOYEN EMPIRE THEBA
IN

Pour clore cette période d'instabilité politique, l'Egypte rechercha dans ses ancêtres la force pour rétablir l'autorité unique, c'est donc vers l'image de MONTOU, ancienne divinité alliée au soleil victorieux assistée de deux dangereux serpents aux blessures mortelles, que le nouveau pharaon va imposer sa loi et réunir les deux royaumes sous sa seule autorité. En l'occurrence ERMANT devenait en quelque sortel'Héliopolis du Sud.

Mais l'idée du pharaon déifié après sa mort n'a pas quitté l'esprit du souverain Mentouhotep 1er qui se fera construire à Déir el -Bahari un grandiose temple funéraire avec portiques et une pyramide.

Le culte de Montou ne durera même pas un siècle et déjà le clergé préféra le choix de Thèbes à Ermant comme nouvelle Capitale religieuse qui sera consacrée au grand dieu caché AMON, celui qui règne au-dessus de toutes les divinités d'Egypte.

Le nom d'Atoum d'Héliopolis se transformait en AMON de THEBES mais le rôle et la fonction et les attributs des deux divinités restaient quasiment : identiques.

La XIIème DYNASTIE sous le MOYEN EMPIRE

Parmi les sept rois qui constituèrent la XIIè dynastie nous en mentionnerons trois dont la vie religieuse nous intéresse :

Amenemhat 1er (en grec Aménémès, régna de -1991 à -1962),

Il était l'ancien vizir de Mentouhotep IV et il doit au soutien du peuple sa nomination au trône d'Egypte. Homme intelligent et prévoyant, il fera construire de nombreuses fortifications pour empêcher les invasions d'Asiatiques de pénétrer dans le delta du Nil. Il repoussera également les frontières nubiennes jusqu'au Soudan et transférera provisoirement la capitale du royaume de Thèbes à Licht (entre Memphis et le Fayoum).

Mais la plus grande particularité réside en son nom qui veut dire " AMON est au sommet ! " Le roi va donc renforcer le culte d'Amon-Rê au détriment de celui de Montou. Le clergé de Thèbes s'agrandira en nombre et en puissance pour célébrer le culte et la gloire d'AMON-RE.

Le Papyrus SALLIER 1 et 2 rédigé par Qagaboui, scribe du double trésor royal résume la pensée d'Amenemhat 1er qui s'adresse à son fils SESOSTRIS 1er à titre posthume. Amenemhat étant décédé de mort violente lors d'une conspiration de palais :

Malgré que le roi s'appelle " AMON est au sommet " la référence au dieu ATOUM montre bien la parité existant entre les deux divinités qui deviennent une seule entité sous plusieurs appellations :

Et l'on comprend pourquoi Sésostris 1er qui régna 34 ans fut le premier roi à associer son fils héritier Amenemhat II à son pouvoir pendant sa vie et son règne.

La période des invasions au Moyen Orient

Rappelons qu'en Mésopotamie le grand HAMMURABI roi de Babylone (qui régna de -1792 à -1750) s'est emparé successivement d'Uruk, d'Ur, Malgûm et surtout de Mari (dont il a abattu les remparts). Puis il a fait promulguer son code de lois sociales protégeant les pauvres, les veuves et les orphelins... Sous son règne commence la construction de l'immense Tour de Babel avec ses centaines de temples dont celui de Marduk, roi des dieux babylonien, dont le temple couronne l'édifice au sommet.

La Babylonie va vivre un siècle et demi de paix, lorsque soudain les frontières du Nord sont menacées par des vagues d'envahisseurs, les Hittites qui brûlent et mettent à sac les petites villes situées au nord de l'Euphrate. Récemment installés en Anatolie, ils obéissent à leur roi Moursil 1er qui s'enhardit jusqu'à venir mettre le siège devant la grande Babylone. Hélas malgré ses épais remparts, la capitale tombe dans un décor de sang et de têtes coupées, pendant que des milliers de femmes et d'enfants terrorisés seront emmenés à Hattousas leur capitale, pour servir d'esclaves.

Moursil est à la fois le roi, le juge suprême et le grand-prêtre qui impose à son peuple le culte d'un couple de divinités solaires. Comme les Hyksos ils maîtrisent le fer et construisent des chars de guerre qui leur donnent une suprématie sur leurs adversaires.

Profitant de la confusion et du désarroi, les Huriens envahirent l'Assyrie et s'y installèrent, moins sauvages que les précédents, ils cultivèrent la terre et reconstruisirent les temples détruits.

A cette période naît un troisième royaume dont on parlera plus tard " le Mitanni " qui vassalisera les Assyriens jusqu'en -1336 !

L'invasion des HYKSOS ou la 2è Période Intermédiaire

Nous sommes en -1785 avant notre ère, la XIIè dynastie s'achève mais la XIIIè commence son règne à Thèbes dans de mauvaises conditions. Le pouvoir est affaibli par des luttes internes et la situation ressemble étrangement à celle de la première période intermédiaire, parallèlement les frontières du Nord sont menacées par l'invasion de tribus venues de l'Est par le Caucase et la Palestine pour conquérir la terre du delta avec (selon certains historiens) une arme inconnue des égyptiens : des chars de guerre attelés à un ou deux chevaux, ce qui leur donnerait une incontestable suprématie stratégique au combat.

Leur nom : les HYKSOS qui reçurent très vite le renfort des troupes Asiatiques (Syrie et Canaan) ravies de pouvoir enfin donner une leçon à leurs maîtres qui leur imposaient un lourd tribut de vassal.

Les Hyksos installèrent leur capitale à AVARIS une ville dans le delta du Nil. A côté de l'ancien dieu Seth réhabilité, ils honoraient leur dieu de la foudre SOUTHEKOU que certains assimilèrent au Baal cananéen. Heureusement ils autorisèrent les rois à porter le nom de Rê et essayèrent de s'intégrer aux coutumes égyptiennes.

Sombre période et chronologie souvent confuse pour l'Egypte qui voit même le royaume du sud réduit aux huit premiers nomes situés entre Eléphantine et Abydos, tandis que selon Manéthon 34 rois se succéderont incapables de réagir. La domination de l'étranger sur l'Egypte durera deux siècles, même les hauts plateaux de Nubie se déclareront royaume indépendant, il faudra attendre -1580 pour voir les Egyptiens remporter la première victoire sur les étrangers.

Mais cette âpre victoire coûtera la vie au pharaon SEKENENRE, son fils KAMES ou Kamôsis lui succéda et reprit les hostilités contre les Hyksos. Il descendit jusqu'à Néfrousy et il attaqua par surprise à l'aube un certain Téti, fils de Pépi... Le roi AOUSERRE d'Avaris envoya alors une missive au roi nubien de Kouch pour lui demander de l'aide mais cette lettre sera interceptée par Kamôsis, et ne parviendra jamais à son destinataire...

Toutefois la reconquête sera longue et il faudra attendre le règne d' AHMOSIS qui succéda au défunt Kamosé pour voir enfin la reconquête du royaume.

La fin de la deuxième Période Intermédiaire

Après avoir préparé son offensive durant onze années à partir de la remise à l'an zéro de son règne, le roi AHMES 1er ou en grec AHMOSIS, (règne de -1570 à -1546) commença par écraser la révolte des gouverneurs de nomes en les transformant en simples administrateurs royaux et sûr de son armée, il s'attaqua aux descendants Hyksos pour les chasser de Memphis. Battus, ceux-ci se replièrent dans le Nord du delta.

Après la prise d'AVARIS, dans la 16è année de son règne, l'armée d'Ahmès 1er s'empara de la forteresse de Charouhen dans le sud-ouest de Canaan. Cette place forte était la véritable base de repli des Hyksos qui furent obligés de fuir dans les pays voisins.

Les plus beaux de ces temples se situent naturellement à Thèbes, l'endroit mystique où bat le coeur spirituel de l'Egypte. On dit qu'à Louxor les pierres ont une âme qui vit éternellement, parfois la nuit tombée la lumière des étoiles vient les éclairer et elles se remplissent des kas lumineux des pharaons irradiés de soleils. Pour une heure seulement ces étoiles du ciel viennent refaire un pèlerinage sur la terre pour s'imprégner au travers du temps des anciennes effluves d'encens et de myrrhe avant de repartir rejoindre le roi des dieux.

Comme les cathédrales de nos ancêtres ,ces pierres expriment la vie et l'amour de ceux qui les ont taillées, amenées, suspendues et assemblées et qui maintenant les contemplent de l'autre côté du grand fleuve en rêvant avec nostalgie à ce qui était un jour la gloire de Thèbes et Louxor...

Car ces pierres ont une histoire étroitement liée aux hommes qui les ont travaillées sous l'oeil sacré de Rê et même si elles cachent en leur sein des mystères que nous cherchons encore à découvrir, ces pierres nous font oublier le présent et revivre le passé, elles nous invitent à rechercher le néant, le silence et l'absolu en nous immergeant tout entier dans le divin.

Combien de nos savants sont ainsi partis en Egypte pour des années et combien sont restés sur cette terre brûlante dont les vents transportent les montagnes de sable comme des fétus de paille comme s'ils voulaient protéger le mystérieux passé des dégradations du temps !

Ils avaient tous en eux cette flamme, ce besoin de remonter le temps, de revivre au moins un instant l'incroyable vision de temples aux murs couverts d'or, ornés de pierres précieuses et de sols recouverts d'argent pur où un rayon de soleil suffisait pour illuminer ces immenses colonnes dans un fantastique ballet de lumières étincelantes...

A M O N : L E D I E U S U P R E M E I N V I S I B L E

Amon dans la langue des lettres égyptiennes s'interprète également comme une prière puisque celui qui prononce son nom l'invite en même temps à venir (en son âme) en lui disant " Viens, viens à moi."

L a X V I I I è m e d y n a s t i e t h é b a i n e


Son fils TOUTHMOSIS 1er (-1530 à -1520) élève à leur splendeur les villes de THEBES et d'ABYDOS. Il fait construire à Karnak la grande salle hypostyle qu'il orne de pylônes et d'obélisques gigantesques. Le culte du dieu THOT, considéré comme le VERBE du dieu Ptah, est assimilé à celui d'AMON (le dieu caché). Il fut le premier pharaon à se construire une tombe dans la célèbre Vallée des Rois, à l'Ouest de Thèbes.


THOUTMOSIS II (-1520 à - 1504) succède à son défunt père et épouse dès -1520 sa demi-soeur Hatchepsout. Mais lors de sa mort subite en -1504 Hatchepsout usurpe le trône à son neveu-enfant le futur THOUTMOSIS III qui devra attendre vingt ans pour régner enfin seul sur l'Egypte.

Le règne de la Reine : HATCHEPSOUT

Pour assurer sa légitimité, Hatchepsout exerça non seulement la régence mais épousa son jeune neveu afin de ne plus être obligée de lui rendre le pouvoir. Elle fit construire par son architecte et amantSENENMOUT son grand temple à Déir el-Bahari, dans la Vallée de la déesse Hathor, juste à côté du temple funéraire (avec pyramide) de Mentouhotep premier roi de la XIè dynastie (-2060).



Le temple de Déir el-Bahari

On accédait à la première terrasse par une allée bordée de sphinx, entourée de majestueux pylônes et d'obélisques qui s'élevaient très haut dans le ciel.

Une vaste rampe donnait accès au second niveau où se trouvaient le temple de la déesse Hathor et celui du dieu Anubis. Sur des parois étaient dessinés des scènes de la vie de la reine et en particulier ses expéditions au merveilleux pays de POUNT aujourd'hui disparu.

Sur le dernier niveau apparaissait un portique central qui dominait les autres portiques et donnait accès à une grande cour entourée d'une double file de colonnes. En son centre se trouvait l'hypogée d'Hatchepsout, à sa droite le temple du dieu solaire Horus à son zénith (Horakhty) et à sa gauche une chapelle consacrée à son défunt père : Thoutmosis 1er.

THOUTMOSIS III qui régna seul de -1484 à -1458

Cela n'enlève rien aux exploits de Thoutmôsis III qui remporta deux victoires sur les mitanniens (Qadesh et Karkhémish en -1483) et une éclatante victoire à Meggido sur une coalition de nombreux princes syriens, tous unis contre lui. Grâce à ses victoires Thoutmôsis agrandit son empire jusqu'au Liban, incorporant La Crète, Chypre, Canaan et les îles des Cyclades...

En pharaon très droit et généreux il pardonna alors à ses adversaires d'hier et les autorisa à conserver leurs coutumes, leurs temples et leur religion. Ce qui n'empêcha pas l'expansion des rites et de la culture égyptienne dans tout le monde de l'époque.


THOUTMOSIS IV (-1425 à -1408), (fils d'Aménophis II). Période paisible et heureuse qui marqua le règne de ces deux pharaons. Un traité de paix et d'assistance fut même signé entre l'Egypte et le Mitanni qui se concrétisa par le mariage de Thoutmôsis IV avec la princesse MITENIYA, fille d'Artatâma, roi du Mitanni.

Situation familiale des grands parents d'Akhénaton :

- trois fils naquirent de la 1ère épouse - deux mourront en bas âge,
le troisième devint le futur : Aménophis III.

Situation familale du père d'Akhénaton :

Mariages et harem d'AMENOPHIS III ou Amenhotep III

1ère épouse : la reine Tiy - mère d'Aménophis IV et de
4 filles : Sit Amon, Isis, Nebeptah, Henout-taounebou

Autre épouse d'Aménophis III : la princesse GILOUKHIPA
du Mitanni, fille de Sutarna II et ses 317 femmes de
compagnie ... (extrait de la quatrième série de scarabées.)


Autres épouses d'Aménophis III : les princesses Henout,
Nebet Nouhe, Tia-ha et mariage à l'âge de 44 ans (soit 2 ans
avant sa mort) avec la princesse Tadou Khipa, fille du
Tushratta roi du Mitanni.

Enfants d'Aménophis III et demi-frères d'Aménophis IV :

  • prince SMENKH - Kâ - Rê ( futur co-régent)
  • prince BAKTET - Amon
  • prince TOUTANKH -Amon ( futur pharaon )

Les liens entre Tiy et Néfert'iti - épouse d'Akhénaton :

Y O U Y A de Djarouka (près d'Akhmîn)
Connétable du roi et Maître des chars

et son épouse
T O U Y O U

Leurs enfants :

1 fille Tiy
1ère épouse
d'Aménophis III

1 fils Ay qui épousa TEY

leur fille Mout-Nodjme
épousa le Roi Horemheb
Tey fut la mère adoptive
de la reine Nefert-iti

2ème fils AMEN

2ème gd prophète
d'Amon et le plus
grand prophète d'
ATOUM-Rê

La personnalité du Roi AMENOPHIS III (règne de -1410 à -1372)

Même si dans un premier temps, elle fut mise sous tutelle et confiée à Tey pour être élevée à Akhmîn dans la maison d'AY et de son père YOUYA comme leur fille adoptive.

De petite taille (1m57) Aménophis III que l'on représente avec une obésité croissante avec l'âge, était plus un diplomate qu'un homme guerrier. On ne lui attribue qu'une petite campagne en Nubie dans la cinquième année de son règne. Par contre ses généraux eurent tous pouvoirs pour mener des campagnes jusqu'à Sidon et renforcer les fortifications en Canaan. Une alliance écrite liait l'Egypte et le Mitanni depuis le règne de son père, aux termes de cet accord Tushratta avait envoyé en mariage sa fille et ses 317 compagnes /servantes qui à elles seules occupaient un important harem, d'autres princesses prirent légalement le chemin de l'Egypte pour sceller les accords de paix existant entre les diverses grandes puissances d'Orient du moment.

Passionné d'architecture, Aménophis III devint le plus grand constructeur de l'Egypte jusqu'à l'avènement de Ramsès II en faisant couvrir l'Egypte de monuments : à Ouadi es Séboua en Nubie, il consacra un petit temple à Amon, " le Seigneur des chemins ."

A Aniba il agrandit le temple d'Horus. A Sésébi et à Kawa il érigea deux temples. A Soleb, il se fit adorer avec son épouse dans le temple d'Amon qu'il avait fait construire pour elle. Peut-être qu'à un moment son esprit orgueilleux lui a fait croire qu'il était devenu Amon ?

Dans le royaume du Nord il fit construire à Memphis un temple et un sérapeum où l'on conservait les dieux taureaux Apis momifiés, ainsi que deux nouveaux temples à Athribis et à Bubastis. A THEBES, il construisit dans LOUXOR un temple qu'il nomma le harem d'Amon-Rê et comme sa santé devint défaillante il fit construire au sud de l'enceinte de Karnak six cent statues de la déesse lionne Sekhmet (épouse de PTAH) très invoquée pour ses vertus guérisseuses.

Puis il innove au mépris de siècles de tradition, il s'installe un somptueux palais à Malgatta (en face de Thèbes) avec une salle du trône et de nombreux piliers, alors qu'habituellement les rois considéraient la rive OUEST du Nil comme la terre réservée aux nécropoles.

Tandis qu'à Médinet-Habou, au pied de la Vallée sacrée où sont enterrées les reines, il se fit construire un gigantesque temple funéraire que le roi Mérenptah (un de ses successeurs indélicats) démolira pour s'ériger à peu de frais son propre temple funéraire. Seuls subsistent encore de nos jours deux immenses colosses en grès de 18 mètres de haut et d'un poids de 1300 tonnes chacun.


L'histoire nous rapporte que les Colosses de Memnom se fêlèrent lors d'un grand tremblement de terre en -27 de notre ère et grâce aux travaux de Septime Sévère, échappèrent à l'effondrement.

Sur la famille d'Aménophis III :

  • La reine Tiy est-elle la fille d'Artatâma, précédente épouse de Touthmôsis IV, elle-même fille du roi mitannien ?
  • Pourquoi la future reine Néfert'iti (dont on ignore l'ascendance princière mais qui devait posséder pour une légitimation de haut rang pour devenir 1ère épouse du roi) n'apparaît pas clairement sur les tombes et scarabées commémoratifs trouvés auprès de Tell El-Armana ? En tant que future reine elle ne pouvait être de sang roturier mais plus probablement selon son physique d'ascendance étrangère...



D'ailleurs comment expliquer (dans la 2è partie de son règne que le roi Aménophis III, qui se considérait comme l'égal d'Amon cherchait-il ostensiblement à compenser par ses nombreux nouveaux temples l'introduction exagérée de son culte de la personnalité (statues immenses le représentant, lui et son épouse) ? Voulait-il amener le peuple à l'adorer tout en essayant de diminuer l'importance grandissante et la puissance du clergé d'Amon gardien du culte d'Osiris ? Cela n'empêcha pas le peuple de rester fidèles à la tradition et aux anciennes croyances.

Il ne faut donc pas s'étonner du froid grandissant du clergé d'Amon qui défendra ses principes, ses privilèges et ses théories jusqu'à la rupture complète, ce qui amena la fermeture des temples du royaume et la mise à pied des très riches membres du clergé d'Amon.


C'est en regardant les photos et sculptures d'Aménophis IV que des médecins modernes ont diagnostiqué que le roi était atteint de la maladie de Fröhlich qui bloque le développement naturel du sexe et la mue de la voix chez l'enfant mâle dont on disait qu'il avait des hanches de femme et une poitrine plus que normale !

Pourquoi la tête royale des images est souvent recouverte ou prise de face alors que la plupart de ses filles sont dessinées avec des têtes hydrocéphales ? Pourquoi il y a-t-il eu tant de décès prématurés (ou dans l'adolescence) parmi les enfants de la famille royale ?


Akhénaton, Néfertiti et leurs filles

Les dés sont joués et ce n'est pas le physique médiocre des filles d'Akhénaton qui empêchera au moins deux d'entre elles, d'épouser trois futurs pharaons :

- ANKHES EN-PA-ATON épousera à l'âge de 6ans son oncle Toutankh-Aton âgé de 9ans : qui changera son nom en TOUTANKH-AMON. Devenue veuve ANKHES EN PAT-ATON devra épouser son vieil oncle maternel le général AY. Ce qui prouve bien que la descendance royale reste une affaire de famille.

Pourtant ce qui caractérise le plus Akhénaton (Aménophis IV) c'est l'étonnante simplicité d'esprit qui l'anime, sa volonté de paix et son souci constant : d'alléger la vie quotidienne des gens humbles de son peuple pour leur communiquer sa foi et son esprit de justice. Mission qu'il accomplira durant toute sa vie et que partageront sa mère et surtout son épouse qui essayera en vain de poursuivre son oeuvre après sa mort si subite.



Aménophis IV ou Akhénaton

UN HOMME NOMME : AMENHOTEP " Fils de Hapou "

Comme IMHOTEP, ce sage fut élevé au rang de haut fonctionnaire et même de " Vizir ou 1er Ministre ". Natif d'Athribis une ville chef de nome dans le delta du Nil, où justement Aménophis III a fait construire un temple au dieu Kemour. Or Athribis était avec Memphis, un centre de formation pour hauts fonctionnaires et princes royaux.

Bien des mystères entourent la vie de cet éminent savant en médecine, en théologie égyptienne et en architecture puisqu'on lui attribue les plans et la surveillance des travaux du palais royal de Malgatta, du temple funéraire d'Aménophis III aux deux colosses et surtout du célèbre grand temple de Louxor : un chef d'oeuvre en architecture...

Amenhotep qui est la traduction de l'égyptien du grec Aménophis, faisait peut-être partie de la famille royale ou a reçu ce nom lors de son anoblissement par son roi, c'est donc pour éviter toute confusion que l'on ajoute à son nom, celui de HAPOU déjà porté par son père et ses lointains ancêtres.

N'oublions pas le rôle d'IMHOTEP dans l'élévation des âmes vers le ciel au moyen du symbole de la pyramide royale. Longtemps pharaon sera considéré comme l'exemple à suivre pour accéder à la vie éternelle. Il ne serait donc pas étonnant qu'Aménophis (fils d'Hapou) soit l'inspirateur de la nouvelle religion d'Etat instaurée par Aménophis IV - futur (Akhénaton) et consacrée à un SEUL Dieu Créateur Unique. Car Amenhotep (Hapou) a dû se rendre compte de l'état de santé défaillant d'Aménophis III, alors quoique très soumis à son roi bienfaiteur, il se concentrera pour changer les anomalies du Père au moyen du jeune co-régent.

Contrairement au style grandiose de son père, Akhénaton fit surgir de terre AKHETATON une ville nouvelle aux lignes sans démesures qui ressemble plutôt au style de la cinquième dynastie et aux temples d'Héliopolis l'ancienne capitale solaire.

A Akhét-Aton fini les colonnades gigantesques et les statues immenses du roi et de sa famille qui provoquent les dieux et défient le ciel... Pharaon vit désormais dans une simplicité nue, naturelle, entouré d'hommes à l'esprit nouveau.

Déjà au temps d'Aménophis III, Amenhotep (fils de Hapou) baptisera sa nouvelle nécropole qu'il a construite pour la mort de son roi : " les Châteaux de Millions d'années ".

Tout un programme spirituel ! C'est également lui qui construira le temple de Soleb en Nubie (Soudan) il deviendra " l'ami intime, l'éminence grise et le Conseiller d'Aménophis III " c'est pourquoi il n'aura aucune difficulté pour approcher le jeune prince héritier et futur corégent.

Amenhotep s'est longuement penché sur les écrits de l'Ancien Empire afin de remonter aux sources mêmes de la religion telle que l'ont enseigné IMHOTEP et ses successeurs.

Comme lui il deviendra un architecte de génie ce qui lui vaudra l'admiration d'Aménophis III qui lui octroya des terres et même l'exceptionnel privilège, réservé uniquement jusqu'alors aux princes et aux rois : pouvoir se faire construire à Médinet Habou un temple funéraire, amis comme Imhotep il refusera les honneurs et c'est un peu malgré lui que longtemps après sa mort les prêtres de Basse Epoque lui attribueront la fonction d'intercesseur qui transmet directement aux plus grands dieux les prières et les offrandes que le peuple leur adresse au ciel

Hiéroglyphes inscrits sur une statue d'Amenhotep (Hapou)
découverte près du VIIè pylône du temple de Kar
nak

Médecin des corps et médecin des âmes, c'est l'homme qui ne brusque rien, et attend que les graines semées soient fécondées et puissent un jour porter des fruits. N'oublions pas que le futur roi vit et grandit avec un handicap, Amenhotep en tant que médecin royal et prolongateur des oeuvres du célèbre Imhotep, va lui apprendre à supporter son état déficient, consolider son mental et orienter son esprit entièrement vers le monde spirituel.

Seul un grand Maître pouvait réussir ce tour de force. Le peuple non plus ne s'y trompera pas, puisqu'il associera étroitement Imhotep et Amenhotep (Hapou) à Déir el-Bahari dans un sanctuaire aménagé en sanatorium, là, pendant plus de mille ans de nombreux malades viendront implorer une guérison.

Sur le fond c'est probablement Amenhotep (Hapou) qui éclairera le jeune pharaon sur l'existence du Dieu Unique Invisible qui d'Atoum à Héliopolis est devenu AMON-RE à Thèbes ou ATON à Tell El Armana, d'ailleurs on ne doit pas oublier qu'au royaume du Mitanni on vénérait déjà un ancien dieu âryen (d'origine indo-européenne - assimilé au soleil)) :

SURYA (le lumineux qui brille) que l'on associait au dieu Savitrî (principe souverain qui donne la vie à la matière) lequel étendait tous ses bras d'or pour réchauffer les humains. Il est plus que probable que les ascendants mitanniens ont perçu dans la restauration de l'antique culte solaire d'Héliopolis un retour à leur identique divinité nationale.

L'instauration de la REFORME RELIGIEUSE

Selon une majorité d'Egyptologues Akhénaton a été officiellement nommé co-régent huit années avant la mort de son père. C'est donc en l'an 5 du règne du co-régent que sa cour royale a été transférée àAkhé-Aton , une ville nouvelle où le roi nomme des hommes nouveaux partisans de cette grande réforme religieuse.

En l'an 6 de son règne il change son nom d'Aménophis IV en Akhénaton, il semble qu'à ce moment la maladie de son père qui vit ses deux dernières années de co-règne commence à s'aggraver !

Aménophis III s'éteindra à la fin de sa trente septième année de règne nous sommes en l'an -1372 ou 1373 avant notre ère, Akhénaton va gouverner son pays durant 18 années jusqu'en l'an - 1354. Période noire pour le riche clergé d'Amon dont toutes les revenus sont subitement coupés, tandis que l'herbe pousse dans les temples frappés d'interdit.

Il ne faut pas oublier que les noms des rois entre Aménophis III et Horemheb ont été effacé des listes royales par. Leur réinsertion grâce à la découverte des fameuses tablettes de Tell El Armana ne date que d'environ un siècle (fin XIXè s.) Ce véritable " trou dans l'Histoire " de l'Egypte a entretenu longtemps une certaine confusion dans l'énoncé des règnes.

LA NOUVELLE RELIGION D'ETAT

Rê devenait une personne immatérielle qui comme lui redonne la vie après chaque cycle de vie. Par son amour universel ATON (ex-Rê) offrait à chaque humain de toutes les races, ethnies ou couleurs sa miséricorde qui l'invitait à partager son bonheur dans un esprit élargi qui éclaire toutes les nations. D'ailleurs une célèbre gravure représente des mains aux extrémités des rayons solaires comme une invitation des hommes vers le ciel.

ATON, le père de tous les dieux, les englobe dans sa masse en devenant l'UNIQUE, l'incomparable qui purifie tous les mains humaines et bras qui implore son aide pour sortir leur coeur des ténèbres de la vie matérielle. Essayons ce comprendre par les textes d'époque les différences de vues entre AMON et ATON :


HYMNE D'AMON (existant déjà sous Aménophis II)

et l'herbage qui nourrit les troupeaux.

Le plus regrettable fut l'acharnement à vouloir marteler toutes les figures des dieux autres qu'ATON, des colosses superbes perdirent leur art, leur style et leur personnalité ! Mais au fond n'avons nous pas fait la même chose en décapitant à la révolution française les plus belles statues de nos cathédrales ?

LIVRE de la SAGESSE d'AMENEMOPE (vers -1360 av. J.C.)

Ce texte est l'oeuvre d'un surintendant des céréales égyptiennes qui ne l'oublions pas a écrit ses maximes de Sagesse 300 ans avant l'avènement de David et peut-être même (les termes ATON et disque solaire le sous-entendent) au temps de la réforme d'Akhénaton ?

* Maximes du scribe ANTY à son fils (vers -1300 av. J.C.)

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Nous savons qu'Akhénaton n'était pas un homme de guerre et que malgré la présence de princesses mitaniennes à sa cour et son deuxième mariage avec la fille de Toushratta devenue veuve à la mort d'Aménophis III. Il ne répondra pas à l'appel au secours de Toushratta qui préférera se donner la mort plutôt que de se voir écorché vif par le roi hittite de mauvaise réputation. Etait-ce par faiblesse ou par conviction religieuse ? Toujours est-il que l'Egypte perdra à la fois son vassal du Mitanni, l'Amourrou, une partie de la Syrie du Nord, le Liban et même à dû abandonner pour quelques années ses fortifications malmenées au Nord du pays de Canaan !

Est-ce à ce moment que s'est déclenchée la libération des esclaves hébreux très épuisés par la grande période de construction d'Aménophis III ? Les textes égyptiens parlent d'un certain Râ-Môse demi-frère du vizir Râ-Môze de Thèbes et proche parent d'Amon-Hopte, vizir et gouverneur du Royaume du delta nord à Memphis...

Même si une certaine homonymie existe nous manquons visiblement de textes qui confirment la sortie d'une tribu d'esclaves pour aller coloniser le pays de Canaan, ancienne colonie égyptienne dont les habitants sont menacés par la cruauté des razzias hittites.

Car Canaan ou la future Palestine est vite redevenue sous le général Horemheb un territoire inclus dans les frontières égyptiennes qui lui devait " tribut. " A tout considérer, jamais la possibilité d'unemassive libération d'un peuple d'esclaves égyptien n'a été aussi " favorable que sous " l'anarchique règne d'Akhénaton," d'ailleurs ces esclaves n'avaient-ils pas eux aussi l'esprit Akhénaton en n'adorant uniquement : UN SEUL Dieu omniprésent ?

Dieu, disaient les Egyptiens est le Seigneur des chemins, étrange tout de même ce flash dans l'Histoire égyptienne qui se tourne entièrement vers un Dieu Unique et permet la mutilation des visages de statues de tous les autres dieux ! Or la Bible prend bien soin de ne rien dater et de ne révéler aucun nom de haut personnage !

La terre d'Egypte n'a pas encore livré tous ses secrets et il n'est peut-être pas loin le temps où toute la lumière sera faite sur cette période trouble entourant le règne du pharaon hérétique et ivre d'un Dieu Unique ! ...

Quelques années après la mort d'Aménophis III, Akhénaton sur l'avis de ses conseillers a fait nommer son demi-frère SMENKH KA-RE comme co-régent. Mais avec le temps, la révolte gronda à Thèbes, si bien que la reine-mère Tiy s'en inquiéta et vint personnellement à Tell El-Armana pour en informer son fils qui semblait ne pas saisir la gravité de la situation. Il envoya donc le co-régent à Thèbes, la grande capitale religieuse pour négocier une tolérance pour la restauration du culte d'Amon et d'Osiris.

Mais SMENKH Ka-Rê décéda subitement et tout doucement une atmosphère de trahison et de poisons commença à flotter dans AKHET-ATON ! Et ce qui devait arriver, arriva ! Un jour le roi ne s'est pas réveillé... et son épouse Néfert-Iti dans la même année le suivit dans l'au-delà !

Le pouvoir fut alors remis à TOUT ANKH-ATON qui avait épousé ANKHES en-Pa-Aton une des filles encore en vie d'Akhénaton. Pour l'assister dans sa charge, il reçut l'aide du vieux général AY nommé grand vizir du royaume. Il était temps, car le pays vivait dans un complet désordre, l'herbe poussait dans les temples et l'armée affaiblie et sans motivation n'essuyait que des défaites pour ne pas dire des déroutes face à l'ennemi !

TOUT ANKH-AMON durant ses dix années de règne espéra vivement un héritier, mais le ciel n'exauça point ses prières, car les deux foetus mort-nés étaient encore des filles ! Comble de malheur la mort l'emporta en même temps que l'armée égyptienne se faisait battre au Liban, ce qui coûta la perte de nombreux prisonniers et d'un riche butin.

Soupçonneuse et révoltée ANKHES EN-PA-AMON préféra demander la main d'un prince étranger plutôt que celle d'un haut fonctionnaire égyptien. Les archives hittites expriment la surprise causée par cette demande au roi Souppiliouliouma qui après réflexion finit par lui envoyer son fils le prince Zennanza. Mais le futur roi n'arriva jamais à Thèbes, car il fut lâchement assassiné près d'Amki au Liban. Fou de rage son père multiplia à nouveau les incursions en pays asiatiques.

En désespoir de cause Ankhes en pa-Amon se résolut à épouser le grand vizir et très âgé général AY ! Son règne dura un peu plus de trois ans et le général HOR-EM-HEB qui avait épousé MOUT-NODJME, fille du défunt AY, pour lui donner une sorte de légitimité, monta sur le trône et remit de l'ordre dans l'armée, la justice et l'administration religieuse du pays.

Par vengeance le clergé exigea que tout ce qui commémore le nom d'Akhénaton soit martelé ou effacé de l'Histoire, travail que les successeurs ramessides mèneront à terme croyant y trouver plus de gloire en effaçant toute cette légende qui durant quelques années, porta en Egypte le culte du Dieu Unique à son apogée.

Pour l'heure Hor-em-heb venait de prendre le pouvoir et il le garda durant 27 années. Et l'on raconte que Soupiliuliuma avait, pour venger la mort de son fils, mis le Liban à sac et fait de la ville d'Amqa une possession hittite. Mal lui en prit, car parmi les esclaves se trouvaient des groupes de pestiférés ! Les Hittites apprirent au moins ce que voulait dire le mot contagion... Son successeur Murli II s'empressa de rendre la ville aux Egyptiens !

La XIIIè dynastie s'éteignit avec Hor-em-heb. Ramsès 1er inaugura les deux dynasties des Ramsès et entama la période dite du Second Empire.

A Ramsès 1er succéda Séthi1er puis vint le règne de l'orgueilleux et exubérant : RAMSES II qui régna de vers -1300 à -1235, avec lui reprirent les grands travaux comme sous le précédent Aménophis III, il se fit à nouveau construire un grand palais au coeur de la nécropole en face de Thèbes ornées d'immenses statues de LUI en Egypte et à ABOU-SIMBEL en Nubie (à 280 km au sud d'Assouan) endroit où il s'érigea deux temples au bord du Nil.

Le double SPEOS d'ABOU-SIMBEL de RAMSES II

Menacé par la montée des eaux provoquée par la construction d'un grand barrage en 1963 le temple fut découpé en 1036 blocs numérotés et remontés sur une falaise artificielle bordant le nouveau lac. Ce projet (ainsi que d'autres temples inondés par la montée des eaux du barrage comme celui du temple d'Isis de Philae) fut financé par différents pays et les travaux furent exécutés sous le contrôle de l'UNESCO.

Après la bataille indécise de Qadesh où Ramsès II se déclara vainqueur sur les Hittites une paix de 40 ans fut conclue. Ramsès II en profita pour agrandir les temples de Karnak et de Louxor dont un des obélisques qu'il fit construire, orne aujourd'hui la place de la Concorde à Paris. Inlassable, il fit élever des temples à Abydos, Tanis, Memphis, Héliopolis et son Ramesseum à Médinet Habu.

Le clergé d'Amon fit éclater la crise et Hérithor un ancien général devenu grand prêtre usurpa le pouvoir en s'installant à Thèbes vers -1085, il se déclara roi de Haute Egypte. La même année SMENDESprenait le pouvoir sur le Royaume du Nord et ce deuxième pharaon installé à Tanis entamait la XXIème dynastie tanite.

Comme abandonnée par ses dieux, la gloire de l'Egypte commençait à s'effriter, encore quelques siècles et l'occupant allait lui donner lentement le coup de grâce, mais un autre peuple venait de reprendre le flambeau de la religion pour montrer aux nations la présence universelle de l'Eternel, le Dieu-Père de tous les hommes pacifiques et tolérants.

La Troisième Période Intermédiaire
(de -1085 à -730)

Noms des Rois égyptiens de
la XXIème Dynastie de Tan
is

Dates approximatives
des règnes (av. J.C.)

Hedjkheper-Rê Sétepen-Rê Smendès

-1085 à ?

Néferka-Rê Hikouast Aménémès

?

Akheper-Rê Sétepe-Amon Psousennès

règne 19 ans

Ouserma-Rê Sétepen-Amon Siamon

règne 49 ans

Noutkheper-Rê Sétepen-Amon

règne 17 ans

Titkheperou-Rê Sétepen-Amon Psousennès

... à -950

En -950 le roi Libyen CHECHONQ 1er s'empare du Royaume du delta et installe sa capitale à Bubastis. Sous le règne de CHECHONQ 1er (-950 à -929), la religion subit de plein fouet l'influence berbère et la déesse chatte Bastèt devient la grande déesse nationale elle sera associée à la déesse lionne Sekhmet ! Le nouveau roi berbère sans complexe alla même jusqu'à nommer son fils : Grand-Prêtre du royaume du Sud et fit même ériger à Thèbes un nouveau grand temple à la déesse BASTET.

Neuf rois libyens constitueront la XXIIème dynastie libyenne qui régna jusqu'en -817 à Bubastis.

Six autres rois libyens formeront la XXIIIème dynastie en régnant depuis Tanis. Cette dynastie s'éteindra lorsque le prince égyptien Tefnakht détrônera en -730 Osorkon IV (dernier roi libyen ) et transférera sa capitale à Saïs.(Delta)

En - 883 monte sur le trône assyrien un roi particulièrement cruel Assurnarzipal II, tandis qu'en Egypte se poursuivait la dynastie libyenne avec le règne d'Osorkon II (de -874 à -850), il faudra attendre jusqu'en -730 pour voir enfin s'effondrer le dernier roi Libyen de cette XXIème dynastie !


Statue d'Assurbanipal

La Période dite de "BASSE EPOQUE"
(de -730 à -333)

La difficile période des rois de SAIS (-730 à -525)

Hélas, l'entreprise échoua et l'Ethiopien du nom de Piankhi reçut la soumission de Tefnakht et après sa victoire regagna Napata où il mourut en -716. Son frère Chabaka lui succéda sur le trône d'Ethiopie. En -689 l'Ethiopien Taharqa nomma un gouverneur à Thèbes et alla s'établir à Tanis, d'où il lança une campagne d'intrigues qui exaspéra les Assyriens.

En - 671 l'Assyrien Assahardon s'empara de Memphis et fit prisonnier toute la famille du roi TAHARQA qui tenta en vain par deux fois de reconquérir le delta. Taharqa mourut en -664 son fils Tanut-Amon lui succéda, mais le nouveau roi assyrien Assurbanipal le prit à revers en lui coupant la route du sud . Ainsi prirent fin à jamais les règnes des Ethiopiens sur la Haute Egypte. Hélas la ville de Memphis fut reprise par les Assyriens et la ville de THEBES fut entièrement mise à sac et Necho 1er fut nommé roi du delta par les Assyriens...

Noms des rois de la
XXVème Dynastie nubienne

Dates des règnes (av. J.C.)

Piankhi

-751 à -716

Shabaka

-716 à -701

Shabataka

-701 à -690

Taharqa

-690 à -664

Tanoutamon

-664 à - 656


PSAMMETIQUE 1er - fils du défunt Nécho fut désigné par l'Assyrien comme Roi Unique des deux royaumes égyptiens qui crurent voir en sa personne un représentant soumis.

En - 653 Psammétique 1er profitant d'une guerre que se livraient l'Elam et l'Assyrie, chassa les Assyriens hors des frontières grâce à l'aide militaire du roi GYGES de Lydie et l'institution d'importants corps de soldats mercenaires étrangers. Comme sous l'Ancien Empire, Memphis était redevenue la capitale des deux royaumes et Saïs remplaçait l'antique Héliopolis dans son rôle de guide et de gardien théologique.

Les nobles se faisaient à nouveau enterrer dans les nécropoles de Saqqarah ou à l'Ouest de Thèbes. L'Egypte semblait renaître dans sa foi et son unité retrouvée. En -627 la mort du roi Assurbanipal déclencha une guerre de succession dont profita le roi de Chaldée Nabopolassar qui s'empara successivement d'Uruk, de Sippar et même de Babylone où il se fit proclamer roi en -616.

Cette même année -627 les Scythes (de farouches cavaliers des steppes) soumirent les Mèdes sous leur autorité puis continuèrent à déferler par bandes sur l'Assyrie du Nord et la Palestine. Psammétique intervint alors pour stopper leur avance.

En -625, le chef mède Cyaxare fit assassiner les chefs scythes lors d'un festin où il les avait invités et se libéra ainsi de leur tutelle.

En -613 : ASSUR puis NINIVE (-612) furent envahies, pillées et détruites.

En -610 mort de Psammétique 1er, Nékao II lui succède sur le trône.

En -609 profitant de l'effondrement de l'Assyrie, Nékao II envahit la Syrie et la Palestine où il bat Josias roi de Jérusalem à Megiddo qui meurt au combat. Trouvant Joachaz, fils de Josias, non conforme à ses intérêts, il le destitue au profit de son fils Elyaquim (Joiaqîm) qui lui accepte de verser le tribut de guerre à l'Egypte.

Quatre ans plus tard le prince Nabuchodonosor II inflige une sévère défaite aux égyptiens à Karkémish, puis il poursuit tous les fuyards pour les exterminer. Nabopolassar étant mort c'est Nabuchodonosor II qui vient percevoir les tributs de Syrie, de Phénicie (Liban) et de Jérusalem. Ces pays se tournent alors en vain vers l'Egypte pour solliciter son aide, mais Néchao II limitera ses frontières à Gaza.

En -598 Joiaqîm nouveau roi de Jérusalem essaie de se libérer du joug babylonien. Un an plus tard Nabuchodonosor II prend Jérusalem, pille le trésor du temple et déporte Joiaqîm qu'il fait remplacer sur le trône par son oncle Sédécias.

En -589, à la mort de Psammétique II son fils Khaâib-Rê, Apriès doit, à peine monté sur son trône, combattre les Babyloniens. Nabuchodonosor II revient mettre le siège devant Jérusalem qui capitule au bout de deux ans (!) L'armée égyptienne venue pour libérer Jérusalem battra en retraite, le pauvre Sédécias qui est capturé lors de sa fuite, verra finalement son fils mis à mort avant d'avoir lui-même les yeux crevés.

Mais la déroute d'Apriès va provoquer un esprit de fronde en Egypte qui dégénérera en véritable guerre civile lorsque les mercenaires égyptiens Makimoïs appelés à l'aide par le prince de Cyrène (attaqué par les doriens) reviendront en piteux état...

En -570 le général Amasis prend le pouvoir et selon Hérodote concentre les dissidents grecs et cariens dans la région de Naucratis. Pour quelques années l'Egypte va vivre une ère de paix et de prospérité. Amasis consolide son amitié avec les grecs et le roi Crésus de Lydie. Il ira même jusqu'à financer la reconstruction du temple d'Apollon à Delphes lorsqu'il sera détruit en -548 par un incendie.

Noms des pharaons de la
XXVIè Dynastie sa
ïte

Dates des règnes (av. J.C.)

Psammétique Ier

-663 à -609

Néchao

-609 à -594

Psammétique II

-594 à -588

Khaâib-Rê Apriès

-588 à -568

(ex-général) Amasis

-568 à -525

Psammétique III

-525

La domination PERSE sur l'Egypte

Noms des rois de la XXVIIme
Dynastie perse achéménide

Dates des règnes (av. J.C.)

Cambyse (perse)

-525 à -522

Darius I

-522 à -485

Xerxès

-485 à -464

Artaxerxès I

-464 à -424

Darius II

-424 à -404

Un prêtre de Saïs (Oudjahorresné) qui était passé au service des perses instruisit Cambyse dans les traditions égyptiennes et obtint du roi le déblaiement des immondices encombrant l'accès au temple de Neith (la mère de Rê) et le rétablissement des processions traditionnelles égyptiennes.


Archer de Darius 1er - roi de Perse

En -465 ARTAXERXES 1er succède au défunt Xerxès 1er - Même si ce roi fit assassiner ses frères qui avaient priorité à la succession, il se montra clément vis à vis des juifs qu'il autorisa à rentrer par groupe dans leur pays d'Israël !

En -404 ARTAXERXES II (Mnémon) monta sur le trône impérial de Perse qu'il gouverna jusqu'en -358. Il ne put faire face en l'an -398 au soulèvement du nouveau pharaon NEPHERITES 1er de Mendès qui pour un temps du moins débarrassa l'Egypte de la domination perse et engagea son peuple dans une alliance militaire avec Athènes !

Noms des pharaons de la
XXIXème Dynastie

Dates des règnes (av. J.C.)

Néphéritès Ier

-398 à -392

Achoris

-393 à -380

Psammouthis

-380 à -379

Néphéritès II

-379 à -378

Noms des pharaons de la
XXXè Dynas
tie

Dates des règnes (av. J.C.)

Nectanébo 1er

-378 à -360

Téos

-361 à -359

Nectanébo II dernier
pharaon indépendant

-359 à -341

Artaxerxès III Ochos
2ème conquête perse

-341 à -338

Arsès

-338 à -335

Darius III Codoman

-335 à -330

Son successeur et petit-neveu NECTANEBO II fit une nouvelle alliance avec les Grecs, pour repousser l'armée du conquérant Artaxerxès III (-351), mais il ne put endiguer un nouvel assaut perse (-342) et dû s'enfuir pour se mettre à l'abri dans les monts de Haute Egypte. Ce fut le dernier pharaon égyptien indépendant.

De - 336 à -330 monta sur le trône perse DARIUS III (Codoman) qui lui aussi, ne parvint pas à endiguer l'armée d'ALEXANDRE III le GRAND qui en -333 envahit la Perse et battit définitivement l'armée de Darius III à Gaugamèles en -331 avant J. C.



Buste d'Alexandre le Grand

La domination GRECQUE sur l'Egypte

En Egypte, son général, fils de Lagos, fonda la première dynastie grecque et prit le nom de PTOLEMEE 1er en -323. Il s'installa à Alexandrie et en Haute Egypte il créa une nouvelle capitale religieuse Ptolémaïs pour évincer le rôle de Memphis.

Même si sous cette dynastie de grands temples comme Edfou, Dendérah, Esna, Kôm-Ombo et le temple d'Isis à Philae furent reconstruits, on a du mal à considérer la naissance du nouveau dieuSérapis (dont la racine vient du taureau APIS qui devient Osiris à sa mort) et qui se transforme en Zeus - chef de tous les dieux...

Nous sommes loin de l'esprit religieux d'Imhotep et des constructeurs de Pyramides ! D'ailleurs le peuple d'Israël ne sera épargné non plus : le séleucide Antiochos IV voulant helléniser Jérusalem alla jusqu'à sacrifier du sang de porc sur l'autel sacré, puis en volant le trésor du temple provoqua une révolte juive conduite par Mattatias Macchabée et ses quatre fils qui fonderont la dynastie des princes asmonéens.

En Egypte, Ptolémée II, fils et successeur (-285 à -246) répudia sa première épouse pour épouser sa soeur ! Le frère et la soeur exigèrent d'être déifiés... Ptolémée IV (le débauché) fit assassiner toute sa famille...

Comme cette dynastie d'origine grecque avait de plus en plus tendance à favoriser ses propres colons, des égyptiens se soulevèrent d'abord à Alexandrie puis à Thèbes en Haute Egypte... Ptolémée XII qui régna de -80 à -58 et de -55 à -51 laissa les romains s'emparer le l'île de Chypre et dû s'enfuir sous les menaces de révoltes ! Même si les romains le rétablirent sur son trône, il mourut 3 ans plus tard en laissant son trône à PTOLEMEE XIII (âgé de dix ans) lequel venait juste d'épouser sa soeur aînée Cléopâtre VII, âgée de dix sept ans ! Croyant plaire à César le jeune pharaon fit trancher la tête de Pompée, qu'il apporta à César qui bouleversé en pleura. Puis le jeune pharaon chassa Cléopâtre sa soeur et épouse d'Alexandrie.

La domination ROMAINE sur l'Egypte



La Reine Cléopâtre

Longtemps l'image d'Osiris et d'Isis continua à vivre dans l'esprit du peuple entièrement soumis à son occupant. Mais lorsque la religion copte (chrétienne d'Orient) devint la religion d'Etat, les temples furent démolis ou transformés en dépotoirs d'immondices et il faudra attendre la venue de J. Fr. CHAMPOLLION en 1822 pour retrouver peu à peu le sens des vieilles écritures hiéroglyphes dont certaines dorment encore sous les sables de l'Egypte.

Divinités grecques et témoignages des savants
antiques grecs concernant l'Atlanti
de


Les fondateurs de l'univers olympien

O U R A N O S (le ciel) et G A I A (la Terre)

Personnification du Ciel dans la mythologie grecque, engendré par Gaïa - la Terre qui dans la Théogonie hésiodique devient le premier élément "mâle engendré".

OURANOS et sa mère Gaïa créèrent ensemble par leur union :

  • les Titans, les Titanides, les Cyclopes, les Hécatonchires. Le dernier des Titans eut les testicules tranchées par son fils Chronos qui les lança à la mer. Le sang d'Ouranos féconda encore une fois Gaia qui engendra
  • les Géants, les Erinyes et les nymphes des frênes.

R H E A e t C R O N O S

ETUDE des dieux grecs et romains

LISTE des enfants célèbres de CHRONOS

Z E U S / Jupiter ... P O S E I D O N / Neptune
et H A D E S / Pluton
: dieu du monde souterrain

auxquels s'ajoutèrent trois autres filles :

H E R A - D E M E T E R e t H E S T I A

Les EPOUSES et FAVORITES de ZEUS et leurs ENFANTS :

FAVORITES de ZEUS et leurs enfants :


LES ENFANTS D' HELIOS : le DIEU SOLEIL


TEMOIGNAGES DES SAVANTS ANTIQUES GRECS

Mais pour comprendre, élaguer, filtrer les extraits du texte de Platon que nous allons essayer d'analyser ensemble, il nous est indispensable de faire le point sur les croyances ou mythologies que l'on enseignaiten Grèce au IVè et Vè siècle avant notre ère.

S O L O N (né vers -640, mort vers - 558)

Poète, philosophe et grand homme d'Etat athénien. Il fut élu "Archonte" en -594 par ses concitoyens qui lui donnèrent des pouvoirs exceptionnels. Il évita une guerre civile entre les propriétaires Eupatrides et les petits propriétaires menacés d'esclavage. Sa grande réforme qui allait jusqu'à accorder l'égalité et le droit de vote à toutes les classes de l'Assemblée du peuple favorisa le développement d'Athènes. Classé parmi les sept sages, Platon le considéra même comme le plus grand des poètes antiques.

Essayons de résumer la situation du Moyen-Orient à son époque :

Pour mémoire l'Egypte était entièrement soumise aux assyriens qui venaient de piller les fabuleuses richesses de Thèbes en -664. Mais en -612 ce fut au tour de Ninive d'être à son tour complètement détruite par les Mèdes et les babyloniens !

En Egypte Nécho II qui règne à... SAIS sur le royaume du Nord en profite pour reconquérir la Palestine, la Syrie et la célèbre ville de Karkémish. Mais en -605 le prince Nabuchodonosor II inflige une sévère défaite aux Egyptiens et reprend Karkémish. Deux mois plus tard Nabopolassar s'éteint et son fils Nabuchodonosor II lui succède sur le trône de Babylone.

C'est donc vraisemblablement dans l'une de ces années, que SOLON l'ARCHONTE d'ATHENES s'est rendu en Egypte et plus particulièrement dans sa Capitale du moment : Saïs.

Peut-on un instant s'imaginer ce que devait être cette Capitale prestigieuse et grandiose dont on ne peut plus aujourd'hui que situer "approximativement" sa position géographique !

Et pourtant le rang et les qualités du personnage donnent un poids incontestable à son témoignage qui est parvenu à transmettre ses écrits et son message à PLATON !

S O C R A T E (né en -470, mort en - 399)

Dans l'extrait du Timée, Platon relate les propos entre Cristias et Socrate concernant un témoignage recueilli par Solon auprès d'un vieux prêtre qui faisait autorité d'ancien dans Saïs et qui se disait descendant lointain : du Grand Imhotep.

P L A T O N (né en -428, mort en -348 )

Ancien élève de Socrate (de -408 à -399) il suivit son co-disciple Euclide à Mégare après le suicide de leur Maître où ils fondèrent une école de philosophie. Après un voyage très mouvementé en Sicile, Platon revint en -387 à Athènes pour y fonder sa propre école de Philosophie que fréquenta Aristote (le futur précepteur d'Alexandre le Grand). Célibataire, d'esprit idéaliste, on le surnomma le Père de la Logique et le Prince des Philosophes.

Euclide de Mégare élabora un " Traité de la vérité, de l'unité ou de l'éternité de l'être. " Platon dans ses oeuvres à la recherche de l'idéal mystique écrivit :

Extraits de Timée (Platon) concernant le voyage de Solon à Saïs

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La Crète et les îles Canaries sont d'anciennes îles volcaniques et lorsqu'on sait que la banquise recouvrait l'Europe jusqu'en Provence il est fort probable qu'une vieille civilisation s'est développée dans tout le bassin méditerranéen. Nous constatons seulement que les descriptions de Platon sont confuses, (il s'exprime trop souvent en stades au lieu de parler en "milliers de miles (1 mile = 1609 m)" qui est la mesure réelle des continents !)

Le vrai problème n'est donc pas de savoir où se trouvait à tel ou tel moment l'Atlantide et ses rescapés, mais de savoir d'où venait leur science et comment ils l'ont transmis aux générations futures.

Contrairement à de nombreuses civilisations disparues les premiers habitants du Royaume de l'Atlantide formaient un peuple pacifique et très civilisé. Selon Platon, une parfaite entente a existé entre les dix roisqui gouvernaient TOUT le bassin méditerranéen et peut-être une partie de l'Afrique centrale où se pratiquaient également des rites de circoncisions et même d'excisions sur des enfants en âge de puberté. Il est vraiment dommage que la version de Platon se soit "exagérément hellénisée" pour plaire à ses contemporains...

Est-ce à cause de leurs frères méchants que les bons survivants se sont exilés et cachés sur des montagnes ? S'il est vrai que le fruit ne tombe pas loin de l'arbre, on ne serait pas étonné de retrouver non loin de l'Egypte une base ayant servi aux anciens Atlantes qui dès la première dynastie officielle a commencé à ensemencer les esprits de l'Egypte (vers -3000 avant notre ère à la période des mastabas funéraires) et s'est considérablement développée avec la nomination d'Imhotep comme Vizir et grand architecte chargé de diriger la nouvelle religion et les travaux de la première grande pyramide à étages du roi Djeser.

Dès lors l'Egypte va se couvrir de temples dont les colonnes monumentales expriment à elles seules, la grandeur de la foi et l'infinie petitesse de l'homme qui les approche.

Paradoxalement en Grèce se développera une philosophie qui loin de rechercher l'esprit d'idéal, exalte l'esprit de ruse, de jalousie et d'infidélités provocatrices. Il est même probable que Solon a obtenu du vieux prêtre de Saïs beaucoup plus de renseignements sur l'Histoire du monde Antique, mais que la majorité des gens qui les ont reçu ou lu, les ont jugé beaucoup trop incompréhensibles, ou irrecevables par leurs conceptions ...

Il faut remonter à l'apôtre Paul pour comprendre à quel point les Grecs imprégnés de l'existence matérialiste ont des oeillères qui troublent leur vision et leur esprit. Dans sa première lettre Paul reproche aux chrétiens de Corinthe leur matérialisme et leur désunion :

Actes 17-32 Lorsque les Athéniens entendirent parler de résurrection des morts sur la place publique : les uns se moquèrent, les autres s'en allèrent et dirent :

Solon a dû rencontrer les mêmes problèmes lorsqu'il revint à Athènes pour parler des pyramides, des temples d'Osiris, du Dieu invisible de Perfection qui juge les actions des morts durant leur vie, aussi on ne doit pas s'étonner si les discours et les manuscrits sont longtemps restés au fond des tiroirs de quelques amis intimes.

C'est là toute la différence entre les Grecs et les Egyptiens.

Les textes se rapportent surtout à la foi et la religion : mythes de la Création du monde, maîtrise des moeurs et de la conscience, recherche de la perfection et vie exemplaire que doivent mener le roi et tout être humain appelé à une renaissance spirituelle.

Les textes des Pyramides :

Hiéroglyphes à caractère religieux gravés sur les murs des pyramides, ces extraits de prières sont des recommandations qui accompagnent l'âme du roi défunt dans son inévitable parcours vers l'au-delà. Comme le soleil disparaît le soir dans la grande nuit étoilée pour rajeunir et réapparaître le matin, l'âme doit traverser la nuit pour renaître dans l'autre monde, pleine de forces et rajeunie.

Plusieurs dieux font partie de ce rituel :

Sokar : l'ancien dieu de Memphis qui est représenté sous l'apparence d'un homme momifié, soit dans une sorte de châsse gardée par deux jeunes filles dans sa barque appelée Hénou qui lui permet parallèlement au parcours de Rê, père de la lumière et de la vie, de traverser le Nil pour réapparaître sur l'autre rive.

Osiris : le dieu et le grand JUGE des MORTS, toujours accompagné à son tribunal suprême de THOT dieu de la Sagesse et de MAÂT la déesse de la vérité.

Les textes des sarcophages :

Messages plus courts apparus vers la fin de l'Ancien Empire essentiellement sur des tombes de notables et qui reprennent en partie les Textes des Pyramides auxquels on a ajouté des croyances locales. Ces écrits sont basés sur des réflexions théologiques qui vont elles-mêmes inspirer les formules du Livre des morts.

Pour devenir fonctionnaire, il fallait faire les études de scribe, et comme les fonctionnaires étaient nombreux sous le Nouvel Empire, les papyrus et documents ont largement fleuri à cette période, citons entre autres :

  • Le Livre du jour et de la nuit
  • Le Livre des portes (Période Ramsès 1er, voyage dans l'au-delà)
  • Le Livre de la Vache du Ciel (déesse Nout)
  • Les tablettes d'Akhénaton à Tell El-Armana
  • Le papyrus de Turin
  • Le Livre de Thot - pour la maîtrise des forces surnaturelles


Le Livre des lois : " quarante rouleaux " dont Moïse s'est probablement inspiré pour dicter son décalogue et ses Livres qui prévoyaient tous les actes de la vie quotidienne et spirituelle. Seuls quelques extraits nous sont restés, découverts sur la stèle d'Horemheb à Karnak où les écritures mentionnent la promulgation de lois plus sévères contre les agitateurs pouvant aller jusqu'à la peine de mort et contre les fonctionnaires indélicats accusés d'avoir détourné des recettes de l'Etat, une punition de cent coups de bâton dont cinq d'une sévère violence, enfin l'exil ou l'ablation du nez.

Déjà dans l'Ancien Empire on coupait la langue aux gens parjures ou une main à ceux qui avaient falsifié des sceaux ou des documents.

Comme le Livre des DEUX CHEMINS, le Livre de l'AMDOUAT est également un Livre funéraire dont on a retrouvé une partie des textes sur 22 sarcophages du Moyen Empire à Hermopolis. Il exhortait les humains à la bonne conduite sur Terre. L'Amdouat contenait également une carte du monde inférieur composé de douze régions que les âmes devaient franchir après leur trépas sur terre.

Semblables aux douze heures durant lesquelles le soleil disparaît pour entamer sa course nocturne, le dieu Rê de Lumière montrait le chemin de la renaissance spirituelle à l'âme corporellement morte et qui recevait dans ce Livre un recueil de prières qu'elle devait prononcer en suivant la lumière qui l'amène au pays de " l'AMENTI ", où règne Osiris assisté de Mâat la déesse de la vérité.

Dès lors l'Amenti apparaît comme le Royaume des Cieux, l'endroit où ne sont admis que ceux qui seront trouvés justes, après avoir mené une vie exemplaire d'assiduité au culte divin et de bonté et de tolérance conciliatrice vis à vis de leur prochain.

Dans ce Livre se trouve également l'appel aux vivants pour qu'ils entretiennent les tombes et purifient les statues, comme une menace ce Livre ajoute " l'entrée de l'Amenti peut être fermée aux indifférents " en contre partie les morts promettent leur intercession au passant charitable pour qu'il obtienne une récompense...

Dès la fin de l'Ancien Empire certains égyptiens n'hésitaient pas à écrire des lettres à leurs morts sur des papyrus qu'ils plaçaient en évidence sur la table des offrandes des sépultures pour demander l'aide du défunt dans la vie courante ou une guérison. La famille était persuadée que leur mort revenait de temps à autre par une porte dessinée sur le mur pour visiter sa tombe.

Les LITANIES de Rê ou les soixante quinze formes de manifestations de la divinité solaire.

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COPIE DE L'ATTESTATION d'HUISSIER

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