anarchiste individualiste
26 Août 2014
Quand la contre-révolution mondiale marque des points !
Les « événements de Mai », en 1937 à Barcelone, marquent l'épilogue d'une longue traque contre-
révolutionnaire. C'est en fait le point culminant de la lutte engagée sur la terre ibérique, dès septembre
1936, par les communistes espagnols afin d'affaiblir les forces ouvrières révolutionnaires de la CNT-
FAI et les militants du petit parti marxiste révolutionnaire, le POUM.
1
Dans l'histoire européenne récente, un épisode aurait du fournir les enseignements nécessaires à la
compréhension des événements de Barcelone.
Il s'agit des attaques qu'eurent à subir la « Makhnovchtina » et son leader Nestor Makhno et à un
degré moindre l'Opposition Ouvrière d'A. Kollontaï. C'est au gouvernement bolchevik de Lenine et
Trotsky que revint la tâche historique « méprisable » de trahir ses alliés makhnovistes de la veille,
(alliés pourtant incontournables)qui contribuèrent à mettre en déroute les ennemis communs :
Denikine
, Wrangel
, Koltchak, etc.
La trahison se produisit (donc) à deux reprises et l'armée rouge finit par écraser l'Armée noire
révolutionnaire d'Ukraine, (son alliée contre le tsarisme) en 1921...
A la même date, les chefs bolcheviks réglaient de manière drastique la question de l'Opposition
Ouvrière d'Alexandra Kollontaï et la rébellion ouvrière et libertaire de Kronstadt...
Ces avertissements furent connus de tous les militants libertaires et notamment des militants
espagnols
.
En Espagne, en juillet 1936, la réplique des anarcho-syndicalistes et des anarchistes au coup d'État
franquiste et l'application des principes communistes libertaires édictés au congrès de Saragosse (le 9
mai 1936) montrent, si besoin était, la force et l'influence de ces idées et de ces pratiques
(anarchistes) au sein de la classe ouvrière espagnole.
Cette influence interdisait, en juillet 36, aux représentants de Staline en Espagne, toute tentative de
vouloir prendre la tête du mouvement révolutionnaire. Il leur était impossible de lui donner une
direction communiste autoritaire. Aussi, les communistes espagnols allaient-ils s'employer dans un
premier temps, à torpiller toutes les initiatives révolutionnaires et parallèlement, à restaurer l'État
bourgeois mis à mal dans les premières semaines de la Révolution...
LES ÉTAPES QUI MENÈRENT À MAI 1937...
1/ …Restauration de L'État dans l'armée et la police...
Au mois de décembre 1936, toutes les forces de police dissoutes auparavant allaient être
reconstituées. Garde d'assaut, Garde nationale républicaine etc., Juan NEGRIN, ministre des finances
du gouvernement GIRAL, reconstitueait un imposant corps de carabiniers - police des frontières. Tous
ces corps de police furent directement placés sous les ordres de leurs ministres de tutelle. A
P
artido
O
brero d'
U
nificacion
M
arxista dont les leaders sont A. NIN et J. MAURIN
1
AVRICH Paul
,
Les anarchistes russes
, Paris, 1979, F. Maspéro, p. 247 : «
...la presse soviétique présentait Makhno comme
un "courageux partisan" et un grand chef révolutionnaire. En mars 1919, les relations étaient meilleures que jamais : Makhno et
les communistes conclurent un pacte pour une action militaire contre l'Armée blanche du général Denikine. Aux termes de cet
accord, l'Armée insurgée d'Ukraine devenait une division de l'Armée rouge, soumise au commandement suprême bolchevique,
mais conservait ses propres officiers et sa structure interne, de même que son nom et son drapeau noir...
».
AVRICH Paul
,
Op. cit.
, /p.252 «
...En octobre 1920, le baron Wrangel, qui succédait dans le Sud à Denikine, lança depuis la
3
péninsule de Crimée une grande offensive en direction du Nord. Une fois de plus, l'Armée rouge demanda l'aide de Makhno, et
de nouveau on conclut une alliance qui faisait de l'Armée insurgée une division semi-autonome sous commandement
bolchevique. En échange de la coopération de Makhno, les communistes acceptèrent d'amnistier tous les anarchistes qui se
trouvaient dans les prisons (...) à condition qu'ils s'abstiennent d'appeler au renversement du gouvernement soviétique par la
force(...)A peine un mois plus tard cependant, l'Armée rouge avait suffisamment progressé pour être assurée de gagner la
guerre civile; les dirigeants soviétiques rompirent l'accord passé avec Makhno(...)
».
BRENAN Gerald
,
Le labyrinthe espagnol. Origines sociales et politiques de la guerre civile
, Paris, 1962, Ruedo iberico, p. 132
4
«
...(...)Il faut aussi noter l'influence nouvelle du bolchevisme. La Révolution russe avait naturellement fait une immense
impression sur les militants de base (...)Andres NIN et Joaquin MAURIN, étaient à la tête d'un groupe favorable à une entente
plus étroite avec les bolcheviks. Nin et Maurin persuadèrent une assemblée locale de les envoyer en Russie (avec Arlandis); là-
bas, sans être habilités à le faire, ils associèrent la CNT à la Troisième Internationale. Cependant, la suppression du soviet des
marins de kronstadt en mars 1921 avait profondément choqué les modérés, et Alexandre Berkman, Emma Goldman, Shapiro,
ainsi que d'autres leaders anarchistes se mirent à dénoncer les horreurs de la dictature de Lenine, en particulier l'extermination
de leurs camarades anarchistes. Angel PESTAÑA qui, lui aussi, était allé en Russie, ne cacha rien de ce qui se passait;
l'initiative de Nin et Maurin fut condamnée (...)
»
.
Barcelone, RODRIGUEZ SALAS (PSUC)
était nommé chef de la police. AYGUADE, un radical
5
proche des communistes devenait le ministre de l'intérieur de la Generalitat. Dès octobre 1936, la
nomination du « Commissariat de guerre », un nouvel organisme gouvernemental à Madrid, mettait en
place les conditions objectives d'un noyautage en profondeur de l'armée. Gabriel GARCIA MAROTO,
un des sous-commissaires au ministère des armées, ami du socialiste de gauche ALVAREZ del
VAYO, déclara à la fin de la guerre qu'
en 1937,
« Antonio MIJE, chargé de nommer 30 commissaires
pour ce front (sud), avait choisi trente communistes »
...
. José DIAZ, secrétaire du parti communiste
prenait soin de souligner, le 11 novembre 1936, que la junte de défense de la capitale
« fonctionnait
avec l'accord et sous la direction du gouvernement »
...
TABLEAU
Le 15 décembre 1936, le Conseil supérieur de sécurité allait centraliser la police. Le 1
mars 1937, la
Generalitat réunifiait, par décret, tous les corps de police dans un corps unique contrôlé par l'État. Le
4 mars 1937, un décret du Conseiller à l'ordre public déclarait dissoutes les patrouilles de contrôle.
Celles-ci avaient été impulsées dès le 19 juillet 1936 par les militants ouvriers libertaires. Au travers
d'elles, la CNT-FAI dominaient la rue. Ce décret entraîna difficultés et affrontements...Juan NEGRIN,
ministre des finances du gouvernement central, décida de remplacer à la frontière française les
groupes armés de la C.N.T./ F.A.I. par les carabiniers. Le 17 avril 1937 l'organe des Jeunesses
libertaires, « Ruta », déclarait :
«
La contre révolution essaie de s'emparer de l'appareil d'État (...) Hier elle réclamait un vaste corps
de sécurité. Aujourd'hui elle propose une armée régulière, vidée de contenu révolutionnaire... »
.
Le même jour, « Tierra y libertad », l'organe de la F.A.I. déclarait en gros titre à la Une :
«
Pour certains partis politiques l'essentiel n'est pas de combattre le fascisme. Ce qui les obsède c'est
le Mouvement anarchiste. Ce qui consume la plus grande part de leur énergie, c'est leur campagne
contre la C.N.T. et la F.A.I. (...) S'ils veulent refaire en Espagne ce qu'ils ont fait dans d'autres pays, ils
nous trouveront sur le pied de guerre »
.
2/ ...Contre l'expression des autres courants
A la fin de l'année 36 on assista à la prise des premières mesures discriminatoires dirigées contre le
courant révolutionnaire. C'est le P.O.U.M. qui est qualifié à l'occasion d' hitléro-trotskyste. Le 28
novembre 36, Antonov OVSEENKO, consul général d'U.R.S.S. à Barcelone, dénonca, dans une note
remise à la presse, « La batalla », l'organe du POUM, comme faisant partie de la presse vendue au
fascisme international. A la mi-décembre 36, le P.S.U.C. fit campagne en faveur de l'expulsion du
ministre poumiste Andres NIN du gouvernement. Juan COMORERA, conseiller du gouvernement
démissionnaire réclama en effet, en date du 12 décembre 36, l'éviction du P.O.U.M. des instances
gouvernementales et la suppression de la Junta de seguridad
et du
Secretariado de defensa deux
organes dominés par la C.N.T. Seule la première demande fut suivie d'effet à cette époque. La C.N.T.
récupéra même le poste de ministre de le Défense laissé vacant par le POUM.
«
La Pravda
» du 17 décembre 1936 pouvait alors écrire :
«
En Catalogne, l'élimination des trotskystes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé; elle sera
conduite avec la même énergie qu'en U.R.S.S. »
. Le 26 février 1937, un meeting du P.O.U.M. prévu à
Tarragona fut interdit par le gouvernement catalan à cause des points de vues trop «
extrémistes
» qui
risquaient d'y être proférés. Le 5 mars 1937, Jose DIAZ affirmait : «
Les ennemis du peuple sont les
fascistes, les trotskistes et les incontrôlés
». Le 9 mars 1937 " Solidaridad obrera ", quotidien de la
C.N.T. de Catalogne, relata un incident assez grave qui s'est déroulé six jours auparavant :
«
le vol des 11
tanks par des communistes de la caserne Vorochilov, à partir d'un "faux" ordre de
réquisition imitant la signature d'Eugenio VALLEJO (C.N.T.). Les patrouilles de contrôle encerclent la
caserne Vorochilov; les tanks sont récupérés et le lieutenant-colonel qui a en charge cette caserne a
déclaré n'avoir fait qu'obéir aux ordres du haut commandement de la Division Karl Marx... ».
Le lieutenant-colonel sera désavoué par ses supérieurs... Le 14 mars 1937, « La Batalla » fut
suspendue durant 4 jours à cause d'un éditorial politique qui déplaisait aux censeurs de la Generalitat.
3/ …Les attaques contre l'autogestion libertaire et les Collectivités
P
artit
S
ocialiste
U
nificat de
C
atalunya
5
BOLLOTEN Burnett
,
La Révolution espagnole. La gauche et la lutte pour le pouvoir
, Paris, 1977, Ruedo iberico, p. 298 n°41
entretien avec l'auteur...
Augustin SOUCHY
, militant anarchiste allemand de l'A.I.T. (Association Internationale des Travailleurs créée lors du congrès
de Berlin qui se déroula du 25 /12/1922 au 2/1/1923), relata l'événement dans le bulletin édité par
l'office d'information extérieur
de la CNT-FAI, en mars 1937.
En août et septembre 36 dans « Mundo obrero » et d'août à décembre 36 dans « Treball » les
communistes allaient mener une politique de soutien sans faille à la petite bourgeoisie commerçante
et défendre le principe du respect absolu de la propriété privée
. Vicente URIBE, membre éminent du
parti communiste déclarait, dès septembre 1936, à propos de l'établissement du Communisme
libertaire dans la région de Valence :
«
Cette politique (...) éloigne de nous la partie de la population qui épouse notre cause (...) Il nous
paraît intolérable que, loin du danger, il se trouve des hommes pour s'emparer des fusils qui
appartiennent au peuple pour lui imposer une violence qu'il n'accepte pas, tandis qu'au front, les
soldats du peuple versent leur sang, donnent leur vie pour la cause commune (...) »
.
Juan COMORERA, membre du P.S.U.C., avait été nommé, nous l'avons vu, ministre du ravitaillement
de la Generalitat en décembre 36. A ce titre, le 7 janvier 1937, il décréta la dissolution des « comites
de abastos », les comités ouvriers de ravitaillement... Il allait s'employer, ce faisant, à restaurer
l'économie de marché supprimée sous la responsabilité des anarchistes.
Le plenum regional des paysans - congrès de la Fédération catalane des travailleurs de la terre (UGT)
- qui se tint le 3 janvier 1937 déclara « inopportune la collectivisation »
... En janvier 1937, des
incidents éclatèrent entre collectivités à La Fatarella (Tarragona). Les petits propriétaires excités par
l'U.G.T. et le P.S.U.C. attaquent les cénétistes
. Le 3 février 1937, la Generalitat déclara illégale la
collectivisation de l'industrie laitière
. Le 8 mars 1937, des heurts violents opposèrent policiers et
cénétistes à Vianesa (Valencia). C'est à propos de la propriété d'un local que des coups de feu furent
échangés. Les policiers finirent par abandonner la partie et furent même attaqués par les renforts
cénétistes arrivés en nombre des localités voisines... Au début d'avril 1937, la colonne de fer menaça
de quitter le front afin de retourner à l'arrière garde et régler le problème... Un accord fut conclu, mais
4 cénétistes et 11 policiers avaient trouver la mort dans ces affrontements. A partir du mois d'avril
1937, les heurts allaient être signalés en Castille. Ils se poursuivirent jusque dans le courant du mois
de juillet. Les brigades communistes, entre autres celle de LISTER, s'attaquèrent alors aux
collectivités. Le 8 avril 37, Solidaridad obrera écrivait :
«
Ce fut le P.S.U.C. (...) qui s'opposa aux révolutionnaires de la C.N.T. et de la F.A.I., défendit les
intérêts des rabassaires et organisa 18 000 commerçants, artisans et industriels au sein de la
G.E.P.C.I., la fédération catalane des petits commerçants et industriels. Le P.S.U.C. permit à cette
dernière - dont de nombreux adhérents étaient des employeurs - de s'affilier à l'U.G.T. catalane qu'il
contrôlait (...) »
.
Le 24 avril 1937, une tentative d'assassinat fut perpétrée contre RODRIGUEZ SALAS, le préfet
communiste de Barcelone. Le 25 avril 1937, Roldàn CORTADA, membre du P.S.U.C. et secrétaire de
la fédération des employés municipaux de l'U.G.T. était assassiné. Le 27, lors de ses funérailles, une
manifestation gigantesque fut organisée par les communistes.
Le 28 avril, « Treball » écrivait :
«
(...) Ce ne fut pas un simple enterrement, ce fut un plébiscite (...) Ces funérailles grandioses ont
démontré que le peuple catalan était résolu à en finir avec les assassins et les repaires de bandits qui
veulent empêcher la victoire sur le fascisme (...). Les masses antifascistes doivent s'unir (...) contre
l'ennemi intérieur, contre ceux que nous appelons incontrôlés »
.
En mai 1937, Jesus HERNANDEZ, dirigeant du P.C.E., pouvait déclarer :
«
Qu'on en finisse avec les tentations des syndicats et des comités de mettre en pratique le
socialisme (...) »
4/ …Le développement du parti communiste.. La bourgeoisie aux affaires
En juillet 1936, le parti communiste espagnol dispose de 16 sièges au parlement (les cortes). Dans
« La correspondancia internacional » du 3 juillet 1936, Manuel DELICADO écrivait que «
le parti
communiste avait 40 000 inscrits »
. Selon le rapport de Jose DIAZ pour le comité central du parti
communiste (en mars 37), 76 700 exploitants et métayers et 15 485 membres de la bourgeoisie ont
rejoint le parti depuis le début de la guerre civile...
Ramos OLIVERA, socialiste espagnol écrivait à
l'époque : «
La bourgeoisie républicaine surprise de la propagande communiste et impressionnée par
l'unité et le réalisme qui régnait dans ce parti, accourut en grand nombre pour y adhérer (...) »
. Le
P.S.U.C. fondé le 22 juillet 1936 était le résultat de la fusion de l'Union Socialiste de Catalunya, du
BOLLOTEN Burnett
,
Op. Cit.
, p. 111
Solidaridad obrera
du 26 janvier 1937
Solidaridad obrera
du 29 janvier 1937.
PEIRATS Jose
,
La C.N.T. en la revoluciòn española
, vol. 1, Toulouse, 1951, Ed. CNT, p. 171 et 172
Espagne nouvelle
du 17 septembre 1937
BOLLOTEN Burnett
,
Op.cit.
, p. 106
BOLLOTEN Burnett
,
Op.cit.,
p. 109
1 3
Partido Communista de Catalunya, de la Federación Catalana du P.S.O.E.
et du Partit Catala
14
Proletari... Le 27 juillet 36, « Mundo obrero » «
demande de respecter les « travailleurs des classes
moyennes » (...) Il ne faut ni les tracasser, ni porter préjudice à leur modeste avoir, par des
réquisitions et des exigences que leurs faibles ressources ne leur permettent pas de supporter »
. Les
communistes qui ne reculent pas devant la publicité faite à l'Union soviétique, notamment lors de la
venue le 20 janvier 1937 du premier bateau en provenance d'U.R.S.S. avec à son bord 901 tonnes de
farine, 822 tonnes de sucre et 568 tonnes de beurre. C'est Juan COMORERA qui se chargea de cet
acte de propagande
. Le 30 juillet 1937 « Mundo obrero » rapportait un discours de Dolores
15
IBARRURI, en date du 25mai 37. Elle déclarait entre autres choses :
«
C'est la révolution démocratique bourgeoise, qui dans d'autres pays comme la France s'est déroulée
il y a plus d'un siècle, qui se réalise maintenant dans notre pays et nous, communistes, sommes les
combattants d'avant-garde dans cette lutte contre les forces qui représentent l'obscurantisme des
temps passés (...) »
.
5/ ...Le cas de Puigcerda
Le 17 avril 1937, les carabiniers et autres forces de police arrivent à Puigcerda. Les groupes
anarchistes qui contrôlent la frontière ne se laissent pas faire. La bataille s'engage. La ville, aux mains
des anarchistes depuis juillet 1936, est encerclée. Des troupes anarchistes des localités voisines
encerclent à leur tour les forces de police. Les responsables de la C.N.T. de Catalogne négocièrent le
retrait de leurs groupes. Le 24 avril, on s'en souvient, R. CORTADA était assassiné à Barcelone... Le
27 avril, 3 militants anarchistes de Puigcerda furent à leur tour assassinés. Parmi eux, Antonio
MARTIN, le maire anarchiste de la ville de Puigcerda. Le meurtre de Antonio MARTIN, le célèbre
« boiteux de Màlaga », fut le résultat de la tentative de déloger les forces anarchistes qui, depuis juillet
1936, contrôlaient la frontière de Puigcerda. L'affrontement opposa les miliciens aux forces de l'ordre,
dans une opération ordonnée de Barcelone par Artemio AYGUADE et RODRIGUEZ SALAS.
Solidaridad obrera du 29 avril 37 écrivit :
«
Peu après l'assassinat de R. CORTADA, Antonio MARTIN, président anarchiste du comité
révolutionnaire de la ville frontière de Puigcerda fut tué au cours d'un affrontement avec les gardes
d'assaut et les gardes nationaux républicains dans le village voisin de Belver »
.
Les événements de Puigcerda trouvèrent de larges échos dans les colonnes de l'Indépendant, le
quotidien des Pyrénées-Orientales. Ainsi, à deux reprises, le journal envoya un de ses reporters en
Cerdagne. La collectivisation des magasins de Puigcerda était considérée comme une simple
spoliation...
6/ …1937 à travers l'Indépendant
Le journal des P.O. a relaté avec d'abondants détails la révolution espagnole, notamment tout au long
de l'année 1937. Aux interviews réalisés par des correspondants du titre s'ajoutaient les analyses
propres aux journalistes, les éditoriaux et les articles de fond de l'équipe rédactionnelle. Signalons que
cette dernière fut hostile à toute forme d'intervention de la France outre Pyrénées
. S'agissant de
1 6
l'Espagne, ils s'efforcèrent de discréditer les Républicaines afin de convaincre les lecteurs que la
solidarité entre le front populaire français et son homonyme ibérique n'avait aucune raison d'être.
Mettant en exergue les dissensions qui existaient à l'intérieur du camp républicain, ils exagéraient la
part de responsabilité dans les exactions et crimes qui purent être commis. A partir de la chute de
Bilbao, ils n'hésitèrent plus à justifier l'insurrection, les arguments des nationalistes et, présentèrent
même les victoires de ces derniers comme
un retour à l'ordre attendu
.
Robert SANTURE range
l'Indépendant dans la catégorie «
des journaux de droite qui n'hésitent pas, parfois, à employer des
procédés tels que : manipulation des titres, manipulation des photos et de leurs légendes, sélection
des sources (...) gonflement des rumeurs non vérifiées et inexactes ... »
.
On pouvait lire par exemple, dans l'Indépendant du 20 mars 1937 que «
la FAI et la CNT ne sont
même plus d'accord entre elles et ce sont les gens d'ordre qui en payent les dures conséquences
(...) »
.
7/ …Les événements de MAI...
Le 5 mai...Bagarres sanglantes entre partisans de la FAI et de la Généralité... D'après
l'Indépendant,
«
l'organe anarchiste
Solidaridad obrera
publia un manifeste " invitant le peuple à désobéir à la
Généralité " »
.
P
artido
S
ocialista
O
brero de
E
spaña
1 4
Solidaridad obrera
du 21 janvier 37
1 5
SANTURE Robert
,
La presse de la frontière. L'Indépendant des Pyrénées-Orientales et la guerre civile espagnole
,
1 6
Perpignan, 1990, Ed. CRILAUP
« la Généralité tenta encore un effort en envoyant des gardes contre le central téléphonique »
.
Une telle version accréditait la thèse selon laquelle c'est la FAI qui fut l'instigatrice de l'insurrection...
Pourtant, Solidaridad obrera affirma clairement : «
hemos de deponer actitudes violentas entre
hermanos que no se pueden beneficiar màs que al enemigo común »
.
1 7
Le 7 mai, nous l'avons vu l'Indépendant titrait «
La Catalogne sous le règne de l'anarchie »
insistant ce
faisant sur la double signification de cette affirmation : désordre et violence accompagneraient
l'instauration d'un
« pouvoir » anarchiste...Le journal donna la parole à l'ancien président du parlement
catalan M. CASANOVAS. Celui-ci y fustigeait
« la folie et l'échec de l'expérience anarchiste »
.
Le 12 mai, dans une dépêche de Barcelone ont pouvait lire :
«
les seuls, les vrais responsables, ce sont ceux qui, soit pour défendre les intérêts de la classe
ouvrière, soit malheureusement aussi pour satisfaire leurs ambitions personnelles au lieu de chercher
à unir tous les ouvriers ont provoqué parmi eux la discorde (...) Et quand ils ont vu l'abîme dans lequel
ils avaient précipité la Catalogne (...) Ils ont supplié alors dans des discours pathétiques, les ouvriers,
les gardes nationaux, et autres de déposer les armes. Mais le mal était déjà fait »
.
L'allusion aux anarchistes est à peine voilée. Si, en effet, il n'est pas explicitement fait référence aux
dirigeants et militants de la CNT et de la FAI, le lecteur de l'Indépendant ne peut regarder que de ce
côté là. Le 10 avril 37, le journal rapporta les mots du Président Companys. Lorsqu'il forma un
nouveau conseil, il signala «
que l'UGT et le PSUC lui avaient apporté leur soutien (...) »
. Le
journaliste ajouta : «
la CNT-FAI (...) considérait son geste comme une erreur (...) »
.
Hugh THOMAS, rapporte de son côté que «
(...)le mois de mai à Barcelone marqua la fin de la
révolution. Désormais c'était l'Etat républicain qui était en guerre contre l'Etat nationaliste, plutôt que la
révolution contre le fascisme »
.
18
Le renforcement de l'autorité gouvernementale allait entraîner la dissolution du Conseil d'Aragon.
L'Indépendant du 12 août 37 en fit état, en caractères gras. Le 31 août, un article de fond placé en
"Une" dressait un bilan de l'action dudit Conseil : «
(...) Nous ne croyons pas et les résultats obtenus
par le Conseil d'Aragon viennent renforcer notre thèse que l'on peut par venir à ce but
en faisant le
1 9
nivellement par la base »
. Et l'auteur d'indiquer que cet article était à l'usage des lecteurs de
l'Indépendant
« (...) surtout ceux de nos compatriotes qui rêvent d'implanter en France le même
régime (...) »
.
C'est selon Robert SANTURE
une volonté manifestée par l'Indépendant, dans cette période,
20
d'alimenter «
parmi ses lecteurs la peur de la terreur "rouge" (ou si l'on préfère
rouge et noire
) en les
persuadant que la France n'est pas à l'abri d'expériences comme celles du Conseil d'Aragon (...) »
.
8/ …Epilogue d’une crise…
Le gouvernement de Largo CABALLERO fit les frais de cette crise. Le châtiment des
« responsables »
de l'insurrection fut le prétexte à un règlement de compte au sein du camp républicain. Le 16 mai 37,
une dépêche en provenance de Valence affirmait que le nouveau gouvernement se signalerait par
une plus grande vigueur. Le journal du P.C.E.
« Mundo obrero »
dans un éditorial signala que «
la
crise était nécessaire »
. Les communistes y affirmaient : «
Nous voulons le changement fondamental
de la politique, changement rendu nécessaire par les conditions de la guerre et de la révolution »
. Il
est bon de signaler que, Théo DURET, journaliste de l'Indépendant écrivit sans ambages le 20 mars
37 : «
M. STALINE rêve d'imposer à l'Europe entière (...) l'esclavage organisé
».
9/ …Dans la Révolution prolétarienne
A cette même époque, la lecture de cette revue « syndicaliste révolutionnaire » nous renseigne
différemment sur la teneur et la réalité de la tentative du coup d'Etat communiste-bourgeois. Ainsi
Nicolas LAZAREVITCH écrivait-il «
(...) les communistes du P.S.U.C. créèrent leur propre
gendarmerie ainsi que leur sûreté privée avec l'aide du gouvernement et du consulat soviétique à
Barcelone (...)
»
.
21
Ces faits furent dénoncés par les journaux anarchistes de Madrid
« CNT »
et
« Frente libertario »
quand revint à la surface l'affaire des détentions arbitraires et des prisons clandestines organisées par
CAZORLA, délégué communiste à la Junte de défense. Affaire vite étouffée sous prétexte que la
Junte de défense n'existait plus... La même chose fut constatée à Murcie, où une véritable Tcheka
communiste gérait ses propres lieux d'internement et dans lesquels les ouvriers détenteurs du carnet
de la CNT se trouvaient incarcérés... En Catalogne, les protestations publiques contre les infâmes
"procès" et fusillades staliniennes perpétrées à Moscou, valurent aux Jeunesses libertaires de payer
TURON de LARA Manuel
,
La España del siglo XX (3 tomes) ,
Barcelona, 1981, Ed. Laia, p. 674
THOMAS Hugh
, La guerre d'Espagne
, Paris, 1985, Robert Laffont, p. 507
«
La constante amélioration matérielle, intellectuelle et morale de l'individu
»
SANTURE Robert
,
Op. cit.
, p. 114
un lourd tribut, en particulier les 12 membres retrouvés massacrés dans la nuit du 8 mai sur la route
de Sardanola - Ripollet... Dans la même veine, l'enlèvement le 6 mai et l'assassina d'Alfredo
MARTINEZ militant des JJ. LL. de Barcelone... Le massacre des anarchistes italiens BARBIERI et
BERNERI.
« ...Au matin du mercredi 4 ami 37, des membres de l'UGT de Catalogne se présentèrent à
l'appartement que ces militants partageaient au 2, place de l'Ange avec d'autres compagnons
anarchistes italiens. Les communistes perquisitionnèrent minutieusement toutes les pièces habitées et
confisquèrent des documents à la camarade TANTINI et aux camarades FANTOZZI et
MASTRODICASA... La douzaine d'individus se présenta à nouveau en fin d'après-midi afin d'y
appréhender BARBIERI et BERNERI. Les deux camarades italiens furent massacrés. Il résulte des
fiches de l'hôpital - clinique que
BARBIERI
et
BERNERI
furent amenés morts à l'hôpital dans la nuit du
mercredi au jeudi, ramassés par la Croix rouge, le premier sur la Rambla et le second sur la place de
la Généralité ».
Les arrestations massives et les meurtres perpétrés contre les militants du P.O.U.M., l'enlèvement et
l'assassinat d'Andres NIN ou bien l'enlèvement du socialiste Marc RHEIM, le fils d'Abramovitch
donnent une idée de l'ampleur de la répression communiste et contre-révolutionnaire.
In
La Révolution prolétarienne
N° 248 du 10 juin 1937
Relation d'un article de
N. LAZAREVITCH
paru dans ce même numéro de
la Révolution prolétarienne
Militant menchevick opposant à Staline et membre de la Commission exécutive de la II
Internationale...
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10/ …Bilan…
Les combats de rue s'arrêtèrent le 7 mai. RODRIGUEZ SALAS et AYGUADE durent démissionner.
COMORERA ministre stalinien dut abandonner son poste... Mais parallèlement, le gouvernement de
Valence avait la haute main sur le Front d'Aragon par le général POSAS interposé. Ce dernier prenait
en charge le ministère de la guerre en lieu et place de l'anarcho-syndicaliste ESGLEAS. Tous les
postes-clef - Sûreté, Police - incombaient maintenant à des fonctionnaires directement nommés par le
gouvernement central. La presse ouvrière se voyait jugulée par un spécialiste lui aussi nommé par
Valence... Le nombre des tués, environ 400 et le millier de blessés
attestent de l'âpreté des
affrontements.
Certains « réactionnaires » furent tués au cours de ces combats : SESE, le secrétaire de l'UGT
(communiste du PSUC) ainsi que le capitaine Jose ALCALDE, officier communiste de la caserne
Vorochilov...
11/ ...En conclusion
Nous avons eu l'occasion de vérifier notre propos de départ. En effet nous pouvons constater que les
événements de Mai 37 à Barcelone furent largement fomentés par les communistes espagnols dès
juillet 36. La création du P.S.U.C. en Catalogne et les déclarations des dirigeants du P.C.E.
concernant le nécessaire caractère bourgeois de la révolution espagnole attestent que, dès l'origine,
le communisme international tint à faire adopter son point de vue y compris en s'alliant à la
bourgeoisie conservatrice et aux pires couches réactionnaires.
Le Centre de la révolution devait rester à Moscou...coûte que coûte!
Les communistes s'employèrent à défendre la petite et la moyenne propriété. Ce faisant ils allaient se
développer quantitativement avec l'afflux de nouveaux adhérents issus des couches réactionnaires et
bourgeoises. En se présentant comme le parti de l'ordre ils allaient trouver de fidèles alliés dans
l'appareil d'Etat. La restauration de l'Etat bourgeois fut menée de manière continue à partir de
septembre 36. Les deux piliers fondamentaux que sont la police et l'armée retournèrent très
rapidement dans le giron étatique. Sur le plan de la liberté d'expression les marxistes révolutionnaires
du P.O.U.M. firent dès décembre 36 les frais de l'ostracisme stalinien. En Espagne les communistes
menèrent la même politique que celle impulsée à Moscou... L'arrivée des brigades internationales et
l'aide soviétique (aide accordée contre la quasi totalité du trésor espagnol : l'or de la banque
d'Espagne) offrirent un crédit supplémentaire aux seuls communistes alors que les milices anarchistes
s'illustraient sur tous les fronts contre le fascisme et ceci sans pouvoir profiter de l'armement envoyé
par l'URSS... Les conquêtes révolutionnaires économiques des prolétaires espagnols furent peu à peu
récupérées par l'Etat omnipotent. Après les patrouilles de contrôle, ce fut le tour du Comité central des
milices,... de la Junte de défense de la capitale,... des Collectivités libertaires - d'Aragon, de Valence,
de la région Centre, de Catalogne -,... du Comite de Abastos,... de la collectivisation de l'Industrie
laitière (déclarée illégale en février )...et la liste pourrait s'allonger encore... Peu à peu les
communistes ont rogné les acquis ouvriers et ont remis l'économie capitaliste et bourgeoise sur ses
rails. Plutôt un système inique qu'une révolution collectiviste et libertaire semble être le slogan qui
animait les communistes de cette époque.
En mai 37 pourtant, les forces anarchistes étaient encore intactes. Elles auraient pu faire barrage à la
déferlante stalinienne, mais la recomposition de l'Etat était achevée. La victoire des anarchistes (des
révolutionnaires) ne pouvait plus alors s'apparenter qu'à une victoire militaire... Au niveau international
cette guerre à l'intérieur du camp républicain aurait permis aux staliniens de réaliser l'unité dans la
condamnation de l'aventurisme des anarchistes et des "hitléro-trotskistes". Les dirigeants anarchistes
firent très certainement cette analyse et demandèrent aux militants de la CNT-FAI de faire taire les
armes et d'abandonner la rue. Certains officiers cénétistes comme VIVANCOS et JOVER menacèrent
même de fusiller les soldats anarchistes qui voudraient quitter le front pour Barcelone
. Le barrage
aux menées (aux menaces) communistes auraient dû être érigé dès septembre 1936. Il est certain
que les anarchistes pouvaient à cette époque empêcher, y compris par la force, cette "bolchévisation"
grandissante du camp républicain, sans que les répercussions au niveau international ne puissent y
faire obstacle. Par la suite ce fut trop tard...
Mai 37 peut donc s'apparenter au piège stalinien qui se referme sur un mouvement anarchiste doté
d'une force considérablement supérieure à celle de ses adversaires mais qui ne peut plus s'en servir
tant le pouvoir - social, économique et politique - lui échappe...
Avril 1997
Edward SARBONI
Groupe Puig Antich
Solidaridad obrera
du 9 mai 1937
2 4
Umberto MAZOCCHI
in
Humanita nova
du 20/12/64
2 5
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Barcelona, 1981, Laia, 850 p.
La Révolution prolétarienne
1937
Composition de la Junte de défense (fin 1936)
Général Jose MIAJA Président Communiste
Fernando FRAME Secrétaire Communiste
Antonio MIJE Guerre Communiste
Santiago CARRILLO Ordre public J.S.U./communiste
Amor NUÑO Industrie de guerre C.N.T.
Pablo YAGÜE Approvisionnement UGT/Communiste
Jose CARREÑO Communication et Transports Républicain de gauche
Enrique JIMENEZ Finances Union républicaine
Francisco CAMINERO Évacuation civile Syndicaliste
Mariano GARCIA Information et liaison Jeunesses libertaires
Visage du nouveau gouvernement de la Generalitat (décembre 36)
Jose TARADELLAS Premier conseiller / Finances Esquerra catalana
Antonio MARIA SBERT Culture Esquerra catalana
Artemio AYGUADE Sûreté intérieure Esquerra...(proche P.S.U.C.)
Jose CALVET Agriculture Unio de rabassaires
Juan COMORERA Ravitaillement U.G.T./P.S.U.C.
Miguel VALDES Travail / Travaux publics U.G.T./P.S.U.C.
Raphaël VIDIELA Justice U.G.T./P.S.U.C.
Francisco ISGLEAS Défense C.N.T.
Diego ABAD de SANTILLAN Économie C.N.T.
Juan Jose DOMENECH Services publics C.N.T.
Pedro HERRERA Santé / Assistance publique C.N.T.
Ce nouveau gouvernement formé majoritairement par les organisations « ouvrières » et de « producteurs » faisait en réalité la
part belle aux communistes qui contrôlaient totalement l'U.G.T. en Catalogne. L'Esquerra catalana et l'Unio de rabassaires
attribuaient ainsi la majorité au camp de la bourgeoisie et du rétablissement de l'État !